Autriche - Slovaquie (4 mai 2005)

 

Championnats du monde 2005, premier tour, groupe A.

Déjà éliminée, l'Autriche joue pour laver son honneur ce soir devant ce public. Patrick Machreich, titularisé pour la première fois du tournoi, comprend vite, avec les premiers tirs qui ne tardent pas, qu'on ne lui a pas fait une faveur et qu'il risque de souffrir. Face aux rapides attaquants slovaques qui font ce qu'ils veulent en zone offensive, la trop lente défense autrichienne est dépassée. Dès la troisième minute de jeu, Marian Gaborik contourne la cage sans opposition et profite du mauvais marquage de Philippe Lakos pour tromper Machreich masqué. L'Autriche ne sort la tête de l'eau qu'une seule fois, quand Oliver Setzinger intercepte une mauvaise passe de Palffy à la bleue pour s'échapper en infériorité. Il n'a pas fait montre de grandes qualités de buteur dans ce Mondial, mais il obtient par ce breakaway une pénalité de Strbak, qui éloigne quelque temps le danger slovaque.

Zigmund Palffy se rattrape dès le retour des vestiaires. Lancé seul au but par une longue passe de Visnovsky, il double la mise d'un revers en lucarne. David Schuller, qui n'a rien fait jusqu'ici pour justifier sa sélection contestée, se signale pour la première fois par un geste malheureux, puisqu'il met son genou en travers de la trajectoire de Lubos Bartecko. Celui-ci souffre de la jambe droite doit être porté sur son banc, mais il n'a heureusement rien de grave et remontera vite sur la glace. La meilleure occasion autrichienne est pour Dieter Kalt, en deux contre un avec Setzinger, mais il échoue, et une pénalité est sifflée contre un coup de genou de Welser à la suite de cette action. Le gros slap de la bleue de Lubomir Visnovsky porte alors le score à 0-3.

Les Slovaques, qui doivent gagner par quatre buts d'écart pour prendre la tête du groupe aux Russes, marquent encore très vite au troisième tiers-temps, comme lors des deux précédents. Ils prennent de vitesse leurs adversaires en zone neutre, et Marian Hossa reprend une passe de Demitra. Une pénalité de Pucher permet enfin aux Autrichiens de marquer un but de consolation par un slap de Gerhard Unterluggauer. Les dix dernières minutes n'en sont que plus cruelles. Richard Zednik ajoute un nouveau but en supériorité d'un bon tir du poignet. Puis le pompon est atteint par un triplé inscrit en quarante-trois secondes : Michal Handzus prend son propre rebond, Christoph Harand est sanctionné pour crosse haute et permet à Martin Strbak de marquer dans le trafic en jeu de puissance, et pour finir, Zigmund Palffy trouve une ultime lucarne. L'Autriche a touché le fond.

La Slovaquie, qui avait tant de problèmes d'efficacité offensive pendant le préparation, a eu exactement le match qu'il fallait pour se libérer avant le deuxième phase. Tout le contraire pour le pays organisateur, qui n'avait pas besoin d'une nouvelle valise avant la poule de maintien.

Les seuls à être au niveau côté autrichien sont Setzinger et Welser. C'est encore plus dommage qu'ils aient perdu leur centre Thomas Koch sur blessure avant les Mondiaux, car il manque énormément. Non seulement Dieter Kalt n'arrive absolument pas à le faire oublier, mais en plus ses déclarations qui manquent de remise en cause ne sont pas dignes de son rôle de capitaine. Et avec lui, ce sont tous les leaders qui flanchent. Matthias Trattnig, de retour d'AHL, est très loin de son niveau des derniers championnats du monde, et ne réussit plus à faire une bonne passe, même s'il a sauvé un but de Handzus en début de match. C'est encore pire en défense, où les Lakos sont très loin de leur meilleur niveau, où le vieux Emanuel Viveiros n'est pas présent physiquement, et où l'expérimenté duo Ulrich-Unterluggauer n'est pas du tout le pilier attendu.

Chez les joueurs moins cotés, le bilan est tout aussi décevant, puisqu'un Gerald Ressmann par exemple ne met absolument pas l'intensité nécessaire à un championnat du monde. Pour les Kaspitz et Peintner, le gabarit est trop handicapant malgré leur bonne volonté. Maintenant, deux nouveaux joueurs pourront être alignés pendant la poule de maintien. Klimbacher a été préféré comme renfort à son coéquipier d'Innsbruck Mössmer, mais c'est surtout Thomas Pöck qui est attendu. Son sélectionneur de père envisage de l'aligner au centre, où l'Autriche est très mal pourvue, plutôt qu'au poste qui est devenu le sien en Amérique du nord, la défense... où l'Autriche est mal pourvue aussi.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Herbert Pöck (entraîneur de l'Autriche) : "Mon équipe était dans un groupe difficile et ne méritait pas de tels résultats. Sa volonté n'est pas en cause. Ce soir, les Slovaques n'ont jamais relâché la pression et ont joué jusqu'au bout. Ils avaient besoin de la première place et ils l'ont eue. Je leur souhaite bonne chance pour une médaille, peut-être en or. Ils ont l'équipe pour cela. Maintenant, il faut oublier cette première phase malheureuse et se concentrer sur le maintien, qui paraît accessible."

Dieter Kalt (capitaine de l'Autriche) : "Nous avons bien joué pendant la plus grande partie du match. Ils ont marqué quelques buts faciles à la fin. Bien sûr qu'ils méritaient de gagner, mais le score est trop lourd. Le match est meilleur que le résultat, meilleur selon moi que celui contre le Bélarus. Nous sommes désolés pour Machreich, nous l'avons laissé tomber au dernier tiers. Au prochain match, il faudra concéder moins de pénalités, il en va de notre survie."

Thomas Pöck (joker de l'Autriche) : "Ma première année pro ne s'est pas déroulée comme je l'avais espéré. J'ai été blessé deux fois et j'ai manqué treize semaines. Le manager général était cependant satisfait. En AHL, tu est un morceau de viande avec un numéro. Quand ça ne marche pas, un autre prend ta place. Mais ils veulent voir comme chacun réagit quand ça ne va pas. Je me suis améliorer défensivement, c'est quasiment la première fois que je jouais vraiment arrière. En université, j'étais très offensif. À Hartford, on a un défenseur qui met des points, le reste joue défensif. Tant qu'on ne me met pas dans les cages, ma position m'est égale. Les entraîneurs feront ce qui est le mieux pour l'équipe. Mais ça fait longtemps que je n'ai pas fait de mises au jeu. J'espère pouvoir aider l'équipe, mais ce n'est pas un joueur qui changera tout. Il faut vingt joueurs pour gagner un match, alors que trois joueurs suffisent à le perdre."

 

Autriche - Slovaquie 1-8 (0-1, 0-2, 1-5)

Mercredi 4 mai 2005 à 20h15 à la Stadthalle de Vienne. 8635 spectateurs.

Arbitrage de Thomas Andersson (SUE) assisté de Petr Blumel (TCH) et Gregor Brodnicki (ALL).

Tirs : Autriche 17 (6, 5, 6), Slovaquie 48 (11, 18, 19).

Pénalités : Autriche 24' (8', 10', 6'), Slovaquie 14' (6', 4', 4').

Évolution du score :

0-1 à 02'44" : Gáborík assisté de Hossa et Demitra

0-2 à 21'06" : Pálffy assisté de Višnovský et Stana

0-3 à 33'52" : Višnovský assisté de Pálffy et Stümpel (sup. num.)

0-4 à 41'56" : Hossa assisté de Demitra et Chara

1-4 à 48'08" : Unterluggauer assisté d'Ulrich et Trattnig (sup. num.)

1-5 à 50'28" : Zedník assisté de Štrbak et Stümpel (sup. num.)

1-6 à 55'04" : Handzuš assisté de Šatan et Pucher

1-7 à 55'28" : Štrbak assisté de Višnovský et Pucher (sup. num.)

1-8 à 55'47" : Pálffy assisté de Stümpel et Pucher

 

Autriche

Gardien : Patrick Machreich.

Défenseurs : Martin Ulrich - Gerhard Unterluggauer ; Emanuel Viveiros - André Lakos ; Philippe Lakos - Robert Lukas ; Mike Stewart.

Attaquants : Gerald Ressmann - Raimund Divis - Mathias Trattnig ; Oliver Setzinger - Dieter Kalt (C) - Daniel Welser ; Markus Peintner - Roland Kaspitz - Christoph Harand ; Patrick Harand - Mario Schaden - David Schuller ; Philippe Horsky.

Remplaçant : Bernd Brückler (G).

Slovaquie

Gardien : Rastislav Stana.

Défenseurs : Martin Štrbák - Lubomir Višnovský ; Richard Lintner - Radoslav Suchy ; Dominik Granák - Zdeno Chára ; René Vydarený.

Attaquants : Richard Zedník - Jozef Stümpel - Zigmund Pálffy ; Luboš Bartecko - Michal Handzus - Miroslav Šatan ; Marián Hossa - Pavol Demitra - Marián Gáborík ; Juraj Štefanka - Peter Pucher - Vladimír Országh.

Remplaçant : Jan Lašák (G).

 

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