Montpellier - Lyon (19 février 2005)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule finale de division 1.

Encore du suspense à Végapolis pour un match qui a tenu en haleine un public toujours nombreux et enthousiaste. Les Lions étaient venus pour prendre une revanche sur une équipe qui paraissait bonne à prendre, avec ses doutes et sa désormais proverbiale inefficacité offensive. Des Lions arrivés, pour une fois, sûrs d'eux en attaque, après avoir passé sept buts aux Bisons de Neuilly. Montpellier était privé de Michalovic suspendu mais enregistrait le retour d'Anders Lindell, absent à Caen car il était auprès de sa femme Veronica qui donna naissance dans la nuit à un petit Alvin.

Le premier tiers-temps devait confirmer les pires craintes des supporters montpelliérains, avec un scénario catastrophe, entamé dès le premier shift. Franck Laurès assistait, médusé, à une totale inertie de sa défense du moment, laissant seul Pavel Prochazka (0-1 à 0'39"). Pour Franck, qui goûtait un retour en match patiemment attendu, la déconvenue se répétait quelques minutes plus tard avec la même ligne, qui laissait Jonas Lund en remettre une couche (0-2 à 4'57"). Les Héraultais voyaient se dessiner le spectre du match à Caen. Mais à Végapolis, les lumières peuvent pâlir, elles ne s'éteignent jamais tout à fait. C'est encore Thomas Appert, décidément l'homme de la révolte, qui, au sortir d'une double infériorité, allait conclure, d'un superbe revers, un mouvement initié par Jeff Mettler et Thomas Gaulier (1-2 à 18'36").

Le deuxième tiers-temps débutait par une rafale de pénalités consécutives, pendant lesquelles les Vipers perdaient, pour la période, Robert Hodon, touché au visage par un palet bondissant. Une avanie supplémentaire pour les Montpelliérains qui voyaient leurs efforts annihilés par des présences éprouvantes en infériorité. Mais, dans les têtes, la bascule s'était faite, et c'est bien sûr à égalité numérique que Junji Sakata, embusqué au côté de la cage de Sylvain Lerch, reprenait, légèrement en hauteur, une passe "boulet de canon" de Tobias Nilsson, lui-même servi par Olivier Batardière (2-2 à 36'26").

Le troisième tiers-temps devait voir la maîtrise de Montpellier, tant il est rare qu'une équipe menée puis remontant au score ne parvienne pas à conclure. Mais les Vipers se battent souvent eux-mêmes, et encore une fois, pénalités, atermoiements et discussions faillirent venir à bout d'une réelle volonté de vaincre. C'est Axel Gautier qui délivrait Végapolis. Servi par le guerrier Thomas Appert, il s'approchait des buts lyonnais, et après deux feintes de tir, logeait hargneusement le palet bien au fond de la lucarne (3-2 à 59'09"). Les Rhodaniens faisaient alors sortir leur gardien et tentaient d'assiéger le territoire héraultais. Rien ne devait y faire, ni arbitres, ni réclamations, les Vipers avaient gagné.

Au-delà des points pris, c'est la manière qui retient l'attention. Les Vipers avaient faim, et même s'ils n'ont pas dévoré les Lions, ils auront livré un vrai match de play-off, âpre et tendu. Une parfaite mise en condition pour le grand week-end aux sports d'hiver...

 

Commentaires d'après-match (sur les sites officiels du MAHC et du LHC)

Pascal Ryser (entraîneur de Montpellier) : "Les défaites apprennent toujours quelque chose. Menés 2-0, comme à Caen, les joueurs ont réagi et ont su revenir. C'est autour de cette réaction que les prochains matchs seront préparés."

Sébastien Berthet (attaquant de Lyon) : "C'est rageant d'autant que nous avions fait une bonne entame de match. Montpellier était plus à notre niveau que durant la première phase. Je ne puis dire si c'est en raison de progrès réalisés par le LHC ou si c'est parce que Montpellier a baissé d'un ton. Nous étions bien dans le match mais nous nous sommes fait bêtement remonter. Cela s'est joué sur des détails en défense. Il y a une certaine inexpérience qui nous fait du tort. À certains moments du match, nous évoluons avec un nombre limité de joueurs et sur la fin cela nuit à notre lucidité. Le niveau de cette phase finale est très relevé. Dans chaque équipe du haut de tableau, il y a une ou deux lignes du niveau de la seconde moitié de la Ligue Magnus. Je crois que cette année, le barrage qui opposera le deuxième de D1 au dernier de LM est accessible à l'équipe de D1. Le niveau du hockey français s'améliore. Il se nivèle par le haut mais s'améliore par le bas car les clubs effectuent un travail qui leur permet de revenir au niveau des meilleurs pour donner un meilleur intérêt aux compétitions."

 

Montpellier - Lyon 3-2 (1-2, 0-0, 2-0)

Samedi 19 février 2005 à 19h30 au Wacken. 1028 spectateurs.

Arbitrage de Jean Catarino assisté de Guillaume Barthe et Anne-Sophie Boniface.

Pénalités : Montpellier 36' (8', 8', 10'+10'), Lyon 12' (6', 2', 4').

Évolution du score :

0-1 à 00'39" : Prochazka assisté d'Yvonnou et S. Berthet

0-2 à 04'57" : Lund assisté d'Antos et Favreau (inf. num.)

1-2 à 18'36" : Appert assisté de Mettler et Gaulier

2-2 à 36'26" : Sakata assisté de Nilsson et Batardière

3-2 à 59'09" : Gautier assisté d'Appert

 

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