Quart de finale de la Coupe de France.

On pouvait considérer cette rencontre comme le choc de ces quarts de finale, entre un gros favori pour le titre (sinon le favori), et un de ses plus gros prétendants, et hôte pour la circonstance.

La première période commence tambour battant. C'est vif, rapide, physique aussi, sans être trop musclé. Mulhouse prend alors l'ascendant, aidé par une première supériorité, bien installée mais qui a des problèmes de finition. Amiens se montre toutefois dangereux, avec des Jonathan Zwikel ou François Rozenthal qui sonnent la charge, même dans cette situation de jeu.

À égalité, les hommes d'Antoine Richer posent un peu plus le jeu, mais pèchent au moment de la dernière passe. Face à Mulhouse qui attend la moindre occasion pour contrer (Segla, Bilbao notamment), Amiens alterne raids solo (Zwikel, Rozenthal) et remontées plus collectives. L'ouverture du score, par les Scorpions, arrive à point nommé pour les relancer dans une partie où Amiens se fait de plus en plus pressant.

Un centre-tir de la bleue de Scibran, dévié in extremis par Croz (16'00"), en cette fin de tiers, voilà qui semble donner un petit plus psychologique aux locaux qui remontent un peu plus hardiment devant (Croz ou Jokinen, par exemple).

Amiens commence idéalement la deuxième période en jouant en avantage numérique, puis en double avantage quand Allan Carriou charge dans le dos Hämäläinen juste devant l'arbitre. On croit même au but de Zwikel, mais l'entrée en zone était caractérisée d'un hors-jeu. Les Amiénois viennent de laisser une belle chance de remonter car ils opèrent maintenant en infériorité, et ils s'inclinent une seconde fois, à la dernière seconde de la prison, sur un nouveau tir puissant de Scibran, toujours à la bleue, en conclusion d'un échange de la paire Croz-Bringuet derrière la cage de "Mindji" (25'46"). Amiens se rue alors sur la cage de Lhenry, bien aidé par la base de son poteau sur un missile de Hämälainen. On est à mi-match, le jeu est équilibré, mais le niveau des échanges est considérablement monté d'un cran, Michou contre mais perd son duel (10'23"), avant qu'Élie Marcos ne bute de près sur Lhenry, malgré un excellent tir du revers (30'49"). Puis de nouveau, les locaux pressent en supériorité, mais Mindjimba, de près, reste concentré. Ce qui n'est pas le cas de sa défense, il suffit d'un petit moment de flottement et le lutin Juho Jokinen en profite pour allumer la lucarne amiénoise (38'39"). Deux buts à remonter, et vingt minutes à jouer, c'est encore jouable pour les Gothiques, même si Mulhouse, avec son double avantage, va devenir de plus en plus difficile à passer.

Aussi, cette ultime période semble un peu longue à se mettre en œuvre, Amiens bute sur des Mulhousiens qui jouent un peu plus haut en zone neutre. Vincent Bringuet inquiète dangereusement Mindjimba, avant que le "Pépé" ne réponde tout aussi près face à Lhenry (45'51"). Le jeu se muscle sensiblement, Amiens continue de pousser, mais n'est toujours pas assez réaliste, comme cet "immanquable" de Brice Chauvel qui passe un poil à côté de la cage locale (53'56"), ou cet essai de Zwikel joliment paradé par un grand écart de Lhenry (54'28"). Le portier haut-rhinois s'incline quand même, de près, quand Bachet au deuxième poteau reprend instantanément une transversale de Zwikel (54'43"). L'espoir est encore de mise, pas longtemps d'ailleurs, puisque dans la foulée, Ballet score pour la quatrième fois de son équipe, en conclusion d'un superbe et rapide mouvement de passe à trois avec ses collègues de ligne Jokinen puis Segla (55'21"). Le KO n'est pas loin, et survient quand Kazda, à l'énergie, tourne et retourne devant la cage amiénoise, s'appuie sur Mille, avant de décocher un tir repoussé par Mindjimba, mais le rebond est aussitôt capté par Bringuet, un peu trop laissé tranquille (56'13"). Dès lors, Mulhouse finit dominant dans le match, avec encore des raids de Michou, puis Segla (57'51"), avant que les ultimes minutes ne donnent lieu à quelques mouvements de brassage éparses.

L'affiche a tenu ses promesses. Hockey de haute tenue, avec des mouvements collectifs ou individuels rapides, physiques, peu de temps morts, et des gardiens bien inspirés, du hockey à consommer sans modération.

Mulhouse réussira-t-il à vaincre le signe qui le voyait éliminé à chaque premier tour de Coupe ? Après la gifle picarde, les Scorpions avaient sûrement à cœur de se racheter, ne serait-ce que pour se prouver qu'ils valaient mieux qu'un 4-0 encaissé. Ils n'étaient pas forcément les plus forts ce soir, mais sûrement les plus patients d'abord, puis les plus déterminés à garder le score, à l'image des Bilbao, Segla, ou Kazda rageurs dans leurs sprints ou leur grattage. Ils ont eu quelques petits soucis en défense pour contenir les ex-flèches rémoises, mais leur gardien Fabrice Lhenry a sorti encore une belle partie.

Amiens a surtout eu le problème de constamment courir après le score. Ce n'est pas faute d'avoir tenté devant, avec trois lignes constamment à l'affût, et des joueurs qui ont pas mal d'automatismes. Derrière, comme le soulignait Antoine Richer, il y a eu des moments de flottement qui se paient cash dans ce genre de match. Le score peut quand même paraître sévère quand on voit la débauche d'actions tentées.

Récompensés à la fin du match : Anthony Mortas pour Amiens et Fabrice Lhenry pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

Commentaires d'après-match (dans L'Alsace et les DNA)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Nous avons réalisé un très bon match face à une belle équipe d'Amiens. Je ne peux pas vraiment dire si c'est notre meilleure sortie de l'année car, dans un autre genre, la réception de Grenoble avait aussi été exemplaire, mais je suis pleinement satisfait de mes joueurs. Nous avons écarté un grand candidat à la victoire finale et nous sommes maintenant à 60 minutes de la dernière marche. Lors de la première phase, la ligne de Juho Jokinen était très impressionnante. Face à Brest, c'est celle de Bilbao qui a fait la différence. Et puis cette fois, on a vu Bringuet, Croz et Kazda faire très mal à l'adversaire. Ça, c'est encourageant ! De plus, Lhenry a pris un net ascendant sur Mindjimba. Je n'ai donné à mes joueurs qu'une heure pour savourer, car samedi, il y a Villard, un autre adversaire redoutable."

Richard Aimonetto (attaquant d'Amiens) : "Nous avons manqué de concentration et trois buts font suite à des erreurs individuelles. Il va falloir se reconcentrer sur le championnat. L'an dernier, j'étais un Scorpion et j'ai donné le meilleur pour ce club. Les raisons de mon départ n'ont pas été très bien comprises. Mais ce sont souvent des gens qui ne comprennent rien au hockey qui se manifestent ainsi par des sifflets et insultes."

Mulhouse - Amiens 5-1 (1-0, 2-0, 2-1)

Mardi 13 janvier 2004 à 20h30 à la patinoire de l'Illberg. 1237 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Laurent Rouèche et Jean-Luc Henry.

Pénalités : Mulhouse 32' (6', 6', 10'+10'), Amiens 16' (4', 8', 4').

Tirs : Mulhouse 26 (6, 12, 8), Amiens 26 (7, 11, 8).

Évolution du score :

1-0 à 16'00" : Croz assisté de Scibran et Mille

2-0 à 25'46" : Scibran assisté de Croz et Bringuet (sup. num.)

3-0 à 38'39" : Jokinen assisté de Segla

3-1 à 54'43" : Bachet assisté de Zwikel et F. Rozenthal (sup. num.)

4-1 à 55'21" : Ballet assisté de Segla et Jokinen

5-1 à 56'13" : Bringuet assisté de Kazda et Mille

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet (A) ; Francis Ballet.

Attaquants : Pavol Segla - Francis Ballet - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Lionel Bilbao (C) - Steve Michou ; Vincent Bringuet - Étienne Croz - Richard Kazda ; Pierre Brisard.

Remplaçants : Benjamin Jubien (G), Jérémy Bigot, Luc Tardif jr.

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Tommi Hämäläinen - Arnaud Mazzone ; Frédéric Brodin - Vincent Bachet ; Denis Perez - Mathieu Jestin.

Attaquants : François Rozenthal - Jonathan Zwikel - Élie Marcos ; Brice Chauvel - Laurent Gras (A) - Luc Chauvel (C) ; Richard Aimonetto - Anthony Mortas (A) - Kevin Hecquefeuille ; Mickaël Brodin.

Remplaçants : Jérôme Plumejeau (G), Simon Petit.

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