Tours - Dijon (10 janvier 2004)

 

Match comptant pour la deuxième journée de la poule Magnus du Super 16.

Une fois de plus, l'ASGT a dû puiser dans ses ressources morales et physiques pour arracher la décision, en prolongation, sur un but de Sébastien Decaens. Les Ducs peuvent se sentir frustrés puisqu'ils ont eu le match en main quasiment de bout en bout. Très bien organisés tactiquement, ils ont su s'appuyer sur Neckar pour annuler, un temps, toutes les tentatives des attaquants tourangeaux.

Dès le premier tiers, Dijon s'installe dans le match. Beaucoup plus présents, les attaquants dijonnais trouvent la faille une première fois par l'intermédiaire de Thomas Bergamelli sur une - très - grosse erreur défensive de Radek Stepan qui tente de dégager sa zone plein axe. Ce premier but fait suite à une domination dijonnaise assez nette (0-1, 09'33). Tours saura réagir, notamment par l'intermédiaire de Jan Simko, fidèle à son style, tout en puissance. Mais l'arrière-garde dijonnaise puis Neckar lui feront échec (11'03).

Les Diables noirs ne sont pas spécialement inspirés devant l'organisation tactique et le défi physique des Ducs. Et il faudra un arrêt superbe de Hiadlovsky face à Miroslav Pazak, le meilleur joueur dijonnais du soir, pour éviter le deuxième but, alors que la défense tourangelle est aux abois. Dijon presse encore et Robert Vavroch rate une belle occasion (17'35). On s'achemine vers la fin du tiers lorsque Julien Desrosiers, bien servi par son capitaine Sébastien Decaens, envoie un slap puissant sur František Neckar. Ce dernier ne peut que freiner le palet qui file quand même dans les buts (1-1, 19'03). Les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score plutôt flatteur pour les Tourangeaux.

En deuxième période, Tours affiche une ambition offensive plus marquée : Simko, Gleize tentent leur chance avant que Stepan n'écope de deux minutes de pénalité pour coup de coude. La sanction est immédiate puisque, sur l'installation du jeu de puissance, quelques secondes plus tard, Miroslav Pazak ne laisse aucune chance à Hiadlovsky sur un lancer en pleine lucarne (1-2, 26'20).

Les Diables noirs ne se découragent pas pour autant et cherchent à égaliser à l'instar de Desrosiers (déséquilibré alors qu'il partait seul au but à 27'51), de Simko (tir dévié sur la barre transversale, 29'01) ou bien encore de Novosad (après une belle combinaison, mais Neckar sort un arrêt impeccable, 29'47). Devant l'enjeu, les débats se durcissent un peu (le tourangeau Vandecandelaere écope de 5'+20' pour cinglage) mais en face, les Dijonnais ne sont pas en reste (très souvent, c'est Aymeric Gillet qui est sanctionné). Cependant le match, bien tenu dans l'ensemble par M. Bourreau, ne dégénère pas : le jeu reste rapide et intense.

Sur une nouvelle pénalité, Dijon prend le large, de nouveau par l'intermédiaire de Pazak, qui s'offre ainsi un doublé. La puissance de son shoot, à ras de glace, trompe Hiadlovsky (1-3, 35'30). Au regard de la physionomie de la rencontre, ce n'est pas volé. Même si l'ASGT prouve sur des réactions épidermiques qu'elle peut encore revenir dans le match, l'indiscipline, une fois de plus, coûte très cher. Le deuxième tiers se termine par un essai infructueux de Marcel Simak (39'35), capté sans problème par la mitaine chaude de Neckar.

La rencontre bascule à la reprise du dernier tiers-temps, grâce tout d'abord au but du "capitaine-courage" Sébastien Decaens. Un but qui pourrait être un peu la marque de fabrique de l'équipe tourangelle. Dos au mur, en infériorité numérique suite à une pénalité écopée par Peter Bartek, Igor Boriskov, exemplaire dans son sacrifice pour l'équipe, parvient à transmettre le palet au n°88 des Diables noirs. Decaens s'échappe, feinte et trompe Neckar, déjà allongé sur la glace (2-3, 45'27).

L'espoir revient d'autant plus que la chance semble sourire aux locaux. En supériorité numérique cette fois-ci, et sur un lancer puissant de Simko, mais à côté de la cage, le palet rebondit sur la balustrade derrière le but et revient frapper la crosse de Neckar. Il file ensuite tout doucement dans le but, sans que le gardien ne s'aperçoive de rien. Une égalisation chanceuse mais qui fait chavirer de bonheur les 1600 spectateurs (3-3, 48'12).

Une joie vite tempérée par le réalisme dijonnais. Sur une nouvelle pénalité contre Radek Stepan, Jirí Cihlar trouve le but du gardien tourangeau pour la troisième réalisation dijonnaise de la soirée en supériorité numérique (3-4, 54'06). Évidemment, la réaction tourangelle se fait forte et Tours domine. Mais Dijon résiste très bien, grâce à sa bonne organisation collective. L'ASGT n'arrive pas à profiter d'une supériorité numérique : fébrile, maladroite, elle n'est même pas en place sur ce dernier power-play.

Alors, de nouveau symbolique, la réaction du capitaine de Tours permet d'arracher la prolongation. À une minute de la fin du temps réglementaire, après une mise en position idéale de Desrosiers, Sébastien Decaens propulse une mine sous la transversale. Neckar et ses coéquipiers constatent les dégâts (4-4, 59'04).

Sur le coup de sirène final, Stepan (2') pour Tours et Dugas (2'+2') pour Dijon prennent le chemin de la prison (dureté) ce qui nous donne une prolongation avec une supériorité numérique pour Tours. Pourtant, Gillet allume les premiers feux sur deux tirs presque consécutifs, avant que Desrosiers ne parte en break-away sans succès devant l'arrêt une nouvelle fois impeccable de Neckar. Vavroch tentera de faire pencher la balance en faveur de son équipe (62'37) mais le portier tourangeau s'interpose.

On retient son souffle dans les travées de la patinoire lorsque Boriskov se retrouve en prison. L'ASGT connaît alors la même situation que Dijon au début des prolongations. Dijon se rue à l'attaque, mais même motif, même punition que sur le deuxième but tourangeau de la partie. Decaens, servi sur un plateau par František Pulscak, s'en va battre pour la troisième fois Neckar (5-4, 64'13).

Incroyable dénouement entre deux équipes d'un niveau assez proche. Tours a conjuré le sort face à Dijon (on se rappelle encore des confrontations en saison régulière l'an passé, à l'avantage des Ducs, Dijon devançant au final Tours d'un petit point pour l'accession à la poule Magnus). C'est une victoire à l'arraché, au courage, et ce sont les deux premiers points de l'ASGT en poule Magnus. On peut relever encore pas mal de défauts dans le jeu tourangeau (notamment l'indiscipline) mais on ne peut reprocher aux joueurs d'y croire et de se battre jusqu'au bout. Des valeurs qui font toujours recette rue de l'Elysée...

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaires d'après-match (dans Le Bien Public)

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "Je suis satisfait. Etre mené 3-1 contre Neckar, puis finalement s'imposer, ce n'est pas donné à tout le monde. Mes gars ont démontré une grande force de caractère. Mon équipe est un rouleau compresseur !"

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "On a fait beaucoup de jeu. Avec Cilhar en powerplay, ça change tout ! Dans ces conditions, même si on laisse passer plusieurs opportunités, on a marqué à deux reprises par Pazak, ce n'est déjà pas si mal. Dans l'ensemble, on a été assez discipliné tout en gardant une grosse agressivité, c'est franchement positif compte tenu de l'énorme intensité de cette partie. Même contre Grenoble chez nous, ça n'a pas patiné aussi vite ! Lors du troisième tiers, ils ont mis les bouchées doubles. On s'est écroulé peu à peu. Sur la dernière égalisation, une nouvelle fois, on perd bêtement le palet dans la zone adverse, si on le garde tranquillement, on gagne. À un moment, Gillet prend dix minutes, et en l'absence d'Allison, on se retrouve à quatre défenseurs. À force, cela finit par peser dans les jambes et on s'est empêtré."

 

Tours - Dijon 5-4 a.p. (1-1, 0-2, 3-1, 1-0)

Samedi 10 janvier 2004 à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Éric Bouguin et Steve Bataillie.

Pénalités : Tours 41' (0', 4'+5'+20', 10', 2'), Dijon 18' (4', 8', 6').

Évolution du score :

0-1 à 09'33" : Bergamelli assisté de Cihlár et Vavroch

1-1 à 19'03" : Desrosiers assisté de Boriskov et Decaens

1-2 à 26'20" : Pazak assisté de Vavroch et Abrahamsson (sup. num.)

1-3 à 35'30" : Pazak (sup. num.)

2-3 à 45'27" : Decaens assisté de Boriskov (inf. num.)

3-3 à 48'12" : Simko assisté de P. Bartek

3-4 à 54'06" : Cihlár assisté de Vavroch (sup. num.)

4-4 à 59'04" : Decaens assisté de Desrosiers

5-4 à 64'13" : Decaens assisté de Pulscak (inf. num.)

 

Tours

Gardien : Vladimír Hiadlovský.

Défenseurs : František Pulscak (A) - Marcel Simak ; Peter Bartek - Radek Stepan ; Vladimír Sabol - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Sébastien Decaens (C) - Julien Desrosiers - Igor Boriskov ; Jan Simko - Jaroslav Balaz - Maros Bartek ; François Gleize (A) - Zdenek Novosad - Taras Bega.

Remplaçants : Guillaume Papillon (G), Norbert Périnet, Carlos Paredes.

Dijon

Gardiens : Frantisek Neckar.

Défenseurs : Marcus Abrahamsson - Wilfried Molmy ; Mathieu Bouché - Milan Tekel (A) ; Aymeric Gillet.

Attaquants : Robert Vavroch - Thomas Bergamelli - Jiri Cihlár ; Julien Tiphaigne (C) - Stephen Dugas (A) - Miroslav Pazak ; Aurélien Albano - Romain Gentilleau - Thomas Gueguen.

Remplaçants : Gabriel Brigand (G), Ludovic Duranceau, Jean-Michel Bortino.

 

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