Barrage division 1 / division 2, match aller.

Viry doit réussir là où Toulouse a échoué l'an passé, prendre à Asnières sa place en division 1. La victoire en coupe d'il y a un an et demi pourrait donner confiance aux Jets, mais c'est oublier le caractère particulier des barrages, où l'équipe de division supérieure arrive souvent à déjouer la tendance et les pronostics.

Le nombreux public doit prendre son mal en patience car le début de match est décalé en l'absence de l'arbitre principal. Au bout d'une demi-heure, on finit même par donner le coup d'envoi sans lui. On commence donc à deux arbitres, comme en D2, pour terminer à trois, comme en D1... Un signe pour ces barrages ?

Face à la fougue castelviroise, le défi physique asniérois est attendu. Il y a du Jet aplati contre la bande, et un Alexandre Pierre très généreux en cross-checks, tellement que son collègue défensif Machon doit le retenir un peu pour qu'il ne prenne pas de pénalité. Le match évite ainsi de partir sur de mauvaises bases avant l'arrivée de l'arbitre, qui fait son entrée sur glace à 4'31". Mais il n'y a pas un engagement démesuré, et les deux équipes jouent avec beaucoup de discipline, ne prenant qu'une seule pénalité stupide de chaque côté (Sikl pour avoir continué à jouer avec sa crosse cassée et Arnaud pour une obstruction). Le score s'achève à 0-0, même si les Jets ont déjà montré leur talent. Clément Masson, qui revient de blessure, a l'air de tout sauf d'un convalescent, et il réussit en particulier une très bonne présence, avec une belle passe aveugle pour Romain Danton et un tir de qualité un peu plus tard. La meilleure occasion a sans doute été cette superbe entrée de zone d'Yvan Kerneis en supériorité qui a centré pour Ledoux. Sur cette action comme sur d'autres interventions délicates, Guillaume Dalsasso a réalisé une première période très solide dans les cages asniéroises.

Les Jets mettent une forte pression d'entrée de jeu au retour sur la glace, et après une période d'accalmie, leur retour en zone offensive se solde par un tir en lucarne de Mickaël Marouillat (1-0 à 22'19"). Explosion de joie dans le public. Vingt-cinq secondes plus tard, Astic tire de la bleue, Kévin Ledoux prend le rebond, et c'est déjà le deuxième but (2-0 à 22'44"). C'est exactement ce qu'Asnières devait éviter à tout prix, ces périodes d'euphorie où tout réussit à la jeunesse dorée de Viry. L'équipe locale perd cependant Victor Peduzzi, qui s'ouvre profondément la lèvre dans un choc contre la bande et doit être évacué à l'hôpital. Dans le jeu, sa supériorité est manifeste. Et quand Mourad Chaiblaine part en prison pour cinglage, Mathias Arnaud dribble le gardien et lève le palet du revers au-dessus de sa crosse placée en opposition (3-0 à 31'43"). Les joueurs se congratulent à chaque but, l'ambiance est festive, et, chose rare dans une patinoire francilienne, des chants sont lancés. Il semble que le chef de chorale motivé, avant de découvrir sa vocation de chanteur, était un homme réputé pour ses spécialités culinaires à base de pain, de saucisse et de fromage fondu. Deux obstructions de Masson et Kerneis laissent Viry à trois contre cinq, mais cela n'empêche pas Arnaud de monter sur Dalsasso qui ne s'attendait pas à ça. Sous la pression, le gardien asniérois doit geler le palet dans le coin, trop loin de ses buts. Il est sanctionné d'un retard de jeu et la double supériorité numérique n'est plus qu'un souvenir. Ce tiers-temps se termine par une grosse occasion de Desuert seul à bout portant.

Asnières doit absolument parvenir à tromper Francis Larivée pour pouvoir croire en ses chances au retour, mais le gardien canadien réussit deux arrêts consécutifs face à Zdenek Sikl en début de troisième tiers. Et Viry inscrit un but superbe, avec un tir de la bleue de Marouillat et la déviation instantanée d'Olivier Roujon sous le gardien (4-0 à 46'40"). Le bilan paraît alors parfait pour les Jets, sauf qu'un second joueur reste étendu sur la glace au même endroit que Peduzzi. C'est Ludovic Germack qui doit quitter la glace à son tour. Plus inquiétant que le score pour Asnières, il y a cette impression que personne n'est capable d'amener le danger offensivement. Pourtant, après de longues minutes sans attaquer, l'AHC fait une incursion en zone offensive, et Robert Pohanka marque (4-1 à 57'23"). Puis l'entraîneur-joueur asniérois Peter Zambori déborde et dribble le gardien pour réduire encore le score sur une action solitaire (4-2 à 59'05").

Même si les deux équipes se serrent la main à la fin de la rencontre, on n'est en fait qu'à la mi-temps. Même si une évidente ovation salue les joueurs de Viry pour ce dernier match à domicile, le score n'est pas celui qu'il aurait dû être. Il est indubitable que le potentiel castelvirois est supérieur, encore faut-il l'appliquer et le concrétiser. Car ces trois dernières minutes ont compromis tout ce qui a précédé et ont résumé les problèmes des Jets cette saison, cette incapacité à "finir le travail". Par leur rush final, les Asniérois ont repris confiance et n'ont pas encore rendu les armes. Rendez-vous mercredi soir aux Courtilles.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Viry-Chatillon - Asnières 4-2 (0-0, 3-0, 1-2)

Samedi 23 avril 2005 à 20h30 à la patinoire de Viry-Chatillon. 560 spectateurs.

Arbitrage de M. Suray assisté de MM. Dessaint et Ernelli.

Pénalités : Viry-Châtillon 8' (2', 4', 2'), Asnières 20' (2', 6', 2'+10').

Tirs : Viry-Châtillon 43 (15, 19, 9), Asnières 22 (8, 9, 5).

Évolution du score :

1-0 à 22'19" : Marouillat assisté de Buigues

2-0 à 22'44" : Ledoux assisté d'Astic et Buigues

3-0 à 31'43" : Arnaud assisté de Marouillat et Gassiot (sup. num.)

4-0 à 46'40" : Roujon assisté de Marouillat et Gassiot

4-1 à 57'23" : Pohanka assisté de Sikl et Zambori

4-2 à 59'05" : Zambori

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Julien Pasquereau - Yvan Kerneis ; Ludovic Germack - Guillaume Jeannette (C) ; Jérémy Buigues - Hugo Astic (A).

Attaquants : Romain Danton - Clément Masson - Kévin Ledoux ; Mathias Arnaud - Kévin Dugas - Chris Desuert ; Olivier Roujon (A) - Mickaël Marouillat - Victor Peduzzi ; Cédric Gassiot.

Remplaçants : Thierry Lallemand (G), Mohamed Benyahia, Romain Costes, Bertrand Danton. Absents : Arnaud François (ligament interne du genou), Benjamin Aubry.

Gardien : Guillaume Dalsasso.

Défenseurs : Vincent Moreau - Antti Kaartinen ; Alexandre Pierre - David Machon ; Grégory Boissière.

Attaquants : Karim Chaiblaine - Robert Pohanka - Peter Zambori ; Zdenek Sikl - Marc Dussaucy (C) - Mourad Chaiblaine ; Bruno Rivero - Benoît Quatreuil.

Remplaçants : Pierre Lasserenne (G), Sylvain Bourcet.

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