Viry-Châtillon - Cholet (27 mars 2004)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule finale de division 2.

Viry-Châtillon peut se dire que le plus dur a été fait, mais ce n'est pas le moment de s'arrêter en si bon chemin maintenant que le tunnel vers la D1 est réouvert après quelques éboulements. Il ne faut pas prendre Cholet à la légère, les Toulousains s'en étaient mordus les doigts il y a quelques semaines alors qu'ils étaient eux aussi bien placés. Bien que facilement battus au match aller, les Choletais ont tout de même gagné à Toulouse et à Annecy, on connaît une équipe essonnienne qui ne peut pas en dire autant.

Dix minutes de rêve

Mais le public, étonnamment nombreux alors que se déroule au même moment le premier match du Tournoi des VI Nations de rugby retransmis en prime time entre la France et la perfide Albion, sera très vite rassuré. Car les Jets ont décidé de solder les comptes et de compenser en un seul soir tous les débuts de match ratés de la saison, et dieu sait qu'il y en a eu. C'est dire si les dix premières minutes seront exceptionnelles pour contrebalancer ce passé chargé et enterrer les vieux démons. Tous les Jets patinent comme des avions, sauf ceux qui patinaient déjà comme des avions d'habitude (je veux parler bien sûr de la toque d'or Kévin Ledoux et de la nouvelle "toque d'or à rayure jaune canari" Romain Danton - est-ce parce qu'ils ont la taille jockey qu'ils tiennent ainsi à arborer une toque distinctive ?) et qui sont passés pour leur part à la vitesse supersonique.

Comme pour indiquer que la victoire sera celle du collectif tout entier, c'est la quatrième ligne qui ouvre le score après seulement trois minutes de jeu sur un breakaway de Nicolas Buissière, décalé par Marouillat alors que Cholet a complètement oublié le repli défensif (1-0 à 03'02"). Sur l'action suivante, Daniel Mrizo, qui s'est trompé de stade, effectue un plaquage digne d'un troisième ligne de rugby sur Astic (3'20"), et il est bientôt rejoint en prison par son compatriote slovaque Tomas Valko coupable d'une obstruction sur le gardien (4'21"). Hugo Astic concrétise la double supériorité par un tir à mi-distance, mais il est refusé pour présence d'un joueur dans la zone, une gêne sur le gardien pas manifeste. Mais peu importe, car dès la mise au jeu, Viry-Châtillon marque quand même, la beauté du geste en plus, avec une incroyable déviation en pleine lucarne de Mohamed Benyahia sur un tir de Cormont (2-0 à 05'14"). Ovation !

Il est dit que ce serait une soirée de gala, sans qu'il y ait besoin pour cela d'attendre la venue de l'équipe de France le mois prochain. Une relance d'Astic catapulte Kévin Ledoux à la bleue au milieu de la défense choletaise. Le junior n'a plus qu'à feinter le gardien de manière magistrale (3-0 à 06'47"). Ce n'est pas fini, car Ledoux part aussitôt en deux contre un avec Bertrand Danton, mais celui-ci ne parvient pas à réceptionner la passe. Mais "l'attente" ne dure que deux minutes toutes rondes, Fabian Gumucio donne l'impulsion offensive, et après un gros travail de toute la première ligne autour de la cage, c'est encore lui qui se retrouve démarqué face au gardien pour un tir imparable (4-0 à 08'47"). C'est de la folie dans le public. Viry-Châtillon vient de jouer dix minutes de rêve à un rythme auquel peu d'équipes de D1 auraient pu résister.

Le temps de savourer

Après une telle démonstration, que faire de mieux ? Les Choletais aimeraient bien n'avoir que ce souci de perfectionnisme à l'esprit, car leur problème du moment est de ne pas repartir avec une valise. Ils essaient de trouver des solutions pour endiguer le flot, en plongeant sur le palet en zone neutre comme Grégor Barbier pour empêcher les relances de contre-attaque, ou en donnant des mises en échec pour augmenter la pression physique dans sa zone. Cela permet de parer au plus pressé, en attendant l'occasion de revenir. Elle arrive peu avant la mi-match avec un cinglage mystérieux appelé contre Cormont puis une attitude anti-sportive quinze secondes plus tard contre Desuert qui a râlé. À cinq contre trois, le tir du cercle d'engagement gauche de Jean-Christophe Caro trouve le haut du filet (4-1 à 28'50").

Mais dans l'ensemble, Cholet profite trop peu de ses supériorités numériques. Elles ont tout de même le mérite de retarder la réaction castelviroise. Mine de rien, cela fait longtemps que les locaux n'ont plus marqué, et évènement rare, le palet a même échappé de la crosse de Ledoux au cours de sa feinte face au gardien. Mais le répit d'Alexis Leveque s'achève sur un revers malicieux d'Éric Lamoureux décoché en passant devant le but à mi-distance (5-1 à 38'00"). Le gardien choletais se montre ensuite plus à son avantage avec un arrêt de la mitaine sur une reprise à bout portant de Bertrand Danton.

Chacun son Grand Chelem

Pendant la pause, l'annonce du score à la mi-temps de France-Angleterre réjouit les spectateurs, surtout qu'elle est suivie du rappel du score du match qu'ils sont en train de suivre. Comme le sujet de Sa Majesté, le Choletais est néanmoins tenace. Cyril Arial réceptionne une passe à la bleue et s'infiltre dans l'axe, mais son tir de près échoue sur Francis Larivée. Dommage, car ce sera la seule occasion pour les visiteurs dans ce tiers-temps à sens unique. C'est Viry-Châtillon qui remet le couvert avec un joli jeu collectif de la troisième ligne conclu par Bertrand Danton (6-1 à 49'34"). Le capitaine Arnaud François, ne voulant pas laisser ses ouailles agir seules, apporte lui aussi sa contribution au pot commun (7-1 à 52'49")... Un pot de départ de la D2 ?

Petit incident à 56'51" avec une charge incorrecte de Tomas Valko (2'+10') sur Ludovic Germack, qui vient le voir pour demander des explications (dix minutes de méconduite) et est accueilli par un cross-check tout aussi vilain. Ludovic Pasquereau, qui n'avait pas visité le banc des prisons de la soirée - celle-ci n'allait pas être exceptionnelle à ce point tout de même - mais qui parle trop comme toujours, prend lui aussi sa méconduite pour avoir traité de "petit con" le Choletais pénalisé. La supériorité numérique castelviroise permet néanmoins à Mickaël Marouillat d'ajouter un dernier but (8-1 58'18"). Un surnombre jaune et vert dans la dernière minute entraîne un tir de pénalité transformé par Guillaume Drozdz (8-2 à 59'17") pour sauver l'honneur des joueurs du Maine-et-Loire.

Ceux-ci ont néanmoins vécu une rude soirée face à un Viry-Châtillon en état de grâce, soutenu par un public enthousiaste et ravi. Les quatre lignes ont toutes marqué ce soir, signe qui ne trompe pas d'une équipe qui va bien. Il fallait bien cela pour fêter dignement le dernier match à domicile... mais la fête ne sera complète que si, justement, ce n'est pas le dernier match ici, c'est-à-dire si l'ultime rendez-vous sera celui des barrages. En attendant, les Castelvrois ont eu le sentiment de réaliser leur Grand Chelem à eux ce soir.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Cholet 8-2 (4-0, 1-1, 3-1)

Samedi 27 mars 2004 à 20h30 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 580 spectateurs.

Arbitrage de Pascal Roussel et Christian Maltaverne.

Pénalités : Viry-Châtillon 38' (8', 8', 2'+10'+10'), Cholet 22' (6', 2', 4'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 36 (9, 16, 11), Cholet 19 (8, 7, 4).

Évolution du score :

1-0 à 03'02" : Buissière assisté de Marouillat

2-0 à 05'14" : Benyahia assisté de Cormont (double sup. num.)

3-0 à 06'47" : Ledoux assisté d'Astic

4-0 à 08'47" : Gumucio

4-1 à 28'50" : Caro assisté de Barbier (double sup. num.)

5-1 à 38'00" : Lamoureux

6-1 à 49'34" : B. Danton assisté de Ledoux et R. Danton

7-1 à 52'49" : François assisté de Lamoureux

8-1 à 58'18" : Marouillat assisté de Benyahia (sup. num.)

8-2 à 59'17" : Drozdz (tir de pénalité)

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Julien Pasquereau - Hugo Astic ; Guillaume Cormont - Guillaume Jeannette (A) ; Ludovic Germack - Clément Dinay.

Attaquants : Fabian Gumucio - Benjamin Aubry - Chris Desuert ; Arnaud François (C) - Éric Lamoureux (A) - Olivier Roujon ; Bertrand Danton - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Mickaël Marouillat - Nicolas Buissières - Mohamed Benyahia.

Remplaçant : Thierry Lallemand (G). Absents : Olivier Monneau (ligaments du genou), Sébastien Roujon (épaule, au coaching).

Cholet

Gardien : Alexis Leveque.

Défenseurs : Jean-Christophe Caro (A) - Grégor Barbier (A) ; Julien Dupré - Guillaume Drozdz ; Jonathan Kotze - Gabriel Cadoret.

Attaquants : Gwenaël Desdouets (C) - Romain Février - Tomas Valko ; Daniel Mrizo - Nicolas Maindron - Cyril Arial ; Romain Germond - Fabien Lepeltier - Miroslav Capka ; David Lecoublet.

Remplaçants : Jonathan Arteux (G), Brice Page, Gautier Gustin.

 

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