Strasbourg - Mont-Blanc (19 mars 2005)

 

Match comptant pour la dixième journée de la poule finale de division 1.

Sur le papier, c'était assurément l'affiche du jour sinon de la Poule. Seulement, c'était oublier que si depuis quelques rencontres Mont-Blanc remontait progressivement en puissance après des débuts hésitants, l'Étoile Noire connaissait un passage à vide (comme les deux précédentes saisons à la même période) en butant sur Montpellier, Chamonix et Caen. C'était beaucoup pour un prétendant au titre, il fallait donc que ce match soit celui du rattrapage.

Et avec deux buts d'avance au bout de la première période, on pouvait sans doute espérer pour les Alsaciens la fin des doutes. C'était oublier que cet avantage était loin d'être mérité, tout au moins pour ce que Strasbourg avait été capable d'offrir. Le tiers était assez tendu, les pénalités se succédant à un rythme soutenu, mais c'était surtout Mont Blanc qui faisait les frais d'un peu trop de nervosité.

Strasbourg portait le danger sur ces situations spéciales sans toutefois que l'on puisse retrouver leur cohésion habituelle, les Alpins bloquant l'accès devant Arnaud Goetz. Des Alpins que l'on sentait les plus accrocheurs, comme dans les premières minutes de jeu sur des actions d'Étienne Croz, Stéphane Barin ou Peter Hrehorcak (qui trouvait le poteau). C'était pourtant Strasbourg qui ouvrait le score sur un tir lointain de Milan Dirnbach dévié de près par Julien Mauget (1-0 à 4'03") mais l'on sentait les Bas-Rhinois pas forcément dans leurs baskets, notamment en zone défensive où se succédaient de nombreuses hésitations qui auraient pu faire le bonheur de joueurs comme Romain Carry (7'57") ou Bastien Sangiorgio, trop décalé (9'59"). La succession de pénalités ne favorisait pas un rythme de jeu soutenu, et Mont-Blanc se contentait de contenir quand Strasbourg manquait singulièrement de percussion devant, à défaut de présence. La fin de période devenait plus vive sur ce tir de "Jojo" Fleutot qui ricochait sous Denis Larivière (16'45"), puis deux alertes de Peter Himler (17'00") et Frédéric Bastian (19'03"). L'Étoile Noire terminait favorablement la période d'un tir victorieux de la bleue de Thibault Dumuis (2-0 à 19'47"), Arnaud Goetz étant masqué par Stéphane Hohnadel.

Strasbourg aurait pu tuer le match en début de période suivante, en évoluant en supériorité numérique. Le portier visiteur est mis à rude contribution, notamment sur un bout portant d'Éric Medeiros (21'08"), mais tient la baraque. Dès lors, les hommes de Daniel Bourdages vont connaître un gros trou noir d'un quart d'heure. Tout commence lors d'un "scalp" de Xavier Rénier sur Thierry Nicoud : avantage pour les Alpins, et c'est Fleutot qui exploite un rebond de Hrehorcak (2-1 à 21'45"). Deuxième alerte, une remontée pugnace de Barin le long de la bande avant d'adresser un centre impeccable à Thierry Nicoud pour le but de l'égalité (2-2 à 26'23"). Strasbourg subissait le jeu de Savoyards plus vifs sans pouvoir répondre et allait encaisser un troisième but plutôt heureux : Hrehorcak envoyait de la... rouge un lancer apparemment sans problèmes sur Larivière mais le palet ricochait sur la mitaine du portier alsacien pour ensuite passer par-dessus son épaule (2-3 à 32'28"). Et le temps mort demandé par le coach canadien ne changeait rien, ses boys n'arrivaient pas à émerger, laissant le soin à Fleutot d'animer les travées sur un joli double passe-passe (34'55"). Medeiros laissait pourtant augurer le réveil sur un face-à-face remporté par Goetz (37'46"), et en effet, la fin de tiers était assez tumultueuse devant le portier savoyard sans toutefois que les locaux ne soient assez précis pour égaliser.

Mais ces ardeurs se retrouvaient vite anesthésiées durant les vingt dernières minutes : entre des Haut-Savoyards qui géraient le match et des Bas-Rhinois de nouveau en peine d'efficacité, la partie devenait bien terne, voire insipide. Beaucoup d'imprécisions de part et d'autre, tout juste notait-on la tendance générale du match, à savoir des visiteurs tenaces, grattant très haut tout palet strasbourgeois, alors que les locaux étaient en proie à un manque flagrant de solutions pour attaquer. Aussi, hormis la quatrième réalisation du Mont Blanc, une remontée de Clément Berruex très timidement inquiété, transitée par Croz puis conclue par Renaud Tracol (2-4 à 51'21"), quelques alertes du même Tracol ou de Fleutot, on ne notait plus grand-chose de bien folichon... La réduction du score dans les derniers instants de la partie par Daniel Sevcik, à l'arraché (3-4 à 58'26"), ne ravivait pas vraiment de regrets tant sur ce match, Strasbourg avait été à côté de la plaque.

Pourtant, Mont Blanc n'aura pas non plus montré une grande classe, mais au moins de la patience, un peu de rigueur (à défaut de discipline), et surtout du travail en asticotant très haut le porteur du palet. On ne sent pas la cohésion ou l'enthousiasme d'un Villard d'il y a trois-quatre ans mais leur classement actuel peut sembler légitime (et le coach Laurent Goetz n'était pas seulement content que de revoir ses anciens camarades colmariens et strasbourgeois).

Le classement de Strasbourg aussi d'ailleurs, en "offrant" un hockey à la peine, bien loin des matches de début d'année. Daniel Bourdages mettait en avant de problèmes défensifs liés à des défauts de discipline et de jeunesse. En effet, pas forcément de grosses erreurs mais énormément d'hésitations, de temps de retard, de manque de vigilance et de ténacité. Mais l'attaque, elle aussi apathique, manquait de précision et de percussion.

Tout ceci doit sûrement se corriger avec un peu plus de concentration et de "mental" car les matches précédents montraient des signes évidents de cohésion. Il reste encore quatre matches pour espérer accrocher les barrages d'accession, ce sera juste mais jouable.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (sur France 3 Alsace)

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "Je ne veux pas donner de noms ou quoi que ce soit, mais on fait de grosses erreurs individuelles et on paye le prix cash en ce moment. Si contre Chamonix ça s'était déjà vu, ça se répète un petit peu trop fréquemment. On a une défense qui est peut-être un peu jeune, de temps en temps on a tendance à vouloir en faire trop, je ne sais pas. Mais on s'est retrouvé au banc des prisons alors que l'on mène 2 à 0. C'est vrai que si on s'en tient à la rigueur défensive et à la discipline de notre première période, je ne crois pas qu'ils puissent revenir au score."

 

Strasbourg - Mont-Blanc 3-4 (2-0, 0-3, 1-1)

Samedi 19 mars 2005 à 17h30 au Wacken. 1300 spectateurs.

Arbitrage de M. Barré assisté de M. Lobry et Mlle Torribio.

Pénalités : Strasbourg 14' (8', 6', 0'), Mont-Blanc 14' (14', 0', 0').

Tirs : Strasbourg 24 (7, 13, 4), Mont-Blanc 27 (8, 10, 9).

Évolution du score :

1-0 à 04'03" : Mauget assisté de Dirnbach et Sevcik (sup. num.)

2-0 à 19'47" : Dumuis

2-1 à 21'45" : Fleutot assisté de Hrehorcak et Croz

2-2 à 26'23" : T. Nicoud assisté de Barin

2-3 à 32'28" : Hrehorcak assisté de Socquet et T. Nicoud

2-4 à 51'21" : Tracol assisté de Croz et C. Berruex

3-4 à 58'26" : Sevcik

 

Strasbourg

Gardien : Denis Larivière (sorti à 59'20").

Défenseurs : Milan Dirnbach - Xavier Rénier ; Frédéric Bastian - Dave Grenier ; Damien Brau-Arnauty - Thibault Dumuis.

Attaquants : Daniel Sevcik - Éric Medeiros - Peter Himler ; Tomi Flinck - Stéphane Hohnadel - Maxime Schuchewytsch [puis Mauget à 40'00"] ; Sébastien Savajol - Julien Mauget [puis Schuchewytsch à 40'00"] - Pierre-Hervé Coulombeix ; Olivier Escuder (C) - Damien Mehl (en infériorité numérique).

Remplaçants : Gilles Beck (G), Vincent Lacaes. Absent : Mathieu Saint-Marc.

Mont-Blanc

Gardien : Arnaud Goetz

Défenseurs : Guillaume Duclos- Philippe Gachet ; Florent Socquet- Peter Hrehorcak ; Sylvain Nicoud- Thomas Berruex

Attaquants : Clément Berruex - Etienne Croz - Renaud Tracol ; Patrice Fleutot (C) - Thierry Nicoud - Stéphane Barin ; Sébastien Subit - Romain Carry - Bastien Sangiorgio.

Remplaçants : Johan Scanff (G), Julien Decarroz, Gaël Jeanbourquin, Fabrice Leglaive.

 

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