Mulhouse - Anglet (23 mars 2004)

 

Quart de finale du Super 16, cinquième manche.

Comme annoncé avant match par le présentateur, ce soir, il n'y avait pas d'alternative, les choses étaient simples, il fallait gagner la manche décisive. Le public ne s'y était pas trompé et l'Illberg était très confortablement occupé pour le dernier match des Scorpions cette saison, mais ça, personne n'y songeait encore à 20 heures, lors du coup d'envoi.

Pour tout dire, au vu de la première période, on se dit que les Alsaciens ne peuvent que gagner ce match qu'ils ont pris à bras le corps. En vingt minutes, ils ont déjà tiré plus de vingt fois sur un Filiatrault persévérant. Le match est parti à cent à l'heure avec des premières alertes de Kuzminski (0'25"), Croz (0'51") et Prunet (1'49"), auxquelles Anglet ne répond qu'en se recroquevillant, attendant patiemment l'ouverture, mais les actions basques étaient peu précises, même en supériorité. Croz bute sur le poteau (7'18"), avant que les jokers Kuzminski (10'45") puis Ceman (11'55") n'échouent de très près sur un portier basque pour le moins concentré. Et c'est lors d'une supériorité que l'Hormadi freine des locaux plutôt pressants : circulation du palet autour de Lhenry avant que le tir de Duda ne soit dévié par Garbocz (14'45"), pour une leçon de réalisme assez impressionnante (19 tirs à 3 à cet instant de la partie pour Mulhouse). Et presqu'aussitôt, Larrieu manque de doubler le score, sur une déviation involontairement dangereuse. Mulhouse met quelques moments à retrouver ses esprits mais finit le tiers sur le même tempo, en remarquant qu'Anglet a perdu depuis quelques minutes Stanislas Solaux, sur une charge.

La deuxième partie semble un peu plus équilibrée, Anglet remonte un peu plus et tire le premier coup de semonce par Maréchal, mais la réponse locale est immédiate par l'intermédiaire d'un rush victorieux de Daniel Ceman (23'59"). Curieusement, les Alsaciens ne semblent pas forcément plus libérés face à des Angloys qui doivent monter au charbon pour se remettre à l'abri. Mulhouse prend alors l'avantage sur une supériorité bien négociée, et un tir puissant de Miikka Ruokonen qui trompe Filiatrault, pas forcément exempt de reproches sur l'essai (27'56"). Même si l'on sent un net mieux chez les locaux, on constate que le pressing du premier tiers est bien descendu en intensité, laissant à Aubry (30'45") puis Amsellem (31'22") l'occasion d'inquiéter Lhenry à bout portant. Steve Michou répond sur une action où Filiatrault s'interpose en vol plané (34'30") mais un deuxième coup de semonce sème le trouble dans la patinoire. Déjà en infériorité suite à une obstruction de Ceman, les Alsaciens se voient évoluer en double infériorité après une crosse haute de Michou sur Duda. La pénalité, un peu sévère malgré le geste bien réel, est sifflée en deux temps, sous les... sifflets des partisans, et sanctionnée par un tir à mi-distance de Xavier Daramy qui relance de façon heureuse les siens (36'23"). Anglet commence alors son travail de recroquevillement devant sa cage, résistant aux hordes noires et rouges, notamment sur un raid solitaire de Ceman (38'35").

On ne s'y trompe pas, le match a carrément changé d'allure depuis le 2-2. Mulhouse pousse mais peine de plus en plus pour s'imposer devant Filiatrault, alors que l'Hormadi ne se contente plus que de défendre (lors de cette troisième période, les Basques ne tirent que deux fois, lors des deux dernières minutes de match). Mulhouse bute alors fréquemment sur cette insolente carapace, donnant souvent l'impression d'évoluer en supériorité numérique malgré une finition et surtout un réalisme encore imparfaits, et quelques essais intéressants de Brisard ou Chassard, ou ce une-deux Brincko-Kuzminski qui échoue de pas grand-chose (50'42").

La prolongation est le prolongement de cette situation avec une entame à cent à l'heure des locaux. Filiatrault se fait littéralement allumer sous les essais de Brisard (60'17"), Michou (60'38"), Ceman (62'13"), encore Brisard (65'06"), avant que Dostal ne pointe le bout de la crosse (67'50"), mais c'est encore Mulhouse qui tente le dernier coup de reins rageur sur un une-deux Ceman-Croz (69'26") et enfin une déviation de Prunet sur un tir de Carriou (69'55").

Il reste alors ces tirs de pénalité, infructueux dans un premier temps : les quatre Basques et leurs compères alsaciens ont tous raté leurs essais, passés en majorité à côté. Il reste alors à Xavier Daramy à s'élancer pour tromper Fabrice Lhenry de la même feinte qu'au premier match. Le portier alsacien tempête de s'être laissé de nouveau abuser, et ne peut ensuite qu'assister impuissant à l'essai infructueux de son coéquipier Patrick Scibran. Le Slovaque a bien essayé de lever son palet, mais pas assez haut, la rondelle est alors captée par le plastron de Filiatrault pour un dénouement prévisible depuis quelques longues minutes.

On imagine la consternation pour les Alsaciens, après ce match où ils ont donné le maximum pour l'emporter. Il a simplement manqué le réalisme, l'essentiel ce soir. Pas forcément de reproches à formuler d'ailleurs, tout a été essayé, une ouverture du score en première période suite à l'orage devant la cage angloye aurait sans doute rassuré les locaux, à l'image du deuxième match. L'apport des deux jokers, le rageur Ceman et le "faux placide" Kuzminski, a été quand même concluant sur le plan offensif et a contribué à revitaminer une deuxième ligne décimée.

Seule la victoire est belle, Anglet est en demi-finale, c'est la seule chose que l'on puisse dire car les spectateurs de l'Illberg n'ont pas forcément gardé beaucoup de souvenirs offensifs de l'Hormadi, plutôt recroquevillé durant les trois matches, au contraire des deux parties jouées à La Barre apparemment. Cette qualification peut sembler frustrante car les Basques n'ont pas donné beaucoup d'impression de puissance en attaque, préférant user d'une retenue assez concluante derrière avec des David Saint-Onge et Daniel Sedlak plutôt convaincants, et aussi une impression de vouloir refuser le match par moments. Amiens est prévenu, il va leur falloir régler leurs problèmes de réalisme devant la cage adverse sous peine de rester bloqués eux aussi.

Une fois de plus, Mulhouse bute sur une histoire de tirs de pénalité, jamais deux sans trois dit-on...

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Mulhouse - Anglet 2-3 t.a.b. (0-1, 2-1, 0-0, 0-0) / 0-1 aux tirs au but

Mardi 23 mars à 20h00 à la patinoire de l'Illberg. 1038 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Steve Bataillie et Nicolas Barbez.

Pénalités : Mulhouse 10' (4', 6', 0', 0'), Anglet 10' (4', 4', 2', 0').

Tirs : Mulhouse 53 (22, 12, 11, 8), Anglet 13 (4, 6, 2, 1).

Évolution du score :

0-1 à 14'45" : Garbocz assisté de Duda et Sedlak (sup. num.)

1-1 à 23'59" : Ceman assisté de Kuzminski et Mille

2-1 à 27'56" : Ruokonen assisté de Kuzminski et Jokinen (sup. num.)

2-2 à 36'23" : Daramy assisté d'Amsellem et Sedlak (double sup. num.)

Tirs au but :

Anglet : Sedlak (manqué), Garbocz (manqué), Dostal (manqué), Bédard (manqué), Daramy (réussi).

Mulhouse : Kuzminski (manqué), Jokinen (manqué), Chassard (manqué), Ceman (manqué), Scibran (manqué).

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Lilian Prunet (C) - Allan Carriou ; Miikka Ruokonen (A) - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Patrick Scibran.

Attaquants : Daniel Ceman - Alexander Kuzminski - Juho Jokinen (A) ; Steve Michou - Francis Ballet - Guillaume Chassard ; Pierre Brisard - Étienne Croz - Richard Kazda.

Remplaçants : Benjamin Jubien (G), Jérémy Bigot, Luc Tardif jr, Jérôme Catil,. Absent : Lionel Bilbao (sinus perforé).

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault.

Défenseurs : Pascal Bédard - David Saint-Onge ; Daniel Sedlak - Lubomir Duda ; Michaël Wiart - Jean-Christophe Filippin (C).

Attaquants : David Dostal - Michal Garbocz (A) - Stanislas Solaux [puis Antoine Amsellem] ; Jérôme Patard - Xavier Daramy (A) - Raphaël Larrieu ; Nicolas Courally - Géraud Maréchal - Julien Aubry.

Remplaçants : Benoît Sanchez (G), Xavier Lassalle.

 

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