Championnats du monde 2005, deuxième phase, groupe E.

La déception de la non-qualification pour les quarts de finale plus la fatigue, cela fait beaucoup à supporter pour le Bélarus face à un adversaire aussi fort. Le héros du tournoi, le gardien Andreï Mezin, a été laissé au repos, et les Tchèques semblent tout à fait au point pour ce match de rodage avant la dernière ligne droite. Ils annihilent les quelques combinaisons adverses et anéantissent physiquement les schémas de jeu théoriques mis en place par Glen Hanlon. Certes, les occasions franches se font attendre, mais ils finissent par ouvrir le score sur un tir du poignet de Petr Cajanek après une passe aveugle de Martin Rucinsky derrière la cage.

Le Bélarus n'a pas toujours les moyens techniques de ses intentions. En osant une relance rapide transversale, Andreï Bashko offre le palet à David Vyborny, qui n'a plus qu'à servir Jan Hlavac pour le deuxième but. Qu'il prenne leçon sur Tomas Kaberle et sur sa longue passe parfaitement exécutée de bleue à bleue pour Vaclav Prospal. Celui-ci centre pour Jaromir Jagr qui bat tranquillement Shabanov d'un tir bas. L'attaque biélorusse se résume quasiment à deux hommes dans cette deuxième phase des Mondiaux : l'expérimenté Vladimir Tsyplakov, qui réussit à gagner son duel avec le rude Slegr dans le coin, et Konstantin Koltsov, qui reprend la passe précise de son capitaine, comme contre le Kazakhstan.

Les insuffisances du Bélarus sont plus évidentes encore au troisième tiers-temps, où il ne tire qu'une fois à la cage. On ne comprend pas que Hanlon n'ait pas aligné son jeune joker Alekseï Savin. Il y a pourtant une case vide sur la feuille de match. Il a été appelé en réserve pour rien, alors qu'il aurait pu amener un peu de sang frais. La fin de match est en effet terriblement difficile pour les organismes usés, par exemple celui d'Ugarov, qui repart toutefois courageusement au combat bien qu'il semble exténué à l'issue de chaque présence.

La République Tchèque creuse donc aisément l'écart. Après un but du patin de Vasicek, refusé, ce sont Martin Straka, dans un angle fermé, et Vaclav Varada, dans le slot, qui marquent. Le Bélarus n'avait plus de quoi tenir un score comme au début de la compétition, et il avait encore moins la volonté de trouver l'énergie d'attaquer. Les Tchèques s'assurent donc de rester à Vienne pour les quarts de finale, et ils y affronteront les États-Unis, pour prendre leur revanche du match de l'an passé qu'ils ont encore en travers de la gorge.

Élus meilleurs joueurs du match : Jan Hlavac pour la République Tchèque et Konstantin Koltsov pour le Bélarus.

Désignés meilleurs joueurs du Bélarus dans le tournoi : Andreï Mezin, Konstantin Koltsov et Vladimir Tsyplakov.

Commentaires d'après-match

Vladimir Ruzicka (entraîneur de la République Tchèque) : "Certains pourraient penser que nous avons gagné facilement, mais c'est une illusion. Pareil pour ceux qui pensent que le résultat de ce match nous était indifférent. Nous ne voulions pas concéder une défaite inattendue et aller jouer notre quart de finale à Innsbruck. Oui, nous avons dominé de façon convaincante, mais il a fallu lutter pour cela, et la victoire n'a été acquise qu'après le quatrième but en troisième période."

Glen Hanlon (entraîneur du Bélarus) : "On a joué contre une grande équipe, qui a le meilleur joueur du monde avec Jaromir Jagr. On a fait ce qu'on a pu. J'ai pris un temps mort à la dernière minute pour honorer nos vétérans Tsyplakov et Mikulchik, qui méritaient d'être sur la glace pour la sirène finale. Si on m'avait dit au début que nous terminerions à la dixième place, j'aurais pris ça pour une bonne nouvelle. Nous voulons toujours plus, mais il faut être honnête : les huit meilleures équipes du moment sont en quarts de finale. Il reste encore beaucoup de travail pour y prétendre. Si la fédération est intéressée pour que nous continuions à collaborer, j'espère qu'elle ne mettra pas en question mes méthodes, en particulier le refus des regroupements prolongés. Je considère inadmissible d'enlever des joueurs de leurs familles pendant plusieurs semaines. Le hockey, même au niveau de l'équipe nationale, doit être perçu par les athlètes comme un plaisir, pas comme un dur labeur. Ils le rendront alors sur la glace."

République Tchèque - Bélarus 5-1 (1-0, 2-1, 2-0)

Mardi 10 mai 2005 à 20h15 à la Stadthalle de Vienne. 6201 spectateurs.

Arbitrage de Rob Matsuoka (CAN) assisté d'Ales Lesnjak (SLO) et Karol Popovic (SUI).

Pénalités : République Tchèque 8' (0', 6', 2'), Bélarus 6' (2', 0', 4').

Tirs : République Tchèque 48 (18, 14, 16), Bélarus 10 (4, 5, 1).

Engagements : République Tchèque 38 (10, 12, 16), Bélarus 25 (10, 5, 10).

Évolution du score :

1-0 à 16'28" : Cajanek assisté de Rucinsky et Zidlicky

2-0 à 26'43" : Hlavac assisté de Vyborny

3-0 à 32'46" : Jagr assisté de Prospal et T. Kaberle

3-1 à 37'59" : Koltsov assisté de Tsyplakov

4-1 à 46'42" : Straka assisté de Jagr et T. Kaberle

5-1 à 49'21" : Varada assisté de Vrbata et Vasicek

Gardien : Tomás Vokoun.

Défenseurs : Tomás Kaberle - Jirí Slegr ; Jaroslav Spacek - Pavel Kubina ; Jirí Fischer - Marek Zidlický ; Jan Hejda - Frantisek Kaberle.

Attaquants : Martin Straka - Václav Prospal - Jaromír Jágr ; Jan Hlavac - David Výborný - Petr Sýkora ; Martin Rucinský - Petr Cajánek - Radek Dvorák ; Václav Varada - Josef Vasícek - Radim Vrbata.

Remplaçant : Milan Hnilicka (G). Absents : Ales Hemsky, Petr Prucha (surnuméraires).

Gardien : Sergueï Shabanov.

Défenseurs : Aleksandr Makritsky - Andreï Bashko ; Vladimir Svito - Oleg Mikulchik ; Vladimir Kopat - Aleksandr Zhurik ; Aleksandr Radzinski.

Attaquants : Vladimir Tsyplakov (C) - Mikhaïl Grabovski - Konstantin Koltsov ; Andreï Kostsitsyn - Siarheï Zadzialionov - Andreï Skabelka ; Alekseï Ugarov - Alekseï Krutsikov - Dmitri Mialeshka ; Dmitri Dudik - Andreï Mikhalev - Alekseï Strakhov.

Remplaçant : Andreï Mezin (G). Absents : Tsimafei Filin (exclu pour dopage), Alekseï Savin (surnuméraire), Sergueï Erkovich.

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