Match amical.

Avertis par la claque prise devant Briançon dimanche, les Rouennais n'ont pas pris le match contre Amiens à la légère. Les joueurs de Guy Fournier n'avaient nulle envie de subir le même sort, surtout pour une première à domicile devant un public déjà très versatile deux semaines seulement après la reprise de l'entraînement du RHE. Sans Olivier Coqueux malade et sans les juniors sélectionnés en équipe de France de moins de vingt ans regroupés à Chamonix, l'opportunité fut donnée à la très jeune classe rouennaise de faire ses preuves. Lucas Bini et Julien Correia, du haut de leurs 17 ans, se retrouvaient en alternance titulaires sur la deuxième ligne aux côtés de Julien Desrosiers et Kimmo Salminen. Dans le second tiers, Julien Correia eut une bonne chance quand il fut servi par Desrosiers. Malheureusement son lancer fut dévié par le gardien amiénois (33'01). Les Picards, avec deux joueurs majeurs encore à l'infirmerie (François Rozenthal et Loïc Sadoun) et quelques autres à peine sortis de leurs convalescences (Gras, Dermigny, Bachet et Zwikel), semblaient peu sereins comme en témoignaient les permutations in extremis exercées dans leur alignement.

Pendant les vingt premières minutes, Rouen prend le pouvoir à l'image de Marc-André Thinel bouffant un tantinet du Gothique. Le Canadien se fait d'abord passeur décisif sur l'ouverture du score de Carl Mallette en supériorité (1-0 à 1'35). Puis créateur moins de six minutes plus tard en offrant un palet à Jan Mikel, qui est bien détourné par Antoine Mindjimba (7'00). Enfin, il faillit conclure sur un service de Mallette. Il est seulement déjoué par l'emblématique dernier rempart amiénois (10'49). La suite est moins spectaculaire, mais très agréable. Les Dragons dominent sans se ruer à l'abordage. Une dernière occasion est tentée par Kimmo Salminen, en jeu de puissance, grâce à la précision de Carl Mallette à la passe (19'27). Amiens de son côté n'a été en mesure d'inquiéter Ramon Sopko qu'à une seule reprise. En avantage d'un homme, Miroslav Pazak a pu reprendre un des rebonds laissés par le nouveau gardien rouennais (15'49).

La première moitié du tiers médian est de la même veine. Après un mouvement empli de punch et d'envie de la ligne des espoirs qui a engendré un but curieusement refusé à Alexandre Lefebvre (22'40), Carl Mallette profite d'un débordement d'Éric Fortier semant par la droite Sébastien Dermigny mais voit son lancer heurter un poteau (24'29). Des Normands dominateurs, des mains solides, des passes propres, des entrées de zone en possession de la rondelle... Un jeu qui fait commettre des fautes (Roussel et J. Marcos) et frustre les adversaires (Mindjimba). Ainsi pendant la série de trois pénalités amiénoises où s'intercale une normande, Pulscak évite déjà le pire quelques secondes avant le break rouennais. Un missile de Jan Mikel trouve la lucarne gauche d'Antoine Mindjimba. Le lancer frappé à mi-distance de l'arrière tchèque est imparable pour le patriarche picard (2-0 à 29'18). La suite est de moins bonne facture. Insatisfaction amiénoise et fatigue normande engendrent des mauvais coups de part et d'autre, à l'exemple des cinglages d'Alexandre Lefebvre et d'Anthony Mortas. Après une occasion de Brice Chauvel bien stoppée par Ramon Sopko (31'08), un coup de genou de Jonathan Zwikel arrivé en retard sur Carl Mallette effectuant une relance anodine dans sa zone (32'37) pourrissait la rencontre. Un geste inadmissible, octroyé pour faire mal, lors d'un choc largement évitable qui, hélas, illustre la haine exacerbée des Picards pour tout Canadien patinant sur la glace rouennaise... française. Pendant que Mallette rentre définitivement au vestiaire, il s'ensuit une échauffourée dont les Rouennais sortent seuls pénalisés ! Les sept minutes suivantes, les dernières de la période, sont les rares où les Dragons ont pu être inquiétés par leurs adversaires. Profitant des tergiversations de la réorganisation des Rouennais privés alors de leur maîtres à jouer (Mallette et Thinel), Élie Marcos manque deux palets de but. Ramon Sopko le mystifie de la mitaine la première fois (33'32), avant d'esquiver la seconde chance du Gothique (35'52). Sopko est encore tout chaud de ces deux parades lorsqu'il en entreprend une autant spectaculaire qu'efficace chipant le caoutchouc de la mitaine au nez d'un Mortas médusé (37'03) !

Au dernier retour des vestiaires, Guy Fournier a réaménagé ses lignes en attendant le retour au jeu de Marc-André Thinel qui purge ses dix minutes de méconduite. Cette restructuration n'a pas empêché Amiens d'être dangereux. Il faut dire que Rouen ne joue plus qu'à deux lignes. Ramon Sopko doit s'employer devant Cyril Boubé (41'54). Thinel de nouveau sur la glace de l'île Lacroix, le RHE s'en porte mieux. Les Picards reprennent le chemin de la geôle. Les Dragons en profitent pour inscrire deux buts dont un seul sera validé, celui de Daniel Carlsson. À mi-distance, un petit lancer flippé "à la Pourtanel" du Suédois mystifie Antoine Mindjimba bien aveugle (3-0 à 48'25). La rencontre se déroule jusqu'à son terme, accordant aux Dragons une victoire rassurante.

En effet, on peut penser que sans la sortie prématurée de Carl Mallette entraînant la méconduite de Thinel, et sans dénigrer les Gothiques du jour, la victoire aurait été plus conséquente et le plaisir du jeu plus grand pour les spectateurs. Une victoire d'autant plus rassurante qu'obtenue avec un blanchissage de Ramon Sopko qui doit maintenant se confirmer lors du tournoi d'Angers le week-end prochain en essayant de minimiser les temps de pénalités subis et le nombre de tirs reçus.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

Rouen - Amiens 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)

Mardi 30 août 2005 à 19h00 au centre sportif du Docteur Duchêne. 1700 spectateurs.

Arbitrage de M. Bocquet.

Pénalités : Rouen 36' (6'+10', 8'+10', 2'), Amiens 26' (8', 8', 10').

Tirs : Rouen 24 (9, 8, 7), Amiens 29 (9, 13, 7).

Occasions : Rouen 5 (3, 2, 0), Amiens 6 (1, 4, 1).

Évolution du score :

1-0 à 01'35" : Mallette assisté de Thinel et Carlsson (sup. num.)

2-0 à 29'18" : Mikel assisté de Mallette et Sedlak (sup. num.)

3-0 à 48'25" : Carlsson assisté de Bellemare et Lemoine (sup. num.)

Gardien : Ramon Sopko 29/29 (100%).

Défenseurs : Jan Mikel - Daniel Sedlak ; Vesa Ponto - Sami-Ville Salomaa ; Daniel Carlsson - Nicolas Besch.

Attaquants : Éric Fortier - Carl Mallette - Marc-André Thinel ; Kimmo Salminen - Julien Desrosiers - Lucas Bini ou Julien Correia ; Alexandre Lefebvre - Pierre-Édouard Bellemare - Tristan Lemoine.

Remplaçants : Guillaume Richard (G) et Simon Doreille. Absents : Olivier Coqueux (malade) et Yvan Fontana (équipe de France des moins de 20 ans).

Gardien : Antoine Mindjimba 21/24 (87%).

Défenseurs : Sébastien Dermigny - Peter Janik ; Thomas Roussel - Frantisek Pulscak ; Nicolas Pousset - Vincent Bachet ; Cyril Boubé.

Attaquants : Simon Petit - Anthony Mortas - Julian Marcos ; Élie Marcos - Laurent Gras - Miroslav Pazak ; Brice Chauvel - Jonathan Zwikel - Julien Lefranc.

Remplaçants : Jérôme Pulmejeau (G), Geoffrey Bault, Lionel Wiotte, Julien Maréchal. Absents : François Rozenthal (genou), Loïc Sadoun (déchirure au quadriceps).

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