Caen - Rouen (23 novembre 2004)

 

Seizième de finale de la Coupe de France.

Le match commence à peine qu'il est déjà interrompu par un incident technique sur une porte du côté rouennais. Le match reprend un quart d'heure plus tard, et c'est Caen qui se montre dangereux sur cette remise en jeu. Rouen en profite pour faire de suite une bonne contre-attaque qui ne peut être arrêtée que par une faute de Rodolphe Garnier, la première pénalité. Rouen ne se fait pas prier pour se placer impeccablement en supériorité devant une équipe un peu timorée en ce début de match. Éric Doucet peut tranquillement se présenter tout seul et lancer le palet entre les jambières d'un Robert Marton complètement abandonné par sa défense (0-1 à 01'46").

Le contraste entre les deux équipes est frappant, on perçoit une équipe locale qui s'engage avec son cœur et cherche à dynamiser la partie et des visiteurs qui cherchent le bon placement et ne veut surtout pas engager le combat. On peut aussi voir une différence de gabarit entre les deux formations où les jeunes Caennais semblent bien moins costauds que les solides Rouennais. Cependant, Martial Janil profite d'un bon travail de contre des petits jeunes pour tromper une première fois Éric Raymond et ainsi permettre l'égalisation (1-1 à 04'44").

Le dernier rempart bas-normand continue à souffrir et sauve son équipe sur un arrêt de la mitaine sur une mise en jeu en zone offensive. Rouen est rapide et vif sur le but. Caen se retrouve en infériorité et les spectateurs tremblent, mais cette fois il n'y aura pas de but. La maîtrise est rouennaise mais la défense tient. Caen prend également sa chance et Éric Raymond se met en avant sur un double tir et une petite déviation juste devant lui. Les Caennais poussent et commencent à croire à l'impossible, Damien Fleury en bonne position est emporté par sa fougue, il se trouve bloqué par le dernier défenseur et fait une faute bête. Rouen en profite pour s'imposer et transformer en but cette nouvelle supériorité. Ludek Broz se retrouve bien servi à deux mètres avec un but grand ouvert et peut ainsi aisément battre Marton en train de se replacer (1-2 à 17'39"). Sur leur lancée, les visiteurs veulent enfoncer le clou mais cette fois le gardien qui s'en sort bien.

Au début du deuxième tiers, Caen obtient enfin sa première supériorité mais peine à s'imposer en zone d'attaque. Coté rouennais, c'est Stéphane Robitaille qui shoote lourdement depuis la ligne bleue, et le rebond est propice à Guillaume Besse qui se fait une joie d'offrir à son équipe le break (1-3 à 25'32"). L'engagement des joueurs locaux est toujours fort mais c'est bêtement que Sébastien Bergès se retrouve en prison pour un 2'+10' et une faute bien trop flagrante devant les arbitres. Nouvelle supériorité pour Rouen qui a marqué par trois fois déjà dans cette position. Elofsson prend de volée le palet, ce qui fait un beau contre-pied, mais il marque dans un but disparu. En effet, Marton a déserté son poste parce que sa cage a bougé. Malheureusement c'est juste au moment où les Caennais se retrouvent à cinq que Salminen enfonce le clou sur un tir à ras glace en se retournant (1-4 à 28'15"). Rien ne va plus, le public a maintenant peur que ce match soit une leçon de hockey, et Rodolphe Garnier n'aimant pas perdre fait une nouvelle faute (piégé également par son adversaire). Puis Guillaume Besse se retrouve en prison pour un quatre contre quatre prometteur. Rouen et Caen reviennent au complet et c'est Garnier de retour sur la glace qui trouve un bon shoot des dix mètres et trompe Éric Raymond (2-4 à 33'20"). Rouen piqué par tant d'orgueil se retrouve de suite dans une position favorable, ce ne sont pas moins de trois Dragons qui se retrouvent devant Robert Marton et c'est Jean-Philippe Paré qui a le droit de crucifier le portier caennais (2-5 à 34'25"). Caen continue avec son cœur jusqu'aux dernières secondes du tiers malgré la démonstration de puissance et cette capacité d'accélération.

Le troisième tiers débute avec moins d'intensité et une blessure de Peter Hruska qui devra sortir sur une civière - blessure pas trop grave au final. Rouen reste dominateur dans le jeu mais sans être véritablement dangereux, même en supériorité. Cela n'empêche pas le portier caennais de se mettre encore en valeur, comme son vis-à-vis Raymond. C'est une nouvelle fois la fougue et la jeunesse qui permettent à Damien Fleury d'imaginer aller chiper le palet derrière le but des Rouennais et d'adresser un centre parfait pour un Martial Janil en état de grâce qui ne se fait pas prier pour atteindre le but (3-5 à 53'12"). Les Caennais continuent à surprendre et reviennent à deux buts, l'ambiance chaleureuse de la soirée repart de plus belle. Broz est pénalisé pour crosse haute. Tuomo Määttä profite de la supériorité pour décocher un bon tir de la ligne bleue mais Éric Raymond le saisit aisément. Le public y croit encore mais Arnaud Briand lui enlève tout espoir en marquant sur une mise au jeu très anodine (3-6 à 56'29"). La dernière bonne action est caennaise et elle est l'œuvre de Jaroslav Filip.

Il est clair que les niveaux sont différents, les objectifs dans ce match également. On a ressenti une certaine retenue de Rouen, ce qui a permis à cette équipe de bénéficier de fautes caennaises souvent bêtes et flagrantes. Rouen offre aussi une organisation de niveau supérieur. Pour les Caennais, ce match pourra servir de référence comme l'a été celui de Strasbourg, et il permet d'envisager un avenir dans la deuxième phase de D1. Caen doit encore progresser dans sa capacité à éviter les pénalités mais doit aussi continuer à dynamiser le jeu ainsi et à profiter de son jeu rapide.

Bravo à la sono, à l'animateur enfin retrouvé, à la table de marque sans faille et à un arbitrage parfois un peu critiqué mais à mon avis des plus réussis.

Compte-rendu signé Christophe Vasnier

 

Caen - Rouen 3-6 (1-2, 1-3, 1-1)

Mardi 23 novembre 2004 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer. 1100 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Damien Bliek et Fabien Linek.

Pénalités : Caen 24' (8', 4'+10', 2'), Rouen 8' (0', 4', 4').

Évolution du score :

0-1 à 01'46" : Doucet assisté de Broz et Robitaille (sup. num.)

0-2 à 04'44" : Janil

1-2 à 17'39" : Broz assisté de Besse et Doucet (sup. num.)

1-3 à 25'32" : Besse assisté de Robitaille (sup. num.)

1-4 à 28'15" : Salminen assisté de Karjalainen et Briand

2-4 à 33'20" : Garnier assisté de Janil

2-5 à 34'25" : Paré assisté de Dufournet et Bellemare

3-5 à 53'12" : Janil assisté de Fleury et Feutry

3-6 à 56'29" : Briand

 

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