Tours - Anglet (25 septembre 2004)

 

Match comptant pour la quatrième journée de Ligue Magnus.

Retour des Diables noirs sur leur patinoire, après un succès difficile mais précieux à Angers. Pour leur deuxième match de la semaine, les hommes de Millette rencontrent la solide équipe basque d'Anglet en visant une troisième victoire de suite. Les Tourangeaux se présentent avec une nouvelle recrue défensive, le Slovaque Anton Poznik, qui remplace Jan Supuka obligé de retourner dans son club de Zvolen, et avec une absence en attaque, Benoît Paillet, toujours blessé suite au match contre Villard.

Le début de rencontre est très agréable à regarder, avec un jeu rapide, sans round d'observation. La première alerte est tourangelle avec une tentative de Perricone, repoussée par les jambières de Filiatrault (0'29"). Anglet réplique par Sedlak mais Sopko dévie le palet. Parti sur un bon rythme, les occasions se succèdent de part et d'autre : Raphaël Larrieu est tout près d'ouvrir la marque sur une petite déviation devant le slot de Sopko (2'56), alors que Rob Millar voit son tir capté impeccablement par le portier basque (3'27). Anglet joue crânement sa chance et s'aventure à l'attaque sans arrière-pensées. C'est ainsi que Maréchal (3'57) puis Duda (5'30) frappent à la porte. Sopko ferme tout. En face, Filiatrault s'impose sur un tir puissant de Sadoun de la bleue (6'20). La première pénalité est distribuée à Tours pour une charge avec la crosse de Simko (6'20). Sur sa supériorité numérique, Anglet ne se crée qu'une seule occasion nette par l'intermédiaire de Zdrahal (8'10). Les deux équipes maîtrisent parfaitement la zone neutre. Par conséquent, les attaques ne parviennent pas à percer les défenses et sont contraintes à des tirs lointains. Les deux gardiens font le reste.

L'ASGT bénéficie à son tour d'une supériorité numérique (charge avec la crosse de Marakhovsky à 11'38) mais se fait peur sur un contre mené par Zdrahal suite à une erreur défensive grossière de Philippe Roy. Tours se crée deux occasions nettes, par Pulscak d'abord (lancer dévié mais à côté du but, 13'20) puis, sur la toute fin de pénalité, par Bohunicky (13'39). Le jeu semble enfin à l'avantage des Tourangeaux et c'est logiquement qu'ils trouvent l'ouverture sur un lancer puissant de Jan Simko entre les bottes de Filiatrault (1-0, 14'24). La réaction d'Anglet oblige Sopko à une sortie loin de ses bases et à un spectaculaire plongeon pour geler le palet devant la menace de Duda (15'39).

La fin du premier tiers est à l'avantage des Tourangeaux : le capitaine François Gleize tergiverse devant la cage adverse, pensant à un coup de sifflet de l'arbitre pour une pénalité différée (16'28). Il y avait bien pénalité, mais pour un homme de chaque côté (Aubry et Sadoun). Simko puis Perricone par deux fois (un lancer dans une position très acrobatique après avoir été déséquilibré et un invraisemblable loupé devant une cage vide à 19'36) manquent le break et les Basques, sous pression (surnombre à 18'25 puis 2'+2' pour Garbocz), voient avec soulagement le décompte final les renvoyer au vestiaire avec un seul petit but de retard.

Le deuxième tiers est entamé de manière assez molle puisque la première occasion nette est pour Tours à 23'15 : Millar lance, Filiatrault laisse un rebond dont tente de profiter, en vain, un Jonathan Roy jusque là assez discret. De son côté, Anglet aurait pu profiter de la faute d'inattention sur la sortie de prison de Garbocz ; oublié par Simak, le Basque file sur Sopko. Il est stoppé irrégulièrement et M. Bocquet, l'arbitre de la rencontre, donne un tir de pénalité. Garbocz s'en charge et se présente face à Sopko ; le portier de Tours parvient sans difficulté à écarter le palet de la crosse (24'06). Cette petite frayeur, sans dommage, a le mérite de réveiller les vélléités tourangelles. Et sur la phase de jeu suivante, Alon Eizenman récupère un palet négocié d'abord par Bohunicky. Il file seul au but et trompe Filiatrault (2-0, 24'38).

L'ASGT profite du trouble semé dans l'équipe d'Anglet pour tenter de creuser un avantage plus conséquent. Bohunicky est à deux doigts de réussir, et Filiatrault ne voit son salut que dans le dessoclage de sa cage. Faute intentionnelle selon l'arbitre et donc deux minutes de pénalité (26'16). Pas grand chose à signaler sur le jeu de puissance si ce n'est la tentative de Perricone, déviée (27'13).

En revanche, Anglet tente de revenir dans le match, avec un rythme plus soutenu qui coïncide avec un relâchement tourangeau inquiétant. Pendant presque dix minutes, les assauts basques viennent par vagues sur la cage de Sopko. Le portier de Tours restera imperturbable sur les tentatives de Courally (28'12), Pousset (31'51), Solaux (33'47) puis Deschamps (34'12). L'ASGT ressort un peu la tête suite à une pénalité concédée par Duda, qui donne l'occasion à Gillings puis Pulscak de chauffer la mitaine de Filiatrault (37'). Et comme précédemment, les défenseurs de Tours oublient de nouveau Duda qui sort de prison. Bien servi, il part en breakaway. Il lance, et Sopko laisse un rebond repris de nouveau par l'attaquant basque, perdant de vue le palet qui navigue dangereusement devant le but. Heureusement pour Tours, la défense vient à la rescousse et Sopko conserve sa cage inviolée. C'est la deuxième alerte sur ce genre de situation... Le tiers se termine sur un bon slap de Philippe Roy (38'05) bien capté par Filiatrault.

À l'issue des deux premières périodes, on a le sentiment que Tours domine son sujet, sans briller, et sans pour autant "tuer" le match. Anglet a prouvé que ses attaquants étaient capables de porter le danger rapidement. La défense tourangelle n'est pas exempte de reproches, mais l'équipe toute entière, comme son homologue d'un soir, fait le travail nécessaire pour se rendre maître de la zone neutre.

Et pourtant, on a espoir de voir enfin le match se débrider, dans le troisième et dernier tiers. Après une première occasion tourangelle, mené par Millar et Philippe Roy (41'32), c'est Anglet qui va réduire le score sur une supériorité numérique (faute de Poznik à 41'57). La première flèche est tirée par Deschamps, d'un lancer puissant. Sopko laisse un rebond repris instantanément par Daramy, à bout portant. Mais le gardien tourangeau fait de nouveau un arrêt impeccable (42'32). Et sur l'installation rapide du jeu de puissance, après la remise en jeu, le palet circule entre Duda et Garbocz qui sert idéalement le troisième larron, David Dostal. Imparable et rondement bien mené (2-1, 43'09). Ce but relance complètement la partie et remet en jeu fort opportunément les hommes de Karlos Gordovil. L'ASGT devient fébrile et commet des fautes sanctionnables (Millar pour retenir à 45'14). Solaux s'offre une occasion magnifique de revenir au score. Il se présente seul devant Sopko et attend que le gardien face le premier geste. Ce dernier ne bronche pas, forçant Solaux à lancer sur lui (45'44).

Le portier local est encore à l'honneur sur la tentative de Deschamps, qui, d'un lancer puissant, tente de profiter du trafic devant la cage. Ramon Sopko arrête et parvient à geler la rondelle, sous la pression. Il est clair qu'Anglet est au bord de l'égalisation. À la mi-tiers, les Angloys ont lancé à six reprises contre trois pour Tours. Larrieu se crée une occasion, et Sopko stoppe nettement, permettant à son équipe de souffler. Mais Tours, acculé sur son but, sait profiter de la moindre faille de son adversaire. C'est sa grande caractéristique. Sur une sortie de zone ultra-rapide, les Diables noirs négocient parfaitement une situation de trois contre un. Rob Millar est à la conclusion (3-1, 49'37). C'est une bouffée d'oxygène dans ce faux rythme imprimé par les Basques et qui n'est pas si mal joué que ça. Pourtant, les espoirs angloys sont tout près d'être totalement anéantis par Loïc Sadoun qui joue un 2 contre 1 cette fois-ci avec Simko. Il feinte la passe, prend le tir mais Filiatrault ne se laisse pas embarquer (50'32).

On croyait Anglet touché par le but de Millar à un moment du match où les Basques faisaient le forcing pour revenir. Il n'en est rien. Pas encore. David Dostal redonne espoir aux siens sur un breakaway, qui ne laisse aucune chance à Sopko (3-2, 51'17). L'espoir change de camp. Loin de reculer, l'ASGT repart de l'avant. Les Noirs veulent cette victoire, devant leur public, face à un adversaire qui pourrait bien lui barrer une place de finaliste.

C'est alors qu'on assiste au grand numéro de Kent Gillings. Lancé plein axe par Pulscak, dont la vista fait une fois de plus la différence, il feinte le gardien et redonne deux buts d'avance à son équipe (4-2, 51'37). Vingt secondes après le but d'Anglet. Les joueurs basques ne s'en remettront pas : avoir été si proche de l'égalisation et voir son adversaire repartir devant presqu'aussitôt, dur, dur. Le réalisme de Tours a eu raison du moral des Angloys. Le jeu reste pourtant rapide et agréable encore. Sur une remise en jeu en zone offensive pour Tours, Alon Eizenman récupère le palet, s'avance et d'un lancer du poignet loge le palet en pleine lunette (5-2, 52'47). Rideau. La victoire a choisi son camp. Anglet n'y est plus. Gordovil tente de créer un électrochoc en remplaçant son gardien Filiatrault (qui n'a nullement démérité) par Gabriel Bounoure (53'47) mais les deux équipes laissent filer le chrono. La dernière occasion basque est à mettre à l'actif de Duda (56'43) et les deux dernières occasions du match sont tourangelles (Jonathan Roy, Anglet ne doit son salut qu'à la cage qui se dessocle, 59'18 ; un lancer de Philippe Roy, 59'58).

L'ASGT tient son troisième succès, reste invaincue depuis le début de ce championnat. Une victoire qui s'est construite assez "doucement", sans grand éclat. L'ASGT a su réagir, et d'une manière efficace, quand Anglet est devenue menaçant en revenant au score à deux reprises. Ramon Sopko, le gardien de Tours, a fait une très belle prestation. Il pallie un peu les carences défensives de l'équipe. Devant, le danger vient toujours de la vitesse et de la technique de ses attaquants.

Anglet a livré un match très sérieux. Les Basques n'ont pas grand chose à se reprocher. Ils ont tenu la zone neutre le plus longtemps possible. Mais ils n'ont rien pu à chaque fois que les avants de Tours ont réussi à percer leurs lignes.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Tours - Anglet 5-2 (1-0, 1-0, 3-2)

Samedi 25 septembre 2004 à 20h00 à la patinoire municipale de Tours. 1200 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté d'Éric Bouguin et Thibaud Juret.

Pénalités : Tours 8' (4', 0', 4'), Anglet 16' (10', 4', 2').

Tirs : Tours 28 (10, 8, 10), Anglet 26 (8, 7, 11).

Évolution du score :

1-0 à 14'24" : Simko assisté de L. Sadoun

2-0 à 24'38" : Eizenman assisté de Bohunicky

2-1 à 43'09" : Dostal assisté de Garbocz et Duda (sup. num.)

3-1 à 49'37" : Millar assisté de J. Roy et Perricone

3-2 à 51'17" : Dostal assisté de Zdrahal

4-2 à 51'37" : Gillings assisté de Pulscak et Simak

5-2 à 52'47" : Eizenman assisté de Bohunicky

 

Tours

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Marcel Simak - František Pulscak ; Radek Stepan - Philippe Roy ; Anton Poznik - Robert Fail.

Attaquants : Éric Perricone - Jonathan Roy - Rob Millar ; Peter Bohunicky - Alon Eizenman - Kent Gillings ; Jan Simko - François Gleize - Loïc Sadoun.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky, Valère Falck, Gaël Cler.

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault puis Gabriel Bounoure à 53'47".

Défenseurs : Mickaël Wiart - Roman Marakhovsky ; Jean-Benoît Deschamps - Julien Hitze ; Radek Duda - Daniel Sedlak ; Thomas Molia - Julien Pousset.

Attaquants : Géraud Maréchal - Julien Aubry - Nicolas Courally ; Stanislas Solaux - Xavier Daramy - Raphaël Larrieu ; David Dostal - Michal Garbocz - Pavel Zdrahal.

 

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