Russie - Suède (24 avril 2005)

 

Finale de l'Euro Hockey Tour, match retour.

Pour remporter l'Euro Hockey Tour, la Suède doit d'abord gagner ce match, quel que soit le score, et ensuite jouer et remporter une prolongation. Après un tir sur la transversale de Semin en infériorité, elle s'y attelle en ouvrant le score par le dernier arrivé Niklas Kronwall, élu cette saison meilleur défenseur d'une AHL dont le niveau a été plus relevé lors du lock-out du fait de la présence de tous les jeunes espoirs qui n'avaient que récemment intégré la NHL. Les Russes croient une nouvelle fois au but quand Aleksandr Ovechkin a la cage ouverte à l'issue d'une belle combinaison, mais Yared Hagos commet la faute pour l'empêcher de tirer. Il faut dire que, maintenant que Maksim Afinogenov a été placé avec le duo Ovechkin-Malkin, la quatrième ligne russe est incroyable de qualité technique.

C'est le premier trio qui finit par égaliser par un tir sous la barre d'Alekseï Kovalev pendant une prison de Peter Nordström. Il ne faut alors qu'une minute à la Suède pour reprendre l'avantage grâce à Johan Franzen. Son tir dans un angle impossible surprend Sokolov. Un groupe de partisans du Dynamo scande alors le nom d'Aleksandr Eremenko pour réclamer sa rentrée en remplacement du gardien de l'Avangard. Le sélectionneur national Vladimir Krikunov, par ailleurs entraîneur du Dynamo, ne cède néanmoins pas à la tentation de faire plaisir à "ses" supporters. Et on regagne les vestiaires sur le score de 2-2 après un but de Viktor Kozlov.

Les Suédois ont bien démarré mais ils ne sont pas au bout de leur peine, car les Russes sont décidés à faire le spectacle. Ilya Kovalchuk marque un but "digne du bandy" - logique entre les deux nations majeures de ce sport cousin du hockey et joué avec une balle - en reprenant avant même qu'il ne retombe sur la glace un palet qui lui était adressé à la ligne bleue et qui est propulsé en un mouvement de crosse directement sous la transversale. Le poteau de Mikael Samuelsson indique que le vent tourne pour la Tre Kronor, qui ne peut rien faire face à des adversaires déchaînés et encaisse un nouveau but sur un exploit personnel d'Ovechkin.

Les Scandinaves ne peuvent pas rivaliser techniquement, ils durcissent donc le jeu. Per-Johan Axelsson assomme Sergueï Zinoviev avec une mise en échec correcte mais très rude car le centre d'Ak Bars Kazan. Celui-ci se relève difficilement, complètement KO. Il ne sait plus où il est et devra observer une semaine de repos. Les Russes comptent un autre blessé, Denis Kulyash, dont la sélection pour le championnat du monde pourrait être compromise par une douleur au bras.

Enfin, la Zbornaïa a gagné quelque chose ! Cela faisait douze ans que la Russie n'avait pas remporté le moindre trophée au niveau senior. C'était d'ailleurs le seul des quatre participants à l'Euro Hockey Tour qui ne l'avait jamais remporté. Cette oubli est réparé, mais ce que tout un pays attend, c'est bien sûr un "vrai" trophée aux championnats du monde. Cela n'a pas empêché le public moscovite de se féliciter de ce beau succès et de saluer comme il méritait ce dernier match de haut niveau de la saison sur le sol russe. La manière y était, tant l'attaque russe regorge de talent. Le seul qui ait paru intrus est Dmitri Afanasenkov. Le vainqueur de la Coupe Stanley l'an dernier a été testé sur la première ligne et n'était visiblement pas à sa place dans l'ombre des génies Datsyuk et Kovalev - il a d'ailleurs cédé son poste à Antipov en fin de rencontre. Son jeu fruste risque d'avoir du mal à trouver sa place dans une formation russe qui compte sur quatre lignes équilibrées et toutes redoutables offensivement.

La Suède va quant à elle récupérer Zetterberg et Hedström, mais ce match renforcera sans doute les convictions défensives de son entraîneur Bengt-Åke Gustafsson, car seul un jeu sans faille peut compenser le déficit de talent par rapport à un adversaire de ce type. Un jeu sans faille et Henrik Lundqvist dans les cages, car il avait laissé ce soir sa place à Holmqvist.

 

Commentaires d'après-match (dans Sport Express)

Ilya Kovalchuk (attaquant de la Russie) : "J'ai été très surpris quand Vladimir Vassilievitch [Krikunov] a cité mon nom et m'a envoyé sur la glace sur deux lignes différentes. J'ai souvent dit que la confiance de l'entraîneur est une chose très importante. Personnellement, cela m'inspire. Je voudrais remercier le staff de l'équipe nationale. Je n'avais jamais eu de doubles présences cette saison avec Ak Bars. À une époque je ne marquais plus, et dans cette finale de l'Euro Tour, presque chaque tir finit au fond. J'ai violemment frappé le palet en pivot, et c'est rentré. En ce qui concerne ma petite altercation avec Henrik Sedin, c'est très simple. Il m'a fait trébucher, je suis tombé, et soudain il s'est mis à crier à la simulation. Ces jumeaux sont impertinents et provocateurs, ils essaient toujours de faire perdre ses nerfs à l'adversaire."

Daniel Alfredsson (attaquant de la Suède) : "Dans l'équipe russe, il y a un grand nombre de buteurs capables de marquer autant qu'il faut au bon moment. Nous avons aussi eu des occasions, notamment en deuxième période, mais nous n'avons pas su les concrétiser autant qu'eux. Ovechkin a été excellent. Le gardien russe a été bon aussi. Je ne crois pas qu'il soit coupable sur notre deuxième but, nous étions à trois contre un, et même si le tir était fermé, il ne pouvait tout simplement pas revenir sur sa trajectoire à temps. Yashin m'a plu également. Non, je ne l'ai jamais critiqué dans la presse canadienne [après lui avoir succédé comme capitaine à Ottawa]. D'où tenez-vous ça ? Je l'ai toujours respecté en tant que joueur et en tant qu'homme, et jamais de ma vie je n'ai dit du mal de lui."

 

Russie - Suède 5-2 (2-2, 2-0, 1-0)

Dimanche 24 avril 2005 à 13h00 au Globen de Stockholm. 8100 spectateurs.

Arbitrage de Jyrki Rönn (FIN).

Pénalités : Russie 10' (2', 4', 4'), Suède 26' (6', 4'+10', 6').

Tirs : Russie 26 (10, 9, 7), Suède 28 (8, 10, 10).

Évolution du score :

0-1 à 05'54" : Kronwall

1-1 à 12'53" : Kovalev assisté de Vyshedkevich (sup. num.)

1-2 à 13'47" : Franzen assisté de Hagos

2-2 à 16'44" : Kozlov assisté de Yashin

3-2 à 26'08" : Kovalchuk assisté de Kozlov

4-2 à 32'04" : Ovechkin assisté de Malkin et Afinogenov

5-2 à 41'46" : Semin assisté de Kozlov

 

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Andreï Markov - Sergueï Vyshedkevich (2') ; Aleksandr Karpovtsev - Denis Kulyash ; Vitali Proshkin - Aleksandr Ryazantsev ; Sergueï Gusev - Dmitri Kalinin.

Attaquants : Dmitri Afanasenkov - Pavel Datsyuk - Alekseï Kovalev (6') ; Aleksandr Semin - Alekseï Yashin - Viktor Kozlov ; Ilya Kovalchuk - Sergueï Zinoviev - Vladimir Antipov ; Aleksandr Ovechkin - Evgueni Malkin (2') - Maksim Afinogenov.

Remplaçant : Aleksandr Eremenko (G).

Suède

Gardien : Johan Holmqvist.

Défenseurs : Christian Bäckman - Mattias Norström ; Thomas Rhodin - Kenny Jönsson ; Magnus Johansson - Ronnie Sundin (2') ; Niklas Kronwall.

Attaquants : Per-Johan Axelsson (10') - Samuel Påhlsson (4') - Daniel Alfredsson (2') ; Peter Nordström (2') - Jörgen Jönsson - Jonas Höglund ; Mikael Samuelsson (2') - Henrik Sedin - Daniel Sedin (2') ; Mattias Weinhandl - Yared Hagos (2') - Johan Franzen ; Magnus Kahnberg.

Remplaçant : Henrik Lundqvist (G).

 

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