Tours - La Roche-sur-Yon (24 septembre 2005)

 

Match comptant pour la deuxième journée de division 2, poule ouest.

Le choc au sommet entre les deux favoris de la poule ouest arrivait donc dès la deuxième journée sur la glace tourangelle. Les Diables Noirs n'apparaissaient pas vraiment rôdés aux joutes de la D2, même si la prestation écrasante à Meudon lors de la première journée avait rapidement démontré les ambitions des troupes de Millette. Face à une formation qui, aux dires de certains, allait écraser le championnat, les Aigles n'avaient rien à perdre et arrivait sur la glace avec détermination.

Le coup d'envoi était donné par le maire Jean Germain, soutenu par un joueur de Tours pour quelques pas difficile sur la glace. Par ailleurs sollicité par le volley-ball champion d'Europe qui jouait le trophée des champions face à Cannes au même moment, il s'éclipsait rapidement vers une salle mieux chauffée, d'autant que l'accueil du public était assez froid. Un geste fort voulu par les nouveaux dirigeants tourangeaux pour remercier la mairie de son soutien (la subvention reste la même qu'en Magnus). Après que les joueurs de l'ASGT eurent présenté le nouveau maillot teinté de orange, couleur "guerrière" pour un Millette "amérindien", puis après le salut du coach entouré de ses hommes, le nouveau président Remy Delmas tentait un petit discours. Le public impatient hésitait entre soutien et dépit face à la chute du vice-champion de Magnus... Tout de même 800 spectateurs, le taux de remplissage restait correct.

Après cette introduction, le palet était jeté ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que le niveau Magnus était désormais bien loin. La partie restait en effet assez brouillonne et pauvre techniquement. Aucune équipe ne réussissait trois passes de suite, difficile dans ce contexte d'inquiéter les gardiens. À ce jeu de pousse-rondelle, La Roche-sur-Yon se montrait plus collectif et se créait les meilleures occasions. Girouard devait s'employer avec efficacité sur quelques tirs plus ou moins dangereux. En face, le portier du Hogly s'ennuyait ferme, tant les attaquants tourangeaux étaient incapables d'entrer à plusieurs en zone offensive. Les rares opportunités consistaient avant tout en un jeu stérile derrière la cage où Tours tentait d'imposer sa puissance physique. Le public local demeurait assez dynamique mais était douché à treize secondes de la sirène. Sur la droite de Girouard, Frédéric Levêque lançait fort dans l'enclave et le palet tapait la jambière du gardien pour un but en angle fermé. 1-0 pour les visiteurs, ce n'était pas volé même si les occasions étaient rares. Tours avait globalement la maîtrise du palet sans être dangereux, et c'était l'inverse pour les Aigles...

Le deuxième tiers se révélait tout aussi imprécis. Le match restait assez propre et bien arbitré par le duo Gardiol-Hamont... pour le moment. Aucune équipe ne se montrait efficace en supériorité numérique en dépit de situation longues à cinq contre trois. La Roche réussissait finalement à doubler la mise sur une belle action collective en avantage numérique. Un échange entre les deux défenseurs Erik Marinov et Benoît Barreteau sur la ligne bleue, un centre fort en profondeur dévié juste devant le gardien sur le côté de l'enclave par l'inévitable Tomas Kaspar : très beau but et 2-0... Ballotté, sans génie, Tours réduisait logiquement la marque en fin de tiers sur une percée en profondeur de Kamil Stastny. Le Slovaque lancé par Jean-François Gamelin partait en quasi-échappée, contrôlait chanceusement le palet dévié par le défenseur en un contre un et dribblait le gardien Paul Charret avec lucidité, dans l'enthousiasme général...

Le troisième tiers était en revanche très mal arbitré dans l'ensemble, un contraste flagrant avec deux premiers tiers plutôt sobres. Les coups de sifflets sévères se multipliaient, sans raison car aucune équipe n'affichait une agressivité excessive. On ne voyait même pas de tension autour des gardiens mais le bel esprit sportif des quarante premières minutes s'envolait, victime de l'agacement face à des décisions discutables... Bref, accumulation de pénalités très sévères contre Tours avec deux méconduites contestables. Serge Saint-Denis était bousculé par Frédéric Levêque, ça se pousse sans être violent mais le Tourangeau prenait une méconduite invisible. Plus tard, pour avoir fermé un peu trop fort la porte de la prison, même tarif pour Tomas Valko ! Le jeu était ainsi rarement à égalité numérique... De l'autre côté, certains contacts du Hogly ne méritaient sans doute pas la prison, alors que les rares mauvais gestes passaient en revanche aux oubliettes... Tours revenait pourtant à 2-2 sur un lancer ligne bleue dévié devant le gardien par l'excellent Gamelin, avec une crosse un peu haute peut-être. Les Diables Noirs tentaient d'accélérer face à des Aigles qui commençaient à reculer et à fatiguer. La ligne d'Ocelka, présente constamment sur la glace, s'essoufflait. Le banc tourangeau faisait la différence même si la première ligne restait la seule vraiment dangereuse.

L'ASGT passait logiquement devant à trois minutes de la fin sur un tir du revers entre les jambières à bout portant de Fridrich servi par Lukas Krejci, très en jambes, le tout à quatre contre trois. Mais juste dans la foulée, l'arbitre oubliait des accrochages en série de La Roche dans la zone neutre permettant à Jozef Hopjak de filer sur la droite pour un frappé court en lucarne. Girouard, masqué par le grand Simak, devait s'incliner... 3-3 !

Ce sera le score final, même si le public habitué de la Magnus croyait aux prolongations. Tours a assez mal joué dans l'ensemble avec de mauvaises relances, des passes et des contrôles approximatifs, du jeu derrière la cage adverse mais finalement peu de lancers même en avantage numérique... bref, beaucoup de travail mais peu de résultats. Il faudra montrer plus de génie en attaque et surtout plus de soutien, les rares accélérations bousculant l'arrière-garde des Aigles n'étant pas exploitées. Seuls quelques joueurs ont surnagé, Gamelin et Stepan montrant mieux que la D2, alors que Krejci séduisait par sa vitesse. La défense manquait trop de mobilité, à l'image de Simak ou Sabol à la peine dès que la ligne Ocelka-Kaspar-Selin débarquait en zone d'attaque.

La Roche a été exactement au même niveau avec les mêmes commentaires, un match nul logique sous forme de miroir, qui apportait globalement la satisfaction des deux coachs. Millette pouvait être content du travail de ses hommes, rassemblés depuis à peine trois semaines, alors que Denis Gireaudeau s'octroyait un point chez le favori, se positionnant comme un prétendant sérieux à la montée. Dans les deux cas il faudra malgré tout montrer autre chose, car ces deux équipes qui tournent sur une ligne forte manquent tout de même de qualité en profondeur.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaire d'après-match (dans Ouest France)

Bertrand Pousse (entraîneur de La Roche-sur-Yon) : "J'ai dit aux gars que ce n'était pas le match le plus important de la saison, mais que si on gagnait là-bas, on pouvait se positionner pour la suite du championnat. Les joueurs ont respecté le système mis en place. Ils ont été disciplinés et ils ont bien défendu pendant les deux premiers tiers. On peut se mordre les doigts. Après avoir été menés ensuite, on a réussi à revenir au score. L'équipe avait donc une force mentale qui aurait sans doute pu lui servir pour l'emporter."

 

Tours - La Roche-sur-Yon 3-3 (0-1, 1-1, 2-1)

Samedi 24 septembre 2005 à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée. 800 spectateurs.

Arbitrage de Guillaume Gardiol et Arnaud Hamont.

Pénalités : Tours 40' (8', 4', 8'+10'+10'), La Roche-sur-Yon 18' (4', 6', 8').

Évolution du score :

0-1 à 19'47" : F. Levêque

0-2 à 35'45" : Kaspar assisté de Marinov et B. Barreteau (sup. num.)

1-2 à 37'47" : Stastny assisté de Gamelin

2-2 à 47'30" : Gamelin (sup. num.)

3-2 à 54'42" : Fridrich assisté de Krejci (sup. num.)

3-3 à 55'44" : Hopjak assisté de Davoine (sup. num.)

 

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