France - Italie (23 avril 2005)
Championnats du monde 2005 de division I, groupe B.
Comme chacun s'y attendait, la France et l'Italie se retrouvent en ce dernier jour du tournoi pour décider qui accèdera à l'élite mondiale. Les deux équipes ont lâché chacune un point au cours de la semaine, mais elles sont quand même au rendez-vous pour la "finale" prévue. Avantage aux Italiens pour l'instant, notamment sur le plan de la stabilité défensive et des unités spéciales, ce qui fait qu'ils sont devant à la différence de buts et peuvent se contenter d'un nul. Les Bleus devront donc être plus efficaces offensivement pour forcer la victoire, eux qui sont derniers du tournoi dans ce domaine.
Un cours de réalisme est donné par le quatrième bloc italien sur sa première présence, avec un jeu très direct après le changement de ligne français. Dino Grossi est bien plus vif que Maurice Rozenthal au rebond d'un tir de Molteni. Il feinte donc Lhenry pour pousser le palet au fond (0-1 à 02'47"). Les Bleus pâtissent ensuite de leur indiscipline. Hecquefeuille accroche De Bettin en zone offensive, et Gras le rejoint en prison pour une charge contre la bande. Les Italiens se retrouvent à cinq contre trois, et en pratique à quatre contre deux grâce à une obstruction sur Coqueux. C'est alors un jeu d'enfant pour Borgatello à la bleue de trouver Roland Ramoser pour la reprise au second poteau (0-2 à 06'43"). Les affaires tricolores sont très mal engagées, surtout que François Rozenthal est à son tour sanctionné pour un cinglage. Dès le retour à cinq contre cinq, Julien Desrosiers essaie de repartir à l'avant. Il efface Ansoldi en un contre un, mais il se heurte en zone offensive à Michele Strazzabosco qui lui met la crosse entre les jambes. C'est la première pénalité italienne, et elle est suivie de celles de Busillo, qui accroche légèrement Meunier en entrée de zone, et du grand et lent Strazzabosco, que fait encore trébucher Desrosiers qui l'avait débordé sur l'aile droite. Mais le jeu de puissance français est de plus en plus catastrophique. Le seul signe positif de cette triste première période tricolore, c'est une présence de la ligne des jeunes qui a mis une telle pression sur les Transalpins que, à la demande de Muzzatti, ils ont été obligés de concéder un dégagement interdit.
C'est justement du quatrième trio que vient l'espoir au retour sur la glace, plus précisément d'un exploit personnel de Pierre-Édouard Bellemare. Alors que Joe Busillo est en prison pour une crosse haute sur Simon Bachelet, le jeune Rouennais perce la bleue dans l'axe (ce qu'il est le premier Français à réussir dans ce match) et feinte Muzzatti avant de marquer dans le haut du filet. Bellemare tente une seconde entrée de zone semblable à égalité numérique, mais il ne faut pas être trop gourmand. Oui, la France est en train de refaire surface, comme en témoignent les trois mises au jeu successives en zone offensive remportées par Laurent Meunier. Mais l'Italie reste très dangereuse, et heureusement que Lhenry puis Bachelet repoussent une reprise dans l'enclave de Ramoser. La pression est beaucoup plus importante autour des cages françaises en fin de tiers, et la sirène est saluée avec soulagement. Au moins l'écart a-t-il été un peu réduit.
Le capitaine français Laurent Meunier montre la voie à suivre au troisième tiers-temps par ses accélérations et ses efforts incessants, mais son unique tir passe au-dessus. Les minutes s'écoulent sans occasion franche. Puis, peu après la mi-tiers, Chitarroni accroche Amar qui venait rechercher un palet au fond de sa zone. L'arbitre siffle la faute mais l'Italo-Canadien donne en retrait à son collègue milanais Busillo qui tire dans la cage bien que le jeu ait été arrêté. Pierre-Édouard Bellemare per ses nerfs et gâche la supériorité qui s'annonçait en venant frapper l'oriundo, qui fait le mort. S'ensuivent des bagarres entre les jeunes Français et les vétérans italiens, à l'issue desquelles tous les joueurs présents sur la glace sont envoyés en prison, sauf Bachelet et Strazzabosco qui ont pourtant eu une des altercations les plus franches. Après d'interminables palabres entre les arbitres et la table de marque, on reprend le jeu à cinq contre cinq. L'attaque française n'y arrive pas, même après la sortie de Lhenry. Un plongeon désespéré d'Amar évite un but de Ramoser dans la cage vide, mais Hecquefeuille prend alors une pénalité pour cinglage. C'est fini pour les Bleus qui terminent le match à quatre.
Avec trois buts encaissés sur l'ensemble de la semaine, l'Italie a été la plus solide défensivement et mérite incontestablement sa promotion. Elle fera donc son retour dans l'élite la saison prochaine, trois mois après "ses" Jeux Olympiques à Turin. Pourra-t-elle être compétitive dans les deux cas ? Elle a fait des efforts dans ce sens en se dotant d'un staff technique nombreux, mais il faudra aussi libérer des créneaux suffisants pour les regroupements pour soutenir cette sélection nationale. Les transalpins peuvent demander aux Français - qui ont vécu cette expérience à Prague - ce que ça fait de reprendre contact brutalement avec le haut niveau.
Élus meilleurs joueurs du match : Vincent Bachet pour la France et Christian Borgatello pour l'Italie.
Compte-rendu signé Marc Branchu
France - Italie 1-2 (0-2, 1-0, 0-0)
Samedi 23 avril 2005 à 16h30 à Eindhoven (HOL). 1374 spectateurs.
Arbitrage de Tom Laaksonen (FIN) assisté de Tom Darnell (GBR) et Thomas Gienke (NOR).
Pénalités : France 26' (6', 0', 10'+10'), Italie 18' (6', 2', 8').
Tirs : France 19 (3, 7, 9), Italie 28 (9, 12, 7).
Évolution du score :
0-1 à 02'47" : Grossi assisté de Molteni
0-2 à 06'43" : R. Ramoser assisté de Borgatello (double sup. num.)
1-2 à 24'52" : Bellemare (sup. num.)
France
Gardien : Fabrice Lhenry.
Défenseurs : Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Guillaume Karrer - Nicolas Pousset ; Nicolas Favarin - Vincent Bachet ; Nicolas Besch.
Attaquants : Guillaume Besse - Laurent Meunier - Julien Desrosiers ; Maurice Rozenthal - Thibault Geffroy - François Rozenthal ; David Dostal [puis Hecquefeuille sur blessure à 40'00"] - Laurent Gras - Olivier Coqueux ; Kevin Hecquefeuille - Pierre-Édouard Bellemare - Xavier Daramy.
Remplaçant : Christophe Burnet (G). Absent : Jean-François Bonnard (déchirure du ligament du genou gauche).
Italie
Gardien : Jason Muzzatti.
Défenseurs : Michele Strazzabosco - Florian Ramoser ; Armin Helfer - Justin Peca ; Christian Borgatello - André Signoretti.
Attaquants : Dino Felicetti - Mario Chitarroni - Joe Busillo ; Roland Ramoser - John Parco - Giorgio De Bettin ; Nicola Fontanive - Luca Ansoldi - Stefano Margoni ; Luca Rigoni - Matteo Molteni - Dino Grossi ; Stefan Zisser (en infériorité).
Remplaçants : Günther Hell (G), Carlo Lorenzi.