Pologne - Slovénie (13 février 2005)

 

Tour final de qualification pour les Jeux Olympiques 2006.

Il y a une constante dans le jeu slovène, c'est cette capacité à enflammer un début de match par des raids répétés. On se souvient de son entrée aux championnats du monde élite où elle avait eu le toupet d'ouvrir le score face aux Russes. Elle a fait preuve du même culot tout au long du week-end en réussissant toujours à marquer le premier but. Certes, la Lettonie et le Bélarus étaient quand même trop forts, et ces débuts réussis n'ont servi qu'à faire monter le suspense. Mais face à la Pologne, les Slovènes arrivent à leurs fins. Le but de Jaka Avgustincic dès la deuxième minute de jeu leur a permis d'obliger leurs adversaires à se découvrir et d'obtenir ainsi des espaces dans un jeu ouvert. À près de vingt-quatre ans, Jurij Golicic se découvre soudain buteur, avec une série de cinq buts en quatre rencontres (en incluant le match amical contre la France). Quant au gardien Gaber Glavic, il remplace bien son jeune coéquipier Kristan qui avait craqué hier contre le Bélarus après un bon premier match.

Ce qui finit d'achever les Polonais, c'est un cinglage de Krysztof Oliwa, assorti d'une méconduite, à dix minutes de la fin. Jusqu'ici dans ce tournoi, il s'était contenté d'exprimer sa frustration alors que le match était déjà quasiment terminé, comme hier où il s'était pris le bec à l'avant-dernière minute avec le jeune insolent Berzinš, avant qu'un autre joueur de NHL, Sandis Ozolinš, ne vienne le calmer en lui chuchotant quelque chose à l'oreille. Mais aujourd'hui, il se fait pénaliser au pire moment et offre ainsi le quatrième but à Anze Kopitar, le jeune prodige slovène de dix-sept ans qui évolue dans le championnat junior suédois à Södertälje. L'écart devient alors trop important pour être remonté malgré les ultimes efforts polonais.

Ce tournoi et surtout les évènements qui l'ont précédé n'ont pas grandi Oliwa. Son histoire connue de tous lui valait pourtant un a priori favorable : quand il était petit, un entraîneur lui avait dit qu'il n'était pas assez bon pour faire carrière dans le hockey et qu'il ferait mieux de retourner travailler dans les mines de charbon de Silésie. Et pourtant, avec un peu de réussite et à force de travail, il a réussi à s'imposer jusqu'en NHL, même si c'est dans une fonction de boxeur et non grâce à ses autres qualités. Cela suffit à forcer le respect des autres hockeyeurs polonais qui savent (Czerkawski excepté) que la NHL ne fera jamais appel à eux, même dans des rôles aussi particuliers. Et ces joueurs polonais ont montré en quelle estime ils tiennent la ligue nord-américaine au vu de l'envie avec laquelle ils avaient joué le match de gala lors de la tournée des stars de NHL en décembre (match nul 6-6). Alors, bien que son patinage soit médiocre, bien que sa technique soit sommaire, bien qu'il ne soit même pas vraiment en forme, Oliwa constitue une "arme psychologique" selon l'entraîneur Andreï Sidorenko, qui en a carrément fait son capitaine.

Étrange choix, puisqu'Oliwa avait sévèrement critiqué les "méthodes russes" de Sidorenko et ne s'était pas présenté à temps au camp d'entraînement... Il s'est certes excusé depuis, mais cette volte-face traduit autre chose. Krzysztow Oliwa aurait pu susciter définitivement l'admiration des Polonais s'il était revenu aider son club formateur Tychy, qui n'a pas de gros moyens, et avait rejoint l'équipe nationale sans arrière-pensées. Mais les arrière-pensées, d'autres les ont eues à sa place. Ne trouvant pas de contrat dans un grand club européen, Oliwa a négocié avec le Podhale Nowy Targ, et est parti avec ce club dans une tournée en Hongrie, plutôt que de rejoindre la sélection pour le début du camp. La fédération a menacé de le suspendre, et il l'a alors attaqué avec virulence... avant de retirer ses propos une fois la tournée terminée. En clair, il a été manipulé dans le cadre de la lutte que le club de Podhale (avec lequel il n'aurait même pas encore signé de contrat selon certaines informations !) livre avec la fédération. Dans cette affaire, Oliwa n'a pas été un "pro". Il a été un "pion".

Élus meilleurs joueurs du match : Jacek Plachta pour la Pologne et Jurij Golicic pour la Slovénie.

Commentaire d'après-match

Andreï Sidorenko (entraîneur - biélorusse - de la Pologne) : "Bien sûr, à l'issue de ce match, je ne peux pas faire autrement que de rester dans la patinoire afin d'assister au dénouement du tournoi. Je suivrai le match Lettonie-Bélarus aux côtés de Vassili Tikhonov."

 

Pologne - Slovénie 3-4 (0-1, 1-1, 2-2)
Dimanche 13 février 2005 à 13h00 au palais des sports de Riga. 970 spectateurs.
Arbitrage de Timo Favorin (FIN) assisté d'Ansis Eglitis (LET) et Seppo Lindroos (FIN).
Pénalités : Pologne 22' (0', 10', 2'+10'), Slovénie 12' (2', 8', 2').
Tirs : Pologne 34 (7, 10, 17), Slovénie 38 (8, 11, 19).

Évolution du score :
0-1 à 01'17" : Avgustincic assisté de Kontrec
0-2 à 22'02" : Golicic assisté de Rozic
1-2 à 36'40" : Duleba assisté de Parzyszek (sup. num.)
1-3 à 42'10" : Golicic assisté de Vidmar
1-4 à 50'54" : Kopitar assisté de M. Rodman (sup. num.)
2-4 à 55'56" : Szczepaniec assisté de Zamojski et Plachta (sup. num.)
3-4 à 56'41" : Plachta assisté de Szczepaniec
 

Pologne

Attaquants :
Jacek Plachta - Michal Garbocz - Mariusz Czerkawski (4')
Marcin Jaros - Adrian Parzyszek (2') - Waldemar Klisiak (2')
Leszek Laszkiewicz - Damian Slabon - Jaroslaw Dolega
Tomasz Proszkiewicz - Jaroslaw Rozanski - Krzysztof Oliwa (C, 4'+10')

Défenseurs :
Oskar Szczepaniec - Jacek Zamojski
Sebastian Gonera - Mariusz Duleba
Jerzy Gabrys - Bartlomiej Piotrowski
Lukasz Sokol

Gardien :
Tomasz Jaworski (sorti de sa cage à 59'45")

Remplaçants : Rafal Radziszewski (G), Mariusz Jakubik.

Slovénie

Attaquants :
David Rodman - Marcel Rodman (2') - Tomaz Razingar
Dejan Kontrec - Anze Kopitar (2') - Ivo Jan
Jaka Avgustincic (2') - Jurij Golicic - Peter Rozic
Boris Pretnar - Tomo Hafner - Edo Terglav

Défenseurs :
Robert Ciglenecki (C) - Ales Kranjc
Mitja Robar - Damjan Dervaric (2')
Miha Rebolj - Uros Vidmar
Dejan Varl (4') - Blaz Klinar

Gardien :
Gaber Glavic

Remplaçant : Robert Kristan (G).

 

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