Rouen - Viry-Châtillon (18 avril 2004)

 

Finale du championnat de France Espoirs.

Le public s'est déplacé en masse en cette fin de dimanche après-midi. C'est la première constatation que je ferais. La seconde est que Rouen joue avec les même couleurs que face à Amiens, et que Viry évolue sous ses couleurs traditionnelles (jaune & vert).

La volonté semble énorme de part et d'autre. Et l'envie de bien faire des Franciliens est contrariée par une première pénalité après 1'12 de jeu. C'est Benyahia qui se fait attraper pour une charge irrégulière contre la bande. Mauvaise idée, car vingt-cinq secondes plus tard, la sanction tombe. Sur la supériorité numérique, Kévin Dugas passe à Nicolas Besch qui se décale de la balustrade jusqu'au centre de la glace. Il lance et compte (1-0) !

La partie est toujours aussi plaisante quand, après 5'31, un amalgame de joueurs se retrouve effondré dans le slot de Landry Macrez. Les espoirs de Viry tentent d'infléchir la décision de l'arbitre (but ?) mais le palet n'avait absolument pas franchi la ligne. Ce n'est que partie remise.

À 7'02, les deux camps en prennent pour deux minutes chacun. Quatorze secondes plus tard, Gautier Lafrancesca commet un "six pouces" pratiquement sous les yeux de l'arbitre. Il désavantage momentanément son équipe car, dans la même minute, une obstruction castelviroise est sifflée contre William. 9'35 : nouvelle faute rouennaise, charge incorrecte de Geffroy. Les espoirs du CHAR recommencent comme face à Amiens...

Et après 9'53, l'égalisation des Franciliens intervient par un tir croisé limpide du cadet Yvan Kerneis. Le gars est tellement content de lui qu'il vient chauffer les supporters rouennais devant la tribune centrale. Cette attitude gentiment provocatrice me fait penser à Brunelle qui avait joué pour Reims il y a quelques saison déjà, et qui avait fait le même coup à l'époque.

À 13'42 de jeu, le jaune et vert Ronan William, des jaune et vert, donne un coup de poing à Simon Doreille parce qu'il le gênait dans ses mouvements. L'arbitre lui donne deux minutes et les espoirs du CHAR en profitent pour mettre le 2-1 au tableau d'affichage (15'06) par Benoît Quessandier dans un trou de souris sur le côté gauche du gardien.

À deux minutes de la fin du tiers, Pierre-Édouard Bellemare nous refait le coup de sa montée sur l'aile droite, il revient plein champ et ajoute un point supplémentaire en faisant se lever les spectateurs. Quasiment le même but que le 4-0 face à Amiens. "Il est vraiment phé-no-mé-nal, la lala la la la. Il mériterait d'être dans le journal, ..." Vous connaissez la suite si vous allez régulièrement dans une enceinte sportive. Fin du premier tiers-temps.

À 18h15, les "hostilités" reprennent. Thibault Geffroy, à nouveau idéalement servi par Dugas, inscrit encore un but. Une récupération sur la gauche de la cage, une passe au centre et c'est le but (4-1). Les espoirs de Viry tentent de s'accrocher mais font aussi beaucoup de fautes, ce qui n'arrange pas les choses. À 27'42, c'est notre sympathique Kerneis qui s'y colle. Il a bien sûr au passage un petit geste pour les spectateurs rouennais... Cette pénalité sera sans conséquence. La deuxième moitié du tiers paraît équilibrée. Viry se crée des contres intéressants mais Macrez et sa défensive font bonne garde.

Finalement, c'est Rouen qui ajoute à nouveau un but par Nicolas Besch, de sa ligne bleue favorite. Et ce sera tout pour cette deuxième période remportée deux à zéro par les rouennais.

Il est un peu plus de 19h05 en ce dimanche de printemps pluvieux. La saison des espoirs n'a, en théorie, plus que vingt minutes de temps de jeu effectif avant de se clore. Pour bien commencer la période, Raux marque une sixième fois, d'un lancer sur la gauche du gardien castelvirois. Le palet rentre dans la partie supérieure du filet alors que le gardien était stratégiquement masqué (40'30).

Alors qu'il ne restait que huit secondes de supériorité numérique, Bellemare plante un septième palet aux fond des cages essonniennes (43'43). Le jeu se poursuit mais Viry commence à baisser d'intensité. Chaque montée de Pierre-Édouard Bellemare (encore lui...) fait frissonner les spectateurs présents.

Il y a toujours des fautes. Et à 55'35, Rouen se retrouve à quatre contre trois. Vingt-trois secondes plus tard, Doreille ajoute un nouveau point. Cela fait maintenant huit buts à un. Après un énième arrêt de jeu (58'14), le public se met à chanter et les joueurs rouennais frappent des crosses en cadence contre la balustrade devant leur banc. Pendant ce temps là, le trio arbitral se consulte pour distribuer ce qui sera sans doute les dernières pénalités du match. Un tir de pénalité est finalement sifflé et Bessard du Parc le transforme dans une patinoire qui semble, ma foi, fort guillerette...

Je consulte ma montre lorsque le compte à rebours commence. Il est 19h48 quand la sirène s'exprime. C'est alors l'envolée des casques, des gants, des crosses sur la glace de l'île Lacroix. Le CHAR remporte le championnat de France Espoirs en triomphant de Viry sur le score de 9 à 1.

Chaque équipe salue ses supporters, Alain Vogin est porté en triomphe par "ses gamins" puis c'est le traditionnel tour de patinoire. La suite, vous la connaissez, ou vous l'imaginez très bien : les embrassades, la photo pour la presse, etc... C'est Yvon Robert (le précédent maire de Rouen) qui remet les médailles et la coupe de vice-champion à l'équipe castelviroise, tandis que Mme Brodin (qui elle a droit à quelques sifflets, car elle fait partie de la CNHG) remet coupe et médailles à Rouen.

Non sans avoir applaudi quand même un petit peu, je quitte ma place et descend de la tribune I, je passe derrière les buts et prends une dernière grande respiration dans cette patinoire riche en heureux événements. J'entends encore la foule au loin mais je ne me retourne pas. Il va falloir attendre quatre long mois. J'aime tellement le hockey, tellement...

Une fois sorti du centre sportif Duchêne, je remarque que le soleil nous envoie une lumière rasante jaune pâle et qu'il ne pleut plus. Je referme ma veste et remonte mon col car l'air printanier est encore frais. Les arbres sur l'île sont parés de fleurs blanches ou roses selon les essences. Mon esprit se met à voyager alors que je rejoins mon AX. Demain, c'est France-Kazakhstan. Je me demande si Treille va pouvoir participer aux Mondiaux... En parlant de Mondiaux, ceux de première et seconde division se terminent ce soir. Est-ce que la Belgique a réussi à se maintenir ? Et en Amérique du nord, est-ce que Montréal va finalement avoir raison de Boston ?

Mes interrogations sont brusquement interrompues par un bolide qui roule dans une flaque et m'éclabousse. Je leur hurle : "Espèces de cons !". La voiture pile et les deux portières avant s'ouvrent et laissent échapper du rap qui envahit l'air. Deux gars sortent du bolide. Ils sont en survêtement avec des chaînes brillantes autour du cou et des grosses gourmettes aux poignets. Leurs têtes sont rasées sous leur casquettes. Ils se dirigent vers moi et je reste tétanisé en les voyant s'approcher. De la main droite, je serre très fort le bloc qui m'a permis de prendre ces notes.

Compte-rendu signé Christophe Boulven

 

Rouen - Viry-Châtillon 9-1 (3-1, 2-0, 4-0)

Dimanche 18 avril 2004 à la patinoire de l'île Lacroix. 1543 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Yann Ruault et Nicolas Dessaint.

Pénalités : Rouen 38' (12', 4', 10'+10'), Viry-Châtillon 56' (12', 6', 18'+10'+10').

Évolution du score :

1-0 à 01'47" : Besch assisté de Dugas

1-1 à 09'53" : Kerneis à 9'53

2-1 à 15'06" : Quessandier assisté de Geffroy et Besch

3-1 à 18'00" : Bellemare assisté de Raux

4-1 à 21'12" : Geffroy assisté de Dugas

5-1 à 38'47" : Besch assisté de Geffroy et Place

6-1 à 40'30" : Raux assisté de Bellemare et Lemoine

7-1 à 43'43" : Bellemare assisté de Lafrancesca et Geffroy

8-1 à 55'58" : Doreille assisté de Raux et Lemoine

9-1 à 58'14" : Bessard du Parc

 

Retour au championnat de France espoirs