Asnières - Caen (25 septembre 2004)

 

Match comptant pour la troisième journée de division 1, poule nord.

Les pendules sont à l'heure

Et les Drakkars n'ont vraiment pas tardé à les y remettre. Cinq minutes de jeu et déjà un premier but qui ne déclenche aucune manifestation de joie chez les Caennais, qui visiblement pensent que le remplissage de la cage asniéroise est tout naturel et que leur défaite de l'an passé était accidentelle. Malheureusement, les Castors n'auront guère l'occasion dans la soirée de leur faire ravaler leur air de supériorité et plieront régulièrement sous les assauts d'un adversaire d'un autre niveau, il faut bien le reconnaître. Mais ils se sont bien battus et s'inclinent sans démériter, ce qui leur vaut les applaudissements d'un public déçu, mais fair-play et réaliste lorsqu'il s'agit d'accepter cette défaite.

Deux buts pour les Castors... On aurait aimé, plus qu'on aurait pu, en voir un ou deux supplémentaires, mais on a pu constater l'écart entre d'une part une défense caennaise rugueuse et organisée, et d'autre part une attaque asniéroise qui repose sur deux individualités slovaques vite réduites à quelques tentatives de contre-attaque et plus occupées à éviter les solides mises en échec normandes qu'à faire le jeu. Six buts pour les Drakkars... À l'inverse, le tableau est plutôt clément pour les Castors si l'on en juge par les occasions ratées ou les arrêts peu évidents réalisés par Antoine Intsaby, qui à n'en pas douter se sera retourné trop souvent à son goût pour sortir le palet de son but.

La supériorité caennaise dans tous les comportements du jeu était flagrante : vitesse de jeu, technique, physique, tactique. Mais elle n'explique pas à elle seule le score tout de même sévère. Tous les buts normands n'ont pas été inscrits sur des actions limpides et imparables, loin s'en faut. Les Drakkars ont exploité à plusieurs reprises de grosses erreurs de marquage individuel, qui contre une équipe dynamique et efficace comme celle-là ne peuvent rester très longtemps sans conséquence.

Côté asniérois, la vedette de la soirée, c'est le défaut de marquage par l'ailier de l'arrière adverse en zone défensive. Trois buts d'un arrière tirant de la ligne bleue ou monté de la ligne bleue, et un quatrième sur rebond d'un lancer de la bleue. S'y sont fait prendre Peter Zambori, Christophe Rouyer ou Bruno Rivero, sans oublier tous les autres qui ont eu plus de chance car cela n'aura pas coûté de but. Ajoutons à cela deux buts encaissés sur des contre-attaques explosives que les Castors ont plus regardé que tenté d'enrayer, et le compte y est. Non vraiment, Caen était plus fort, mais il y avait moyen de les accrocher avec un jeu plus rigoureux. Une rigueur, soit que les Castors n'ont pas encore, soit qu'ils ont peut-être un peu oublié après avoir marqué trois points en deux rencontres. Trois points oui, mais contre qui ? Caen était d'un tout autre calibre !

Une fois n'est pas coutume, la critique va donc très clairement aux avants. Les Castors semblent avoir trouver une défense. Le match d'hier était un bon test et les défenseurs asniérois l'ont passé avec un certain succès (carton rouge tout de même pour les deux pénalités de dix minutes de messieurs Chevalier et Boissière). Il n'en va pas de même des attaquants, dont le potentiel offensif n'est visiblement pas encore suffisant pour terrasser les défenses du haut de tableau. Et nos étrangers, s'ils ont encore marqué, ne l'ont fait que péniblement à deux petites reprises. L'animation offensive est bonne, mais lente, très très lente. Le jeu de puissance en est le symbole.

D'autre part, et là encore ce n'est pas de coutume, c'est la première ligne qui est montrée du doigt. Elle marque les deux buts des Castors, mais en encaisse quatre ! Pour marquer, il fallait prendre des risques, et la première ligne n'a visiblement pas su où placer la limite, se lançant dans des contre-attaques sans possibilité de repli, ou en anticipant des récupérations de palet qui n'ont qu'une fois donné le breakaway espéré.

On pourra également reprocher l'inefficacité impardonnable sur les supériorités numériques, aussi bien à cinq contre quatre qu'à cinq contre trois. Pour ces occasions, Laurent Chantelard a systématiquement été remplacé sur la première ligne par Karim Chaiblaine, qui, ni plus ni moins que ses deux compères Peter Zambori et Robert Pohanka, ne s'est montré bien dangereux. Le palet tournait, tout comme le chronomètre, sans qu'un joueur ou l'autre ne se détache d'un jeu très statique. Peu de tirs, et pas bien dangereux, personne au rebond... La petite passe qui surprend tout le monde, ça marche contre Amnéville, mais jamais contre Caen. Un seul but a été marqué en avantage numérique, sur la seule action où les Castors ont réellement cherché à jouer vite et ont attaqué la cage ! En conclusion, un beau match qui a au moins le mérite de mettre en évidence les actuelles limites des Castors.

Points forts d'Asnières

- Une équipe combative

- Une défense plutôt bien en place même si un peu lente à la récupération et la relance

Points faibles d'Asnières

- Respect du marquage individuel

- Animation très lente

- Supériorité numérique inefficace

- Trop de pénalités

Le film du match

0-1 : but de Sébastien Bergès. L'ailier gauche caennais Petter Granberg se défait de l'arrière venu en opposition dans le fond de la patinoire et sert en retrait l'arrière gauche Sébastien Bergès qui est monté dans le dos de Peter Zambori. Le centre posté devant la cage occupe le second arrière asniérois, ce qui permet à Bergès d'avancer à trois-quatre de la cage et d'ajuster sans difficulté la lucarne d'Antoine Intsaby.

1-1 : but de Robert Pohanka. Les Castors évoluent en supériorité numérique et se sont installés dans le camp adverse. Les Caennais tentent de mettre une pression agressive sur le porteur du palet le long de la balustrade et se découvrent suffisamment pour qu'une grande passe croisée parvienne à l'arrière à la ligne bleue face à la cage. Celui-ci prend un lancer qui retombe sur le gardien, lequel laisse un rebond. Peter Zambori bataille avec l'arrière, et c'est Robert Pohanka qui profite de ce travail pour égaliser dans le but désert.

1-2 : but de Rodolphe Garnier. Caen joue à son tour en avantage numérique. Zambori et Pohanka qui sont en pointe sont obligés de jouer prudemment et ne peuvent pas s'opposer à un palet glissé le long de la ligne bleue et repris de volée par Garnier en position de défenseur. Le puissant tir ras de glace troue Intsaby dans son déplacement.

1-3 : but de Petter Granberg. Les Castors sont en supériorité mais ne parviennent pas à remonter la patinoire, gênés par des Caennais qui ont organisé un bon rideau défensif en zone neutre. Karim Chaiblaine cherche à donner le palet à Peter Zambori sur le côté gauche mais sa passe trop peu appuyée est interceptée par l'ailier adverse qui veillait au marquage. La présence inhabituelle de Peter à gauche est toute représentative des difficultés rencontrées par les deux Slovaques d'Asnières qui ont souvent tourné et tourné encore avant de pénétrer en zone adverse. Quoi qu'il en soit, la contre-attaque ne traîne pas et les Drakkars tombent à trois contre un sur la cage asniéroise. Entrée plein gaz par la droite et passe au centre. Un but qui fait mal car on sent à cet instant que la partie échappe aux Asniérois.

1-4 : but de Samson Samson. Sur un des nombreux et bons blocks que les Caennais ont fait lors de ce match, le centre Tuomo Määttä parvient à laisser dans le coin gauche le défenseur asniérois, mais trouve sur son chemin le centre alors qu'il repique sur la cage. Il glisse alors le palet à l'arrière droit Samson Samson qui a faussé compagnie à l'ailier et qui trompe le portier des Castors par une reprise peu puissante croisée pour un contre-pied.

2-4 : but de Peter Zambori. Grégory Boissière bloque un palet en zone défensive et sans tarder relance plein centre sur Peter qui s'est envolé dans le dos de la défense cannaise. Il ne rate pas son face-à-face et marque d'un petit shoot entre les bottes du gardien Jérôme Salley, qui a remplacé Marton pour le dernier tiers-temps.

2-5 : but de Maxime Cheradame. Sur un lancer de la ligne bleue de l'arrière droit, l'ailier gauche venu au rebond au second poteau propulse le palet dans le but vide, malgré la tentative désespérée du gardien qui se jette trop tard.

2-6 : but de Petter Granberg. À quatre contre quatre, Peter Zambori et Robert Pohanka se jettent dans la bataille, une fois de plus sans succès. Hélas, ils n'ont plus les jambes pour revenir, à l'inverse des deux attaquants de Caen qui fondent sur le dernier arrière et la gardien asniérois. Le malheureux Jean-Marie Chevalier ne parvient à couper le "une-deux" entre Granberg et Garnier qui se termine par un but dans la cage ouverte.

 

Asnières - Caen 2-6 (1-2, 0-2, 1-2)

Samedi 25 septembre 2004 à 20h15 à la patinoire des Courtilles. 210 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Teddy Madrias et Nicolas Lobry.

Pénalités : Asnières 32' (4'+10', 6', 2'+10'), Caen 24' (8', 12', 4').

Évolution du score :

0-1 à 02'44" : Bergès assisté de Granberg

1-1 à 07'26" : Pohanka (sup. num.)

1-2 à 11'35" : Garnier assisté de Hruska et Määttä (sup. num.)

1-3 à 20'56" : Granberg

1-4 à 28'25" : Samson assisté de Määttä

1-5 à 42'25" : Cheradame

2-5 à 42'43" : Zambori assisté de Boissière

2-6 à 50'23" : Granberg assisté de Garnier

 

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