Finlande - Russie (13 novembre 2004)

 

Match comptant pour le tournoi Karjala 2004.

Il aura suffi d'un match à la tête de l'équipe nationale pour que le nouveau sélectionneur Erkka Westerlund se prenne une volée de bois vert médiatique. Il est vrai que la Finlande n'avait plus perdu un match de "son" tournoi Karjala depuis sept ans, autant dire que le revers 0-3 contre les Tchèques, sans même marquer un but devant son public, fait mauvais genre. De quoi se demander si Westerlund n'aurait pas dû refuser de succéder à son collègue Summanen par solidarité, comme certains pensaient qu'il le ferait. Les commentateurs ont beau jeu de faire remarquer qu'Erkka Westerlund avait tout pour réussir. Pour avoir travaillé avec lui, il connaissait les systèmes de Summanen, et il a eu tous les joueurs qu'il voulait pour ce tournoi (hormis Riku Hahl blessé et remplacé par Pasi Tuominen), là où les autres équipes ont eu des cascades de forfaits.

Westerlund peut tout de suite sortir son parapluie car l'orage russe s'abat immédiatement sur la zone finlandaise. Suivant les recommandations de leur entraîneur, les hockeyeurs russes ont l'intention d'imposer immédiatement leur rythme pour ne pas connaître la mésaventure d'avant-hier. Mais les Finlandais passent entre les gouttes, et sur leur première contre-attaque, Petri Pakaslahti ouvre le score. Un but très applaudi car l'attaquant du Jokerit est le seul représentant de Helsinki dans la sélection. Mais la vitesse est tout de même du côté de la Sbornaïa, et encore Ilya Kovalchuk n'est-il pas à fond lorsque, après avoir passé la défense finlandaise en zone neutre, il met dans le vent le gardien Niklas Bäckström. C'est un évènement car Kovalchuk, qui avait inscrit cinquante buts en NHL l'an passé, n'avait plus trouvé le chemin des filets depuis quatorze rencontres, treize avec Kazan et une avec l'équipe nationale.

Voir leur star ressuscitée va-t-il transcender les Russes ? Non, car le match sent de plus en plus le roussi pour eux. Jarkko Ruutu redonne l'avantage à la Finlande en fin de première période. Après le repos, les Leijonat parviennent à résister pendant quatre minutes d'infériorité numérique, dont une à trois contre cinq, et ils creusent ensuite l'écart par Ville Peltonen dès qu'un Russe (Kaïgorodov) se retrouve en prison. Cette comparaison entre les deux jeux de puissance paraît fatale.

Mais aussitôt, Aleksandr Skugarev réduit le score, avant que ses coéquipiers n'aient le temps de gamberger. Pari gagné pour Vladimir Yurzinov, qui venait de modifier sa première ligne. Il y a remplacé le très talentueux mais peu efficace Maksim Afinogenov, encore auteur d'un match médiocre, par Alekseï Simakov, un joueur minuscule à la fois par la taille (1,66 m) et par la renommée, qui est actuellement dans les meilleurs marqueurs de la Superliga russe bien qu'il évolue dans l'anonymat du petit club tatar du Neftekhimik Nijnekamsk. Et quand Skugarev part en prison au troisième tiers-temps, c'est Evgueni Gladskikh qui égalise en infériorité.

Tout concourt à se séparer sur un résultat nul. Mais à une minute et dix secondes de la sirène, Piotr Schastlivy prend une pénalité qui sera vertement contestée par Yurzinov car elle sera lourde de conséquences. Le jeune Jussi Jokinen concrétise en effet cet avantage numérique providentiel, lui qui était à Kärpät le disciple de Kari Heikkilä, devenu cette saison le premier Finlandais à entraîner en Russie (à Yaroslavl). Jokinen demande alors à emporter le palet en souvenir, comme il l'avait fait après son premier but en SM-liiga.

 

Commentaires d'après-match

Erkka Westerlund (entraîneur de la Finlande) : "Jussi Jokinen est un des futurs grands joueurs de l'équipe de Finlande. Il a beaucoup de choses en commun avec Ville Peltonen et Jere Lehtinen."

Petri Pakaslahti (attaquant de la Finlande) : "En SM-liiga, même maintenant pendant le lock-out, il n'y a pas de joueurs aussi rapides que Kovalchuk, Afinogenov ou Ovechkin. Ils ont imprimé un rythme infernal, que nous n'avons pu soutenir qu'au prix d'énormes efforts. Nous ne jouons pas à une telle vitesse dans notre championnat. Mais en même temps, chacun des adversaires cherchait à faire la différence par lui-même, et jouer contre des individualistes, même très doués, est bien sûr plus facile."

Ilya Kovalchuk (attaquant de la Russie) : "J'espère que ma série noire est terminée. J'ai pu retrouver mon jeu en sélection. Je remercie les entraîneurs de m'avoir donné un tel temps de glace, cela m'a permis de marquer. Il ne faudra pas qu'ils oublient cela à Kazan. La présence comme adjoint de [l'ex-sélectionneur des juniors et des seniors] Vladimir Plyushchev m'a aidé, il m'a toujours soutenu. Skugarev et Simakov sont techniques et rapides, il est plaisant de jouer avec eux. Même si nous n'avons commencé à jouer ensemble qu'en deuxième période, nous avons vite trouvé un langage commun."

 

Finlande - Russie 4-3 (2-1, 1-1, 1-1)

Samedi 13 novembre 2004 à 18h30 à la Hartwall Areena de Helsinki. 11400 spectateurs.

Arbitrage de Milan Minar (TCH) assisté de Juha Kautto et Mikko Kekäläinen (FIN).

Pénalités : Finlande 16' (2', 10', 4'), Russie 38' (6'+10', 4'+10', 8').

Tirs : Finlande 33 (12, 9, 12), Russie 30 (10, 11, 9).

Évolution du score :

1-0 à 01'58" : Pakaslahti assisté de Berg et Ruutu

1-1 à 12'40" : Kovalchuk assisté de Gusev et Simakov

2-1 à 18'19" : Ruutu assisté de Rita et Kukkonen

3-1 à 28'18" : Peltonen assisté de Jokinen et Mäntylä (sup. num.)

3-2 à 29'33" : Skugarev assisté de Kovalchuk et Simakov

3-3 à 47'15" : Gladskikh assisté de Kaïgorodov (inf. num.)

4-3 à 59'21" : Jokinen assisté de Peltonen et Nummelin (sup. num.)

 

Finlande

Gardien : Niklas Bäckström.

Défenseurs : Petteri Nummelin - Antti-Jussi Niemi (4') ; Lasse Kukkonen - Aki-Petteri Berg (2') ; Tuukka Mäntylä - Pekka Saravo ; Tom Koivisto.

Attaquants : Tomi Kallio - Jussi Jokinen - Ville Peltonen (2') ; Jukka Hentunen (2') - Jarkko Immonen - Mikko Eloranta (2') ; Kimmo Kuhta - Jari Viuhkola - Pasi Tuominen (2') ; Jarkko Ruutu (2') - Petri Pakaslahti - Jani Rita.

Remplaçants : Fredrik Norrena (G), Eero Somervuori.

Russie

Gardien : Maksim Sokolov (sorti de sa cage à 59'27").

Défenseurs : Vassili Turkovski (2') - Sergueï Gusev ; Dmitri Kalinin - Alekseï Semenov (2') ; Aleksandr Boïkov - Vitali Atyushov ; Vladimir Malenkikh - Igor Shchadilov.

Attaquants : Ilya Kovalchuk - Aleksandr Skugarev (4') - Maksim Afinogenov (2'+10') ; Oleg Saprykin - Alekseï Badyukov - Alekseï Simakov (2') ; Aleksandr Ovechkin - Alekseï Kaïgorodov (2') - Evgueni Gladskikh ; Petr Schastlivy (2') - Artem Kryukov (2'+10') - Vladimir Antipov.

Remplaçant : Aleksandr Eremenko (G).

 

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