Asnières - Courbevoie (23 octobre 2004)

 

Match comptant pour la sixième journée de division 1, poule nord.

Il a manqué quatre minutes de cuisson aux poulets.

La prédiction de "poulet rôti" d'un supporter a bien failli se réaliser. À 3-2 pour les locaux à moins de cinq minutes de la fin, personne n'imaginait alors que les Castors ne rentrent pas au vestiaire avec deux points, un au minimum si accident. Strasbourg a démontré la semaine passée que quatre secondes suffisent à marquer un but, Courbevoie a donné une nouvelle leçon ce week-end en renversant le match par trois buts inscrits en moins de deux minutes pour un score de 3-5.

Il est difficile de parler d'injustice car les Coqs ont cumulé sur ce court laps de temps toute la réussite qui leur a fait défaut lors des cinquante-six minutes précédentes, Asnières ne parvenant à rester au contact que grâce aux arrêts d'un Antoine Intsaby dans un grand soir, qui a bloqué trois breakaways et bon nombre de tirs à bout portant.

La performance des Asniérois n'est cependant pas à dénigrer. Chacun ses armes, les Coqs ont bien leur armée slovaque, les Castors avaient leur gardien des grands soirs ! Et globalement, tous les autres Castors n'ont pas démérité puisqu'ils ont contenu durant deux tiers-temps une équipe favorite dans la course à la qualification, et qu'ils se sont procurés dans la seconde moitié de match de belles occasions dont trois ont terminé aux fonds des filets adverses, plongeant les Coqs dans un doute profond.

Ces deux minutes ne paraissent pas grand-chose, elles ont pourtant mis en évidence la grave difficulté des Castors à tenir un score. Alors que la perspective d'un bon résultat devrait leur permettre de jouer sereinement jusqu'au coup de sirène final, paradoxalement une certaine pression s'installe et la moindre attaque adverse pourtant anodine peut provoquer un désordre et une panique inexplicables. On l'avait déjà constaté contre Garges en début de saison (de 5-2 à 5-5 dans le dernier tiers-temps), cela s'est reproduit en troisième période avec une accumulation de fautes commises sur des joueurs qui n'étaient pas en position de marquer ou de faire marquer : ainsi Laurent Chantelard pour une obstruction en milieu de glace et, sur le jeu de puissance qui s'en est suivi, Antti Kaartinen pour une petite balayette sur l'avant planté devant la cage. Autant geler le score paraissait plutôt aisé à faire à cinq, autant cela devenait très périlleux à trois, et effectivement le 3-3 est rapidement survenu, avant que les Coqs n'inscrivent le 3-4 à cinq contre quatre par un but très chanceux sur l'entrée de zone suivante : un tir en angle peu dangereux dévié par le short de Jean-Marie Chevalier dans sa propre cage. Dans la foulée, Grégory Moreau tente de sortir seul le palet de la zone des Castors et se fait contrer à la ligne bleue. Le Coq qui a intercepté balance un tir du poignet en cloche plus destiné à faire tourner le chrono et contenir les Castors dans leur zone qu'à terminer au fond des filets, mais un avant adverse coupe la trajectoire et dévie le palet au vol sous le nez d'Antoine Intsaby, enfonçant un peu plus le clou, 3-5.

Ce dernier but a de lourdes conséquences puisqu'il met définitivement les Coqs à l'abri, alors que les Castors bénéficient d'une supériorité numérique pour la dernière minute à quatre contre trois. Au contraire, c'est même Courbevoie qui sera à deux doigts d'aggraver la marque sur un break, Antti Kaartinen se faisant intercepter à la ligne bleue offensive.

Un match qui se termine donc mal pour les Castors, mais qui a tenu toutes ses promesses avec du bon jeu des deux côtés et du suspense, ainsi que la petite échauffourée de fin de partie, de rigueur pour un derby. On ne pouvait en attendre moins de la part de Castors désireux de vendre chèrement leur peau et de Coqs capables d'alterner dans une même partie un hockey en vitesse et en passes avec de mauvais gestes et de la provocation. Au passage, on reste stupéfait devant le message de M. Monier qui accuse sur le site du COC les arbitres d'injustices vis-à-vis de son équipe de petits saints. Un arbitrage tout à fait correct au demeurant, qui a bien servi Courbevoie dans les dernières minutes.

Pour terminer, revenons sur le geste honteux de Zdenko Sarnovsky en début de match. Ne transformant pas un break resté bloqué sous la botte d'Antoine Intsaby trente centimètres devant la ligne de but, il lève les bras en hurlant sa joie d'avoir marqué et crie à l'injustice lorsque l'arbitre indique l'arrêt du gardien. Un bel état d'esprit ! Dommage qu'un joueur de cette qualité ne soit qu'un affreux tricheur ! Et la tricherie est bien ce qu'il y a de plus détestable dans le sport.

Points forts d'Asnières

- Cinquante-six minutes durant lesquelles un travail défensif acharné mais pas parfait, toutefois suppléé par le gardien et la chance, ont permis aux Castors d'envisager la victoire.

- Une deuxième ligne Rouyer-Dussaucy-Quatreuil qui en marquant de nouveau cette semaine a donné l'avantage au score à Asnières durant le dernier tiers.

- Une troisième ligne Fornero-Chantelard-Bourcet qui longtemps a préservé son but et a surclassé la troisième ligne adverse avec un bon travail de Laurent Chantelard, avant d'encaisser le cinquième but en fin de partie.

Ces deux lignes sont-elles cependant capables d'aller au-delà, ce qui paraît indispensable pour rendre l'équipe réellement compétitive ?

Points faibles d'Asnières

- Deux minutes d'inconstance et de panique

- Le jeu de puissance, improductif une nouvelle fois cette semaine

- Le positionnement des arrières de la deuxième ligne (Jean-Marie Chevalier et David Machon). Il n'y a bien qu'à Asnières que l'on peut voir (à de multiples reprises) deux arrières batailler dans un même angle de la patinoire en laissant seul un avant adverse devant la cage. Le centre s'en est heureusement souvent occupé ou a coupé de justesse certaines passes, et le gardien a fait les arrêts qu'il fallait également, mais une telle désorganisation n'est pas acceptable en D1. Strasbourg la semaine passée a su bien mieux que Courbevoie mettre à profit ces situations dangereuses.

Le film du match

Domination totale de Courbevoie au premier tiers-temps, qui n'ouvre pas la marque malgré deux breaks et plusieurs occasions très franches.

0-1 : but de Zdenko Sarnovsky. Les Coqs bataillent autour et à proximité de la cage asniéroise. Les Castors rament et ne parviennent qu'à se mettre en opposition sans dégager le palet. Finalement, sur un petit tir à bout portant, Antoine Intsaby laisse un rebond sur le côté gauche de sa cage et malgré un angle très fermé Sarnovsky parvient en se retournant à lever le palet sous la transversale.

1-1 : but de Robert Pohanka. Les Castors évoluent en supériorité numérique et sont installés en zone offensive. Peter Zambori sur la balustrade à mi-zone transmet le palet à Robert Pohanka qui remonte de l'angle vers la cage. Comme Peter et Mourad Chaiblaine sont immédiatement pris par les arrières adverses, il choisit d'aller à la cage malgré l'angle et feinte le gardien avant de lui glisser le palet entre les bottes dans son déplacement.

1-2 : but d'Alexandre Motte. Les arrières forcent à deux les avants adverses dans le même angle de la patinoire. La passe se fait au centre à Alexandre Motte laissé seul trois mètres devant le but, qui feinte un tir, puis un second, afin de coucher le gardien, avant de marquer d'un poteau rentrant à mi-hauteur. Les Castors jouaient quelques secondes auparavant en infériorité, et Dussaucy, sorti de prison, n'a pas eu le temps de revenir défendre.

2-2 : but de Peter Zambori. Les Castors mettent la pression en zone offensive sur les Coqs qui ne parviennent pas à faire passer la ligne bleue au palet. Robert Pohanka le récupère et s'enfonce jusqu'à mi-zone le long de la balustrade gauche, avant d'adresser une passe devant la cage. Peter coupe la trajectoire devant le défenseur qui se voyait déjà dégager et couche le gardien des Coqs avant de glisser le palet dans le but vide.

3-2 : but de Christophe Rouyer. Les avants asniérois lancent le palet en fond de zone. Benoît Quatreuil descend mettre une pression payante sur le défenseurs adverses, puisque Benoît récupère le palet et centre au premier poteau pour Marc Dussaucy, dont la reprise est contrée par le gardien, mais pas bloquée, et Christophe venu à la cage en deuxième rideau marque sur le rebond.

3-3 : but de Rastislav Blahut, à cinq contre trois. Les trois Castors empêchent bien le jeu de se faire à proximité du but, mais ne peuvent s'opposer aux shoots de loin. Le palet parvient à la ligne bleue à l'arrière Blahutresté en pointe, qui prend un gros lancer, semble-t-il dévié devant la cage par un défenseur.

3-4 : but de Rishi Ovide-Étienne. L'ailier gauche Ovide entre en zone à cinq contre quatre le long de la balustrade, et sitôt la ligne bleue passée, il adresse un lancer frappé a priori facile pour le bouclier du gardien. Quelques mètres devant la cage, le palet heurte légèrement le short de Chevalier, ce qui change la trajectoire et surprend Antoine Intsaby.

3-5 : but de Jan Timko. Le palet est intercepté à la ligne bleue par Blahut sur une montée de Grégory Moreau. Le défenseur de Courbevoie prend aussitôt un petit lancer balayé en cloche sur la cage, qui est dévié en vol par Timko devant le gardien de but.

 

Asnières - Courbevoie 2-5 (0-0, 1-2, 2-3)

Samedi 23 octobre 2004 à 20h15 à la patinoire des Courtilles. 420 spectateurs.

Arbitrage de José Suray assisté de Sébastien Moine et Pascal Telliez.

Pénalités : Asnières 20' (2', 2', 6'+10'), Courbevoie 10' (2', 4', 4').

Évolution du score :

0-1 à 21'49" : Sarnovsky

1-1 à 26'28" : Pohanka assisté de Zambori (sup. num.)

1-2 à 29'04" : Al. Motte assisté de Blasko et Ovide-Étienne

2-2 à 29'04" : Zambori assisté de Pohanka

3-2 à 29'04" : Rouyer assisté de Quatreuil et Chevalier

3-3 à 54'39" : Blahut assisté de Sarnovsky (double sup. num.)

3-4 à 56'32" : Ovide-Étienne assisté de Poznik

3-5 à 57'01" : Timko assisté de Blahut

 

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