Suisse - Ukraine (8 février 2005)

 

Match amical.

Les deux équipes préparent chacune leur groupe de qualification olympique, la Suisse en grande favorite à domicile, l'Ukraine en parfait outsider à Klagenfurt. Cette dernière se présente en effet sans la plupart de ses meilleurs joueurs retenus par leurs clubs russes, qui font pression sur eux en menaçant de les priver de leurs contrats ou de leurs places de titulaires s'ils partent en sélection : c'est le cas du gardien Karpenko, des défenseurs Klimentiev, Tolkunov et Razin, et surtout de son meilleur attaquant, Vadim Shakhraïchuk, à qui le Dynamo Moscou a fait faire un passeport russe il y a trois semaines à peine afin que lui non plus ne soit plus considéré comme joueur étranger en Superliga. Quant aux Nord-Américains, le vainqueur de la Coupe Stanley Ruslan Fedotenko est hors de forme et n'a pas joué depuis six mois, alors qu'Alekseï Ponikarovsky est resté à Toronto auprès de son fils qui vient de naître. Il n'y aura donc que deux renforts à rajouter à l'équipe alignée ce soir, Simchuk et Zavalnyuk, qui ont réussi à être libérés par le Sibir Novosibirsk.

Les différences de niveau entre les deux équipes ne mettent pas longtemps à se refléter : premier tir suisse de Valentin Wirz, premier rebond pour Thomas Ziegler, et déjà le premier but, en moins d'une minute de jeu. À la cinquième minute, un tir dévié de Severin Blindenbacher fait passer le score à 2-0. Difficile d'accuser le gardien ukrainien Oleksandr Fedorov, qui était masqué sur les deux buts. Il cède sa place à Seliverstov en cours de deuxième période, mais les Suisses ne marquent plus, malgré un tir sur le poteau de Keller.

Dominée techniquement, inférieure en patinage, battue dans les mises au jeu, l'Ukraine n'est jamais dangereuse offensivement, par contre elle résiste vaillamment en défense et ne laissent jamais leurs adversaires prendre de bonnes positions de tir. L'attaque suisse montre ainsi toutes les limites, en ne tuant pas un match qu'elle aurait dû largement dominer au vu de son attrait au combat et de son travail physique.

Si l'équipe locale prend le large en troisième période, c'est uniquement parce que l'Ukraine s'énerve et accumule les pénalités, notamment Matvychuk et Polonitsky qui ne se calment pas et finissent par écoper d'une méconduite de match. C'est pendant une première prison de Matvychuk que Blindenbacher inscrit le 3-0 pour un étonnant doublé personnel (alors qu'il n'avait jamais marqué en vingt-cinq sélections), et c'est sur une pénalité différée que Sandy Jeannin clôt la marque à 4-0. Un match qui ne restera pas dans les annales de la "Nati", qui n'a jamais joué devant un public aussi maigre sous l'ère Krueger. La paire défensive Blindenbacher-Bezina, présente sur tous les buts marqués, s'est tout de même bien distinguée.

 

Commentaires d'après-match (dans Il Corriere del Ticino et Komanda)

Marcel Jenni (attaquant de la Suisse) : "Les trois mois écoulés ont été difficiles mais ils m'ont permis de faire un peu d'introspection. J'ai réfléchi à un retour en Suisse, Zurich est une belle ville où ma femme et moi aimerions retourner un jour, mais j'ai décidé de rester à Karlstad pour l'instant. Grâce à la thérapie alternative utilisée, les ligaments croisés du genou ne me causent plus de soucis : je me sens mieux qu'avant et je pense être définitivement guéri. Je suis content d'avoir retrouvé mes compagnons de l'équipe nationale : l'ambiance est bonne, chacun sait ce qu'il doit faire pour se rendre utile. Je suis optimiste, nous pouvons et nous devons faire un bon tournoi et surtout nous qualifier pour Turin 2006. Il n'y a pas d'alternative, nous devons terminer à la première place, et, j'en suis sûr, nous en avons les moyens."

Aleksandr Seukand (entraîneur de l'Ukraine) : "On a appris au dernier moment que Bogdan Savenko ne serait pas remis de sa blessure, c'est pourquoi nous n'avons pas quatre lignes d'attaque complètes. La pré-selection était élargie, mais vu le nombre de joueurs qui n'ont pas pu arriver... Demander les visas pour la Suisse et l'Autriche coûte cher, on ne pouvait quand même pas inviter cinquante joueurs. Peut-être que Zavalnyuk jouera en attaque, ou qu'un ailier jouera sur deux lignes... On n'a pas pu faire libérer Timchenko qui joue aux Pays-Bas, Protsenko a été contacté en urgence mais ses documents sont arrivés trop tard. Aleksandr Vassilievsky a marqué trois buts contre le Sokol en championnat, et alors ? Même Taras Bega nous en avait mis plus, vous voulez qu'on lui envoie un charter ? Je fais confiance à l'avis des entraîneurs de club, et celui de Vassilievsky au Khimvolokno Mogilev m'a clairement recommandé Pobyedonostev et Shafarenko. Quant à Vadim Slivchenko, c'est un individualiste qui ne travaille que pour lui-même. Je me souviens d'un épisode au Mondial 2001 en Allemagne où Khristich avait marqué un but et où il était monté sur la glace pour convaincre l'arbitre que c'était lui qui l'avait mis. Et puis ses statistiques avec Krefeld ne m'impressionnent pas. Kharchenko a six ans de moins que lui, et il a joué un rôle prépondérant dans notre maintien dans l'élite mondiale l'an dernier."

 

Suisse - Ukraine 4-0 (2-0, 0-0, 2-0)

Mardi 8 février 2005 à 19h30 au Sportzentrum de Huttwil. 1873 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assisté de Karol Popovic et Peter Küng (SUI).

Pénalités : Suisse 14', Ukraine 14'+10'+20'+10'+20'.

Tirs : Suisse 41 (13, 11, 17), Ukraine 12 (2, 4, 6).

Évolution du score :

1-0 à 00'57" : Ziegler assisté de Wirz et Rüthemann

2-0 à 04'12" : Blindenbacher assisté de Bezina

3-0 à 44'51" : Blindenbacher (sup. num.)

4-0 à 56'45" : Jeannin assisté d'Ambühl et Wichser

 

Suisse

Gardien : Martin Gerber.

Défenseurs : Beat Forster - Mathias Seger ; Goran Bezina - Severin Blindenbacher ; Olivier Keller - Timo Helbling ; Cyrill Geyer.

Attaquants : Marcel Jenni - Flavien Conne - Patric Della Rossa ; Valentin Wirz - Thomas Ziegler - Ivo Rüthemann ; Patrick Fischer - Sandy Jeannin - Adrian Wichser ; Marc Reichert - Kévin Romy - Andres Ambühl ; Romano Lemm.

Remplaçant : Jonas Hiller (G). Absents : Martin Steinegger (blessé), Mark Streit et Martin Plüss (malades), Julien Vauclair (jeune papa).

Ukraine

Gardiens : Oleksandr Fedorov puis Vadim Seliverstov à 25'30".

Défenseurs : Yuri Gunko - Vasyl Polonitsky (2'+10'+20') ; Oleksandr Pobyedonostsev - Vyacheslav Timchenko ; Oleksandr Savitsky (4') - Denis Isaïenko (2') ; Valeri Shiriaev - Artem Ostroushko (2').

Attaquants : Roman Salnikov (2') - Vasyl Bobrovnikov (C) - Aleksandr Matvychuk (2'+10'+20') ; Vitali Semenchenko - Oleg Shafarenko - Vitali Litvinenko ; Konstantin Kasyanchuk - Artem Hnidenko - Evgueni Pastukh ; Dmitro Tsyrul - Sergiy Kharchenko.

 

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