Suède - République Tchèque (10 février 2005)

 

Match comptant pour les Sweden Hockey Games.

Il y a quelques jours à peine, le suspense a été levé, et Bengt-Åke Gustafsson a été nommé au poste de nouveau sélectionneur national. Cependant, il n'a pas souhaité interférer dans la préparation des Sweden Hockey Games, où il était prévu depuis longtemps que ce serait encore un entraîneur intérimaire ponctuel, Roger Melin, qui dirigerait la Tre Kronor. On ne peut pas dire pour autant que l'entraîneur de Linköping manifeste un enthousiasme excessif à cette idée. Il faut dire qu'il ne s'agit même plus d'un banc d'essai, puisque Gustafsson a déjà été choisi. Melin a donc commenté assez amèrement cette utilisation de pigistes dans l'Euro Hockey Tour depuis la mise à l'écart de Hardy Nilsson : "Quand le sélectionneur national est licencié, la situation est compliquée. Mais si en plus il n'y a dans le pays aucun autre spécialiste du niveau requis pour prendre sa suite, cela ne fait qu'aggraver le problème."

Si l'entraîneur arrive en traînant les pieds, certains joueurs ne sont pas arrivés du tout. Les Sweden Hockey Games sont pourtant un évènement très suivi en Suède. Cette année, une grosse équipe devait être formée autour de Peter Forsberg. Mais depuis la blessure de celui-ci le mois dernier, on savait que la superstar serait manquante. La sélection avait pourtant fière allure, mais les forfaits se sont multipliés. Per-Johan Axelsson, Daniel Sedin, Henrik Sedin, Ken Jönsson et Niclas Hävelid ont été remplacés respectivement par Jonathan Hedström, Magnus Kahnberg, Johan Davidsson, Anders Eriksson et Dick Tärnström. Ce n'est guère mieux en face où Patrik Eliaš, Milan Hejduk et Radek Martinek ont cédé leurs places sur blessures à Martin Erat, Jaroslav Balastik et Karel Pilar.

Puis, coup de théâtre le jour même du match. Kristian Huselius, Anders Lilja et Henrik Tallinder sont arrêtés pour interrogatoire à 15h30, à deux heures et demie du coup d'envoi. Le staff demande à la police d'attendre la fin du match pour procéder à celui-ci, mais essuie un refus. L'affaire est grave mais elle n'est pas révélée de prime abord, jusqu'à ce que le tabloïd Expressen lève le lièvre : les trois joueurs sont soupçonnés de viol sur une jeune femme, une affaire qui n'est pas sans rappeler celle des deux joueurs canadiens des Eisbären de Berlin qui avaient été disculpés d'accusations similaires il y a un an et demi, également en Suède. Les trois prévenus reconnaissent les relations sexuelles mais assurent que leur victime présumée était en fait consentante, et ils sont finalement relâchés faute de preuves...

Dans le même temps, la Suède, avec trois hommes en moins dans l'effectif, joue un match contre la République Tchèque, mais l'attention médiatique est ailleurs. La Tre Kronor domine cette rencontre occultée et elle s'impose aux tirs au but grâce à Mattias Weinhandl, buteur décidément redoutable. Weinhandl est parfois considéré comme le joueur le plus talentueux de sa génération. Il y a quatre ans, à MoDo, il formait avec les frères Sedin la "ligne 20", ainsi nommée parce que les trois compères avaient vingt ans. Aujourd'hui ils en ont quatre de plus, et quand les trois hommes sont revenus à MoDo cet été, la "ligne 24" était dans toutes les bouches. Mais elle n'a pas duré longtemps, car elle a été séparée. Les frères Sedin, absents à ce tournoi car l'un est blessé à la main et l'autre au dos, ont extrêmement déçu, à l'image de la collection de stars de MoDo, alors que Mattias Weinhandl s'est imposé comme la grande satisfaction en marquant but sur but.

Élus meilleurs joueurs du match : Andreas Johansson pour la Suède et Tomas Kaberle pour la République Tchèque.

 

Commentaire d'après-match

Christer Englund (président de la fédération suédoise) : "Je ne suis pas prêt à commenter cette affaire, puisque je ne possède pas tous les éléments. Mais dans tous les cas, cet évènement nuit à notre hockey. Avant chaque tournoi nous disons aux joueurs ce que l'on attend d'eux, y compris dans les domaines de l'éthique et de la morale, car les hockeyeurs représentent la sélection nationale."

 

Suède - République Tchèque 3-2 aux tirs au but (1-1, 1-1, 0-0, 0-0, 1-0)

Jeudi 10 février 2005 à 19h00 au Globen de Stockholm. 10257 spectateurs.

Arbitrage de Rafael Kadyrov (RUS) assisté de Per Svensson et Mikael Ljungqvist (SUE).

Pénalités : Suède 18' (2', 4', 2'+10', 0'), République Tchèque 14' (2', 8', 0', 4').

Tirs : Suède 30 (8, 10, 10, 2), République Tchèque 28 (8, 5, 15, 0).

Évolution du score :

1-0 à 05'39" : A. Johansson assisté de Zetterberg et M. Johansson

1-1 à 16'05" : Prospal assisté de Dvorak et Bulis

2-1 à 31'15" : A. Johansson assisté de Kahnberg (double sup. num.)

2-2 à 35'16" : Hlavac assisté de Kaberle

Tirs au but

Suède : Henrik Zetterberg (manqué), Fredrik Modin (manqué), Magnus Kahnberg (manqué), Mattias Weinhandl (réussi).

République Tchèque : Jaroslav Bednar (manqué), Martin Erat (manqué), Marek Zidlicky (manqué), Jaroslav Balastik (manqué).

 

Suède

Gardien : Henrik Lundqvist.

Défenseurs : Dick Tärnström - Thomas Rhodin ; Daniel Tjärnqvist - Magnus Johansson ; Anders Eriksson (2') - Christian Bäckman.

Attaquants : Andreas Johansson - Jörgen Jönsson - Mattias Weinhandl ; Jonathan Hedström (2') - Henrik Zetterberg - Magnus Kahnberg ; Johan Davidsson - Marcus Nilson - Nils Ekman (2'+10') ; Fredrik Modin - Yared Hagos (2').

Remplaçant : Stefan Liv (G).

République Tchèque

Gardien : Milan Hnilicka.

Défenseurs : Roman Hamrlik (2') - Karel Pilar ; Jiri Fischer (4') - Marek Zidlicky ; Tomas Kaberle - Ladislav Smid ; Frantisek Kaberle - Petr Kadlec (2').

Attaquants : Jan Bulis - Vaclav Prospal - Radek Dvorak (2') ; Jan Hlavac - David Vyborny - Martin Havlat ; Martin Erat - Petr Cajanek (4') - Jaroslav Balastik ; Jaroslav Bednar - Josef Vasicek - Radim Vrbata.

Remplaçant : Adam Svoboda (G).

 

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