Amiens II - Belfort (24 septembre 2005)

 

Match comptant pour la deuxième journée de division 2, poule est.

Les débuts à domicile cette saison pour la réserve amiénoise se déroulent dans l'antichambre du chaudron gothique, devant une petite chambrée. Face aux Picards, auteurs d'un nul à Paris la semaine dernière, les Belfortains, qui découvrent la division 2, jouent toujours sans une grande partie de leur effectif. En attendant leurs renforts, ils n'alignent ce soir que deux blocs.

L'entame est à l'avantage des locaux : après une minute, Aurélien Delanchy n'est pas inquiété et en profite pour faire le tour de la cage, avant de tirer à côté. Les Lions profitent cependant d'un surnombre de leurs adversaires pour montrer timidement le bout du nez, à défaut des crocs : Franck Herbrecht s'infiltre dans la zone, lance à ras glace, mais Lionel Boiteux qui a suivi voit sa tentative arrêtée par Mestivier. Sur le contre, Geoffrey Paillet s'en va seul en échappée, feinte François Neckar et glisse la rondelle sur la gauche du but (1-0, 2'12). Le vétéran Sergueï Gorbouchine veille devant des adversaires toujours à l'affût de la moindre erreur. Même en désavantage numérique, Amiens se montre entreprenant : Cyril Boube oblige Neckar à repousser au-dessus, puis François-Henri Désérable par deux fois et Augustin Gillardin inquiètent encore l'arrière-garde des visiteurs. Il faudra cependant attendre la première supériorité numérique, consécutive à une charge avec la crosse de Ronald Mansour, pour voir les jeunes Gothiques doubler la mise, par l'entremise d'un Antoine Cagnart esseulé (2-0, 5'01). Les Belfortains commencent alors à souffrir, et Frantisek Neckar se met en évidence par une sortie en kamikaze (5'51) et un dégagement du gant directement au fond de la zone adverse. Quant à son coéquipier David Robert, il jette carrément sa crosse pour contrer un Amiénois trop rapide, avant d'être sanctionné peu après pour accrocher (6'47). Amiens s'installe encore un peu plus, à l'image de Mathieu Jestin, dont le lancer de loin ne demandait qu'à être dévié (7'08). Paillet manque quant à lui une belle occasion, mais Grossemy a bien suivi, obligeant Neckar à repousser le danger temporairement, avant que Gorbouchine ne le fasse trébucher (7'36). À cinq contre trois, Charley Marcos se promène, récupère son propre lancer et tente encore sa chance. En face, Franck Herbrecht est bien présent et tente bien de donner de l'air aux Lions, mais les attaques se poursuivent de manière récurrente. Les nerfs de Neckar sont mis à contribution, comme en témoignent ces vers lancés à l'encontre d'un des arbitres. On imagine que ce n'est pas la suite qui lui redonnera du calme : Cyril Boube bien placé tente de trouver sa lucarne, sans succès, mais récupère son propre rebond pour placer... en lucarne. Le public est debout (3-0, 9'24).

La suite est encore à sens unique, tant Belfort est repoussé dans ses derniers retranchements et se dégage du mieux qu'il peut, alors que les Gothiques montrent une ténacité à toute épreuve, dans la récupération, comme Mathieu Jestin en zone neutre face à Michel Piller, ou dans leurs offensives : Boube cherche le doublé, Désérable tente de loin, avant que Gillardin esseulé dans l'enclave sur une belle passe de Marcos ne mette Neckar à contribution. Physiquement, Amiens est très fort, trop peut-être, à l'image de Wiotte sanctionné pour accrocher (12'22). Belfort tente alors de mettre Mestivier à contribution, mais ce dernier est imperméable au lancer de Cyril Prongué. Une seule autre tentative sera à mettre à l'actif des blancs, suite à une belle percée d'Herbrecht. À égalité numérique, Amiens reprend les initiatives : le débordement sur la gauche de Geoffrey Bault est suivi d'un lancer bien dévié au-dessus de sa cage par Neckar. Belfort ne peut répondre aux offensives adverses, et Ronald Mansour est trop court pour contrôler un palet en zone neutre qui ne demandait qu'à l'accompagner en échappée (15'16). Quant à Augustin Gillardin, il continue à mettre le feu à la défense adverse : seul dans l'enclave, il oblige le portier à la parade, mais dans la continuité de l'action son compère Marcos fait tranquillement le tour de la cage pour conclure (4-0, 17'06). Les visiteurs n'ont pas le temps de souffler : une minute plus tard, Christopher Teixeira transforme en but une offrande de Paillet depuis l'aile gauche (5-0, 18'31). Sur un engagement en zone offensive, Gillardin bute encore sur la jambière du dernier rempart belfortain après une passe de Marcos, avant de persévérer dans la foulée, mais cette fois l'issue n'est plus la même (6-0, 19'11). Belfort choisit cette fin de tiers pour sortir la tête de l'eau à deux reprises : Boiteux trouve Herbrecht bien placé, qui tire sur le gardien amiénois, avant de chercher la lucarne alors qu'il était idéalement placé, mais son lancer passe à côté.

Dès le début de la deuxième période, Neckar est mis (ou se met ?) en évidence : s'il s'interpose avec efficacité aux tentatives adverses, il apparaît assez fantasque par sa lenteur à se relever, alors même parfois que l'action n'est pas terminée, ou encore par cette sortie à la crosse au devant de Christopher Teixeira (22'40). Cela a au moins le mérite d'attirer l'attention du public sur ce qui se passe sur la glace, et non plus seulement à la performance de son équipe première du côté de Saint-Gervais par radio interposée... Mais Grossemy aura raison de l'homme au maillot gris dans la minute suivante, le bel arrêt initial de ce dernier s'avérant inutile (7-0, 23'09). Augustin Gillardin est quant à lui toujours très présent, même si son tir de la gauche ne trouve que les jambières de son opposant, qui se met en danger tout seul en relâchant ses palets très vite après un arrêt ou en sortant encore une fois loin de son but. Amiens semble vouloir souffler, gérer sa large avance, comme sur un avantage numérique consécutif à une faute de Piller. Semble, car une fois le joueur puni sorti de prison, les Gothiques accélèrent et marquent logiquement par l'intermédiaire de Geoffrey Paillet, à l'affût d'une action contrée, les Belfortains étant souvent pris de vitesse sur les rebonds et ne pouvant dégager les situations chaudes (8-0, 28'52). La réussite de ses partenaires semble donner encore un peu plus de mordant à Gillardin, d'abord trop court pour conclure le débordement de Delanchy, puis qui pivote astucieusement sans trouver le cadre. Quant à l'ancien junior mulhousien Romain Pierrel, très remuant, il profite d'une rare occasion pour partir en contre sur la gauche avant de voir son lancer puissant repoussé par les jambières de Mestivier (30'01). L'obstruction sifflée à l'encontre de Lecryt donne une chance aux visiteurs de tenter de trouver l'ouverture, mais Mestivier veille face au lancer lourd d'Herbrecht, et Belfort n'y arrive pas : à un contre de Grossemy succède un dégagement interdit. Une nouvelle chance est donnée aux Lions, à quatre contre trois, mais la très belle combinaison Pierrel - Gorbouchine - Herbrecht de la trente-troisième minute ne trouve pas la conclusion qu'elle aurait méritée. Cette dernière action a au moins le mérite de réveiller les blancs, à l'image de Cyril Prongué, qui se bat bien, ou du bon lancer de Vincent Hennequin qui contraint le gardien amiénois à la parade. Mais quand Amiens se décide à sortir, Belfort est vite débordé : Paillet glisse à Teixeira qui place à droite, puis c'est au tour de Marcos de s'en aller en balade dans la zone adverse, avant que Paillet à l'affût dans l'enclave ne tire trop à gauche. Belfort ne répond que par une timide combinaison entre Pierrel et Hennequin et une tentative de très loin de Cyril Prongué (37'38). Car Amiens a la mainmise sur le match, comme la ligne Bault - Wiotte - Bourdelle, le premier étant à la conclusion (9-0, 37'54). Même si Boube fait encore le tour de la cage et tente de reprendre son lancer, c'est curieusement Belfort qui a encore la dernière occasion du tiers : l'infatigable Gorbouchine lance Ronald Mansour, bien placé, mais Mestivier s'interpose.

La dernière période s'ouvre comme la précédente par une série de parades plus ou moins académiques, de François Neckar d'abord face à Teixeira de la gauche, ensuite de la jambière et du bouclier devant Boube (41'22) après une énième sortie. Une nouvelle tentative astucieuse, du revers, de Wiotte, est bien suivie par Paillet qui est à l'affût pour le dixième (10-0, 43'29). Alors que Wiotte d'un côté et Gorbouchine de l'autre sont sanctionnés pour dureté, le jeu à quatre permet à Belfort de se montrer plus entreprenant : Teixeira est contraint à un retour forcé pour reprendre Lionel Boiteux, avant que le très vif Romain Pierrel ne parte seul de sa zone buter sur le dernier rempart picard (45'37). Cette tendance se confirme à cinq contre cinq, par Gorbouchine de retour qui lance sur le gardien depuis la ligne bleue, puis Hennequin bien lancé sur la gauche. Et Neckar dans tout cela ? Il se montre encore une fois décisif, en repoussant un tir à l'aide de son... patin, mais ne pourra rien faire suite à la belle feinte de Teixeira qui conclut son débordement sur l'aile droite par un caviar donné à Grossemy qui n'a plus qu'à conclure (11-0, 48'43). À peine le temps d'engager que Cyril Boube n'enclenche un tir canon à mi-distance (12-0, 49'15). Encore heureux que les Gothiques n'appuient pas toutes leurs actions, à l'image de Désérable, arrêté par Neckar, ou de Teixeira repris par un défenseur. Il faut attendre la pénalité infligée à Colas Lecryt pour voir le jeu s'équilibrer : Gorbouchine tente bien d'organiser le jeu de puissance belfortain, mais place à côté de l'objectif, puis un bel échange avec Lionel Boiteux est rendu inutile par une obstruction sanctionnée de Cyril Prongué (52'19). Le retour des Gothiques à cinq sera curieusement à l'avantage des visiteurs : David Robert est bien placé, mais le palet reste coincé dans son patin, Piller tente sa chance de la bleue mais la déviation tant recherchée n'arrive pas.

Neckar s'illustre cette fois négativement avec véhémence à l'encontre du corps arbitral, ce qui lui vaut une méconduite pour le match (54'07), ce qui engendre l'entrée en jeu du coach Joël Prongué. À une superbe occasion pour Herbrecht reprenant en force devant le but un palet qui ne demandait qu'à entrer - mais pas le gardien picard qui tient à son blanchissage - répond un nouveau numéro de Grossemy qui profite encore des espaces et de la fatigue adverse pour faire le tour de la cage, sans succès. Prongué n'a pas le temps de gamberger tant il est déjà mis à contribution par une tentative de la gauche de l'omniprésent Gillardin, à laquelle il oppose une belle extension de sa jambière, avant de bloquer le tir de Vincent Troupin (57'40). De l'autre côté, on croit enfin que ses coéquipiers ont sauvé l'honneur quand Ronald Mansour derrière le but trouve Pierrel, mais le jeune attaquant revenu de ses années juniors à Mulhouse ne trouve que le portier adverse. La dernière tentative belfortaine est l'œuvre de Vincent Hennequin, qui ne trouve que l'armature de la cage dans un angle difficile. Son homologue ne sera pas aussi heureux, car son invincibilité tombe suite à un contre de Charley Marcos, qui vient l'ajuster (13-0, 59'27). Prongué évite quand même le quatorzième but peu avant la sonnerie, en opposant une nouvelle fois sa jambière à un lancer de la bleue de Troupin.

Les Belfortains, dans des conditions difficiles du fait de la maigreur (provisoire) de leur effectif, ont tout de même opposé leur courage à des Amiénois qui ont bien géré leur avance du premier tiers et opéré de beaux enchaînements, à l'image de la ligne Bault - Bourdelle - Wiotte, ou des efforts de Paillet et Gillardin, devant une défense qui a eu le mérite de garder sa cage inviolée.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaire d'après-match

Joël Prongué (gardien de Belfort) : "Par rapport à la division 3, l'écart est très important, tant au point de vue de la vitesse que de la technique. Le résultat était attendu. Nous espérons le renfort de plusieurs joueurs pour le prochain match car nous avons dû faire appel ce soir à des joueurs loisirs. De plus, Amiens tournait à trois blocs, alors que nous n'en avions que deux à leur opposer, d'où la fatigue ressentie de notre côté. Sergueï ? Rien à dire, c'est un exemple à suivre."

 

Amiens II - Belfort 13-0 (4-0, 5-0, 4-0)

Samedi 24 septembre 2005 à 20h00 sur la petite glace du Coliséum.

Pénalités : Amiens 16' (4', 6', 6), Belfort 46' (6', 4', 6'+10'+20').

Évolution du score

1-0 à 02'12" : Paillet (inf. num.)

2-0 à 05'01" : Cagnart (sup. num.)

3-0 à 09'24" : Boube (sup. num.)

4-0 à 17'06" : C. Marcos assisté de Gillardin

5-0 à 18'31" : Teixeira assisté de Paillet

6-0 à 19'11" : Gillardin

7-0 à 23'09" : Grossemy

8-0 à 28'52" : Paillet

9-0 à 37'54" : Bault

10-0 à 43'29" : Paillet

11-0 à 48'43" : Grossemy assisté de Teixeira et de Jestin

12-0 à 49'15" : Boube assisté de Gillardin

13-0 à 59'27" : C. Marcos assisté de Boube

 

Amiens 2

Gardien : Pierre-Sylvain Mestivier.

Défenseurs : Vincent Troupin - François-Henri Désérable ; Arnaud Grossemy - Mathieu Jestin ; Antoine Cagnart.

Attaquants : Geoffrey Bault - Vittorio Wiotte - Sébastien Bourdelle ; Charley Marcos - Augustin Gillardin - Cyril Boube ; Christopher Teixeira - Colas Lecryt - Geoffrey Paillet ; Aurélien Delanchy.

Remplaçant : Antoine Loriot (G).

Belfort

Gardiens : Frantisek Neckar puis Joël Prongué à 54'07".

Défenseurs : Sergueï Gorbouchine - Franck Herbrecht ; Mickaël Kerbitchian - Cyril Prongué.

Attaquants : Michel Piller - Romain Pierrel - David Robert ; Lionel Boiteux - Ronald Mansour - Vincent Hennequin.

 

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