Grenoble - Anglet (2 mars 2004)

 

Match avancé de la treizième journée de la poule Magnus.

Le public grenoblois a de la constance, mais jusqu'à un certain point. Ce troisième match en une semaine n'aura pas été un succès populaire, c'est le moins que l'on puisse dire. Il faut dire que ce match décalé a été peu médiatisé et que la finale de la Coupe de France n'est que dans une semaine. Bref autant d'éléments qui ont fait que Pôle Sud sonnait le creux. Curieusement la venue d'Anglet en coupe en janvier n'avait pas non plus attiré les foules. Coïncidence ? Sûrement. Pour l'anecdote on retiendra que la dernière défaite d'Anglet en championnat contre Grenoble remonte à... décembre 2000 ! Voilà de quoi motiver les Basques...

Le début de rencontre ressemblait étrangement à celui du match contre Dijon samedi dernier : au ralenti. À croire que les organismes sont fatigués côté grenoblois à moins que ce soit une réelle confiance en soi. Heureusement une première pénalité infligée à Amsellem après seulement deux minutes de jeu obligeait les Brûleurs à s'activer. Une première occasion parfaitement négociée selon un scénario classique déjà entrevu face à Dijon : slap de la bleue de Benoît Bachelet, déviation de son frère Simon devant le filet et... but (1-0, 03'28") ! Une entrée en matière idéale pour les Grenoblois. Ces derniers allaient exercer par la suite une domination constante mais pas assez forte pour être vraiment efficace. Anglet se reposait sur une défensive bien en place et plaçait quelques contres. Cela nous donnait un tiers-temps assez terne sans véritables occasions de but. Du côté de Grenoble, la priorité était visiblement mise sur la solidité défensive après les quelques largesses entrevues face à Dijon. Mission accomplie et les deux équipes rentraient au vestiaire sur cet écart d'un but en laissant le public quelque peu sur sa faim.

Le reprise allait être beaucoup plus animée. Non pas grâce à l'une ou l'autre des équipes mais plutôt par les effets du sifflet de M. Calamoneri qui visiblement ne devait pas avoir beaucoup d'amis du côté d'Anglet. Toujours est-il qu'il allait s'acharner pendant cinq minutes sur les Basques en leur infligeant pas mois de dix-huit minutes de pénalité (contre aucune aux Grenoblois) ! Une situation pour le moins cocasse sur le banc de la prison angloye. Bien sûr certaines étaient justifiées mais d'autres étaient bien sévères, ce qui eut pour effet d'énerver ce bon Filippin qui prit dix minutes de méconduite pour avoir dit un peu trop précisément sa façon de penser à M. l'arbitre. Bref, et le jeu dans tout ça ? Comme on peut s'en douter, il se résuma à un siège permanent des joueurs grenoblois dans la zone défensive angloye. Après avoir dilapidé une occasion en or (deux minutes à cinq contre trois !), les Brûleurs de Loups finissaient par trouver l'ouverture sur leur seconde double supériorité numérique : centre de Cyril Papa derrière la cage de Filiatrault et reprise instantanée de Laurent Deschaume à bout portant (2-0, 24'39"). Un but salué avec ironie par les applaudissements de Dostal et Filippin depuis le banc de la prison angloye... Passé cet épisode folklorique, le jeu reprenait dans des conditions plus "normales". Avec deux buts d'avance, les Brûleurs pouvaient se permettre de gérer encore plus mais gardaient la maîtrise du jeu. Un retour de balancier de l'arbitrage se produisit dans les cinq dernières minutes du tiers (il faut bien compenser un peu...) où Grenoble dut défendre pendant quatre minutes en infériorité numérique. Avec efficacité car les Angloys ne parvenaient que rarement à installer leur jeu de puissance. Mieux même, Grenoble aurait pu marquer en désavantage numérique suite à une combinaison de toute beauté entre Sami Kaartinen et Tero Forsell qui n'eut pas de conclusion heureuse. De quoi donner envie de revoir ces deux-là ensemble sur la glace...

La dernière période n'allait pas apporter grand chose de nouveau. Au fur et à mesure que les minutes défilaient, on se disait qu'il ne pouvait pas arriver grand chose au leader ce soir. Anglet se montrait pourtant plus entreprenant mais Patrick Rolland réalisait les arrêts qu'il fallait quand il était sollicité. À noter un mini-événement lors de cette période puisque Baptiste Amar allait écoper de sa première pénalité de la saison ! L'occasion de souligner le formidable défenseur qu'est Amar qui sait allier efficacité défensive et discipline à la perfection. Car cette absence de minutes de pénalité ne dénote pas d'un manque d'engagement physique, bien au contraire. Un exemple à suivre en tout cas. Guennelon faisait entre des jeunes (Millerioux et R. Bachelet) afin de faire reposer certains titulaires. Cela sentait la fin de match tranquille et la cerise sur le gâteau vint à une minute de la fin lorsque Romain Bachelet précisément débordait sur l'aile gauche et adressait un centre tendu repris magistralement de volée par Tero Forsell. L'action du match sans aucun doute possible qui mettait un point final à cette rencontre.

Comme samedi face à Dijon, les Brûleurs de Loups n'ont pas forcé leur talent pour s'imposer. Ils sont en revanche passés maîtres dans l'art de la patience, comme s'ils savaient qu'ils allaient parvenir à faire la différence à un moment ou un autre. Le gage d'une belle sérénité. Anglet n'a pas été un adversaire facile à manœuvrer car l'Hormadi est très accrocheur en défense. En attaque, il est en revanche peu percutant et l'absence de Solaux se fait sentir. À noter un nouveau blanchissage pour Patrick Rolland qui réalise décidément un bien belle saison. Bon pour la confiance avant un déplacement à Tours qui pourrait assurer la première place aux Brûleurs à la fin de la saison régulière et surtout une première échéance capitale cette saison avec la finale de la Coupe de France...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Anglet 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)

Mardi 2 mars à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 1841 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Cyril Carlin et Gildas Fontaine.

Pénalités : Grenoble 10' (0', 6', 4'), Anglet 22' (2', 10'+10', 0').

Évolution du score :

1-0 à 03'28" : S. Bachelet assisté de B. Bachelet et Meunier (sup. num.)

2-0 à 24'39" : Deschaume assisté de Papa et Gachet (double sup. num.)

3-0 à 58'58" : Forsell assisté de R. Bachelet et Shchevelev

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard (A) ; Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Stéphane Gachet - Roland Fougère [puis Martin Millerioux].

Attaquants : Christophe Tartari [puis Romain Bachelet] - Tero Forsell - Andrei Shchevelev ; Sami Kaartinen - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Xavier De Murcia - Laurent Deschaume - Cyril Papa.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Romain Laugier, Pierrick Bazin et Timo Bayon. Absents : Josef Podlaha (adducteurs), Benjamin Agnel (bassin) et Nicolas Antonoff (genou).

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault

Défenseurs : Daniel Sedlak - Lubomir Duda ; Pascal Bédard - David Saint-Onge ; Mickaël Wiart - Jean-Christophe Filippin (C).

Attaquants : David Dostal - Michal Garbocz - Antoine Amsellem [puis Daramy] ; Jérôme Patard - Xavier Daramy (A) [puis Xavier Lasalle] - Raphaël Larrieu ; Julien Aubry - Géraud Maréchal - Nicolas Courally.

Remplaçants : Benoit Sanchez (G), Julien Hitze, Julien Pousset. Absent : Stanislas Solaux (dos).

 

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