Angers - Tours (22 septembre 2004)

 

Match comptant pour la troisième journée de Ligue Magnus.

Dans ce match décalé de la troisième journée, l'ASG Tours rend visite à son voisin l'ASG Angers pour le derby de l'ouest. Ces deux clubs se sont déjà affrontés en pré-saison à Tours ou les Diables n'avaient fait qu'une bouchée des Ducs d'un cinglant 7 à 0.

Depuis, les choses ont changé, surtout à Angers où la tactique de jeu a été modifiée et où la confiance est revenue suite aux deux premiers matchs de la saison régulière plutôt encourageants, une victoire logique et prometteuse face à Amiens à domicile, et une défaite d'un but à la dernière minute à Villard dans un match marqué par le nombre record d'absents, quatre Angevins et six Villardiens.

De son côté, Tours n'a effectué qu'un seul match lors de la première journée qui a vu une victoire sur le plus petit des scores face à Villard justement. Le week-end dernier, l'ASGT était exempt et a pu peaufiner son jeu avant de venir à Angers avec la confiance engendré par son succès en amical.

Angers tourne donc encore à treize joueurs cette semaine encore, Pihant et Piotrowski n'ayant toujours pas disputé de match officiel avec l'ASGA cette année. On joue à deux blocs défensifs plus Irani qui remplace à tour de rôle Bärgman ou Bellier. Côté attaque, Benjamin Tijou monte de la défense pour compléter le troisième bloc aux côtés de son partenaire nantais Mocquard, tandis que Bellemare et Hovora descendent tour à tour faire le centre sur cette ligne. Pour sa part, Tours tourne dans une configuration défensive identique à celle d'Angers en l'absence de Jan Supuka, obligé de rentrer à Zvolen qui refuse de continuer à le prêter à l'ASGT s'il ne prolonge pas son contrat de deux ans, ce à quoi le joueur se refuse car il en a assez d'être trimbalé de partout par le club slovaque. Par contre, la seule absence offensive à déplorer est celle de Benoît Paillet, donc l'attaque tournera sur trois blocs.

Pour le troisième match consécutif, Angers attaque encore une fois pied au plancher et c'est Jonathan Bellemare qui échauffe deux fois de suite Sopko dès la vingtième seconde. La pression est angevine et Tours ne réussit à rentrer dans le match qu'au bout de trois minutes et un premier tir sur Figved bien capté par le cerbère angevin. Sur la remise en jeu, Jonathan Roy remet en retrait à Pulscak dont le tir est dévié de la crosse par Millar qui met trop au-dessus : c'était la première occasion dangereuse tourangelle dans ce tiers. Angers a chaud et commet des fautes : trois pénalités consécutives à 4'08 (Bellemare), 5'30 (Irani) et 7'00 (Bärgman) permettent à Tours d'évoluer à cinq contre trois puis quatre, mais cette situation est très mal gérée avec une peur évidente de tirer au but. La preuve, le jeu développé à 5'45 où les cinq joueurs de Tours ont touché au palet autour de la cage avec une superbe passe à cinq mais où personne n'a voulu tirer. Au contraire, c'est Hovora qui part en contre mais ne croit pas assez en sa chance et ne se donne pas à fond dans l'occasion.

On notera tout de même lors de ces supériorités le bon jeu de Jan Simko, qui mit réellement le feu dans la défense par ses entrées en zone. Il délivrait de bonnes passes qui étaient mal négociées par ses coéquipiers, et c'était réellement lui qui faisait le jeu. Tours n'a pas réellement créé le danger, le jeu se situe surtout en milieu de glace et il n'y a pas de tir dangereux sur les gardiens. Une occasion angevine vient d'un festival signé Martin Lacroix au milieu de la défense tourangelle. Sopko relâche le tir mais Rodrigue ne peut conclure l'action. Même chose cinq minutes plus tard, mais c'est Bellemare qui tire au-dessus seul face au but. Suit une première pénalité tourangelle pour Fail, mais les Angevins ne sont pas plus dangereux. Le tiers-temps se termine sur un rythme moins élevé avec un retenir sifflé contre Bärgman à la sirène.

Sur ce tiers, Angers a attaqué le premier et a semblé dominer, mais a été arrêté dans son élan par les fautes commises et les pénalités encaissées. Tours n'a pas réussi à profiter de ses minutes de supériorité, et il s'en est suivi un jeu en zone neutre sans possibilité de se créer d'occasion franches des deux côtés. Malgré tout, Angers semble avoir légèrement dominé ce tiers en temps passé dans la zone adverse, sans réellement mettre en danger le dernier rempart tourangeau.

Le deuxième tiers-temps est tout autre, c'est Tours qui attaque le premier grâce à ses deux minutes de supériorité. Mais c'est seulement au bout de 1'40" que Loïc Sadoun met vraiment en danger son ancien coéquipier brestois Figved qui dévie du bras. La domination tourangelle durant ces huit premières minutes ne crée qu'un seule occasion franche par Bohunicky, assez transparent ce soir, une occasion bien arrêtée par Figved. Encore une fois Tours, n'a pas su saisir sa chance.

Mais le vent tourne et Angers sort enfin la tête de l'eau et semble véritablement accélérer le jeu. Ce sont ainsi Bellemare et Mysicka qui se retrouvent face à Sopko qui préserve l'essentiel pour l'instant. À 31'47", Rousselin trouve Hovora à la ligne bleue tourangelle qui part seul et décoche un gros tir sur le poteau gauche de Sopko. Tours ne se trouve plus et c'est logiquement qu'Angers marque par son capitaine Claude Devèze, bien servi par Mysicka et Simon Lacroix dans un remake de l'action de Hovora vingt secondes plus tôt : récupération d'un dégagement de Tours au niveau de la zone neutre pour une passe instantanée à Devèze qui part entre les deux défenseurs à la ligne bleue et tire sur la droite de Sopko à mi-hauteur. Ce but semble réveiller un peu les Tourangeaux mais pour autant ils ne réussissent toujours pas à sortir proprement le palet de leur zone. Sur une erreur le long de la balustrade de Rousselin, qui essaye de jouer le joueur et non le palet, Jonathan Roy longe la bande et s'approche de la cage de Figved. Au centre, Millar entraîne Bärgman vers la droite, ce qui permet à Gleize d'être démarqué seul face au but et de prendre le temps de contrôler le palet. Figved rapidement à terre ne peut rien faire et François Gleize compte sur un gros travail de Roy bien aidé par l'erreur angevine.

Le but tourangeau calme les ardeurs angevines s'ensuit une pénalité pour Tours pour surnombre. M. Bergamelli avait déjà prévenu les deux équipes en début de tiers et avait en toute logique dû leur réapprendre comment s'effectuaient les changements de ligne au hockey. Néanmoins, cette pénalité n'a aucune conséquence puisqu'Angers n'a jamais réussi à s'installer en zone offensive grâce à la défense tourangelle agressive, voire trop agressive puisque Radek Stepan est envoyé en prison. Angers a vingt-cinq secondes en double supériorité numérique ne tire pas une seule fois durant ce laps de temps ni durant le reste de la pénalité de Stepan, qui perd son contrôle à sa sortie de prison. Précisément, l'arbitre siffle un palet injouable, la panneau affiche 0 en ce qui concerne la pénalité de Stepan puis la table de marque sans raison apparente réaffiche la pénalité pour une seconde avant de l'enlever, ce qui a le don d'énerver Robert Millette et Stepan. Ce dernier, tapant la vitre de la table de marque avec sa crosse pour marquer son mécontentement, est assigné en prison 10 minutes supplémentaires. Et c'est sur cet incident que se termine le deuxième tiers.

Un tiers-temps dominé au début par Tours qui manqua de réalisme. Angers n'a réagi qu'à la moitié du tiers et s'est procuré les occasions les plus nettes, enfin concrétisées par un but. Mais sur une erreur, l'ASGT a enfin marqué. Angers n'a pas su exploiter les pénalités tourangelles, à la différence du match face à Amiens où le jeu de puissance avait été efficace.

Angers domine à outrance le troisième tiers-temps en tirant au but beaucoup plus souvent que lors des deux précédents tiers. En l'espace de deux minutes, Mocquard, Lacroix, Bellier, Mysicka et Rousselin mettent Sopko à contribution. La plus belle occasion vient de Jonathan Bellemare à 44'55 sur le côté droit. Il se déjoue de son défenseur et vient en face-à-face avec Sopko mais décide de tirer en force face à un gardien qui n'avait pas bougé. Angers met la pression et shoote beaucoup mais sans grande réussite. Ramon Sopko réussit de beaux arrêts, mais il laisse retomber le palet devant lui sur un tir de Mocquard qui a récupéré un palet mal dégagé le long de la bande. Guillaume Rodrigue en profite pour pousser la rondelle au fond des filets. Angers recule un peu après avoir enfin concrétisé, mais pour autant Tours ne semble pas pouvoir réagir collectivement. Au contraire, la première incursion tourangelle en zone offensive est individuelle. Loïc Sadoun, après avoir pris le palet derrière sa cage, passe trois joueurs angevins en revue par des changements de sens mais est repris par Mocquard qui n'a d'autres solutions que de faire faute (49'14). Mais la stérilité du jeu de puissance de l'ASGT ressort encore sur cette supériorité où, encore une fois, elle ne tire pas au but.

Les joueurs angevins ne parviennent plus à mettre la pression autant que nécessaire, la fatigue se fait sentir, et Tours prend possession de la zone angevine par un jeu stéréotypé qui envoie le palet derrière la cage avec deux joueurs pour aller le chercher. Conséquence, le jeu est haché par des batailles pour le palet le long de la bande. Et sur une nouvelle erreur défensive angevine, Éric Perricone, servi comme lors du premier but par Roy et Pulscak, vient battre tout seul Figved. Un but heureux pour l'ASGT dans un tiers où elle ne semblait pas savoir comment s'y prendre pour approcher la cage angevine. Mais dire que ce but est heureux, ce n'est rien par rapport à ce qui se passe deux minutes plus tard. Quatre joueurs sont à la lutte pour le palet derrière le but de Figved, il revient sur le côté, beaucoup de joueurs sont présents, et d'un coup d'un seul, un Tourangeau lève les bras, l'arbitre valide le but depuis sa ligne bleue où il était mal placé : le but est accordé à qui, l'arbitre ne saurait le dire, et c'est le capitaine Gleize qui lui souffle le nom du Perricone. Et c'est en cette seconde que le match Angers-Tours dérape. Les mots confessés par Martin Lacroix au corps arbitral n'ont vraiment pas dû être appréciés puisque M. Bergamelli lui donne 5'+20' en montrant au moins trois fois le geste d'attitude antisportive. Pénalité logique bien que sévère lors de ces évènements qui se produisent bien trop souvent sur nos patinoires, le sieur Lacroix était fort énervé hier soir et a pénalisé son équipe beaucoup plus qu'il n'a pu apporter, dommage... Le jeu a bien du mal à reprendre mais l'envie n'y est plus des deux côtés et l'on assiste plus à un show arbitral qu'à une fin de match palpitante comme l'aurait méritée cette rencontre. Le jeu fut arrêté sans raison de nombreuses fois et les deux pénalités imposées à Gleize et Perricone à 57'33 et 58'00 n'étaient que de la compensation. C'est dans une ambiance de dégoût que de nombreux spectateurs quittèrent la patinoire avant la fin du match.

Les Tourangeaux ont fait preuve d'un réalisme impressionnant pour renverser la situation car ils ne tirèrent pas plus de cinq fois au but dans ce troisième tiers-temps. D'autant plus que ce tiers était mal engagé pour eux, pour preuve la domination qu'ils subirent et les nombreux dégagements interdits qu'ils durent concéder. Pour la fin de tiers, espérons que M. Bergamelli et ses assistants MM. Juret et Charmillot seront dans un meilleur jour lors de leur prochaine visite angevine.

Compte-rendu signé Damien B

 

Angers - Tours 2-3 (0-0, 1-1, 1-2)

Mercredi 22 septembre 2004 à 20h00 à la patinoire du Haras. 650 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Thibaud Juret et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Angers 35' (8', 0', 2'+5'+20'), Tours 20' (2', 6'+10', 2').

Évolution du score :

1-0 à 32'13" : Devèze assisté de Mysicka et S. Lacroix

1-1 à 34'54" : Gleize assisté de J. Roy et Pulscak

2-1 à 47'21" : Rodrigue

2-2 à 55'19" : Perricone assisté de J. Roy et Pulscak

2-3 à 56'45" : Perricone

 

Angers

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Simon Lacroix - Patrice Bellier ; Sébastien Rousselin - Patrick Bärgman ; Mickaël Irani.

Attaquants : Guillaume Rodrigue - Jonathan Bellemare - Martin Lacroix ; Tomas Mysicka - Radek Hovora - Claude Devèze ; Benjamin Mocquard - Benjamin Tijou.

Remplaçant : Frédéric Gilbert (G). Absents : Julien Pihant (clavicule), Michal Piotrowski (épaule).

Tours

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Philippe Roy - Radek Stepan ; Marcel Simak - Frantisek Pulscak ; Robert Fail.

Attaquants : Rob Millar - Jonathan Roy - Éric Perricone ; Valère Falck - Kent Gillings - Peter Bohunicky ; Jan Simko - François Gleize - Loïc Sadoun ; Alon Eizenman.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky (G). Absent : Jan Supuka (contraint de rentrer à Zvolen).

 

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