Match comptant pour la huitième journée de la Ligue Magnus 2005/2006.

Les Briançonnais sont venus en grand nombre pour assister à ce classique à grand spectacle qu'est la rencontre à domicile contre les Dragons de Rouen. Les tribunes affichent complet pour voir les Diables Rouges défendre leur honneur contre le monstre normand, premier et seul en tête. Il faut dire qu'un club qui affiche un effectif dont une grande majorité peut prétendre à l'équipe des étoiles a tous les atouts de son côté pour réussir une belle saison. Le challenge pour les autres équipes est donc de savoir QUI va terrasser le Dragon, chacun espérant accrocher ces deux points précieux à son tableau de résultats.

Les Diables Rouges s'alignent au grand complet pour ce match, les lignes ayant été stabilisées au moins pour ce soir. Il n'en va pas de même pour Rouen qui doit compter sans deux de ses éléments. Une chose est sûre, c'est que Ramon Sopko, le bondissant gardien, est et bien là, le déroulement du match le démontrera.

L'échauffement passé, la glace refaite, Monsieur Avavian, arbitre principal de cette rencontre, donne le coup d'envoi. Les Briançonnais partent immédiatement à l'attaque de la zone rouennaise, se jetant corps et âme dans la bataille. De leur côté, les Dragons ne semblent pas pressés d'entamer l'offensive, prenant place sur la glace tout en observant leurs adversaires. Preuve en est, la pénalité dont écope Sopko pour retard de jeu dès la fin de la première minute. Il ne faut pas attendre trop longtemps pour voir les premières attaques briançonnaises dangereuses arriver, notamment le départ en break d'un Diable Rouge stoppé de manière incorrecte par un adversaire dernier défenseur. Sans hésitation, l'arbitre lève les bras, croisant les poignets au-dessus de la tête : tir de pénalité. Martin Filip se place alors dans le rond central et part en direction de Sopko, patinant de cette manière fluide qui caractérise ce joueur. Un coup de crosse à gauche, un revers pour ramener la rondelle à gauche, deux petits grigris et l'arbitre tend le bras vers la cage : but pour Briançon (1-0 à 13'02").

Nous ne saurons jamais si les Normands se sont sentis vexés ou si seulement leur période d'observation était terminée mais, une chose est certaine, c'est à partir de ce moment-là qu'ils ont commencé à rentrer dans la partie. Et le résultat ne tarda pas à arriver : cinq minute de furia des Dragons, marquant trois buts coup sur coup, le premier étant l'œuvre d'Éric Fortier et les deux suivants étant signés Carl Malette (1-3 à 18'24"). Les esprits ont tendance à s'échauffer et Salminen et Terglav finissent sur le banc de leur prison respective pour dureté suite à une altercation. La pause est donc la bienvenue pour calmer les esprits et quinze minutes ne sont pas de trop pour tenter de remettre de l'ordre dans la tactique.

À l'entame du deuxième tiers, le jeu du chat et de la souris continue entre un équipe de Rouen qui tient le score et gère le match et une formation briançonnaise qui se jette à corps perdu dans l'attaque. Une fois de plus Ramon Sopko prend deux minutes pour retard de jeu au bout d'une minute dix de reprise, pénalité suivie sept minutes plus tard d'un bis repetita cette fois à l'encontre de Mikel. Il est vrai qu'à trop vouloir tempérer, on en finit par ne plus vraiment jouer, le sport demandant du mouvement. Entre-temps, les Diables Rouges tentent tout ce qu'ils peuvent, multipliant les tirs qui ne trouvent pas le fond des cages mais finissent généralement sur un Sopko dans un très bon jour ou sur un poteau (trois dans ce seul tiers). Il faut attendre la trente-sixième minute pour que la patinoire haut-alpine vibre enfin sur un but de Terglav ramenant l'écart à un point. Le reste du tiers se déroule comme son début, à ceci près que les Dragons montent d'un ton en attaque, un seul point de retard étant rapidement rattrapable.

Les deux formations rentrent souffler pour les quinze minutes réglementaires, et Rouen force ensuite un peu plus pour aggraver la différence. Les Diables Rouges ont donc un coup à jouer quand Bellemare sort pour obstruction et les attaques redoublent. Alors que les Rouennais jouent en sous-effectif, Marc-André Thinel récupère un palet et s'offre une belle chevauchée solitaire à l'assaut des cages de Beaubien (2-4 à 48'27"). Malgré la meilleure volonté du monde, Briançon ne parvient pas à se refaire et, à deux minutes du terme du match, Luciano Basile, demande un temps mort. À l'issue de ces quinze secondes, Beaubien reste sur le banc, et ce sont six joueurs de champ qui entrent sur la glace : Basile joue son va-tout en sortant son gardien pour renforcer la première ligne qui part à l'attaque des buts d'un Sopko impérial.

Un nouveau temps mort est demandé, cette fois-ci par Pajonkovski, temps mort beaucoup plus tactique que technique car il n'a rien dit à ses joueurs lors de cet arrêt seulement destiné à casser la cadence briançonnaise. Le jeu reprend alors sur des attaques locales mais le premier palet récupéré par un Rouennais finit sa traversée de la patinoire sur le montant gauche des buts haut-alpins. Mais à dix secondes de la fin du match, Fortier, une fois de plus, trouve les cages vides de Briançon et scelle définitivement le score du match à 2-5.

La soirée se termine sur une nouvelle victoire normande, les Diables Rouges n'ayant pas réussi la même performance que contre Villard, c'est-à-dire gagner contre une équipe placée cinq marches plus haut qu'eux. Les Dragons peuvent rentrer chez eux l'âme en paix du devoir accompli.

Compte-rendu signé J.-J. D.

Briançon - Rouen 2-5 (1-3, 1-0, 0-2)

Samedi 15 octobre 2005 à 20h30 à la patinoire René-Froger. 2200 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Cyril Carlin et Gwilherm Margry.

Pénalités : Briançon 10' (8', 2', 0'), Rouen 16' (6', 6', 4').

Évolution du score :

1-0 à 13'02" : Filip (tir de pénalité)

1-1 à 16'16" : Fortier assisté de Malette et Thinel

1-2 à 17'34" : Mallette assisté de Thinel et Mikel (double sup. num.)

1-3 à 18'24" : Mallette assisté de Fortier et Bellemare (sup. num.)

2-3 à 35'32" : Terglav assisté de Filip et Pelikovsky (sup. num.)

2-4 à 48'27" : Thinel (inf. num.)

2-5 à 59'50" : Fortier assisté de Carlsson et Thinel (cage vide)

Gardien : Frédérick Beaubien.

Défenseurs : Jakob Milovanovic - Chris Lyness ; Waldemar Pelikovsky - Miroslav Dvorak ; Jean-François Jodoin (C) - Gary Levêque (A).

Attaquants : Jiri Hubacek - Martin Filip - Edo Terglav (A) ; Tomas Baluch - Anders Dahlin - Rob Millar ; Mickaël Perez - Yannick Maillot - Lionel Orsolini ; Sébastien Rohat - Emmanuel Giusti - Arnaud Blanchard.

Remplaçants : Michel Favre (G), Alexandre Rouillard, Nicolas Chevalier.

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Vesa Ponto - Sami-Ville Salomaa ; Daniel Carlsson (C) - Nicolas Besch ; Jan Mikel (A) - Simon Doreille.

Attaquants : Kimmo Salminen - Julien Desrosiers - Tristan Lemoine ; Éric Fortier - Carl Mallette (A) - Marc-André Thinel ; Édouard Dufournet - Yvan Fontana - Pierre-Édouard Bellemare.

Remplaçant : Pierre Pochon (G). Absents : Olivier Coqueux (entorse de la cheville), Alexandre Lefebvre (nez cassé), Daniel Sedlak (appendicite).

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