Amiens - Rouen (22 février 2005)
Demi-finale de coupe de France 2005.
Rouen s'abonne
Rouen a battu Amiens pour la cinquième fois d'affilée lors de la demi-finale de coupe de France. C'est sa troisième victoire de rang au Coliseum. Peut-on encore parler d'exploit pour les uns ou d'accident pour les autres ? Il n'y a pas de hasard, les uns sont bien plus forts que les autres. Rouen-Amiens 5-0. C'est le résultat des cinq dernières confrontations entre Rouennais et Amiénois, qui ont toutes tourné à l'avantage des joueurs de Guy Fournier et de Franck Pajonkowski. Ce soir les Dragons ont assuré le service minimum. Cependant c'est un immense service rendu à leurs supporters qui entretient la légende.
Néanmoins ce fut un match intense et prenant par son suspense. Le mérite des Dragons fut de s'engouffrer dans le duel avec caractère. Il en fallut à Daniel Carlsson pour relever le défi de Perez. Le futur entraîneur des Gothiques s'amuse à jouer au sumotori face au Suédois le long de la bande et laisse la glace libre à Pierre-Édouard Bellemare assisté par un Ludek Broz rayonnant. L'espoir rouennais prend le périphérique autour de la cage de Mindjimba et sert Alexandre Lefebvre devant le but. Ce dernier, dans un dernier geste rempli de sang-froid, trouve la lucarne de Mindjimba (0-1 à 6'37).
Après l'ouverture du score, les Dragons, grisés par le mythe, ont fait un peu n'importe quoi en se lançant à l'abordage de façon quasi suicidaire, offrant aux Picards deux immanquables "deux contre un". Richard Aimonetto et Brice Chauvel, dont le tir est détourné par Éric Raymond (9'08), puis Laurent Gras et Simon Petit, qui ne cadre pas (9'32), ont été franchement inefficaces. Le gardien rouennais faisant le boulot sur un envoi de François Rozenthal servi par Brice Chauvel (10'51), les Amiénois prennent désormais la mesure de leurs adversaires. Les coéquipiers de Guillaume Besse flanchent. Éric Raymond sauve ses partenaires, alors en infériorité, de l'égalisation. Imposant, le portier plonge littéralement dans la crosse de Rozenthal (12'11) et fait l'arrêt des jambières devant Brice Chauvel (12'34). Les joueurs d'Antoine Richer dominent globalement les débats. Éric Raymond s'emploi d'un poke-check sur Rozenthal pour éloigner le danger (13'07), qui revient par Mortas après une combinaison de Willman. Le gardien rouennais esquive une nouvelle fois (14'28). Les Dragons souffrent. Ils doivent défendre une autre infériorité et s'en remettent à la maladresse picarde illustrée par Julian Marcos (16'53). La première sirène gronde. Les Dragons vont pouvoir souffler.
Le deuxième tiers est haché par de nombreuses pénalités. Même les gardiens ont le droit à leur lot de prisons. Si en jeu de puissance Zwikel vendange une occasion dans l'enclave (21'28), et si dans les même conditions Kimmo Salminen est paré par Mindjimba (31'06), ce n'est pas le cas de Stéphane Robitaille. Dans un jeu de puissance installé, le Canadien à la pointe d'un jeu en étoile envoie le caoutchouc de la bleue dans la lucarne gauche de Mindjimba illusionné par la maestria du meilleur arrière de la Ligue Magnus (0-2 à 34'47). La suite du vingt médian, malgré l'abnégation des deux équipes, n'offre rien de concluant.
Dans la dernière période, le match est défensif. Les joueurs travaillent beaucoup en zone neutre, et dire qu'Amiens domine n'est pas usurpé. Amiens se procure tant bien que mal plus de positions de tirs, à défaut de véritables occasions. Parfois, Raymond s'interpose (face à Zwikel à 40'53). D'autres fois, c'est la défense normande qui s'illustre (Benoît Pourtanel face à Mortas à 41'59). Mais c'est aussi la maladresse chronique des Picards qui s'affiche à nouveau (Élie Marcos devant une cage vide à 42'21 ou Rozenthal à 45'03 et 46'11). Tout de même, Laurent Gras parvient à réduire la marque en déviant une passe-tir de Mortas lancé en contre-attaque par Petit (1-2 à 48'11). Les Dragons travaillent toujours fort défensivement. Leur organisation, comme tout au long des deux derniers tiers, s'astreint à asphyxier les Picards. L'incapacité des Amiénois à se créer des occasions est bien réelle. Pendant les onze minutes qui suivent leur réduction du score jusqu'au dernier coup de sirène, les Gothiques, malgré leurs convictions, prennent en défaut les Normands à une seule reprise. Mais Éric Raymond sort encore gagnant de son duel avec Rozenthal (59'33), permettant à la fois au RHE d'éviter la prolongation et de participer à sa quatrième finale de coupe de France.
Compte-rendu signé Thierry Frechon
Amiens - Rouen 1-2 (0-1, 0-1, 1-0)
Mardi 22 février 2005 à 20h00 au Coliseum. 2210 spectateurs.
Arbitrage de Gilles Durand assisté de Savice Fabre et Éric Bouguin.
Pénalités : Amiens 18' (4', 12', 2'), Rouen 20' (8', 8', 4').
Tirs : Amiens 39 (15, 9, 15), Rouen 15 (6, 7, 2).
Occasions de but : Amiens 6 (4, 1, 1), Rouen 1 (0, 1, 0).
Évolution du score :
0-1 à 06'37" : Lefebvre assisté de Bellemare et Broz
0-2 à 34'47" : Robitaille assisté de Besse et Broz (sup. num.)
1-2 à 48'11" : Gras assisté de Mortas et Petit
Amiens
Gardien : Antoine Mindjimba 13/15 (87%).
Défenseurs : Denis Perez - David Hennebert ; Timo Willman - Mathieu Jestin ; Guillaume Karrer - Julian Marcos.
Attaquants : Simon Petit - Anthony Mortas - Laurent Gras ; Élie Marcos - Jonathan Zwikel - François Rozenthal ; Luc Chauvel - Richard Aimonetto - Brice Chauvel.
Remplaçants : Jérôme Plumejeau (G), Benjamin Dieude-Fauvel, Thomas Roussel, Jean-Édouard Petigny, Lionel Wiotte, Julien Lefranc. Absents : Vincent Bachet (inflammation du disque sciatique), Michal Vrabel.
Rouen
Gardien : Éric Raymond 38/39 (97%).
Défenseurs : Jonas Elofsson - Nicolas Besch ; Stéphane Robitaille - Benoît Quessandier ; Daniel Carlsson - Benoît Pourtanel.
Attaquants : Kimmo Salminen - Sami Karjalainen - Adrien Dufournet ; Guillaume Besse - Ludek Broz - Tristan Lemoine ; Alexandre Lefebvre - Jean-Philippe Paré - Pierre-Édouard Bellemare.
Remplaçant : Stéphane Burnet (G). Absents : Arnaud Briand (malade), Simon Doreille (adducteurs).