Match comptant pour la quatrième journée de division 2, poule est.

Les Amiénois reçoivent cet après-midi une équipe des Éléphants de Chambéry qui a affronté lors du premier mois de compétition tous ses plus sérieux adversaires avec des fortunes diverses. Le match débute avec près d'une heure de retard, les deux équipes attendant l'arrivée des arbitres.

Les plus impatients de débuter semblent être les visiteurs ; sur une bonne passe de la gauche Cyril Pavarini, idéalement placé devant le but, est trop court. Les Amiénois piqués au vif se ressaisissent rapidement par le biais de Julien Maréchal parti en contre, mais son tir est bien bloqué. Son coéquipier Mathieu Jestin prend le relais d'un lancer de loin, avant que Manuel Eloy ne cherche en vain une déviation d'un coéquipier devant le but. À ces initiatives locales les Savoyards ne répondent que par un contre de Sylvain Oliva, parti sur la gauche, qui affole une partie de la défense avant de tirer sur Mestivier. Il s'agit de la seule exception dans ces cinq premières minutes à l'avantage des Gothiques, comme en témoigne encore le débordement à gauche de Charley Marcos, dont les tentatives sont repoussées par deux fois successivement (4'26), ou l'infiltration d'Augustin Gillardin qui profite d'un mauvais contrôle de son opposant direct. Le match, rythmé et quasi continu, change quelque peu de physionomie quand les visiteurs appuient un peu plus leurs attaques. Sur l'une d'elles, Fabrice Aye décale son coéquipier Oliva, bien démarqué, mais le retour in extremis de Gillardin sauve Amiens (6'19). Renaud Van Den Abbeele prend quant à lui toute la défense picarde de vitesse, obligeant encore une fois Mestivier à intervenir. Chambéry laisse peu d'espaces et n'hésite pas à durcir le jeu par moments, à l'image de Fabien Satonay, avant de pousser son adversaire à la faute : Fauge cherche à lancer Sylvain Oliva, très en vue, mais l'action est interrompue par la première pénalité du match, adressée à Mathieu Jestin (9'53). Les Éléphants ne se font pas prier pour profiter de leur avantage numérique : même si Julien Maréchal tente de partir en contre, les Savoyards s'installent rapidement dans la zone adverse. À une bonne action initiée par Cyril Abboudi et au travail derrière la cage de Renaud Van Den Abbeele succédera un lancer puissant du capitaine Benoît Sarzier de la ligne bleue. "VDA" (comme son maillot l'indique) a bien suivi pour tromper la vigilance de Mestivier de près (0-1, 10'23). Les Gothiques sont piqués au vif mais repartent bien vite à l'attaque. Maréchal récupère un palet perdu mais vise directement Jimenez, puis Jestin s'enfonce dans la défense avant de buter encore sur le dernier rempart alpin (11'52). Chambéry est à nouveau bousculé, mais riposte par des contres rondement menés : une passe rapide de la gauche échoit encore une fois à Oliva parti seul, mais Mestivier s'interpose, Van den Abbeele ne pouvant reprendre le rebond. Joël Raymond parti sur l'aile gauche redirige la rondelle vers le centre, mais ses partenaires de ligne, Abboudi et Van Den Abbeele ne peuvent conclure. Les visiteurs ont choisi d'exploiter leurs contres en vitesse, et profitent de chaque erreur amiénoise, comme la mauvaise passe d'Augustin Gillardin, et Gautier Serra est encore près de marquer (14'32). Les initiatives locales se font plus rares, et sont souvent annihilées d'emblée, en témoigne le travail de Sarzier pour bloquer Marcos. Une tentative de Yannick Offret pour Amiens, encore une fois tout seul, permet à Jimenez de se mettre en évidence, en repoussant le lancer au-dessus de sa cage. Rare danger pour le gardien visiteur, car ses coéquipiers, sans vraiment dominer les débats, sont les plus incisifs. Alors que les deux équipes sont à quatre, Joël Raymond lance le vif Cyril Abboudi dans le dos de la défense. L'ancien joueur de Chamonix double la mise, à la grande joie de ses ex-coéquipiers venus l'encourager avant d'affronter l'équipe première (0-2, 16'17). Amiens piétine, les bonnes intentions de Maréchal sont trop isolés, et c'est même Alexandre Fauge qui inquiète encore Mestivier, puis Gautier Serra en fait de même en contre. Ce n'est que dans la dernière minute que les locaux passent vraiment à la vitesse supérieure : cependant, Jimenez s'interpose avec brio devant Aurélien Delanchy (19'12).

Les Gothiques disposent en début de deuxième tiers d'un double avantage numérique, mais seul le fort lancer d'Augustin Gillardin donne un semblant de danger. De retour à cinq, les Chambériens s'attellent à reprendre leur tactique jusqu'ici victorieuse : les contres rapides, comme celui d'Emmanuel Rol, sans succès, ou la longue passe vers Fabrice Aye, mais l'attaquant ne peut contrôler alors qu'il était seul. Le danger sera plus intense sur un lancer après vingt-cinq minutes de Benoît Sarzier, qui échoue sur le poteau, après que ses équipiers se sont pour une fois tous installés en zone adverse. Les Savoyards tiennent à conserver leur avantage et bloquent les jeunes Amiénois dans leurs tentatives, comme Raymond face à Marcos derrière la cage, les obligeant à lancer de loin, avec plus ou moins de précision (Gillardin du centre de la glace).

Les affaires semblent mal engagées pour les Picards, d'autant plus que leurs opposants combinent bien, notamment Oliva et Aye, ou sont difficiles à déposséder de la rondelle : il faut même trois blancs pour reprendre Sarzier. Amiens tente tant bien que mal de porter le danger dans l'arrière-garde savoyarde, mais la tentative du revers de Molin file à gauche. Et c'est à un moment où on ne s'y attend pas trop qu'ils trouvent l'ouverture. Aurélin Delanchy, sur la gauche, semble chercher son coéquipier Geoffrey Bault, mais le palet rentre directement dans le but, à la surprise générale (1-2, 30'06). Une obstruction de Cyril Boube (30'53) permet aux Éléphants de digérer plus facilement ce but, en acculant pour une fois les Gothiques dans leur zone. Aye, qui ne peut conclure un cafouillage devant la cage, Raymond, qui dévie de peu à droite un lancer de son capitaine avant de rendre la politesse à Sarzier de derrière la cage, font sentir le danger à Mestivier. Une fois au complet, Amiens reprend ses lancers timides, avant d'accentuer la pression, profitant de la prison infligée à Abboudi (35'57) : un bon lancer à mi-distance de Jestin est arrêté par Jimenez, puis Bault effectue le tour de la cage, sans succès. Une situation encore plus chaude se présente peu après : un lancer puissant de Cagnart rebondit derrière le but, avant de revenir sur Maréchal, bloqué au dernier moment par un défenseur alors que le but était ouvert (37'11). En fin de pénalité, Jestin tente encore de la bleue, imité ensuite par Eloy à ras glace. La fin de tiers est marquée par une tentative de Cagnart, puis un slalom de Gillardin, sans succès.

La troisième période s'initie par un contre d'Abboudi, qui récupère le palet en zone neutre et s'en va seul mettre Mestivier à contribution (40'46). Ce dernier maîtrise encore bien un tir de Fabien Satonay de la droite (42'24). Il faut attendre un avantage numérique pour voir le danger revenir devant le but de Jimenez, qui s'interpose devant un palet flottant d'Arnaud Grossemy, non dévié. Suite à une nouvelle situation chaude, les esprits s'échauffent. Les deux Cyril, Boube l'Amiénois et Abboudi le Chambérien, vont se calmer en prison, cette même prison que quitte Emmanuel Rol juste à temps pour voir Sébastien Messon récupérer un palet en zone offensive et aller seul ajuster le gardien en force (1-3, 44'26). Amiens tente de réagir dans la foulée, une nouvelle fois en avantage, le coup de coude de Satonay ayant été sanctionné, mais Cagnart de loin trouve encore un Nicolas Jimenez vigilant. Ce dernier l'est encore lorsque Offret fait le tour de sa cage pour tenter de le battre sur son côté (45'22). Une nouvelle pénalité donne un avantage de deux hommes aux locaux (faire trébucher de Raymond à 46'25), mais ces derniers ne peuvent en profiter. Fauge s'interpose avec force à Gillardin, tandis que son compère Van Den Abbeele se bat et récupère un palet dans sa zone avant de gagner de précieuses secondes. Mais ces efforts pourraient bien apparaître inutiles. En effet, les fautes se succèdent, à l'image d'un nouveau faire trébucher de Satonay (47'23) sur un attaquant parti seul. Avec deux hommes de moins, Amouriq et Raymond se montrent agressifs, cette fois dans le bon sens du terme, pour préserver leur avance au score. Et quand cela s'avère insuffisant, Jimenez est encore bien présent pour sortir au devant de Boube bien lancé par Marcos, ou bien les Amiénois lui facilitent la tâche par des lancers non cadrés de Boube ou Molin. En face, Chambéry attend tranquillement d'être au complet pour se remettre à l'attaque. Avec succès, car Raymond, bien lancé par Sébastien Messon, s'en va en échappée feinter Mestivier sur la gauche avant de glisser le palet hors de portée du gardien gothique (1-4, 50'29). La tâche se complique d'autant plus que Mathieu Jestin est puni pour attitude antisportive (51'50). Chambéry fait tourner le palet, l'avantage numérique des Éléphants étant juste marqué par un tir puissant du capitaine Sarzier. Revenus à cinq, les Amiénois sont bien décidés à jeter leurs dernières forces dans la bataille : Vittorio Wiotte tente bien sa chance suite à un travail de derrière la cage de Charley Marcos, puis oblige par sa seule présence Jimenez à une bonne sortie.

Chambéry se contente de placer le palet hors de sa zone, avant de voir sa tâche rendue plus facile par l'indiscipline adverse. Avec deux hommes en plus à moins de quatre minutes du terme, les Éléphants ne se lancent pas pour autant à l'attaque, seul Fabrice Aye tentant sa chance, au-dessus. Au contraire, ils cherchent à faire tourner la rondelle et à éviter le contre, comme celui d'Augustin Gillardin qui récupère le palet sur sa mise en jeu et lance soudainement à la surprise de tous, sauf de Jimenez encore vigilant. Les tirs chambériens sont sans réel danger : Satonay au-dessus, Amouriq à droite, pendant que Raymond et Messon font tourner. Une fois au complet, Amiens n'abdique pas et Arnaud Grossemy sur la gauche tente sa chance, puis le palet revient sur Offret qui a bien suivi et conclut victorieusement (2-4, 58'25). La pression s'accentue, mais les Alpins ne veulent pas lâcher si près du but : leur omniprésent capitaine est même à terre quand il dégage la rondelle le plus loin possible. Le coach des Gothiques, Stéphane Berton, demande un temps mort à cinquante secondes de la sirène, avant de sortir son gardien, sans succès. Seul un nouveau tir puissant de Jestin inquiète Jimenez, car personne ne suit le rebond et ce même Jestin sera même puni pour cinglage, permettant à Chambéry de connaître une fin de match moins difficile que prévu. Les pénalités concédées par les Amiénois leur auront fait très mal à certains moments importants, notamment lorsqu'ils semblaient en mesure de revenir au score. Est-ce le manque d'expérience face à un adversaire très réaliste et maîtrisant parfaitement le contre ?

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

Commentaire d'après-match

Joël Raymond (attaquant de Chambéry) : "Nous étions venus pour gagner. Vu les résultats d'Amiens, nous ne nous attendions pas à une victoire facile, donc nous sommes plutôt satisfaits. Nicolas Jimenez a fait la différence, il a été bon. Nous avons été réalistes devant la cage et avons bien joué en contre. Nous n'avions pas spécialement travaillé les contre-attaques, mais comme les Amiénois étaient souvent dans notre zone, nous ne pouvions pas jouer autrement. Et puis nous jouons mieux quand nous sommes dominés. En dominant nous avons toujours du mal à marquer. Vu le niveau des autres équipes, l'objectif est surtout d'avoir des points pour les playoffs, car nous sommes quasiment sûrs de nous qualifier. Amiens patine bien, ils ont eu beaucoup d'occasions et auraient pu faire la différence avec un peu plus de maturité car ils ont un bon jeu d'ensemble."

Amiens II - Belfort 13-0 (4-0, 5-0, 4-0)

Samedi 15 octobre 2005 à 17h00 (au lieu de 16h00) sur la grande glace du Coliséum. 100 spectateurs environ.

Arbitrage de MM. Maltaverne et Peronnin.

Pénalités : Amiens 16' (4', 2', 10'), Chambéry 38' (4'+10', 4', 10'+10').

Évolution du score

0-1 à 10'23" : Van den Abbeele (sup. num.)

0-2 à 16'17" : Abboudi assisté de Raymond

1-2 à 30'06" : Delanchy

1-3 à 44'26" : Messon

1-4 à 50'29" : Raymond assisté de Messon et Abboudi

2-4 à 58'25" : Offret

Gardien : Pierre-Sylvain Mestivier.

Défenseurs : Manuel Éloy - Mathieu Jestin ; Antoine Cagnart - Cyril Boube ; François-Henri Désérable.

Attaquants : Arnaud Grossemy - Yannick Offret - Aurélien Delanchy ; Geoffrey Bault - Cédric Molin - Charley Marcos ; Julien Maréchal - Augustin Gillardin - Vittorio Wiotte ; Sébastien Bourdelle.

Remplaçant : Antoine Loriot (G).

Gardien : Nicolas Jimenez.

Défenseurs : Sébastien Amouriq - Anthonin Braisaz ; Alexandre Fauge - Benoît Sarzier (C) ; Fabien Satonay.

Attaquants : Cyril Abboudi - Joël Raymond (A) - Renaud Van Den Abbeele ; Sylvain Oliva - Cyril Pavarini - Fabrice Aye ; Emmanuel Rol - Sébastien Messon - Damien Charles ; Gautier Serra.

Remplaçant : Pierre Schwach (G).

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