Dunkerque - Le Vésinet (8 octobre 2005)

 

Match comptant pour la quatrième journée de division 1, poule nord.

Une semaine après être venus à bout des Bisons de Neuilly sur Marne, qui leur avaient fait bien des misères pour leur entrée en matière en division 1, les Corsaires de Dunkerque accueillent une autre équipe francilienne particulièrement en vue en ce début de saison, les Anges du Vésinet. Si au vu des résultats et de la manière, la confiance semble être revenue, tout ne va pas pour le mieux dans les rangs nordistes : leur habituel portier Landry Macrez ne peut prendre part au match de ce soir, du fait d'un accident de la circulation, et s'installe donc en tribune. Le gardien remplaçant n'est autre que... Benoît Guillemot, un défenseur ! En face, Le Vésinet vient s'étalonner face à un sérieux concurrent, qui, ayant disputé un match de plus, lui partage la première place.

Le début de match est largement à l'avantage des locaux, notamment du fait d'un Tomas Mysicka très inspiré qui butte deux fois de suite sur Thomas Dupuis, avant de persévérer, permettant dans la suite de l'action à son coéquipier Daniel Saint-Amant d'ouvrir le score (1-0, 0'42). Les visiteurs ne pouvaient plus mal débuter cette rencontre, d'autant plus qu'ils concèdent une pénalité après 1'15". Le jeu de puissance corsaire se met en marche, avec comme souvent l'ancien duo amiénois Dewolf - Dubois à la baguette : le premier tente sa chance à la bleue, imité un peu plus tard par son compère de la même distance, mais la déviation recherchée par le capitaine n'arrive pas. Alexis Billard tente encore une fois de reprendre un lancer de Dewolf, mais bute sur Dupuis. Même si ce premier avantage numérique ne donne rien, il sert de répétition générale aux locaux : c'est en effet suite à un lancer de Dewolf repoussé que Mysicka, qui a bien suivi, marque le deuxième but (2-0, 4'15). Le Vésinet cherche alors à sortir la tête de l'eau, à l'image de Yann Vannienwenhove, bien arrêté, ce qui a le don de l'énerver, provoquant un premier échange d'amabilités avec Clément Thomas. Les deux hommes étant partis calmer leurs nerfs sur le banc des pénalités, le jeu à quatre contre quatre permet aux deux équipes de profiter d'espaces plus importants : Jean-François Lacasse s'en va seul, mais il est n'est pas suivi par ses coéquipiers. Mais il en faut plus pour perturber le numéro 18 vésigondin, qui s'en va semer un semblant de panique dans l'arrière-garde corsaire, forçant cette dernière à la faute. Avec un homme de plus, les Franciliens font bien tourner le disque, et c'est assez logiquement que le grand Rastislav Kurilovsky ajuste Julien Peyre à mi-distance (2-1, 6'56).

La suite des débats est un peu plus tendue, les contacts étant de plus en plus appuyés. Stéphane Bigand perd même son casque sur l'un d'eux. C'est ce moment que les Corsaires vont choisir pour se donner un peu d'air : un lancer assez puissant de Clément Derepper est repoussé tant bien que mal par le dernier rempart des Anges, et François Lenière qui a bien suivi n'en demandait pas plus pour inscrire le troisième filet des siens (3-1, 9'07). Les visiteurs sont alors piqués au vif : alors que son coéquipier Daguerre prend deux minutes pour charge avec la crosse, Laurent Labigne intensifie son impact physique, termine ses mises en échec et s'en prend directement au capitaine Dubois, pendant que Yann Dupont se met en exergue par un pressing incessant. Les locaux quant à eux ne produisent pas grand-chose l'avantage numérique, à part une belle feinte de Daniel Saint-Amant pour son compère Mysicka. Les débats se sont en fait équilibrés, et ce sont même les blancs qui semblent avoir les meilleures dispositions : le bon tir de Kurilovsky témoigne d'une pression plus importante, sans grosses occasions cependant. Les Dunkerquois ripostent encore par leur capitaine, dont le tir engendre un cafouillage devant la cage adverse, et par Dewolf, dont le décalage n'est pas converti par Bécuwe à la treizième minute. La fin du premier tiers est marquée par les allers-retours vers la prison, les visiteurs continuant leur travail de sape et intensifiant le match du point de vue physique. Ils termineront d'ailleurs mieux cette période, regagnant le vestiaire avec seulement un but de retard. En effet, un tir de la droite de l'omniprésent Kurilovsky est repris par Yann Vannienwenhove, qui ajuste le portier nordiste, plaçant la rondelle sur le côté droit de la cage (3-2, 17'06).

Le deuxième tiers démarre de manière timide entre des visiteurs qui ont recollé au score et des locaux qui se méfient de plus en plus. Ces derniers ne tardent pas cependant à enfoncer le clou, une nouvelle fois grâce à la présence remarquée des joueurs formés au club : suite à un gros travail en zone offensive pour faire tourner le palet et le garder vivant de la part de Christophe Eichenholc ou encore du jeune Loïc Destoop, Clément Derepper délivre les siens d'un lancer au ras du poteau droit (4-2, 22'05). Il n'en faut pas plus au Vésinet pour opérer un changement de gardien, Michael Morgant faisant son entrée en jeu (22'42). De l'autre côté, Julien Peyre reste vigilant face à Jean-François Lacasse, auteur d'un beau slalom, et Yann Vannienwenhove. Ce dernier se bat, dans le bon sens du terme, contrant Dubois dans sa relance, mais il est esseulé. Les visiteurs enchaînent de plus en plus les imprécisions, et ne profitent pas des quelques occasions qui se présentent à eux : ainsi, à la vingt-huitième minute, Sébastien Trabach effectue un beau déboulé sur l'aile droite, mais place son tir largement à côté du but. Les incessantes pénalités sifflées de part et d'autre, qui témoignent d'un match engagé, permettent aux Dunkerquois de développer un peu plus leur jeu : un tir de Dewolf est ainsi contrôlé par son vis-à-vis directement dans le gant, puis c'est au tour de Billard d'allumer la mèche.

Le danger vient de partout dans une formation locale où les jeunes s'affirment de plus en plus, comme en témoigne le bon lancer à la bleue de Sébastien Maison. Et c'est logiquement, sur une contre-attaque rondement menée sur l'aile gauche, que Benjamin N'Guyen s'en va battre le portier du Vésinet pour donner au score un peu plus d'ampleur (5-2, 31'59). Les visiteurs, contraints de tirer de loin (Dupont) ou de s'infiltrer seuls en vain (Lacasse) en sont menés à demander un temps mort après 32'51. Ce dernier, suivi encore une fois de deux dégagements interdits, sera profitable aux Anges : Trabach, bien lancé dans le dos de la défense, contrôle parfaitement son palet mais voit sa tentative avorter devant Julien Peyre, avant que Dupont ne fasse le tour de la cage pour servir idéalement Yann Guyot, dont le tir trouve encore le dernier rempart des bleus (34'37). Ce semblant de poussée ne sera pas suivi d'effets : pire, c'est même Dunkerque qui riposte par un lancer de Bécuwe dans le coin gauche du but francilien (6-2, 35'27). Une nouvelle situation de quatre contre quatre ouvre des espaces : à un tir astucieux d'Aurouze dans l'enclave, bien arrêté, succède un bon lancer de Folcke pour les locaux, suite à un travail collectif important en zone offensive pour conserver la rondelle. La fin de tiers est encore une fois à l'avantage du Vésinet. D'abord lorsque Julien Peyre décide de se faire peur tout seul, en relançant directement sur Yann Guyot, tout seul, qui lui tire malencontreusement dessus, sans doute surpris par une telle offrande. Puis suite à un bon débordement encore une fois sur la gauche de Sébastien Trabach, qui sert un caviar à ce même Guyot, mais le numéro 7 démarqué devant un but ouvert ne peut rediriger une rondelle qui ne demandait qu'à rentrer...

Le troisième acte commence par une infiltration de Clément Thomas, bien suivi par Benjamin Louf, qui place à côté, et par un nouveau déboulé d'Alexis Billard. Puis Dewolf trouve astucieusement Saint-Amant, bien placé devant le but, mais la déviation de l'attaquant canadien s'envole dans le filet de protection, alors que la défense du Vésinet était aux abois (43'40). Les Corsaires étant peu inquiétés, même si leur gardien tend bien sa jambe face au tir vicieux de Laurent Labigne (45'16), ils en profitent pour développer des mouvements assez bien construits collectivement : un dédoublement de passes entre Mysicka et Bécuwe ne trouve pas la conclusion que le public attendait. Les tentatives des visiteurs étant toujours aussi stériles (lancé par Kurilovsky, Lacasse pivote bien mais ne trouve personne en appui), et les pénalités se succédant à un rythme régulier, Karl Dewolf profite d'une situation de trois contre trois pour s'en aller tout seul battre le dernier rempart adverse (7-2, 47'28). Ce dernier n'est pas au bout de ses peines : il reste allongé sur la glace peu après, surpris qu'il est par le lancer soudain de Grégory Dubois.

Dunkerque est beaucoup plus à l'aise que son adversaire dans ces situations où des boulevards se présentent aux assaillants, Le Vésinet étant de plus assez maladroit dès qu'une occasion se présente de réduire quelque peu l'écart : sur un contre de Trabach, Yann Guyot idéalement placé envoie le palet à gauche de la cage. En face, les attaques se succèdent : un "deux contre zéro" est même gâché par Clément Thomas, qui persévère quand même dans la continuité de l'action et trouve Alexis Billard qui conclut en force (8-2, 49'24). Après que Jean-Denis Aurouze a été sanctionné pour une charge incorrecte sur le capitaine nordiste (51'07), la pression reprend de plus belle : N'Guyen tente sa chance en angle très réduit, imité un peu plus tard par Clément Thomas, même si Dunkerque en profite ensuite pour souffler, et faire tourner le palet. À égalité, c'est au tour de Billard de tenter sa chance, par une passe sans succès à N'Guyen, avant que Dewolf n'allume une nouvelle fois un Michael Morgant vigilant. Ce dernier finit par céder lorsque Bécuwe trouve Saint-Amant démarqué à droite qui redirige le palet tranquillement dans le but (9-2, 54'26). La même action faillit bien se répéter dans la minute suivante, mais Clément Thomas et Benjamin N'Guyen se montrent moins efficaces. Une nouvelle pénalité infligée aux Anges leur fait boire le calice jusqu'à la lie, un énième débordement de Billard qui remet au centre pour Clément Thomas permettant aux Corsaires d'atteindre la dizaine au marquoir (10-2, 57'40). La fin de match est très confuse, Labigne puis Bigand ne pouvant tromper la vigilance du portier local, avant que le match ne se termine assez mal par un début de bagarre générale (59'16)...

À la vue du score, on est donc loin du sommet espéré par certains observateurs, qui pensaient même à une possible victoire des Anges. Ces derniers ont surtout fait preuve d'une intensité physique assez forte, face à des Corsaires largement au-dessus, tant dans la circulation du palet que dans la vitesse en général.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaire d'après-match

Christophe Tagliapietra (entraîneur du Vésinet) : "Je dirais que le score est anecdotique, car à la fin nous n'étions plus là, et de toute façon nous n'avons pas été là une fois dans le match. Est-ce l'intimidation de jouer contre Dunkerque, avec dix types qui jouaient en élite, qui s'entraînent cinq fois par semaine contre deux pour nous ? Aucun joueur chez nous n'est pro, tout le monde travaille. Mauvaise soirée... On prend des buts en début de tiers, et mentalement on est à côté de nos pompes. On en gagnera d'autres, on en perdra d'autres, et à la limite je suis content d'en avoir pris une. On avait joué Asnières, Amnéville et Garges, trois équipes qu'on connaît par cœur, on savait comment les jouer et c'était logique qu'on les ait battues, il n'y avait rien de transcendant à cela. Nos tests, c'est Dunkerque, Courbevoie, Neuilly, qui ont annoncé la couleur. Même si nous étions premiers, je ne nous sentais pas favoris. Notre objectif est d'essayer de faire les playoffs avec nos moyens. Maintenant, il va falloir s'accrocher, être plus rigoureux. Cela ne remet pas en cause notre début de saison. Il fallait redescendre les pieds sur terre. On avait bossé pas mal sur la préparation car vu le calendrier il fallait à tout prix gagner les trois premiers matchs. Il fallait être opérationnel de suite. Je ne suis pas inquiet, il faut avoir la bonne réaction, ne pas commencer à s'engueuler. Soyons réalistes, nous jouons avec nos moyens. En face, on voit que c'est huilé, comme sur les powerplays."

 

Dunkerque - Le Vésinet 10-2 (3-2, 3-0, 4-0)

Samedi 8 octobre 2005 à 18h45 à la patinoire Michel-Raffoux.

Arbitrage de M. Leszko assisté de MM. Magnier et Vandaele.

Pénalités : Dunkerque 14' (6', 4', 4'), Le Vésinet 24' (10', 6', 8').

Évolution du score :

1-0 à 00'42" : Saint-Amant assisté de Dubois

2-0 à 04'15" : Mysicka assisté de Dewolf

2-1 à 06'56" : Kurilovsky assisté d'Aurouze (sup. num.)

3-1 à 09'07" : Lenière assisté de Derepper

3-2 à 17'06" : Vannienwenhove assisté de Kurilovsky

4-2 à 22'05" : Derepper assisté de Destoop

5-2 à 31'59" : N'Guyen assisté de Billard

6-2 à 35'27" : Bécuwe assisté de Saint-Amant

7-2 à 47'28" : Dewolf assisté de Dubois et Peyre

8-2 à 49'24" : Billard assisté de C. Thomas

9-2 à 54'26" : Saint-Amant assisté de Bécuwe et Mysicka

10-2 à 57'40" : C. Thomas assisté de Billard (sup. num.)

 

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre.

Défenseurs : Karl Dewolf - Grégory Dubois (C) ; Benjamin Louf - Ghislain Folcke ; Sébastien Maison - Clément Derepper.

Attaquants : Matthieu Becuwe - Daniel Saint Amant - Tomas Mysicka ; Benjamin N'Guyen - Clément Thomas - Alexis Billard ; Christophe Eichenolc - François Lénière - Loïc Destoop.

Remplaçants : Benoît Guillemot (G), Simon Descheyer.

Le Vésinet

Gardiens : Thomas Dupuis puis Michaël Morgant à 22'42".

Défenseurs : Laurent Jardel - Yann Dupont ; Anthony Daguerre - Rastislav Kurilovsky ; Pierre-Yves Benoist - Guillaume Pons.

Attaquants : Jean-Denis Aurouze - Jean-François Lacasse - Yann Vannienwenhove ; Sébastien Trabach - Yann Guyot - Laurent Labigne ; Stéphane Bigand - Éric Gagné - Jean Marie Chevalier.

 

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