Strasbourg - Caen (14 février 2004)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule finale de division 1.

Parcours en dents de scie pour ces deux protagonistes qui alternent successivement victoires et défaites depuis le début de l'année. Théoriquement, cette affiche était quand même annoncée explosive, Strasbourg, chez lui, se devant de continuer sur sa lancée, après sa victoire face à Amnéville. Caen avait par contre un cinglant 5-1 à effacer au Wacken.

Le premier tiers débute sur un schéma de jeu qui va durer tout le long du match. Face à des Caennais bien regroupés en défense, Strasbourg essaie de percer les lignes dans un style assez timide. Pourtant, les visiteurs jouent une grosse partie de tiers en infériorité, et notamment les quatre premières minutes, mais les Alsaciens ne parviennent pas à s'offrir de grosses alertes, hormis ce tir à bout portant de Peter Himler (4'02"). Et c'est même Caen qui parvient à débloquer le compteur sur son premier essai, un rush de Tuomo Määttä (5'04"). Pas le temps de souffler que Martial Janil est envoyé en prison pour un accrocher. Le temps d'installer la supériorité que Flinck tire, et le rebond est expédié par Himler sous la jambière de Marton (6'05"). De fait, on retourne dans une situation de jeu où on ne se fait pas de cadeaux physiquement des deux côtés, on essaie avant tout de ne pas en offrir à l'adversaire, même si Caen ratisse un peu plus haut les palets que Strasbourg. Caen remonte quand même de plus en plus, offensivement parlant (Määttä à 10'09"), alors que Strasbourg commence déjà à éprouver des difficultés à se trouver collectivement devant Marton, hormis sur cet essai de Daniel Sevcik que le portier caennais dévie in extremis (14'18").

La deuxième période est nettement plus marquée par l'initiative caennaise. Le match est pourtant toujours aussi accroché, sans tomber dans le malsain. C'est alors le duo Sevcik-Flinck qui sollicite d'abord une belle mitaine de Marton (23'20"), mais ensuite, les trios alsaciens butent fréquemment en entrée de zone caennaise, ou même par manque de finition des passes. Le jeu se neutralise alors durant de longues minutes en zone neutre, et hormis une double alerte de Devin face à Larivière (11'36"), il ne se passera plus grand-chose avant qu'une série de pénalités ne vienne influer sur le cours du jeu. D'abord une charge dans le dos de Mathieu Caillard (2'+10'), qui pense défendre son gardien qui avait gelé le palet face à Coulombeix. C'est ensuite Sevcik qui se voit infligé de 2'+2' pour une crosse haute. Dans la foulée, Hohnadel est puni pour le match (5'+20'pour trop d'animosité ?), et Caen finit alors par se retrouver en double supériorité durant plus de quatre minutes. C'est le moment ou jamais d'en profiter, mais si le palet circule bien devant la cage de Larivière, le dernier tir est souvent contré ou passe à côté. Caen se fait même une belle frayeur quand Schuchewytsch part en break, mais Marton stoppe de jolie manière (35'26"). Il reste encore quelques secondes à jouer à cinq contre trois quand, enfin, une belle combinaison permet à Tomas Kaspar de décaler Pierre-Antoine Devin pour un but grand ouvert. Il était temps, mais le reste du match risque d'être encore long à tenir car Strasbourg va revenir avec le mors aux dents.

À peine sortis des vestiaires, c'est d'ailleurs Dirnbach qui lance les hostilités, avant que Caen ne presse un peu plus haut son hôte. Ce sont alors Janil, en deux fois (43'23"), puis un service de Garnier pour Devin (45'02"), et enfin un petit numéro de Feutry (47'07") qui inquiètent Larivière pourtant bien concentré. La tension monte de plus en plus, à l'instar des Strasbourgeois qui pressent de plus en plus les défenseurs caennais. Les Saarinen, Caillard et autres Soghomonian sont alors au four et au moulin pour dégager leur zone et servir les Devin, Määttä ou Janil qui attendent en zone neutre pour lancer quelque rush collectif. Malgré une grosse alerte de Saint-Marc face à Marton qui capte assis (51'36"), puis un missile de Flinck (53'08"), Strasbourg ne parvient pas collectivement à peser sur son adversaire, ni même à le faire flancher au niveau discipline. Aussi, lors de ce rush de Feutry, Larivière sort un peu loin de sa cage et met un peu de temps à se replacer devant, le palet erre de palettes en palettes avant que Fleury ne l'envoie au fond des filets pour un but qui sonne le glas des espoirs bas-rhinois. Surtout que la fin du tiers est un peu chaotique. À deux minutes de la fin, Janil est sanctionné de 5'+20' pour une crosse haute sur Coulombeix (il y avait peut-être du sang sur la glace). C'est le temps d'en profiter pour Strasbourg, qui ne parvient pas pour autant à s'installer. Il reste une minute à jouer, Daniel Bourdages demande un temps mort et sort son gardien, mais Strasbourg se voit sanctionné de deux minutes de pénalité dans des circonstances assez obscures (retard de jeu ?), toujours est-il que le surnombre est moins flagrant, au grand dam de Larivière qui tempête sur son banc. Garnier vient de donner l'ordre à ses joueurs de dégager, point à la ligne, et hormis ce lancer de Mihalik (59'10"), il ne se passera plus rien sinon quelque accrochage à mettre sur le compte de la déception et l'énervement entre Garnier et Mihalik.

En tout cas, ce fut un match relativement stressant, entre deux équipes qui ne se sont pas fait de cadeaux. On est pourtant loin de la partie plutôt malsaine de novembre dernier. Ce soir, les deux protagonistes ont cherché avant tout à neutraliser les entrées de zone adverses d'abord, ensuite à partir le plus efficacement devant. À ce petit jeu, il faut admettre que Caen a été un peu plus convaincant, avec des remontées de palets très rapides, collectives et plutôt précises, c'est sans doute ce qu'il manquait ce soir à Strasbourg, qu'on est pourtant habitué à voir dominant offensivement cette saison. Peter Himler et surtout Daniel Sevcik étaient constamment surveillés.

Défensivement, Caen a joué relativement discipliné, à l'image de son entraîneur, plutôt calme et soucieux de bien dégager vers l'attaque. Strasbourg n'était pas en reste non plus, à l'instar de Dumuis ou de Mihalik, mais il faudra encore resserrer quelques boulons samedi face à Chamonix pour une autre grosse affiche, déjà décisive pour le reste de la saison.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Strasbourg - Caen 1-3 (1-1, 0-1, 0-1)

Samedi 14 février 2004 à 17h30 à la patinoire du Wacken. 800 spectateurs.

Arbitrage de M. Forget assisté de Mlle Cruchandeau et de M. ?.

Pénalités : Strasbourg 41' (2', 10'+5'+20', 4'), Caen 53' (10', 4'+10', 4'+5'+20').

Tirs : Strasbourg 22 (9, 4, 9), Caen 27 (6, 12, 9).

Évolution du score :

0-1 à 05'04" : Määttä assisté de Mat. Caillard

1-1 à 06'05" : Himler assisté de Flinck et Rénier (sup. num.)

1-2 à 38'02" : Devin assisté de Kaspar et Soghomonian (double sup. num.)

1-3 à 54'36" : Fleury

 

Strasbourg

Gardien : Denis Larivière.

Défenseurs : Milan Dirnbach - Damien Brau-Arnauty ; Frédéric Bastian - Pavol Mihalik ; Thibault Dumuis - Xavier Rénier.

Attaquants : Daniel Sevcik - Tomi Flinck - Peter Himler ; Maxime Schuchewytsch - Stéphane Hohnadel - Mathieu Saint-Marc ; Olivier Escuder (C) - Pierre-Hervé Coulombeix - Damien Mehl ; Thomas Frand.

Remplaçant : Antoine Intsaby (G). Absents : Vincent Lacaes, Éric Medeiros (blessés).

Caen

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Maxime Caillard - Jean-Marc Soghomonian (C) ; Mathieu Caillard - Heikki Saarinen ; Alexis Gomane - Mathieu Blanvillain.

Attaquants : Rodolphe Garnier - Thomas Kaspar - Pierre-Antoine Devin ; Christophe Desmons - Tuomo Määttä - Martial Janil ; Frédéric Loureiro - Damien Fleury - Pierre Feutry.

Remplaçants : David Anselin (G), Maxime Cheradame, Virgile Mariette. Absents : Roch Chevalier, Adrien Baraduc.

 

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