Slovénie - France (7 février 2005)

 

Match amical.

Les Bleus ont-ils l'impression de revivre leurs propres années noires en arrivant à Ljubljana ? Ils s'attendaient à affronter un adversaire qui comme eux est en pleine préparation, et ils découvrent une équipe en pleine crise qui menace de se mettre en grève. La fédération slovène n'a en effet versé qu'un tiers de la prime promise l'an passé pour la remontée dans l'élite mondiale.

Cela nous ramène quelques années en arrière, quand l'équipe de France s'était elle aussi mise en grève. Il faut dire que ses griefs étaient à l'époque encore plus imposants. En plus des primes et des promesses non tenues, il avait alors fallu supporter le total abandon de la fédération et l'absence de staff médical. Néanmoins, les Bleus n'avaient jamais été jusqu'à mettre leurs menaces à exécution. Les Slovènes non plus, heureusement.

C'est tout de même dans des circonstances étranges que ce match commence, et les Français, à l'esprit plus libéré et concentré, prennent rapidement le contrôle du match avec deux buts de Maurice Rozenthal et Simon Bachelet. Ce n'est que dans la troisième période que les Slovènes rentrent vraiment dans la partie, avec un doublé de l'inévitable Ivo Jan. La France parvient quand même à garder l'avantage.

Difficile d'évoquer un triomphe pour les Bleus puisque leurs adversaires n'étaient pas dans les meilleures conditions psychologiques. Cela reste quand même un bon résultat pour la France car elle jouait avec des lignes incomplètes. Baptiste Amar et François Rozenthal, blessés, ont été laissés au repos, alors que Sébastien Bordeleau et Cristobal Huet, restés auprès de leurs épouses enceintes, ne rejoindront l'équipe qu'au dernier moment. Le moral est donc bon avant de se rendre à Klagenfurt. Les deux joueurs qui ont longtemps été incertains, Huet - après son opération du ménisque - et Amar, devraient être rétablis à temps. Le hockey français présentera donc en Autriche ce qu'il a de meilleur à offrir (à l'exception de Treille, que le staff français, contrairement à son homologue autrichien très actif pour libérer ses joueurs d'AHL, n'a pas cherché à obtenir, car Dave Henderson souhaite poursuivre avec le même groupe). Quant à savoir si ce sera suffisant pour décrocher une qualification olympique qui n'a jamais été aussi difficile, c'est une autre histoire, mais les Bleus n'ont rien à perdre en position d'outsider.

Les Slovènes, eux, sont plus embêtés. Sans même évoquer le volet extrasportif, ils ont perdu sur blessure ce soir le jeune Gregor Poloncic. Or, le manque de réservoir est toujours un problème pour eux, même si de bonnes jeunes générations arrivent, avec en particulier le prodige Anze Kopitar, appelé comme réserviste en même temps que Klinar et Hafner. Car deux joueurs expérimentés manquaient déjà à l'appel. Tomaz Vnuk est blessé au ménisque, alors que Nik Zupancic n'a pas été libéré par son club de deuxième division autrichienne Lustenau. Si une nouvelle présence française aux JO tiendrait du miracle, que dire alors d'un exploit slovène ?

 

Commentaires d'après-match (dans Pressbol et L'Équipe)

Kari Savolainen (entraîneur de la Slovénie) : "Ces dernières heures ont été très difficiles. Les joueurs ont menacé de boycotter le tournoi de qualification olympique, parce que le bonus dû pour la montée en groupe A ne leur avait pas été complètement versé. Et je les ai soutenus : s'ils avaient refusé de venir, j'aurais quitté l'équipe. Dieu soit loué, le conflit a pu être éteint ce soir. À l'issue de la rencontre, les joueurs ont tenu un meeting et ont décidé d'aller quoi qu'il arrive en Lettonie. Mais ces problèmes ont eu une influence négative sur le déroulement du match."

Dave Henderson (entraîneur de la France) : "On se trouve très bien dans ce rôle d'outsiders pour la qualification olympique. On ne se met pas de pression sur les épaules. Tout ce que je demande aux joueurs, c'est de jouer le coup à fond pour ne pas avoir de regrets. Et on verra à la fin si l'on boit le champagne. Une nouvelle saison a commencé en septembre. Quand j'ai repris ce groupe, j'ai trouvé des joueurs frustrés qui voulaient montré qu'ils n'avaient pas joué à leur niveau à Prague. Toute la saison, je les ai trouvés combatifs."

 

Slovénie - France 3-4 (0-2, 0-0, 3-2)

Lundi 7 février 2005 à 20h00 à Lujbljana. 2400 spectateurs.

Arbitrage d'Ales Lesnjak (SLO).

Pénalités : Pologne 20'+10', France 22'+10'+10'.

Évolution du score :

0-1 à 09'19" : M. Rozenthal assisté de Coqueux et Zwikel

0-2 à 12'05" : S. Bachelet assisté de Hecquefeuille et Besse

0-3 à 40'53" : Hecquefeuille assisté de Meunier et Besse

1-3 à 45'16" : Jan

2-3 à 48'16" : Golicic assisté de Rebolj et Vidmar

2-4 à 52'35" : Coqueux assisté de Dostal et Daramy

3-4 à 59'42" : Jan assisté de Ciglenecki et Rodman

 

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Nicolas Favarin - Vincent Bachet ; Guillaume Karrer - Jean-François Bonnard ; Nicolas Besch - Nicolas Pousset ; Simon Bachelet.

Attaquants : Guillaume Besse - Laurent Meunier - Kevin Hecquefeuille ; Xavier Daramy - Olivier Coqueux - David Dostal ; Maurice Rozenthal - Jonathan Zwikel - Pierre-Édouard Bellemare ; Laurent Gras.

Remplaçant : Christophe Burnet (G). Absents : Cristobal Huet et Sébastien Bordeleau (jeunes papas), Baptiste Amar et François Rozenthal (légèrement blessé).

 

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