Russie - Suède (18 décembre 2004)

 

Match comptant pour la Coupe Rosno.

Laissé sur le banc lors du troisième tiers-temps face aux Finlandais en raison de son jeu trop personnel, Nikolaï Zherdev a quitté hier la Sbornaïa pour "raisons familiales". On pensait que son coéquipier au CSKA Moscou, Aleksandr Frolov, pourrait le remplacer, lui qui est rentré hier des États-Unis où il faisait refaire sa carte verte en cas d'éventuelle reprise de la NHL où il est sous contrat aux Los Angeles Kings, mais il a dû avouer aux sélectionneurs qu'il ne s'était pas entraîné de la semaine. C'est donc Aleksandr Popov, l'attaquant de l'Avangard Omsk, qui intègre en fin de compte l'effectif.

Le ton du match est donné après seulement vingt-trois secondes avec les pénalités contre Guskov et Samuelsson : la partie sera hachée par les pénalités. C'est à quatre contre quatre que Jonathan Hedström ouvre le score sur un superbe one-timer, et c'est en supériorité numérique que le nouvel entrant Popov égalise. Vu le talent offensif qu'il y en face et le manque de buteurs dans leur propre effectif, les Suédois n'ont pas trop le choix. Ils doivent pratiquer un jeu agressif et rapide et presser le plus haut possible les Russes. Ils y parviennent parfaitement dans cette première période, et l'équipe locale a par moments toutes les peines du monde à quitter sa zone défensive.

Mais la Russie reprend le contrôle de la rencontre pendant les quarante dernières minutes, elle patine et joue plus vite, et c'est logiquement qu'elle prend l'avantage. Cependant, elle ne parvient pas à exploiter pleinement son talent offensif, et il faut encore une supériorité pour qu'elle parvienne à marquer. Jonsson donne un coup de crosse à Perezhogin qui est en train de le passer, et Vishnevski concrétise une belle action collective en jeu de puissance.

La troisième période est marquée par une action d'anthologie d'Ilya Kovalchuk, digne des meilleurs "best of", et qui lui vaut les comparaisons les plus élogieuses avec Maltsev et Kharlamov. Il déborde sur l'aile gauche, provoque la chute de Henrik Tallinder, auteur d'un match incroyable défensivement, par un brutal changement de direction, puis réalise une feinte élégante devant Magnus Nilsson avant de le contourner de manière magistrale pour se présenter seul devant Stefan Liv... qui arrête le palet.

L'écart n'est donc toujours que d'un but, et la Russie est vraiment en danger en se retrouvant pendant une minute et demie à trois contre cinq. Mais elle passe ce cap difficile, et ses deux joueurs les plus constants, Aleksandr Semin et Andreï Kovalev, creusent enfin l'écart. Le match est plié, mais à cinquante-cinq secondes de la fin, plusieurs éclatent entre Samuelsson et Gusev, Nilsson et Guskov, et enfin Frögren et... Kovalchuk, qui ouvre l'arcade du défenseur suédois. Avec 113 minutes de pénalité contre 107, même ce compteur-là est en faveur des Russes ce soir...

 

Commentaires d'après-match

Kent Johansson (entraîneur de la Suède) : "Compte tenu de notre première période plutôt bonne, nous pensions qu'un résultat nul serait parfaitement acceptable. Cependant, notre attaque a manqué l'occasion d'égaliser alors qu'elle était pendant une minute et demie à cinq contre trois. Ce match s'est joué à un rythme très élevé - on aurait pu croire que c'était la finale de la coupe du monde. Les émotions ont débordé à la fin."

Ilya Kovalchuk (attaquant de la Russie) : "Quoiqu'en dise le score, ce match a été le plus difficile pour nous parce qu'il a été le plus fermé. À mon avis, l'adversaire ne voulait pas jouer et a essayé de toutes ses forces de ne pas nous laisser jouer. Même moi, je ne sais pas pourquoi les Scandinaves ont soudain choisi cet anti-hockey, qui ne correspond pas au hockey suédois de ces dernières années. Ils nous ont frappés, accrochés, poussés. Notre réponse, c'était le jeu. Nous cherchions à prendre un deuxième but d'avance pour respirer un peu, mais dès qu'on entrait dans la zone ils se ruaient sur nous. Il ne me restait plus qu'à faire la différence individuellement, ce que j'ai fait face à deux Suédois, dont Tallinder qui a été une véritable sangsue tout au long du match. J'avais déjà réalisé cette feinte à plusieurs reprises avec le Spartak et avec Atlanta, alors, puisqu'il n'y a pas eu but, il ne sert à rien de conserver cette action en archive. Quand le score a été de 4-1, nous avons levé la tête et répondu aux Suédois avec les mêmes arguments qu'eux..."

 

Russie - Suède 4-1 (2-0, 1-0, 1-1)

Samedi 18 décembre 2004 à 13h00 au Luzhniki de Moscou. 7600 spectateurs.

Arbitrage de Jari Levonen (FIN).

Pénalités : Russie 113' (12'+10', 8', 2'+5'+20'+5'+20'+5'+20'), Suède 107' (12'+10', 8', 8'+5'+20'+5'+20'+5'+20').

Tirs : Russie 19 (3, 9, 7), Suède 17 (9, 2, 6).

Évolution du score :

1-0 à 05'48" : Hedström assisté de Johansson et Hagos

1-1 à 08'47" : Popov assisté de Perezhogin (sup. num.)

2-1 à 36'41" : Vishnevski assisté de Datsyuk et Kovalev (sup. num.)

3-1 à 56'50" : Semin assisté de Tyutin

4-1 à 57'27" : Kovalev assisté de Kovalchuk

 

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Vitali Vishnevski (2') - Aleksandr Guskov (4'+5'+20') ; Fedor Tyutin (10') - Maksim Kondratiev (2') ; Sergueï Gusev (8'+5'+20') - Vadim Khomitsky ; Vitali Proshkin - Aleksandr Ryazantsev (2').

Attaquants : Ilya Kovalchuk (5'+20') - Pavel Datsyuk - Alekseï Kovalev (2') ; Aleksandr Semin (2') - Aleksandr Skugarev - Fedor Fedorov ; Oleg Saprykin (4') - Alekseï Kudashov - Alekseï Simakov ; Aleksandr Popov - Anton Kurianov (2') - Aleksandr Perezhogin.

Remplaçant : Ilya Bryzgalov (G).

Suède

Gardien : Stefan Liv (sorti de sa cage à 59'05").

Défenseurs : Andreas Lilja - Jonas Frögren (2'+5'+20') ; Henrik Tallinder (2') - Thomas Johansson ; Sanny Lindström (2') - Lars Jonsson (6') ; Johnny Oduya.

Attaquants : Magnus Nilsson (4'+5'+20') - Johan Davidsson - Mikael Samuelsson (2'+5'+20') ; Jonathan Hedström - Yared Hagos - Niklas Nordgren (2') ; Per Ledin - Jonas Rönnqvist - Mika Hannula ; Christian Berglund (10') - Johan Franzén (2') - Jimmie Ölvestad ; Björn Melin.

Remplaçant : Johan Holmqvist (G).

 

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