Angers - Tours (16 mars 2005)

 

Quart de finale de la Ligue Magnus, quatrième manche.

Après un match physique hier, les deux équipes doivent se rencontrer encore une fois pour la sixième fois de la saison. Les Diables Noirs de Tours sont toujours à un point de l'accès en demi-finale, pour les Angevins une victoire permettrait de tout jouer sur un ultime match samedi prochain et de mettre sous grosse pression les Tourangeaux. Les effectifs restent inchangés, Figved reste le seul blessé à déplorer côté angevin.

Les équipes paraissent moins hargneuses que la veille. Les Angevins sont les premiers à se mettre en évidence par deux tirs successifs bien captés par Ramon Sopko qui reprend confiance après la fin de match de la veille. Les Angevins sont aussi les premiers à se faire sanctionner, et le premier tir des visiteurs est au fond. Rob Millar conclut ce jeu de puissance à la suite d'une mise au jeu gagnée en zone offensive. Seul devant Gilbert, il attend que celui-ci bouge pour effectuer un petit tir au-dessus de sa jambière du gardien angevin (0-1 à 01'15"). Cela permet aux Angevins de se réveiller et de faire le siège du camp tourangeau, mais sans réussite à l'image de Mysicka qui échoue par deux fois sur le gardien. Même en supériorité numérique, les Ducs ne parviennent pas à tromper la vigilance de Sopko, cela peut aussi s'expliquer par le manque de créativité offensive. Tours procède par contres et effectue son deuxième tir du match à 08'33" par Sadoun. Gilbert relâche le tir sur sa transversale, on n'était pas loin du 100% de réussite du côté des noirs. Angers continue leur travail offensif, enfin récompensé par Simon Lacroix bien servi par Hovora sur la droite de la glace (1-1 à 12'49"). Ce but rééquilibre les débats et Tours part enfin à l'attaque et tire enfin sur Gilbert. En fin de tiers, sur un nouveau contre, Jonathan Roy effectue une belle passe d'une bleue à l'autre, récupérée par Millar qui tire sur la droite de Gilbert, sans réaction (1-2 à 19'21"). Ce but fait mal aux Angevins juste avant de regagner les vestiaires.

Le deuxième tiers commence comme le premier, un tir local est contré par Millar qui part seul au but et bat facilement Gilbert (1-3 à 21'06"). Le break est fait, les Angevins le savent et commettent une nouvelle faute. Ils sont automatiquement sanctionnés à la fois par l'arbitre et par les Tourangeaux qui retrouvent la puissance dans leur supériorité ils profitent à nouveau de l'occasion pour marquer (1-4 à 23'31). Peu de temps après, confusion générale au milieu de la patinoire entre les arbitres en difficulté ce soir et les joueurs des deux camps : on peut remarquer par exemple que Bellemare n'a pas disputé un seul engagement durant les trente-huit premières minutes, toujours renvoyé par le juge de ligne Savice Fabre. Mais après la reprise du jeu, ce sont les Tourangeaux qui par deux fautes grossières d'antijeu sont envoyés ensemble en prison (24'16"). Les Angevins mettent plus d'une minute et demie de double supériorité avant de réussir à réduire le score par l'intermédiaire de Michael Irani qui reprend un rebond de Sopko (2-4 à 25'40"). Malgré un temps mort appelé par François Dusseau, les Ducs continuent de manquer de créativité au niveau de leur attaque, alors qu'ils dominent les débats, aidés par des Tourangeaux souvent poussés à la faute. Les seules réactions adverses ont lieu en contre et Gilbert effectue des miracles car il se retrouve souvent seul. Mais il craque à la fin du tiers sur un énorme tir de Duda, restant sonné au sol sans même que l'arbitre ne siffle ou ne vienne prendre de ses nouvelles (36'02"). Ce choc le déconcentre et Roy puis Millar en profiter pour le battre à deux reprises sur des actions d'école face à une défense toujours absente (2-6 à 37'55").

La réaction angevine ne vient que des "anciens" joueurs, ceux qui ont su se montrer à leur avantage sur ce tour : Bellier, Devèze et les frères Lacroix. C'est d'ailleurs l'aîné Martin Lacroix qui redonne un minime espoir aux Angevins en marquant libre de tout marquage en fin de tiers (3-6 à 38'44").

Bis repetita au dernier tiers, Angers attaque, Tours contre, et Gilbert est encore laissé seul. Millar, Gillings puis Sadoun se présentent seul mais ne cadrent pas leurs tirs. La plus grosse occasion est offerte à Perricone par un caviar de Millar. Gilbert ayant raté l'interception, la cage était vide mais l'occasion est ratée (41'50"). Bien que fatigués et déjà convaincus de leur sort, les Ducs continuent d'attaquer mais se heurtent tous à Sopko toujours efficace devant sa ligne. Et un nouveau contre de Tours frôle d'augmenter la note, mais Sadoun trouve la transversale (49'04").

Jonathan Bellemare se réveille enfin et apporte ce que l'on attend d'un joueur de sa qualité, mais ses deux tirs manquent le cadre de peu. La fin du tiers est hachée, les Angevins n'y sont plus et les Tourangeaux se contentent de gérer, refusant les provocations de certains locaux frustrés par la tournure du match : on a d'ailleurs pu apercevoir toute la classe d'un François Gleize sur cette fin de match, venu rappeler à l'ordre plusieurs de ses partenaires à la limite de la correctionnelle sur certaines actions ou dans les tensions après les multiples coups de sifflet.

Au coup de sifflet final, Tours peut enfin savourer sa victoire et sa qualification et remercier ses quelques supporters ayant refait le déplacement. Ils peuvent également féliciter Rob Millar pour ce magnifique match : cinq buts. Mais pour espérer mieux, ils devront sans doute montrer plus de rigueur défensive et ne pas rater certaines occasions clés ainsi que retrouver un Sopko de grande envergure.

Pour les Angevins, la déception peut être grande, leur manque de lucidité sur les supériorités numériques leur a coûté cher. Certains joueurs ont haussé leur niveau de jeu à l'image des frères Lacroix véritables compétiteurs, de Patrice Bellier meilleur défenseur angevin, ou d'un Claude Devèze qui disputait peut être ses derniers matchs, alors que d'autres étaient largement en dessous de leur niveau de la saison régulière. Bellemare est passé à côté de son match, Rodrigue et Irani ont été très irréguliers, et le duo Rousselin-Bärgman n'a fait que le strict minimum. Reste le problème des Piotrowski, Mysicka ou Gilbert qui ont un niveau inférieur au reste de l'équipe et dont le coach déplorait le manque de motivation par moments. Il est clair qu'après un tel match la saison se termine sur un goût d'inachevé, et certains peuvent se poser la question sur leur avenir angevin la saison prochaine.

Compte-rendu signé Damien B.

  

Commentaires d'après-match (dans La Nouvelle République)

Bob Millette (entraîneur de Tours) : "Putain, on est en demi-finale ! Ah, la belle joie ! Ah, on les a bien travaillés au corps. Tabernacle ! On y est. Les gars étaient déçus hier, mais je leur ai dit : redressez la tête ! Vous croyiez que ce serait facile, le play-off ? Mais on a gagné des matchs qu'on aurait dû perdre et là, c'était un match qu'on aurait dû gagner. Et alors ? Ce midi en quittant l'hôtel, on a fait un meeting sur la pelouse. J'ai dit aux boys : on va leur rentrer dedans d'entrée. Calice, on ne va pas attaquer sur les talons. On va leur montrer. Après, les gars sont allés dormir dans le bus. Plus forts, je le sentais. Nous sommes sur un marathon. Il ne nous reste plus que les dix derniers kilomètres. Les plus durs, mais les plus motivants."

Rob Millar (attaquant de Tours) : "C'est bizarre, car avant le match, j'étais fatigué. À l'échauffement, j'étais aussi fatigué. Mais on était forts mentalement, et comme le mental fait avancer le physique... On n'est pas favoris. Grenoble a été programmé pour être champion cette année (effectif imposant, meilleur budget, ambition maximum). Mais on jouera tout de même pour gagner. Sur une série, on a les moyens de passer."

 

Angers - Tours 3-6 (1-2, 2-4, 0-0)

Mercredi 16 mars 2005 à 20h15 à la patinoire du Haras. 1080 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Damien Bliek et de Savice Fabre.

Pénalités : Angers 12' (2', 6', 4'), Tours 22' (6', 12', 4').

Tirs : Angers 40 (10, 16, 14), Tours 34 (8, 17, 9).

Évolution du score :

0-1 à 01'35" : Millar assisté de Duda et P. Roy (sup. num.)

1-1 à 12'49" : S. Lacroix assisté de Hovora

1-2 à 19'21" : Millar assisté de J. Roy et P. Roy

1-3 à 21'06" : Millar assisté de J. Roy

1-4 à 23'31" : Millar assisté de Sopko (sup. num.)

2-4 à 26'09" : Irani assisté de M. Lacroix (double sup. num.)

2-5 à 37'19" : P. Roy assisté d'Eizenman et Duda

2-6 à 37'55" : Millar assisté de Perricone et P. Roy

3-6 à 38'44" : M. Lacroix assisté de Pihant et Devèze

 

Angers

Gardien : Frédéric Gilbert.

Défenseurs : Simon Lacroix - Michael Irani ; - Sébastien Rousselin - Patrik Bärgman ; Patrice Bellier (A).

Attaquants : Radek Hovora - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Claude Devèze (C) - Martin Lacroix (A) - Benjamin Mocquard ; Tomas Mysicka - Michal Piotrowski - Julien Pihant.

Remplaçants : Fabien Besseyre (G), Julien Albert, Benjamin Tijou. Absent : Julien Figved (déchirure à la cuisse).

Tours

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Radek Stepan - Philippe Roy ; Jan Supuka - Robert Fail ; Lubomir Duda - Anton Poznik.

Attaquants : Éric Perricone - Jonathan Roy - Robert Millar ; Loïc Sadoun - Kent Gillings - Benoît Paillet ; Jan Simko - François Gleize - Alon Eizenman ; Valère Falck - Gaël Cler.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky (G). Absents : Peter Bohunicky, Frantisek Pulscak.

 

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