Tours - Villard-de-Lans (11 septembre 2004)

 

Match comptant pour la première journée de Ligue Magnus.

Cette première confrontation du championnat était très attendue. L'entrée en lice des Diables noirs, contre une équipe qui ne leur a pas réussi ces dernières saisons, avait vraiment une valeur de test après les matches de préparation, plutôt encourageants, des hommes de Millette.

De leur côté, les Ours se présentaient avec une équipe amputée de plusieurs de ses cadres (Billieras, Negro, Reid) alors qu'en face, l'ASGT avait à déplorer "seulement" l'absence de son défenseur Jan Supuka.

Le début de la rencontre est assez curieux avec une première pénalité (2'+10') à Éric Perricone pour un cinglage après seulement trente-quatre secondes de jeu. Pourtant, la première occasion du match est à mettre à l'actif d'Alon Eizenman (0'50). Rich Metro rejoint à son tour le banc de la prison (2'21), et après une autre tentative de Pulscak pour l'ASGT, c'est bien Villard qui prend le jeu à son compte. Les coéquipiers de François Gleize sont franchement fébriles dans les cinq premières minutes et Xavier de Murcia est à deux doigts d'ouvrir le score.

Le réveil tourangeau est sonné d'abord par le grand Simak (un lancer dévié par Favarin à 5'30) puis par Jan Simko. Habitué des accélérations puissantes, le solide attaquant slovaque perfore la défense de Villard, se présente face à Favarin mais bute sur lui. Derrière, Jonathan Roy récupère le palet et passe à Simko qui reprend de volée pour l'ouverture du score (1-0, 6'28).

L'ouverture du score aurait dû décontracter un peu les joueurs tourangeaux mais une certaine crispation continue de les paralyser, les poussant à commettre des fautes. Marcel Simak, d'habitude si propre, écope de 2'+10' pour charge dans le dos, puis François Gleize le rejoint mais Villard ne sait pas profiter de ses supériorités numériques, d'autant plus que Goncalves part se reposer à son tour (2'+10' pour charge dans le dos, 9'21).

Auparavant, Rob Millar se rappelle aux bons souvenirs de ses anciens coéquipiers en mettant le feu dans la défense villardienne : Pascal Favarin, sorti de son but pour récupérer un palet, panique littéralement à la vue de l'ancien attaquant des Ours qui vient lui chiper le palet. Le portier ne trouve son salut que dans le dessoclage de sa cage (8'50)...

L'ASGT profite alors de ses jeux de puissance pour alerter Favarin sans succès, Villard collectionnant les pénalités sous la pression tourangelle. Au coup de sirène, l'avantage tourangeau est minime. Villard-de-Lans résiste très bien malgré son banc décimé et grâce notamment à un Pascal Favarin très inspiré. L'ASGT, elle, a tardé à rentrer dans la rencontre et s'est souvent pénalisée elle-même sur des fautes inutiles.

À la reprise du deuxième tiers-temps, Villard continue de faire des fautes (Chalons, Fougère ou encore Bourgey) mais Tours ne sait pas en profiter. Déjà symptomatiques du jeu pratiqué l'an dernier, les supériorités numériques ne sont malheureusement que l'occasion pour les Diables noirs de faire une jolie démonstration de passe à dix... Par la suite, Philippe Roy d'un tir, Fail et Perricone sur combinaison, Peter Bohunicky ou un énième déboulé de Jan Simko tentent d'inquiéter Favarin. En vain. L'ASGT a raté de belles occasions d'enfoncer le clou. Du coup, Villard en profite pour sortir la tête de l'eau et sur une erreur défensive de Simak, Ramon Sopko doit s'employer pour éviter l'égalisation (30'30). Et ce sont les joueurs locaux qui sont désormais pénalisés. Les Diables noirs, décidément, jouent un peu à l'envers. Toujours fébriles, ils donnent l'impression de ne pas s'être totalement libérés après le premier but.

Et comme souvent quand on déjoue, après un premier lancer de Metro capté sans problème, Sopko s'incline sur la tentative réussie de Xavier de Murcia (1-1, 34'14) sur une supériorité numérique. La fameuse "bête noire" de Tours allait-elle de nouveau contraindre l'ASGT à baisser la tête ? Les hommes de Murphy ne se contentent pas de ce résultat et poussent encore les Diables noirs à défendre. Pierre Bourgey lance de peu à côté (Sopko semblait battu, 34'34) mais ce n'est que partie remise. Sur un palet envoyé au fond, Ramon Sopko effectue une sortie délicate, sa défense est aux abonnés absents, alors Jamie Herrington en profite pour récupérer et marquer (1-2, 36'18). Un but "évitable", dirons-nous, mais ça fait partie du jeu. Par contre, il y a de quoi légitimement se poser des questions sur la capacité de l'ASGT à développer son jeu face à cette équipe. Et de quoi regretter les nombreuses supériorités numériques non concrétisées...

Heureusement, les talents individuels sont là pour pallier, quand il le faut, la défaillance collective. Et c'est la soirée de Jonathan Roy. Déjà crédité d'une assist sur le premier but de Tours, il est à la conclusion d'un cafouillage devant le but de Favarin, pour glisser opportunément le palet au fond des filets (2-2, 37'34). Ce n'est pas un but d'école ,mais qu'il fait du bien, juste avant la pause, qui intervient sur une pénalité pour Radek Stepan (2'+10' pour charge dans le dos). À croire que les leçons ne servent pas toujours...

Le dernier tiers-temps débute sur une occasion nette pour Kent Gillings, ex-Villardien lui aussi, qui se défait de ses anges-gardiens mais bute sur Favarin (40'52). L'ASGT veut absolument revenir dans le match. Même si la méthode n'est pas toujours brillante, l'envie est là. Et c'est enfin sur une belle combinaison, avec un trois-contre-un mené rapidement avec Alon Eizenman et Kent Gillings, que Jonathan Roy inscrit son deuxième but de la soirée, redonnant l'avantage aux locaux (3-2, 43'13). Villard, qui était revenu puis était passé en tête, pensait avoir fait le plus dur. Avec un effectif fortement diminué et l'inexpérience des juniors remplaçants, les Ours, pourtant prudents, se sont exposés aux contres des Diables noirs. Mais ils n'abandonnent pas tout espoir de repartir des bords de Loire avec les deux points de la victoire.

Ils auraient pu être aidés en cela par M. Calamoneri, l'arbitre de la rencontre, pas toujours bien inspiré, qui inflige deux minutes de pénalité à l'équipe de Tours pour retard de jeu. Roh puis Herrington tentent d'inquiéter Sopko mais ce dernier dévie systématiquement les tirs. Jamie Herrington, l'homme du match côté villardien, est de nouveau le plus dangereux quelques secondes plus tard (45'45) mais il est dit que l'ASGT tient enfin son match.

Les occasions des tourangeaux sont nombreuses, d'autant plus que la garde des Ours baisse au fil du temps. Les hommes de Murphy laissent filer le match et ils n'obtiendront plus, dans le dernier quart d'heure, d'occasions significatives, à part une tentative de Pierre Bourgey bien bloquée par Sopko (56'26). Heureusement que le gardien de Villard tient bien : Favarin s'interpose devant les essais de Bohunicky (47'04, 49'21 et 54'17), Simak (48'40), Millar (51'53), Simko (57'20) et Sadoun.

Bousculés, les coéquipiers de Herrington continuent de commettre des fautes, à l'instar de Pierre Bourgey (5'+20' pour charge dans le dos), un vilain geste sur Benoît Paillet qui devra quitter la glace (58'). Puis, une nouvelle fois, sous la pression tourangelle, Metro est envoyé sur le banc des pénalités. Le coach de Villard demande un temps mort, fait sortir son gardien pour permettre à son équipe d'évoluer à quatre contre cinq. Ce sera insuffisant, puisque sur le face-off suivant, Jonathan Roy récupère le palet et s'en va marquer dans la cage vide (4-2, 59'58) scellant définitivement les espoirs de Villard. Et, au passage, Jonathan Roy devient le premier pointeur du championnat (3 buts et 1 assist) pour cette première journée.

L'ASGT s'offre donc une précieuse victoire, difficile dans la manière mais méritée, face à une très belle équipe de Villard, diminuée mais néanmoins courageuse et qui a su faire douter les Tourangeaux. Les Diables noirs, exempts de la prochaine journée, ont désormais le temps de se préparer pour bonifier ce premier résultat, face à Angers en déplacement, puis en recevant Anglet.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaires d'après-match (dans La Nouvelle République)

Bob Millette (entraîneur de Tours) : "Ce n'est jamais aisé de commencer un premier match de championnat dans sa patinoire. Il y avait de la pression, les gars étaient nerveux. Regardez Amiens qui s'est fait planter par Angers, c'est la preuve que ce championnat sera difficile. Il n'y aura pas un match facile. Il ne fallait pas se déconcentrer, avec toutes ces minutes de prison. Je me suis retrouvé avec trois défenseurs avec dix minutes chacun... L'équipe a bien réagi à 1-2, et j'ai bien aimé aussi son troisième tiers, où elle est restée calme. À 3-2, on a géré et on n'a plus pris de risques. Notre problème maintenant, c'est qu'on va rester onze jours sans jouer, puisqu'on est exempts lors de la prochaine journée. On ira à Angers. Pas simple. C'est aussi pour cette raison qu'il fallait gagner : mieux vaut vivre ces onze jours avec la victoire en tête plutôt qu'avec une défaite ! Une bonne chose de faite."

Dennis Murphy (entraîneur de Villard-de-Lans) : "Je savais que Tours avait une grosse équipe. À partir de là, je n'ai rien à reprocher à mes joueurs : ils ont bien bossé et ont fait douter Tours. Dommage que j'aie eu quelques blessés que je n'ai pas pu emmener. Sur ce match, on savait que notre gardien tiendrait un rôle prépondérant. Il a parfaitement fait son boulot. Seul regret : le deuxième but tourangeau qui est bizarre, pas très clair. C'est vrai aussi qu'on marque un deuxième but curieux. Ce n'était pas facile de jouer au hockey avec toutes ces pénalités..."

 

Tours - Villard-de-Lans 4-2 (1-0, 1-2, 2-0)

Samedi 11 septembre 2004 à 20h00 à la patinoire municipale de Tours. 500 spectateurs.

Arbitrage de Didier Calamoneri assisté de Laurent Antunes et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Tours 58' (6'+10'+10', 8'+10'+10', 4'), Villard-de-Lans 59' (10'+10', 8', 6'+5'+20').

Évolution du score :

1-0 à 06'28" : Simko assisté de J. Roy et Millar

1-1 à 34'14" : De Murcia assisté de Herrington et Bourgey (sup. num.)

1-2 à 36'18" : Herrington

2-2 à 37'34" : J. Roy assisté de Millar et Perricone

3-2 à 43'13" : J. Roy assisté d'Eizenman et Gillings

4-2 à 59'58" : J. Roy (double sup. num., cage vide)

 

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