Championnats du monde des moins de 20 ans 2005, groupe A.

Vainqueur du match apparemment le plus difficile du groupe 5-4 face aux Russes, les États-Unis à domicile ont à cœur de confirmer face à la Suisse. Les Helvètes n'ont rien à perdre, après leur précieux succès face au Bélarus. Mieux, ils veulent aussi montrer aux médias américains qu'ils valent mieux que la neuvième place du tournoi que certains leur avait prédit.

Ainsi cette rencontre du groupe A se révèle-t-elle beaucoup plus serrée que prévu. Le tenant du titre était même en difficulté en première période, maintenant le score grâce à son gardien Montoya. Le milieu de la période lui permettait toutefois de s'échapper. Le buteur Ryan Callahan s'illustrait en effet en ouvrant le score, battant un défenseur suisse qui s'était jeté sur sa ligne. Les rares pénalités ne donnaient rien, la première période s'achevant après une bataille féroce et équilibrée.

À la grande surprise des supporters américains, la deuxième période était du même tonneau. La Suisse dominait toujours en lancers et comme dans le premier tiers, les Américains se montraient réalistes en marquant par Kevin Porter, l'un des cinq joueurs de l'Université du Michigan. Le plus jeune de l'équipe, Phil Kessel, était crédité de son premier point du tournoi grâce à une échappée spectaculaire face à Von Gunten, avant de servir sur un plateau son équipier. Le meilleur marqueur des moins de 18 ans étonnait les observateurs par sa maturité et le temps du jeu qui lui est octroyé. Alvaro Montoya poursuivait son festival avec un total de 21 arrêts après deux périodes, permettant aux Américains de s'en sortir chanceusement 2-0... Léthargiques, les "Boys" !

Cette seconde interruption avait des effets inattendus. Car après deux périodes d'un jeu assez fermé et de défenses solides, le tableau d'affichage se mettait soudain à s'affoler avec frénésie, les buts s'enchaînant en cascade : huit buts en sept minutes seulement !

Les Suisses étaient récompensés de leurs efforts par Yvan Benoit et Victor Stancescu, deux buts identiques où l'attaquant est à l'affût sur le côté du but. Stancescu récolte les fruits du travail de Roman Wick.

Deux buts suisses en vingt secondes, et voila les Américains repris... avant que le malheureux Benoit ne soit sanctionné pour crosse haute. Cette pénalité faisait à nouveau tourner le match. Le héros local Drew Stafford sortait de sa boîte en échappée pour permettre à son pays de repasser devant. Ce débordement de Bourque à l'origine du but était l'une des rares fois où les Américains parvenaient à prendre de vitesse leurs adversaires. Hensick, d'un tir du poignet, puis Schremp, malgré son temps de jeu toujours aussi réduit, s'illustraient à leur tour. 5-2, les États-Unis venaient de signer trois buts en trois minutes.

Mais les Suisses n'abdiquaient pas : Hurlimann puis Stancescu, encore lui, répliquaient dans la foulée, marquant coup sur coup quelques secondes après le but de Schremp en profitant de bons écrans sur un Montoya fébrile. Le score était de 5-4, à un quart d'heure de la fin... Une minute trente plus tard, Patrick O'Sullivan démontrait tout son talent pour donner la victoire aux États-Unis. Le buteur de Mississauga faisait parler l'expérience de deux championnats du monde junior pour réceptionner une passe de Callahan et marquer d'un tir en pivot, en angle fermé. Derrière, Montoya se reprenait pour tenir le score, tuant une ultime pénalité contre Brian Lee.

Les États-Unis gagnent logiquement... une logique sur le papier seulement, car la Suisse termine avec 35 tirs à 30. Le tenant du titre s'offre une belle frayeur. Les Helvètes n'ont pas dit leur dernier mot pour finir dans le top-6 et se préparent déjà à récupérer pour affronter les Tchèques.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match :

Alvaro Montoya (gardien des États-Unis) : "On peut féliciter la Suisse, car ils sont venus en guerriers en troisième période. Ils nous ont fait mal mais nous sommes suffisamment chanceux pour sortir avec la victoire."

Scott Sandelin (entraîneur des États-Unis) : "Le premier but a été décisif, il nous a permis de jouer en tête. Je pense qu'on doit continuer de bien débuter les matchs. Le dernier tiers a été complètement fou et nous avons dû nous accrocher pour gagner."

États-Unis - Suisse 6-4 (1-0, 1-0, 4-4)

Lundi 27 décembre 2004 à 20h00 à la Ralph Engelstad Arena de Grand Forks. 8133 spectateurs.

Arbitrage de Thomas Schurr (ALL) assisté de Anders Karlberg (SUE) et Juha Kautto (FIN).

Pénalités : États-Unis 10' (4', 4', 2'), Suisse 8' (2', 4', 2').

Tirs : États-Unis 30 (10, 6, 14), Suisse 35 (11, 10, 14).

Évolution du score :

1-0 à 09'36" : Callahan assisté de Brown et Dowell

2-0 à 28'18" : Porter assisté de Kessel et Suter

2-1 à 40'45" : Benoit assisté de Kaser et Romy

2-2 à 41'04" : Stancescu assisté de Wick et Ehrensperger

3-2 à 41'34" : Stafford assisté de Bourque et Fritsche (sup. num.)

4-2 à 42'25" : Hensick

5-2 à 44'07" : Schremp assisté de Dowell

5-3 à 44'44" : Hurlimann

5-4 à 45'20" : Stancescu

6-4 à 47'06" : O'Sullivan assisté de Callahan et Likens

Gardien : Alvaro Montoya.

Défenseurs : Jeff Likens - Ryan Suter ; Nate Hagemo - Matt Hunwick ; Casey Borer - Alex Goligoski ; Brian Lee.

Attaquants : Dan Fritsche - Kevin Porter - Phil Kessel ; Patrick O'Sullivan - Drew Stafford - Chris Bourque ; Mike Brown - Jacob Dowell - Ryan Callahan ; Adam Pineault - TJ Hensick - Shawn Weller ; Robbie Schremp.

Remplaçant : Cory Schneider (G).

Gardien : Michael Tobler.

Défenseurs : Patrick von Gunten - Philippe Furrer ; Daniel Schnyder - Rafael Diaz ; Alain Birbaum - Christian Haldimann ; Clarence Kparghai.

Attaquants : Victor Stancescu - Gianni Ehrensprenger - Roman Wick ; Fabian Debrunner - Matthias Bieber - Julian Walker ; Beat Schuler - Stefan Hürlimann - Marco Käser ; Yvan Benoît - Kévin Romy - Julien Sprunger ; Fabian Schnyder.

Remplaçant : Leonardo Genoni (G).

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