France - Estonie (14 novembre 2004)

 

Poule de préqualification pour les Jeux Olympiques 2006.

Gâcheurs ! Pour ce match qui marque le retour du hockey français sur les écrans de télévision et la signature d'un accord entre la nouvelle Autorité Exécutive du Hockey Français et la chaîne Sport +, on espérait un duel intéressant. Malheureusement, on ne peut même pas faire confiance aux Estoniens pour livrer une opposition sérieuse. En perdant hier contre la Roumanie, ils ont déjà tué le suspense de ce match, car l'hypothèse d'une défaite française par cinq buts d'écart est hautement improbable. Les Bleus se retrouvent donc dans la situation d'un boxeur dont l'adversaire monte sur le ring déjà groggy.

Évidemment, ironie mise à part, les Baltes sont certainement les premiers malheureux de cette situation. Mais ils ne font pas grand-chose pour y remédier. Ils sont au contraire dans la continuité de leur prestation d'hier. Leur accumulation de fautes facilite encore la tâche française. Il n'y a donc pas de match, et la France se détache dès le premier tiers, avec une déviation dans les airs de Laurent Meunier, à la limite de la crosse haute, un rebond pris par Maurice Rozenthal, et un troisième but de Vincent Bachet qui sait toujours s'imposer dans l'enclave en jeu de puissance. Même s'il n'a pas été récompensé d'un but, on retient aussi de cette première période la bonne impression laissée par le jeune Kévin Hecquefeuille, qui réussit notamment un très beau dribble en un contre un face au dernier défenseur.

Il est assez désolant de voit cette équipe estonienne incapable de construire quoi que ce soit. Même lorsqu'elle se retrouve en double supériorité numérique en début de deuxième période, le trio Amar-Besse-Meunier est presque plus dangereux que les cinq Estoniens. Même le coaching le plus élémentaire n'est pas au niveau chez les Baltes. Le cinquième joueur oublie de monter sur la glace à temps pour un engagement, l'arbitre qui avait déjà averti le banc estonien siffle un retard de jeu, et c'est sur cet avantage numérique que Jeff Bonnard lance de la bleue entre les jambières de Terentjev pour le quatrième but français. Le cinquième l'accompagne immédiatement, Olivier Coqueux perfore la défense et David Dostal sur pour le rebond. Seule la rentrée du second gardien Andreï Sestakov sauve la maison balte. Les mauvais coups se multiplient. Après une charge incorrecte de Petrov sur Hecquefeuille, son coéquipier grenoblois Bonnard lâche un gant et veut jouer les justiciers mais n'aura le droit qu'à une longue danse avec les juges de ligne qui s'interposent dans la farandole entre "Jeff" et sa cible. Pestyunov est exclu pour une crosse haute au visage d'Amar. Au début de ce tiers-temps, l'incident qui avait commencé à susciter la colère bleue était une charge - non sanctionnée - de Titarenko dans le dos de François Rozenthal, qui heurte la balustrade la tête la première et doit arrêter son match (remplacé sur sa ligne par Daramy) car il souffre des cervicales.

Les Français un peu poussifs ont du mal à se motiver pour se remettre à l'ouvrage au troisième tiers-temps. Il en est un qui garde sa concentration intacte, c'est Cristobal Huet, qui fait preuve d'une maîtrise de la crosse fantastique et récolte sa deuxième assistance du tournoi avec une relance parfaite pour Xavier Daramy dont le lancer en entrée de zone crucifie Sestakov. Les Estoniens ne sont dangereux que pendant une pénalité d'Antonoff, et quand celui-ci sort de prison, il s'échappe et se présente seul face au gardien quand Kolpakov le plaque contre la bande, bénéficiant de la clémence des arbitres qui ne lui infligent "que" deux minutes de pénalité. Le gardien estonien Andreï Sestakov s'illustre encore en réussissant un double arrêt à bout portant face à David Dostal démarqué ou en s'avançant bien pour "impressionner" Maurice Rozenthal et couper son tir. Ses coéquipiers sont par contre beaucoup moins agressifs sur le palet, qu'ils laissent même une fois totalement libre dans leur zone défensive, au point que Hecquefeuille peut s'amener pour le récupérer sans opposition. Difficile alors de contester le score qui est porté à 7-0 par un bon slap de Vincent Bachet à une minute de la fin.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

France - Estonie 7-0 (3-0, 2-0, 2-0)

Dimanche 14 novembre 2004 à 19h30 à Briançon. 2122 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) et Luca Cassol (ITA) assisté de Matjaz Hribar (SLO) et Michele Gastaldelli (ITA).

Pénalités : France 34' (8', 12'+10', 4'), Estonie 59' (10', 12'+10'+5'+20', 2').

Tirs : France 56 (21, 22, 13), Estonie 21 (8, 6, 7).

Évolution du score :

1-0 à 02'59" : Meunier assisté de S. Bachelet et Amar

2-0 à 11'02" : M. Rozenthal assisté de Karrer et Bonnard

3-0 à 12'53" : Bachet assisté de F. Rozenthal et M. Rozenthal (double sup. num.)

4-0 à 27'37" : Bonnard assisté d'Antonoff (sup. num.)

5-0 à 28'45" : Dostal assisté de Daramy et Coqueux

6-0 à 42'07" : Daramy assisté de Huet (sup. num.)

7-0 à 58'45" : Bachet assisté de Meunier

 

Retour aux qualifications olympiques