Épinal - Angers (28 février 2004)

 

Match comptant pour la neuvième journée de la Poule Nationale du Super 16.

Un millier de spectateurs avaient encore fait le trajet jusqu'à la patinoire de Poissompré pour assister à la dernière grosse affiche de la saison : Épinal recevait Angers. Dans les rangs des Ducs, on pouvait compter un visage bien connu qui fit le bonheur des supporters et des compteurs spinaliens pendant quatre saisons : Tomas Mysicka. Le public ne savait pas encore que son favori, acclamé comme il se doit à son entrée sur la glace, allait aussi devenir son bourreau quelques minutes plus tard.

En effet, les Angevins n'ont eu à attendre que vingt minutes pour que le feu de paille spinalien ne s'éteigne. Les ingrédients étant hélas toujours les mêmes : une équipe des Dauphins fraîche à l'entame du match face à des adversaires qui ont du mal à trouver un rythme sur la grande glace vosgienne. De fait, les Spinaliens en profitent et jettent une grosse partie de leurs forces dans la bataille pendant le premier tiers-temps pour s'éteindre ensuite et retomber dans leurs travers trop connus maintenant.

Dans cette première période, pourtant, les bonnes initiatives de Novotny, Trebaticky ou Regenda dans les trois premières minutes laissaient augurer de belles choses pour la suite de la partie. Mais le manque de confiance évident des attaquants dans les moments importants, comme ce breakaway où Fred Dehaëne échouait encore une fois sur un Lindquist sûr de lui et tranchant, suffisait à mettre en veille toute velléité spinaliennes.

En position franche de marquer à plusieurs reprises dans cette période, les attaquants de l'ICE frappaient la barre, manquaient le cadre, attendaient trop avant de prendre le shoot, ou tiraient droit devant dans le plastron d'un portier visiteur jamais masqué. De leur côté, les Ducs cherchaient leurs marques, faisaient des passes trop courtes et butaient sur une défense spinalienne relativement fermée malgré un jeu fluide et une grosse vitesse de patinage. Ceci permettait aux deux équipes de terminer cette période comme elles l'avaient commencé, c'est-à-dire à égalité (0-0).

La deuxième période débutait, et avec elle un calvaire de quarante minutes pour les Dauphins. Malgré une supériorité numérique sifflée en fin de premier tiers-temps contre Angers, c'est sur une boulette de Vladimir Domin que Tomas Mysicka récupérait la rondelle pour partir seul défier avec succès Stan Petrik (0-1 à 21'07"). Malgré une tentative de réaction spinalienne par l'entremise de Guillaume Papelier (tout à fait à sa place dans cette équipe), les Angevins faisaient le break par François Ferrari qui contournait toute la défense spinalienne restée complètement statique (0-2 à 27'56").

Les Vosgiens, sous le choc devant la nouvelle tournure que prenait la partie, subissaient encore les assauts des Ducs, et il fallait à nouveau que Stan Petrik fasse étalage de son art pour retarder l'échéance. La retarder uniquement, car à peine deux minutes plus tard, c'est Hovora, sur un centre de Mysicka, qui enfonçait le clou une nouvelle fois en infériorité numérique (0-3 à 29'20").

Le temps mort demandé par Féfé Marciano n'y changeait rien, et pour clôturer le bal, Tomas Mysicka, encore lui, lançait Daniel Socha qui passait à son tour toute la défense en revue et trompait le portier local (0-4 à 32'50"). Il n'en fallait plus, la coupe était pleine pour les Vosgiens qui devaient désormais se contenter d'éviter la correction. Les sept dernières minutes du tiers ressemblaient plus à du "sauve qui peut" qu'à du hockey sur glace chez les Dauphins. La défense jetait les palets au hasard de l'autre côté de la bleue et les attaquants tentaient des breaks tout aussi hasardeux sur un Lindquist toujours aussi déterminé.

La dernière période n'y changeait pas grand-chose même si le jeu des partenaires d'Anthony Maurice reprenait quelque peu vie sur ce superbe but d'Ivo Novotny remarquablement servi par Karel Kadlec (1-4 à 44'08"). Éric Coté se chargeait de rétablir immédiatement l'écart pour ses couleurs (1-5 à 46'40"). Les Angevins déroulaient et se découvraient un peu plus en tentant des traversées parfois hasardeuses. Les Spinaliens, quant à eux, s'essayaient à des attaques sans grand succès pendant les dix minutes qui suivaient, mais Igor Szabados parvenait tout de même à percer la cuirasse des Ducs (2-5 à 56'23"). Mais il était dit que les Dauphins n'auraient pas le dernier mot dans cette rencontre puisqu'une dernière fois l'ex-Spinalien Tomas Mysicka se rappelait aux bons souvenirs de ses camarades en offrant à Hovora le dernier but du match (2-6 à 58'23").

Dans le même temps, Dunkerque s'inclinait à Gap, ce qui permettait aux Spinaliens, définitivement dans le rouge, de rester à la sixième place de la poule. Les joueurs, l'entraîneur et le public dépités quittaient les lieux, pendant que le héros du soir, un adversaire pourtant, donnait une dernière interview à la télévision locale et aux supporters restés un peu plus tard pour l'occasion.

Compte-rendu signé Nicolas

 

Épinal - Angers 2-6 (0-0, 0-4, 2-2)

Samedi 28 février 2004 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1000 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowicz assisté de Grégory Véricel et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Épinal 6' (4', 2', 0'), Angers 14' (8', 4', 2').

Évolution du score :

0-1 à 21'07" : Mysicka assisté de Crochetière (inf. num.)

0-2 à 27'56" : Ferrari assisté de Socha

0-3 à 29'29" : Hovora assisté de Mysicka (inf. num.)

0-4 à 32'50" : Socha assisté de Mysicka

1-4 à 44'08" : Novotny assisté de Kadlec et Regenda (sup. num.)

1-5 à 46'41" : Coté assisté de Bärgman

2-5 à 56'23" : Szabados assisté de Blaha

2-6 à 57'58" : Hovora assisté de Mysicka et Socha

 

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