Grenoble - Dijon (28 février 2004)

 

Match comptant pour la onzième journée de la poule Magnus.

Semaine chargée pour les Brûleurs de Loups puisqu'après avoir disputé leur demi-finale de coupe de France face au Mont-Blanc, ils retrouvaient le chemin de Pôle Sud ce samedi pour affronter les Ducs de Dijon. Une affiche qui n'avait rien de très alléchante compte tenu de la position occupée par les Dijonnais au classement mais qui a attiré les foules puisque la patinoire grenobloise affichait comme mardi presque complet pour ce match. Une très bonne nouvelle en soi. À noter que cette affiche pourrait bien être celle des quarts de finale de la coupe Magnus si les positions des deux équipes restent en l'état.

Grenoble se présentait dans la même composition que mardi, c'est-à-dire sans Agnel et Podlaha. Du côté des Ducs, Grégory Fougère était le gardien partant au détriment de Neckar. La partie commençait sur un rythme relativement lent. Une première pénalité dijonnaise après seulement une minute (Allison) aurait dû permettre au Brûleurs de Loups d'entrer rapidement dans le match. Mais ils se montraient trop imprécis sur la supériorité qui suivit pour inquiéter Fougère. Comme si cela ne suffisait pas, Bonnard et Saarinen se faisaient surprendre par Pazak qui bondissait entre les deux défenseurs pour filer au but et tromper tranquillement Patrick Rolland (0-1, 04'29"). Du déjà vu à Pôle Sud avec le petit lutin slovaque mais cela ne semble pas avoir servi de leçon. Cette ouverture du score dijonnaise était certes imprévue mais elle était finalement assez logique vu le début de match très passif réalisé par les Brûleurs de Loups. Les Isérois allaient donc devoir se faire violence pour prendre la mesure du dernier. Les Ducs se retrouvaient dans une situation idéale pour eux : défendre et tenter de placer quelques contres meurtriers. On assista donc à une longue période domination grenobloise stérile car Fougère se montrait bien présent dans ses buts et, il faut bien le dire, les Grenoblois ne tiraient pas beaucoup. Le déclic fut cette seconde supériorité numérique (Tekel en prison) nettement mieux négociée que la première. Le jeu de puissance enfin installé, Benoît Bachelet dirigeait la manœuvre et adressait un puissant slap que Fougère ne pouvait que repousser. Simon Bachelet installé devant la cage déviait le rebond pour Baptiste Amar qui poussait le palet dans le but vide (1-1, 15'59"). Sans s'affoler, les Brûleurs avaient donc assuré l'essentiel avant la fin du tiers : revenir au score.

En début de deuxième période, les Grenoblois montraient plus de détermination sous l'impulsion d'une deuxième ligne en grande forme. Le coup de semonce allait être donné par Jeff Bonnard sous la forme de trois slaps de la bleue consécutifs qui mettaient à contribution Fougère. Le coup de grâce venait de Sami Kaartinen sur un petit exploit individuel : le Finlandais déborde côté gauche, repique au centre en mettant dans le vent la défense dijonnaise et glisse en finesse le palet au fond des cages de Fougère (2-1, 25'09"). Du très grand art de la part du renfort finlandais dont la pointe de vitesse commence à se fondre de mieux en mieux dans le jeu grenoblois. Nouvelle preuve huit minutes plus tard lorsque Kaartinen débordait cette fois côté droit en laissant sur place toute la défense dijonnaise. Cette fois Fougère s'interposait mais Meunier au second poteau le fusillait sur le rebond d'un tir puissant (3-1, 32'50"). Kaartinen et ses compères de trio faisaient le spectacle mais un nouveau relâchement allait rappeler vivement les Grenoblois à l'ordre. Dans le rôle du fautif (pour une fois) : Forsell, et dans le rôle du bourreau (devinez ?) : Pazak. Une relance cadeau du Finlandais arrivait dans la crosse du Slovaque. Avec un tel joueur, ce genre de bourde se paye cash et Rolland ne pouvait que constater les dégâts (3-2, 35'53"). Les Ducs revenaient donc à un but et n'abdiquaient pas encore toute ambition. Les Brûleurs étaient même tous près de se faire remonter lorsque... Pazak profitait d'une montée de Gachet pour prendre de vitesse Fougère (Roland) et se présenter pour la troisième fois de la soirée seul face à Rolland. Mais cette fois le portier grenoblois remportait le duel. Et dans la dernière minute du tiers, Saarinen redonnait deux buts d'avance aux siens avec un joli tir placé dans la lucarne de Fougère (4-2, 39'31"). Les Brûleurs se faisaient une dernière frayeur dans les dernières secondes avec une panique générale devant la cage de Rolland qui valait deux minutes à Laurent Meunier pour avoir "dissimulé" le palet...

Avec deux buts d'avance avant le dernier vingt, les Brûleurs de Loups avaient fait le plus dur et pouvaient se contenter de gérer. Ils firent même un peu plus que cela. Avec Meunier en prison pour la deuxième fois de la soirée, De Murcia jouait le contre mais butait sur Fougère. Deschaume avait bien suivi (au contraire de la défense dijonnaise) et se saisissait du rebond pour mettre le palet au fond des filets (5-2, 47'45"). Habile réalisation en infériorité numérique. Gérald Guennelon en profitait alors pour faire tourner son effectif et notamment reposer les internationaux juniors Cyril Papa et Christophe Tartari fortement mis à contribution ces dernières semaines (et sur le point de prendre le car pour aller disputer un match espoirs à... Anglet !). L'occasion de revoir les deux Romain (Laugier et Bachelet) de retour en senior après des blessures sérieuses qui les avaient écartés des patinoires pendant de longues semaines. Plus rien de bien sérieux ne se produira dans cette rencontre si ce n'est un quatrième et dernier duel Pazak/Rolland remporté par le gardien grenoblois. Les deux joueurs se séparent donc sur un score de deux partout dans leurs affrontements directs.

Après avoir mis du temps avant de se mettre en route, les Brûleurs de Loups ont logiquement pris la mesure d'une équipe de Dijon courageuse mais sans profondeur. On retiendra la performance de Miroslav Pazak, un véritable poison pour les défenses et un redoutable technicien avec une belle pointe de vitesse. Il n'est pourtant pas inconnu mais la défense grenobloise a fait preuve de beaucoup de naïveté avec lui ce soir. La voilà prévenue en vue d'un éventuel quart de finale face aux Bourguignons. Du côté de Grenoble, l'homme du jour aura été Sami Kaartinen qui réalise son meilleur match à Pôle Sud depuis son arrivée. Il a fait apprécier sa vitesse (déjà aperçue) mais aussi une aisance technique qui lui a permis d'effacer pas mal d'adversaires et de faire le spectacle. Le rendement de la deuxième ligne (avec Meunier et B. Bachelet) est du coup à son maximum depuis deux matches. De très bon augure pour la suite en attendant que Agnel et Podlaha fassent leur retour sur la première ligne...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaire d'après-match (dans Le Bien Public)

Stephen Dugas (attaquant de Dijon) : "On commence bien la partie en ouvrant le score assez rapidement. Mais encore une fois, on commet pleins de petites erreurs qui, face à un tel adversaire, se paient immédiatement. On marque deux buts quasiment sur des breaks. Encore une fois, c'est Miro qui s'y colle ! Ce ne sont pas des actions concrètes. En revanche, sur les belles actions, on n'arrive pas à scorer. C'est ennuyeux. Je ne jette la pierre à personne car j'en suis aussi responsable. Lors du deuxième tiers, exception faite des cinq premières minutes où l'on est outrageusement dominé, le reste du temps, on est dedans. C'est bizarre car c'est au moment où on est hyper concentré que l'on prend le plus de buts, alors que dans les vingt dernières minutes on tient bien la barre en étant fatigué. Comme à chaque fois, il ne nous manque pas grand-chose. C'est peut-être un brin d'expérience, de réussite. Malheureusement, j'ignore quoi encore."

 

Grenoble - Dijon 5-2 (1-1, 3-1, 1-0)

Samedi 28 février à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3398 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Nicolas Barbez et Guillaume Gielly

Pénalités : Grenoble 8' (2', 4', 2'), Dijon 6' (4', 2', 0').

Évolution du score :

0-1 à 04'29" : Pazak assisté de Tekel

1-1 à 15'59" : Amar assisté de S. Bachelet et B. Bachelet (sup. num.)

2-1 à 25'09" : Kaartinen assisté de B. Bachelet et Meunier

3-1 à 32'50" : Meunier assisté de Kaartinen et B. Bachelet

3-2 à 35'53" : Pazak

4-2 à 39'31" : Saarinen assisté de Kaartinen et Forsell

5-2 à 47'45" : Deschaume assisté de De Murcia (inf. num.)

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) ; Baptiste Amar (A) puis Martin Millerioux - Simon Bachelet ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Christophe Tartari puis Romain Laugier - Tero Forsell - Andrei Shchevelev ; Sami Kaartinen - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Xavier De Murcia - Laurent Deschaume - Cyril Papa puis Romain Bachelet.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Kévin Enselme et Timo Bayon. Absents : Josef Podlaha (adducteurs), Benjamin Agnel (fracture du bassin), Nicolas Antonoff (genou, saison terminée).

Dijon

Gardien : Grégory Fougère.

Défenseurs : Mathieu Bouché - Milan Tekel (A) ; Josh Allison - Aymeric Gillet ; Marcus Abrahamsson - Ludovic Duranceau.

Attaquants : Stephen Dugas (A) - Julien Tiphaigne (C) - Miroslav Pazak ; Thomas Bussat - Robert Vavroch - Jiri Cihlar ; Thomas Bergamelli - Thomas Gueguen - Romain Gentilleau.

Remplaçants : Frantisek Neckar (G), Wilfried Molmy. Absents : Jean-Michel Bortino (a quitté le club), Aurélien Albano.

 

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