Autriche - Suisse (27 avril 2005)

 

Match amical.

Les championnats du monde approchent à grands pas et l'Autriche n'a toujours pas convaincu tant médiatiquement que sur la glace.

Médiatiquement, car la ferveur populaire n'a pas l'air d'être bien extraordinaire ; les patinoires où s'accomplissent les Autrichiens (Vienne et Innsbruck) ne sont guère remplies alors qu'on s'apprête a voir un tournoi du monde de qualité supérieure qu'à l'accoutumée.

Sur la glace, parce que deux matches nuls de deux partout contre la petite Slovénie (qui monte) ne sont pas enthousiasmants, surtout au niveau du jeu proposé. Elle n'est certes guère aidée par les nombreuses absences qui nous ont toujours empêchés de la voir évoluer au complet, il faut dire. Même pour "son championnat du monde", elle ne pourra pas compter sur ses meilleurs joueurs.

Malgré cela, l'Autriche fait le jeu et malmène comme il n'est pas permis la Nati au niveau des tirs : déjà 9 à 3 même si dans le jeu ça ne se traduit que par une légère domination des locaux. Les esprits s'échauffent : Streit et Kalt se cherchent quelque peu et se retrouvent aussi vite que l'échauffourée a commencé en prison. Kalt en profite pour nous faire un petit coucou via la caméra de la prison : salut Dieter ! C'est alors que Patrick Fischer déborde sur la droite et adresse en retrait à travers le slot devant deux Autrichiens, une passe qu'Adrian Wichser reprend victorieusement, Bernd Brückler n'a rien pu faire (1-0 à 18'44"). C'est la première action suisse digne de ce nom ! Essai transformé.

En deuxième période, les Autrichiens repartent à l'assaut du but pour tenter d'égaliser. Une passe de Daniel Welser pour Oliver Setzinger dans le slot n'est pas loin d'être converti par l'espoir autrichien. Chaude alerte pour les visiteurs à la trente-quatrième minute : Matthias Trattnig s'échappe le long de la balustrade et est cinglé par un défenseur suisse, il parvient néanmoins à reprendre le palet et à le remettre dans l'axe pour Gerald Ressmann idéalement placé, mais celui-ci ne peut feinter Gerber. C'était la meilleure occasion autrichienne. Les Suisses prennent pas mal de pénalité dans ce deuxième tiers. Le jeu de puissance des Autrichiens a beau ressembler à quelque chose, ça ne veut pas rentrer, Martin Gerber veille...

La troisième période doit débuter incessamment sous peu... mais que se passe-t-il ? Kezako ? Les joueurs se serrent déjà la main. Aurais-je loupé un tiers ? Non mais on voit tout d'un coup quelques officiels sur la glace qui s'échinent à boucher un trou dans la glace en plein dans l'axe. L'arbitre annonce la fin du match, ce qui provoque forcément la colère des deux mille spectateurs présents qui ont payé 18 € pour ce match dont le spectacle a été tronqué ! C'est la stupéfaction dans les tribunes. Guère de bon augure à quelques jours du match d'ouverture des championnats du monde dans la même patinoire...

Les Suisses terminent donc leur épique préparation (sept matches en trois semaines de regroupement) sur cette "demi-victoire" et semblent nettement plus au point que les hommes de Herbert Pöck même si ce match semblait être celui de trop.

"Voilà c'est donc un match de préparation typique dont il n'y a pas grand-chose à dire." C'est tout ?... Ah non ; on me signale qu'un certain Guilhem Rougé aurait une critique à formuler à l'endroit d'Erich Weiss, le commentateur (ou représentant en somnifères ?) de la Tw1 qui vient de prononcer ces mots...

Compte-rendu signé Maximilien Aspelin

 

Commentaires d'après-match

Herbert Pöck (entraîneur de l'Autriche) : "La glace était complètement fondue dans notre zone. Quand l'arbitre a poussé avec sa main, il y avait un gros trou d'un mètre de diamètre. Le risque de blessure est trop grand. Dommage que nous n'ayons pas pu terminer ce test. Au début d'un championnat du monde, la glace est toujours mauvaise. Au bout de quatre, cinq jours, tout va beaucoup mieux. Dans ce genre de salles à évènements, où on ne joue pas toujours au hockey, la glace a besoin de temps pour devenir vraiment dure. C'est partout pareil."

Dieter Kalt senior (président de la fédération autrichienne) : "La Stadthalle tiendra une conférence de presse demain au sujet de cet incident. Nous avons cependant déjà décidé que tout le programme d'entraînement de demain se fera dans la petite patinoire, afin de ne pas endommager la glace plus qu'elle ne l'est. Si une équipe le souhaite, on peut même faire des séances à la patinoire Albert-Schultz. Les spécialistes passeront demain et donneront leur avis, je ne suis pas technicien et je ne peux pas faire la glace moi-même. Les spectateurs qui étaient là n'étaient pas en colère. Ils étaient contents d'avoir pu assister à cette première. Quelques-uns ont sifflé, mais la majorité a applaudi. Je connais bien nos fans."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "La seule chose positive de ce match, c'était notre jeu en infériorité numérique. J'ai dit aux Autrichiens que je ne prendrais pas la responsabilité d'arrêter le match. Ils sont à domicile et c'est à eux de décider avec l'arbitre. J'ai juste dit que je ne pensais pas que cela serait réparable. Le jeu avait déjà été interrompu à la neuvième minute, il y avait un trou de trois-quatre centimètres le long des balustrades. Nous avions accepté de poursuivre le jeu mais ça aurait pu être dangereux. Je ne donnerai pas la formation définitive - et le nom du gardien titulaire - avant samedi."

 

Autriche - Suisse 0-1, arrêté après deux tiers-temps (0-1, 0-0, X)

Mercredi 27 avril 2005 à 19h30 à la Stadthalle de Vienne. 1800 spectateurs.

Arbitrage de M. Kowalczyk (AUT) assisté de MM. Altersberger et Tschebul (AUT).

Pénalités : Autriche 4', Suisse 10'.

Tirs : Autriche 22 (9, 13, X), Suisse 5 (3, 2, X).

Évolution du score :

0-1 à 18'44" : Wichser assisté de Fischer et Jeannin

 

Autriche

Gardien : Bernd Brückler [puis Patrick Machreich qui aurait dû rentrer à 40'00"...].

Défenseurs : Martin Ulrich - Gerhard Unterluggauer ; Emanuel Viveiros - André Lakos ; Philippe Lakos - Robert Lukas ; Sven Klimbacher - Mike Stewart.

Attaquants : Gerald Ressmann - Raimund Divis - Mathias Trattnig ; Oliver Setzinger - Dieter Kalt - Daniel Welser ; Markus Peintner - Roland Kaspitz - Christoph Harand ; Patrick Harand - Philippe Horsky - Patrick Mössmer.

Suisse

Gardien : Martin Gerber.

Défenseurs : Mathias Seger - Beat Forster ; Olivier Keller - Mark Streit ; Goran Bezina - Severin Blindenbacher ; Cyrill Geyer - Julien Vauclair.

Attaquants : Thierry Paterlini - Thomas Ziegler - Ivo Rüthemann ; Patric Della Rossa - Martin Plüss - Paul di Pietro ; Patrick Fischer - Sandy Jeannin - Adrian Wichser ; Romano Lemm - Flavien Conne - Andres Ambühl ; Kévin Romy.

Remplaçant : David Aebischer (G). Surnuméraires : Marco Bührer (G) et Patrik Bärtschi.

 

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