République Tchèque - Kazakhstan (5 mai 2005)

 

Championnats du monde 2005, premier tour, groupe D

La République Tchèque s'est qualifiée pour le tour suivant et s'apprête à jouer un rôle d'arbitre dans ce groupe très ouvert. En effet un résultat nul ou une défaite des Tchèques qualifierait leur adversaire du jour et éliminerait l'Allemagne sans attendre le dernier match. C'est dire quelle sera la motivation des Kazakhs ce soir même si l'exploit paraît difficile. À noter l'absence dans les rangs tchèques de Jaromir Jagr, parti consulter un médecin dans son pays suite à la fracture du petit doigt subie face à l'Allemagne.

Le match débute doucement, une sorte de faux rythme qui convient parfaitement aux Kazakhs. Les Tchèques se montrent malgré tout les plus actifs en zone d'attaque et Varada et Hemsky sont les premiers à se signaler, mais Kolesnik veille au grain. Passées les premières escarmouches tchèques, le Kazakhstan montre qu'il sait lui aussi attaquer, d'abord par l'intermédiaire d'Andreï Troshchinsky puis grâce à un slalom d'Andreï Ogorodnikov qui sert en retrait Aleksandr Koreshkov. De quoi mettre en garde les hommes de Vladimir Ruzicka contre tout relâchement défensif.

Les Kazakhs bénéficient même de la première supériorité de la rencontre pour une faute de Zidlicky sur Aleksandrov. Les joueurs de Nikolaï Myshagin montrent de belles aptitudes dans ce domaine et font le forcing pour ouvrir le score : Blokhin slape de loin, Komissarov reprend une passe derrière les cages d'Upper, Pchelyakov a une occasion de marquer à bout portant mais ne parvient pas à lever son palet. Les Tchèques se retrouvent dominés et à la surprise générale, le Kazakhstan se retrouve en tête au chapitre des tirs (8 à 5 !). Milan Hnilicka ne chôme donc pas et a même une certaine réussite sur un tir de Troshchinsky qui vient heurter la barre transversale...

Les Tchèques réagissent enfin dans les cinq dernières minutes du premier tiers lorsqu'ils se retrouvent à leur tour en supériorité numérique. Leur plus belle occasion est à mettre à l'actif de Rucinsky qui dévie un centre de Vyborny sur la transversale. Straka et Kaberle tenteront bien de forcer la décision dans les derniers instants mais il en faut plus pour tromper Kolesnik et l'attaque tchèque manque franchement de conviction.

Ébranlés par une première période qu'ils ont tout sauf dominée, les Tchèques mettent cette fois la pression d'entrée sur les Kazakhs. Mais ces derniers sont les maîtres de la contre-attaque et Ogorodnikov se charge vite de le rappeler. Son tir est contré par Hnilicka mais Koreshkov se trouve au rebond... Encore une fois les Tchèques sont passés près de la correctionnelle. S'ils dominent dans l'ensemble, c'est bien le Kazakhstan qui se montre le plus dangereux (Troshchinsky puis Sokolov).

Les minutes passent, et Kolesnik se fait une grosse frayeur en ratant un dégagement mais Varada ne parvient pas en profiter. Un petit incident qui a sans doute eu un effet sur la concentration du gardien kazakh car quelques instants plus tard il se laisse surprendre sur un tir instantané d'Ales Hesmky suite à un engagement en zone offensive. Le palet vient rebondir sur son patin et rentre tout doucement dans les cages (1-0, 30'44"). Ce but libère enfin les Tchèques qui assiègent les cages de Kolesnik. Vyborny puis Varada mettent la pression sur le gardien, les Tchèques campent en zone d'attaque et la défense kazakhe ne parvient plus à contenir leurs assauts. Fedor Polischuk est poussé à la faute et on pense que les Tchèques vont faire la différence sur le jeu de puissance. Mais mis à part un slap de Zidlicky et un contre de Prucha, Kolesnik n'est pas trop inquiété.

Les Tchèques débutent avec détermination la dernière période, bien décidés à se mettre rapidement à l'abri. Pavel Kubina sonne la charge et un premier jeu de puissance bien négocié permet d'accroître la pression. Kaberle dirige le jeu, Dvorak a une occasion de conclure à bout portant mais Kolesnik est omniprésent dans ses cages.

Les Kazakhs n'essaient plus d'attaquer dans ce dernier tiers. Ils n'essaient même pas de construire quoi que ce soit lorsqu'ils bénéficieront d'une supériorité numérique. Ils se concentrent uniquement sur la défense en pensant sans doute à la différence de buts générale qui pourrait éventuellement faire la différence en cas de victoire 2-1 de l'Allemagne sur la Suisse demain. Mais ils ne se facilitent pas la tâche en multipliant les fautes (y compris un surnombre). Avec Upper en prison, les Tchèques font une démonstration en jeu de puissance avec Petr Sykora à la manœuvre, Marek Zidlicky qui arme slap sur slap à la bleue et Petr Cajanek en embuscade au rebond. Une déviation de Radek Dvorak sur un tir de Straka trouve encore Kolesnik sur sa trajectoire. Menés 8 tirs à 0 dans ce tiers, les Kazakhs auraient pu réaliser un hold-up parfait lorsque Komissarov part en échappée, mais il est finalement stoppé dans son élan par un hors-jeu bien sévère. Malgré une fin de match difficile où ils doivent même évoluer en double infériorité numérique, les Kazakhs ne lâchent pas prise et parviennent à limiter les dégâts au strict minimum.

Nouvelle pénible victoire des Tchèques ce soir qui auront fait le strict minimum dans cette poule en remportant leurs trois rencontres sans pour autant convaincre offensivement. L'absence de Jaromir Jagr n'a certes rien arrangé mais les Tchèques avaient les moyens offensifs de faire la différence plus rapidement dans le match. À noter le bon match de Milan Hnilicka en remplacement de Vokoun qui montre que le poste de gardien ne sera pas un problème pour les Tchèques. Le Kazakhstan a pour sa part fait preuve encore une fois d'une sacrée ténacité défensive et Kolesnik, malgré son "mauvais" but, a été décisif à de très nombreuses reprises. Les Kazakhs possèdent également un science du contre très au point et auraient pu espérer mieux. Ils restent malgré tout en très bonne position pour se qualifier avant le Suisse-Allemagne de demain.

Élus meilleurs joueurs du match : Yevgeniy Koreshkov pour le Kazakhstan et Marek Zidlicky pour la République Tchèque.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match :

Jiri Fischer (défenseur de la République tchèque) : "Hnilicka était sans faille. C'est ce qu'on attend en tant que défenseur. Ils ont très bien joué défensivement. Mais ils peuvent être aussi très dangereux sur leurs contres. C'est quelque chose dont nous devons nous souvenir."

 

République Tchèque - Kazakhstan 1-0 (0-0, 1-0, 0-0)

Jeudi 5 mai à 16h15 à la Stadthalle de Vienne. 7041 spectateurs.

Arbitrage de Rudolf Lauff (SVK) assisté de Sergeï Shelyanin (RUS) et Karol Popovic (SVK)

Pénalités : République Tchèque 10' (2', 2', 6'), Kazakhstan 16' (2', 4', 10').

Tirs : République Tchèque 39 (12, 14, 13), Kazakhstan 16 (9, 6, 1).

Évolution du score :

1-0 à 30'44" : Hemsky assisté de Rucinsky

 

République Tchèque

Gardien : Milan Hnilicka.

Défenseurs : Tomás Kaberle - Jirí Slegr ; Jaroslav Spacek - Pavel Kubina ; Jirí Fischer - Marek Zidlický ; Jan Hejda - Frantisek Kaberle.

Attaquants : Martin Straka - Václav Prospal - Radek Dvorák ; Václav Varada - David Výborný - Petr Sýkora ; Martin Rucinský - Petr Cajánek - Petr Prucha ; Josef Vasícek - Ales Hemsky.

Remplaçant : Tomás Vokoun (G). Absent : Jaromír Jágr (blessé).

Kazakhstan

Gardien : Vitali Kolesnik.

Défenseurs : Evgueni Blokhin - Vladimir Antipin ; Oleg Kovalenko - Alekseï Litvinenko ; Alekseï Koledaïev - Andreï Sokolov ; Artyom Argokov.

Attaquants : Dmitri Dudarev - Dmitri Upper - Anton Komissarov ; Andreï Ogorodnikov - Andreï Pchelyakov - Andreï Troshchinsky ; Konstantin Shafranov - Evgueni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Polishchuk - Roman Kozlov.

Remplaçant : Sergueï Ogureshnikov (G). Absent : Alekseï Vassilchenko.

 

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