Rouen - Dijon (30 octobre 2004)

 

Match comptant pour la onzième journée de ligue Magnus 2004/2005.

En attendant mieux

Comme prévu Rouen a battu Dijon. Si le RHE a inscrit plus de buts (4) qu'au cours de ses deux derniers matches (3), l'équipe normande n'a pas convaincu. Elle devra faire preuve de plus d'efficacité pour, éventuellement (on redoute l'inverse), battre les Gothiques à Amiens mardi prochain, afin de rester derrière Mulhouse et Tours. L'embuscade est désormais devenue l'objectif de l'équipe de Guy Fournier, attendant un faux-pas de l'un des deux leaders puis leurs réceptions à l'île Lacroix. En attendant l'alléchant, il faudra jouer et gagner le plus fade. Ne pas retomber dans les travers de la saison passée.

Les Rouennais n'avaient certes pas la tâche facile après leurs deux défaites successives, mais étaient armés de bonnes intentions. Jean-Philippe Paré (1'48) se mettait en évidence pour répondre au duo Gueguen-Pazak rapidement dangereux (0'28). On sentit très tôt que la rencontre ne serait pas limpide. À l'image d'un Eric Doucet, contrairement à ses bonnes habitudes, manquant une cage ouverte en jeu de puissance (3'44). Les blocs rouennais, totalement remaniés après la défaillance de Tours, sans ligne directrice et rodage, ne s'entendaient pas. Les Ducs, plus présents et volontaires, gagnaient les duels et grattaient tous les palets le long de la bande. Une généreuse séquence des joueurs de Daniel Maric traduite par un bon lancer de Matthieu Mille dont le shoot - qui n'est pas assez son point fort - cadré était stoppé de la mitaine par Éric Raymond (8'49). Un passage à vide normand assez vite évacué. Alexandre Lefebvre, trouvé par Ludek Broz, inquiétait sérieusement le portier adverse (9'26). Puis ce fut à Guillaume Besse, après des travaux de Jean-Philippe Paré et Tristan Lemoine, de rassurer son monde (9'41). La clé du verrou fut trouvée par Alexandre Lefebvre. Son activité lui permit de passer de droite à gauche derrière le but et de jouer juste vers Ludek Broz. Placé dans l'enclave, le joueur de centre ne se posait pas de question - contrairement à Tours où il a déjoué une occasion en or à cause d'un altruisme irréfléchi - reprenant la rondelle offerte par le junior affecté à la première ligne pour la seconde fois consécutive (1-0 à 10'24). Très vite Dijon ne se laissait pas conter de l'ouverture du score. Aram Kevorkian ne fut pas loin d'égaliser (10'34). En dépit d'une opportunité d'Éric Doucet, pas primé sur une bonne déviation (13'20), les Rouennais bien apathiques se reposaient sur leur lauriers. Aux lacunes souvent physiques et parfois techniques entrevues à Tours s'ajoutaient celles d'un collectif perdu et manquant d'entendement. Sous les mouvements des Ducs de Dijon, certes académiques et généreux mais pas insurmontables pour le contingent rouennais, le flottement des locaux fut assez édifiant (13'53). Quelques minutes plus tard, au cours desquelles les Dragons n'ont rien entrepris, Miroslav Pazak, bien protégé par des écrans, égalisait car on le laissait faire le tour de la cage avant d'ajuster Raymond (1-1 à 17'04).

Dijon reprit la rencontre là où elle l'avait laissé. Ce sont donc les Ducs qui se procurèrent la première occasion du deuxième tiers-temps. Éric Raymond déviait la tentative de Stephen Dugas après un trois-contre-deux (22'02). Malgré un réalignement du premier bloc (entrée de Pourtanel et passage de Briand à l'aile), Rouen balbutiait son hockey, même en supériorité. Thomas Gueguen, pendant que son équipe jouait à un de moins, se montrait dangereux pour Raymond encore à la parade (24'10). Sur un coup de collier de Guillaume Besse - par ailleurs méconnaissable ce soir - Éric Doucet portant son équipe à bout de crosse gâchait une chance très nette (26'26). Le capitaine des Dragons allait être finalement payé de sa très forte participation (dans les deux sens) et de ses efforts sur le jeu de puissance à venir. Avec beaucoup de réussite (patin du gardien ou rebond sur la palette de Briand ?), l'unité spéciale des "Noirs et Jaunes" trouvait la faille entre les lames du gardien dijonnais sur une prise de responsabilité de son capitaine (2-1 à 29'53). Après ce but et une occasion d'Aram Kevorkian (31'01), le jeu fut haché par des pénalités lassantes, indûment jugées et émanant plus de provocations que de fautes techniques. Il fallut attendre la fin du vingt médian pour revoir un peu de jeu et une louable égalisation dijonnaise inscrite, en supériorité, par l'insaisissable Thomas Gueguen (2-2 à 37'25).

Finalement, s'il faut trouver une explication à la défaite des Ducs, c'est précisément au second retour des vestiaires qu'on pourrait la trouver. L'arbitre se montre très sévère avec les visiteurs (pour corriger son erreur de la semaine dernière où il avait accordé un lancer de pénalité pour Mulhouse au lieu d'un double avantage numérique aux Dragons ?). Déjà en infériorité, Dijon est pénalisé par l'arbitre normand M. Bourreau. Valdemar Pelikovsky au cachot, Éric Doucet, encore chanceux (palet dévié), a le mérite de prendre ses responsabilités sur une passe lumineuse de Ludek Broz (3-2 à 43'22). Dijon tente bien de réagir par Calle Konsti (45'33). Mais comme souvent pendant les fins de matches rouennais, le tonus des juniors du C.H.A.R. sera décisif. Après un palet négocié par Jean-Philippe Paré, Alexandre Lefebvre va combattre et s'arracher afin de transmettre la rondelle à Tristan Lemoine. Dans le slot, l'ailier droit parviendra malgré un chahut à glisser le puck au fond des filets (4-2 à 48'45). Ce but des juniors fut capital aux Dragons. Car Ludek Broz ne put conclure quelques secondes plus tard une action amenée en supériorité par Éric Doucet (49'57). Le quatrième but leur prodiguait une combativité inopinée au vu de leur faible démonstration pour gérer tant bien que mal les actions dijonnaises de la fin de match. Celles d'un Calle Konsti (42'20), d'un Valdemar Pelikovsky (58'30). Ou celles plus brouillonnes tentées en faisant sortir leur gardien remplacé par un attaquant supplémentaire sans parvenir au résultat escompté.

La gagne et le score sont là, mais ils ne rendent pas compte de la physionomie de la rencontre. Les Ducs de Dijon peuvent ressentir une légitime frustration de cette défaite imméritée. Une équipe dijonnaise faisant au moins jeu égal avec les locaux et très mal récompensée de ses capacités et de ses efforts. Pour ceux qui n'étaient pas chaussés de patins, l'impression reste celle d'une majorité de Dragons hors du coup. Collectivement, physiquement et moralement, l'équipe a semblé perdue, pas préparée voire peu concernée. La combativité d'Éric Doucet, la présence de Stéphane Robitaille, la passe lumineuse en supériorité de Ludek Broz (sur le but gagnant de son capitaine), ainsi que l'excellente partie d'Alexandre Lefebvre - exerçant tout le long des soixante minutes un gros job plein d'efficacité (traduit par deux passes décisives après des actions intelligentes) - ont rendu la vie belle aux Rouennais. Une vie facile grâce aussi à un arbitrage parfois très complaisant, souvent incompétent et toujours inconstant de M. Bourreau. Ce lot est-il celui des grandes équipes ? Nous verrons bien cela dès mardi à Amiens.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaires d'après-match (dans Le Bien Public)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "À trois secondes près, on pouvait revenir à quatre sur la glace. On prend douze minutes de pénalité dans le dernier tiers. C'est trop ! Ces bêtises m'empêchent de sortir le gardien plus tôt. Je n'ai pu le faire qu'à cinquante secondes de la fin. C'était trop tard ! Nous avons été très solides, nous avons été agressifs avec notamment entre quinze et vingt mises en échec dans le dernier tiers. C'est un signe. Ils ne nous ont pas secoués comme d'habitude. Un nul aurait été mérité. En plus, une fois encore, on n'a pas été aidé par les arbitres. J'aimerais que l'on m'explique pourquoi ils ne disent rien sur le deuxième but alors que Gillet prend un gros coup de coude dans la tête ? Comment se fait-t-il qu'on soit arbitré par un Rouennais ?"

Thomas Bergamelli (attaquant de Dijon) : "On s'attendait à une grosse réaction de leur part puisqu'ils restaient sur deux défaites d'affilée. On n'a donc pas pris de risque tout en restant à l'affût de chaque contre. On a joué notre chance à fond. D'ailleurs à 1-0 et même 2-1, on ne s'est jamais désuni. On a su revenir à leur hauteur. Au troisième tiers, ils ont mis un sérieux coup d'accélérateur. On se met dedans tout seul, on manque de métier. Contre Dunkerque ou Gap, ces fautes peuvent passer mais là..."

 

Rouen - Dijon 4-2 (1-1, 1-1, 2-0)

Samedi 30 octobre 2004 à 20h00 au centre sportif du Docteur Duchêne. 2500 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Éric Bouguin et Savice Fabre.

Pénalités : Rouen 49' (2', 8'+10', 4'+5'+20'), Dijon 34' (2', 10'+10', 12').

Tirs : Rouen 24 (6, 9, 9), Dijon 25 (10, 7, 8).

Occasions de but : Rouen 10 (5, 2, 3), Dijon 10 (4, 3, 3).

Évolution du score :

1-0 à 10'24" : Broz assisté de Lefebvre et Robitaille

1-1 à 17'04" : Pazak assisté de Gueguen et Pelikovsky

2-1 à 29'53" : Briand assisté de Doucet et Besse (sup. num.)

2-2 à 37'25" : Gueguen assisté de Gillet et Pazak (sup. num.)

3-2 à 43'22" : Doucet assisté de Broz et Robitaille (double sup. num.)

4-2 à 48'45" : Lemoine assisté de Lefebvre et Besch

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond 23/25 (92%).

Défenseurs : Stéphane Robitaille [puis Pourtanel de 31'16" à 43'16" et Carlsson de 43'16" à 60'00"] - Arnaud Briand (A) [Benoît Pourtanel de 20'00" à 31'16"] ; Jonas Elofsson - Nicolas Besch ; Benoît Quessandier - Daniel Carlsson [puis Robitaille de 31'16" à 43'16"].

Attaquants : Éric Doucet (C) - Ludek Broz - Alexandre Lefebvre [puis Briand de 20'00" à 31'16" et Besse de 31'16" à 60'00"] ; Kimmo Salminen - Sami Karjalainen - Pierre-Édouard Bellemare ; Guillaume Besse (A) [puis Lefebvre de 31'16" à 60'00"] - Jean-Philippe Paré - Tristan Lemoine [Lefebvre de 20'00" à 31'16"].

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Simon Doreille et Adrien Dufournet

Dijon

Gardien : Jimmy Bjennmyr 20/24 (83%).

Défenseurs : Joshua Allison (A) - Aymeric Gillet ; Matthieu Mille (A) - Arnaud Mazzone ; Valdemar Pelikovsky.

Attaquants : Stephen Dugas (C) - Thomas Gueguen - Miroslav Pazak ; Calle Suuronen - Calle Konsti - Romain Gentilleau ; Thomas Bergamelli - Aram Kevorkian - Mickaël Brodin.

Remplaçants : Grégory Fougère (G), Ludovic Duranceau et Julien Tiphaigne. Absent : Milan Tekel (blessé).

 

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