Nice - Briançon (23 novembre 2004)

 

Seizième de finale de la Coupe de France.

Soirée de gala ce soir à la patinoire Jean-Bouin ! Joliment qualifiés contre Annecy (6-2), les Aigles de Nice accueillent une autre formation montagnarde, plus huppée, les Diables rouges de Briançon. L'opposition paraît disproportionnée et les hommes de Stan Sutor prennent la rencontre pour un match "bonus" dans une saison de D2 plutôt bien partie. L'événement, c'est le premier match en France de la recrue briançonnaise, le Canadien Mark Rycroft, tout droit venu de la NHL. En face, les Niçois n'alignent évidemment pas de star comparable, mais comptent tout de même un nouveau. Une fois n'est pas coutume, Pascal Saintier, le webmaster bénévole du site du club, s'est équipé et s'échauffe avec les seniors. Un petit cadeau du staff azuréen pour son "joker", habituel titulaire d'une licence loisirs. Ironie du sort, sous le maillot des Aigles, l'intéressé est ce soir le joueur le plus vieux sur le glaçon.

Pas le temps de chambrer. Tout commence mal pour les coéquipiers de Pascal Margerit. Une minute et sept secondes exactement : c'est le temps qu'il faut à ceux de Jean-François Jodoin pour ouvrir la marque. Et le capitaine alpin y est pour quelque chose, crédité qu'il est d'une mention d'assistance sur le premier but du match, signé Cyril Trabichet (0-1 à 1'07) La réaction niçoise ne va pas se faire attendre longtemps. À peine le temps de pester contre le réalisme briançonnais qu'Olivier Vandecandelaere inaugure le banc des prisonniers (1'53). Nice joue vraiment bien le coup, campe dans le camp adverse et montre toute sa solidarité. Elle finit par payer par l'intermédiaire de Martin Dubaj, contenu une fois mais pas deux. Le défenseur slovaque fait fructifier une passe de son capitaine pour l'égalisation (1-1 à 3'19). De retour à égalité numérique, Briançon fait étalage de sa classe en matière de patinage. Les visiteurs sont plus rapides, mais ça ne veut pas rentrer, Patrik Åkerlund débutant son "show" par des arrêts sur des actions de la première ligne adverse, ou du Québécois Jasmin Gelinas. Idem sur un énorme shoot de Tomas Kramny.

7'24, les Azuréens tiennent une petite occasion de passer devant. Arnaud Blanchard en prison, Christophe Perez sent bien le coup et calme son coéquipier Yves Cruz d'une accolade. Pas question de laisser passer l'opportunité. Et pourtant, Jasmin Gelinas en décide tout autrement. Sur une bonne passe de la star Mark Rycroft, le numéro 7 s'enfonce dans la défense niçoise et inscrit un nouveau but pour ses couleurs (1-2 à 8'22). On peut alors craindre que, sonnés par cette réalisation, les locaux reculent. Il n'en est rien. Le contrôle du jeu reste alpin mais la fougue de la jeunesse niçoise compense l'écart de niveau. Tim MacLean, très soutenu par une poignée de potes, s'offre même un petit tir vicieux, qui manque de surprendre Sébastien Muret. Briançon n'est peut-être pas si serein que ça. Pour preuve, Julien Desrosiers va à son tour humer l'air du cachot (10'34). Malheureusement, il est vite rejoint par Tomas Banas (11'26). À quatre contre quatre, des espaces se créent et c'est bien Nice qui a la plus belle occasion. Jozef Hopjak "déshabille" Tomas Kramny, mais le goleador niçois ne trouve pas la solution. Un peu plus tard, quand les deux équipes sont revenues à cinq, c'est Pascal Margerit qui manque l'égalisation, malgré la bonne ouverture de Romain Laplace. Le même Romain Laplace qui s'illustre à son tour quand la défense alpine a la tête ailleurs (16'40). Nice tient le choc, même si Briançon passe aussi tout près du 3-1 en toute fin de période, par l'intermédiaire de Yannick Maillot (19'48).

Le premier engagement du deuxième tiers est gagné par les Niçois. Ils en veulent, les joueurs de Stan Sutor, à l'image d'un Cédric Jalet perforant sur l'aile droite. Le défenseur ne peut malheureusement concrétiser (21'32). Dans la foulée, Lionel Orsolini décide de se rappeler au bon souvenir de son ancien public, et il le fait plutôt bien : d'abord en étant à l'affût d'une bonne passe de Yannick Maillot, ensuite en servant le même coéquipier de derrière la cage. Heureusement, Patrik Åkerlund est chaud, et évite sans doute le pire à son équipe. Nice crée ensuite une belle agitation derrière les filets de Sébastien Muret, sans réel danger toutefois. C'est décidément Briançon qui s'avère le plus dangereux, avec des occasions de Jodoin ou Vandecandelaere par exemple. Et pourtant, les locaux continuent de résister et, tel le roseau de la fable bien connue, plient sans rompre... jusqu'à ce que Julien Desrosiers exploite la fébrilité de la défense pour aggraver la marque, sur une nouvelle passe de Mark Rycroft (1-3 à 33'35).

Les Aigles ne s'en remettent pas tout de suite, mais ils y arrivent tout de même assez vite. Pascal Margerit, en bon capitaine, envoie un bon palet sur Jozef Hopjak, mais le Slovaque est un peu court pour le reprendre. Tant pis : il se fait pardonner dans la foulée, en réduisant le score avec la complicité de son pote Banas (2-3 à 35'30). Vexé, Briançon pousse tant et plus en fin de tiers. Est-ce que ça va payer ? Pas pour Sébastien Rohat, dont les deux bons coups sont annihilés par la rigueur défensive de Dubaj puis par la vigilance d'Åkerlund. Il reste alors une grosse minute à jouer avant le deuxième repos. La minute de trop pour les Niçois, qui lâchent finalement le morceau sur un nouveau but de Jasmin Gelinas (2-4 à 39'01). Difficile à vivre sur le coup, mais Briançon n'a pas encore gagné la rencontre.

Nouvelle surprise au retour des vestiaires : il y a du changement dans la cage briançonnaise. Damien Angella a remplacé Sébastien Muret. Les visiteurs se mettent eux-mêmes la pression, mais c'est en spectateur passif, et avant d'avoir eu d'actions chaudes à gérer, que le "back-up" voit Julien Desrosiers porter l'écart à trois buts (2-5 à 42'31). Sur ce coup-là, l'infortuné Patrik Åkerlund ne peut rien faire : il était encore à plat ventre sur la glace, après une série de tirs sur sa cage, quand le Québécois a décoché son tir. Comme s'il voulait se faire pardonner, Pascal Margerit s'avance bien sur le côté gauche et se retrouve en bonne position : le shoot du capitaine azuréen n'est malheureusement pas cadré et Briançon s'en sort sans bobo. On sent encore chez les Niçois une envie d'aller de l'avant, de quoi ravir le public de Jean Bouin. Tim MacLean se bat pour conserver la rondelle, mais laisse finalement "Margot" inquiéter la défense des Diables rouges. Peine perdue, le bon toucher de puck du numéro 20 s'avère stérile. Nouveau renversement de situation envisageable à 47'08 : une pénalité est appelée contre Yannick Maillot. Quarante secondes plus tard, c'est Romain Laplace, assisté du duo slovaque Hopjak-Banas, qui remet ses coéquipiers dans le bon sens (5-3 à 47'48). Un but qui tombe à pic pour y croire encore.

Et ils y croient, les Niçois, même si la vitesse d'exécution de leurs adversaires ne laisse finalement que peu d'espoirs de retour. Desrosiers, encore lui, Trabichet ou bien Maillot répondent à une timide action de Cédric Jalet. C'est finalement de Pascal Margerit que va venir la solution pour les locaux : oubliant qu'il avait frappé sur le poteau en deuxième période, le capitaine niçois trouve la cible avec moins de sept minutes à jouer (5-4 à 53'07). Grosse ambiance dans les tribunes. Tant et si bien que, dans la foulée, Romain Laplace offre un caviar à Jozef Hopjak, qui rate - de peu - le palet de l'égalisation. Briançon se fait peur et ne manque pas de réagir, avec une frappe à bout pourtant, mais trop haute, de Michal Divisek (56'50). La tension monte encore d'un cran quand Sébastien Rohat écope d'une pénalité pour attitude anti-sportive. C'est le moment ou jamais pour les Niçois. Comprenant que le match peut prendre une mauvaise tournure, les Diables rouges serrent les coudes. Impossible pour Nice de construire un vrai jeu de puissance. Sur le banc, Stan Sutor n'ose pas encore sortir son gardien. Il le fait seulement quand Briançon est revenu à égalité numérique. Peine perdue. Le score ne bouge plus. C'est un sauvetage de Christophe Perez devant la cage vide qui est la dernière action notable du match. Le symbole d'une équipe niçoise largement dominée dans le jeu, mais finalement tombée avec les honneurs.

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Michaël Medioni (président de Nice) : "C'était un bon match. On souhaitait jouer contre une grosse équipe. Nous avons réalisé une belle prestation, bien meilleure qu'à Annecy ou Viry dernièrement. Dirigeants, joueurs, public, tout le monde a pris énormément de plaisir ce soir. Je ne suis pas surpris par mes joueurs. Ils ont la capacité de jouer à un bon niveau et ils ont prouvé ce potentiel ce soir. Il ne faut pas non plus demander encore trop de régularité à une équipe si jeune. Je n'ai franchement aucune déception vis-à-vis de cette défaite. Je serai sans doute beaucoup plus stressé samedi."

Tomas Banas (défenseur de Nice) : "Ce soir, ça allait beaucoup plus vite que d'habitude. Un match difficile, oui. Je ne sais pas si nous aurions été capables de le gagner. On a bien joué collectivement, on avait une bonne motivation. On n'a pas pris non plus de pénalités. Samedi, c'est le retour du championnat. Cette fois, on visera la victoire."

Mark Rycroft (attaquant de Briançon) : "Nice a une bonne équipe, avec des joueurs qui jouent bien. Leur gardien a été vraiment très bon ce soir. Nous devions gagner ce match, mais la rencontre a surtout offert du beau hockey aux partisans. C'est une bonne expérience à vivre, dans une très jolie ville. Oui, je connais les joueurs de NHL qui sont venus jouer en France cette année. Ils ne sont pas nombreux, alors on se dit au moins bonjour. Ma nouvelle équipe est bonne et je pense qu'il y a une bonne alchimie entre nous. Si on joue bien ensemble, tout devrait aller très bien. Samedi, nous allons à Gap. Ce sera un gros match, pour le derby."

Lionel Orsolini (attaquant de Briançon) : "Une très bonne équipe de Nice ce soir, ce qui m'a surpris. J'ai joué en D1 ici il y a deux ans et j'avoue que je ne connaissais pas le niveau de la D2. Les gars en voulaient beaucoup plus que nous. On s'est relâché à certains moments et les Niçois se sont montrés très efficaces en supériorité. Ils nous ont mis le doute. On n'a pas l'habitude de ces matchs de Coupe de France, mais je trouve ça vraiment sympa à jouer. Tu peux voir des surprises, comme au foot. Nice n'avait rien à perdre, et moi j'étais content de retrouver mes copains. Notre coach nous avait dit de nous méfier particulièrement de Jozef et de Pascal, mais j'ai aussi regardé Cédric ou Mimi."

 

Nice - Briançon 4-5 (2-1, 1-0, 3-1)

Samedi 23 novembre 2004 à 20h00 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Bruno Catelin assisté de Frédéric Hemmery et Anne-Sophie Boniface.

Pénalités : Nice 2' (2', 0', 0'), Briançon 10' (6', 0', 4').

Évolution du score :

0-1 à 01'07" : Trabichet assisté de Jodoin

1-1 à 03'19" : Dubaj assisté de Margerit (sup. num.)

1-2 à 08'22" : Gelinas assisté de Rycroft (inf. num.)

1-3 à 33'36" : Desrosiers assisté de Rycroft

2-3 à 35'30" : Hopjak assisté de Banas

2-4 à 39'01" : Gelinas assisté de Boldron et Rycroft

2-5 à 42'31" : Desrosiers assisté de Boldron

3-5 à 47'48" : R. Laplace assisté de Hopjak et Dubaj (sup. num.)

4-5 à 53'07" : Margerit assisté de Banas

 

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