Grenoble - Tours (17 janvier 2004)

 

Match comptant pour la troisième journée de la poule Magnus.

Après leur double victoire face à Anglet (championnat + coupe), les Brûleurs de Loups recevaient les Diables Noirs de Tours. Une grande première à Pôle Sud puisque les deux équipes ne s'étaient pas affrontées en championnat depuis... 1991 ! C'était du temps de la défunte Ligue Nationale, autrement dit une éternité. Il y a pourtant deux hommes qui ont vécu cette époque : il s'agit tout simplement des deux entraîneurs Gérald Guennelon et Robert Millette qui évoluaient alors comme... joueurs, l'un côté grenoblois, l'autre côté tourangeau. Pour ces retrouvailles, Grenoble enregistre le retour de son buteur Josef Podlaha mais est toujours privé de Gachet, tandis que Tours doit se passer des services de Gleize et Desrosiers.

Petite surprise au moment du coup d'envoi puisque celui-ci était donné par la nouvelle recrue grenobloise (annoncée seulement le matin même dans la presse) Sami Kaartinen, qui est appelé à remplacer Nicolas Antonoff blessé jusqu'à la fin de la saison. Kaartinen pourrait être qualifié dès mardi à Dijon. Après une première minute de jeu très intense montrant que les deux équipes étaient bien décidées à entrer immédiatement dans les débats, Simon Bachelet se faisait pénaliser et Grenoble devait faire face à sa première infériorité numérique. Pas de grosse frayeur du côté de Patrick Rolland car ses défenseurs empêchaient constamment les Diables Noirs d'installer le jeu de puissance. Quelques minutes plus tard, les rôles étaient inversés, et malgré deux minutes convaincantes avec de nombreux tirs sur Hiadlovsky, le score restait vierge. Les Tourangeaux faisaient ensuite jeu égal avec les Brûleurs de Loups et se payaient même le luxe d'ouvrir le score sur un mauvais replacement de la défense grenobloise. Novosad complètement démarqué devant Rolland trompait tranquillement le portier grenoblois (0-1, 08'42").

Un coup de tonnerre à Pôle Sud qui sera bientôt suivi par un autre, mais d'une autre nature. Alors que les Brûleurs de Loups se trouvaient en supériorité numérique (prison de Peter Bartek), Rolland quittait ses cages et regagnait directement le vestiaire. Fabrice Agnel, dont les performances avaient été loin d'être rassurantes jusqu'à présent, prenait donc place devant les filets de Grenoble. Les choses se présentaient donc plutôt mal pour les locaux, mais trente secondes plus tard, un rayon de lumière venait illuminer Pôle sud : alors que le jeu de puissance touchait à sa fin, Laurent Deschaume, après un bon travail des membres habituels de la deuxième ligne, glissait le palet au fond des cages de Hiadlovsky et égalisait (1-1, 11'15"). Fabrice Agnel ne pouvait rêver meilleur début et effectuait son premier arrêt dans la foulée. Une situation d'infériorité numérique faisait figure de test pour lui, mais il s'en sortait honorablement, d'autant plus que les défenseurs faisaient preuve d'une rigueur accrue afin de limiter au maximum le nombre de tirs. Les deux équipes pouvaient se montrer satisfaites au retour aux vestiaires avec ce score de parité somme toute logique.

Les Brûleurs de Loups commençaient le deuxième tiers-temps tambour battant avec une très grosse pression sur les cages de Hiadlovsky. Grenoble monopolisait le palet et la défense tourangelle avait bien du mal à contenir les assauts répétés de leurs adversaires. Jesse Saarinen, très bon hier soir, se chargeait de convertir cette domination en adressant un slap puissant entre les jambes de Hiadlovsky (2-1, 23'57"). Un but qui ne freinait pas les ardeurs grenobloises et on retrouva Saarinen à l'origine du troisième but des Brûleurs : nouveau slap de la bleue, cette fois Hiadlovsky fait l'arrêt, mais Tero Forsell en embuscade reprend de volée le rebond à mi-hauteur pour donner deux buts d'avance aux siens (3-1, 32'34"). Un but 100% finlandais que Kaartinen a certainement dû apprécier des tribunes... La période de domination grenobloise prit subitement fin avec une double pénalité mineure infligée à Benjamin Agnel. Ce fut alors au tour de son frère de se distinguer dans les cages grenobloises. On l'avait connu fébrile face à Dijon notamment, il s'est montré sûr et même parfois spectaculaire à l'image de cette arrêt "à la Hasek" réalisé alors que le palet était tout prêt de rentrer. Fabrice Agnel rassurait public et coéquipiers et prenait confiance en ses moyens au fil du match. Grenoble se tirait sans dommage de ces quatre minutes d'infériorité, le jeu de puissance de Tours manquant singulièrement de percussion. L'absence de son finisseur maison Julien Desrosiers n'y est sans doute pas étrangère.

Avec un avantage de deux buts acquis au cours de la deuxième période, les Brûleurs avaient fait le plus dur. C'est sans doute pour cela que le jeu de puissance dont ils avaient bénéficié en fin de deuxième période était fort mal négocié. D'ailleurs, l'intensité allait clairement baisser au cours de ce troisième tiers. D'un côté, une équipe de Grenoble parfaitement maîtresse de son sujet qui récitait tranquillement son système de jeu défensif sans essayer d'en faire plus. De l'autre, une équipe de Tours résignée, moins fringante qu'au premier tiers, et qui se heurtait inlassablement au mur défensif grenoblois. La troisième période se déroula rapidement, quasiment sans arrêt de jeu ni pénalité, jusqu'à ce petit accrochage entre Bonnard et Stepan à une poignée de secondes de la fin de la rencontre, rien de bien méchant.

Grenoble s'impose donc logiquement et a bien su réagir après l'ouverture du score tourangelle et la sortie prématurée de Rolland. Un test intéressant pour cette équipe. On notera la grande forme des deux Finlandais de Grenoble, Tero Forsell et Jesse Saarinen, qui ont peut-être eu un soupçon de motivation supplémentaire avec l'arrivée de leur compatriote. Josef Podlaha a été assez discret pour son retour même s'il s'est permis quelques jolis numéros de solistes qui auraient mérité meilleur sort. Mais soyons sûrs qu'il devrait retrouver rapidement le bon rythme. La blessure de Rolland est en revanche plutôt inquiétante. Apparemment touché au coude lors de l'échauffement, Rolland a été bien remplacé par Fabrice Agnel sur ce match qui a enfin fourni une prestation digne du Super 16. Mais qu'en sera-t-il de la suite ? On le sait, Grenoble ne peut pas se passer durablement de son gardien n° 1. Agnel pourrait sans doute faire l'intérim pour un ou deux matches, mais si la blessure de Rolland s'annonce grave, les Brûleurs de Loups pourraient bien être dans l'embarras... Du côté de Tours, le gardien Hiadlovsky, le travailleur Decaens et le talentueux Boriskov sont sortis du lot, mais l'absence de Desrosiers s'en faite sentir dans la finition. À noter enfin que le match a été très correct, les Diables Noirs n'ayant donc pas confirmé la sulfureuse réputation qui les précédait...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Tours 3-1 (1-1, 2-0, 0-0)

Samedi 17 janvier à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2818 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Nicolas Barbez et Damien Velay

Pénalités : Grenoble 12' (4', 4', 4'), Tours 10' (4', 2', 4').

Évolution du score :

0-1 à 08'42" : Novosad assisté de P. Bartek et Boriskov

1-1 à 11'15" : Deschaume assisté de Meunier et S. Bachelet (sup. num.)

2-1 à 23'57" : Saarinen assisté de Forsell et Shchevelev

3-1 à 32'34" : Forsell assisté de Saarinen

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland puis Fabrice Agnel à 10'45".

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) ; Baptiste Amar - Simon Bachelet ; Martin Millerioux - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel (A) - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Christophe Tartari - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia (puis Cyril Papa).

Remplaçants : Pierrick Bazin, Vincent Mary, Kevin Enselme et Timo Bayon. Absents : Stéphane Gachet, Nicolas Antonoff et Romain Bachelet (blessés), Sami Kaartinen (non encore qualifié).

Tours

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Marcel Simak - Frantisek Pulscak (A) ; Radek Stepan - Peter Bartek ; Vladimir Sabol - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Zdenek Novosad - Sébastien Decaens (C) - Igor Boriskov ; Jan Simko - Jaroslav Balaz - Maros Bartek ; Norbert Périnet - Benoît Paillet (A) - Taras Bega.

Remplaçants : Guillaume Papillon (G), Valère Falck et Carlos Paredes. Absents : Julien Desrosiers (blessure aux côtes) et François Gleize (gastro-entérite).

 

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