Épinal - Caen (15 octobre 2005)

 

Match comptant pour la huitième journée de la Ligue Magnus 2005/2006.

À l'instar de la semaine passée à Dijon, après un match dans lequel les Dauphins ont eu bien du mal à se plonger, les hommes de Joakim Nilsson sont venu à bout d'une équipe de Caen inexpérimentée mais tenace. Les coups d'éclats individuels de quelques attaquants - Luc Mazerolle à Dijon et Jan Plch ce soir - ont eu raison d'un collectif absent et permettent aux Vosgiens d'engranger quatre points vitaux sur les quatre possibles avant un déplacement qui s'annonce difficile à Morzine.

C'est en effet Jan Plch qui donne le ton d'entrée de jeu, bien servi par Simko dans le dos de la défense caennaise et ne laissant pas la moindre chance à Marton de se mettre en jambes (1-0 à 2'18"). Dans les travées de Poissompré, on imagine aussitôt la répétition du scénario du match face à Gap quelques semaines auparavant. Mais c'est sans compter sur la détermination de Caen qui se met immédiatement à l'ouvrage pour éviter l'hémorragie. La rapidité des Drakkars ajoutée au manque de réalisme de l'attaque spinalienne et à l'imprécision des relances poussent petit à petit les Normands en position de force. À tel point que de la cinquième à la quinzième minute, il n'y a plus qu'une seule équipe sur la glace. Stan Petrik subit les assauts répétés de Chauvel, Hascoët ou Määttä sans apercevoir le moindre soubresaut de sa défense étrangement statique.

L'impuissance vosgienne face à une équipe pourtant loin d'impressionner défensivement commence à inquiéter sérieusement l'assemblée, jusqu'au moment où après avoir effacé à lui seul toute l'arrière-garde caennaise, Jussi Haapasaari offre un caviar à Luc Mazerolle qui, seul face au but laissé vide par un Marton bien fixé au premier poteau, ne trouve pas le cadre. Malgré ce sursaut d'orgueil de l'attaque spinalienne, les Dauphins retombent instantanément dans leurs travers et laissent un boulevard à Jiri Jelen qui n'en demande pas tant pour tromper Stan Petrik (1-1 à 16'55"). C'est dans cette configuration que les deux équipes retournent au vestiaire.

Caen ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et repart de plus belle. Épinal laisse faire en ouvrant des brèches gigantesques dans la zone défensive ou en relançant dans l'axe souvent pour personne. C'est en toute logique que les Normands inscrivent un second but par Michal Cesnek (1-2 à 29'25") et font le break trois minutes plus tard par Luc Chauvel sur une belle construction amenée par Damien Raux (1-3 à 32'10"). À cet instant de la partie, la situation est grave : nous sommes à la mi-match et depuis trente minutes Epinal est aux abonnés absents. Joakim Nilsson tente de faire réagir ses troupes en modifiant sa première ligne, présente sur la glace lors des trois buts encaissés. Pour cela, Anthony Maurice, trop passif et n'apportant pas le danger nécessaire au centre devant la cage adverse, est remplacé par un Guillaume Papelier toujours très travailleur qui sert désormais plus efficacement de relais entre Simko et Plch. Dans le même temps, Christophe Ribanelli rejoint le centre de la troisième ligne. Une configuration qui porte immédiatement ses fruits puisque ce dernier, bien placé sur le côté droit, saute sur le rebond laissé par le portier normand à la suite d'un slap signé Roman Trebaticky et glisse la rondelle entre les jambières du portier slovaque pour fêter sa première présence (2-3 à 33'05"). Les Dauphins reprennent du poil de la bête, relancent plus vite et attaquent plus efficacement. Des phases de jeu construites commencent à apparaître. Hélas cela ne suffit pas pour revenir au score, et les défenseurs caennais, au prix d'importants efforts physiques, permettent aux deux équipes de se neutraliser jusqu'à la fin de la période.

À l'entame de l'ultime reprise, les Dauphins continuent d'accélérer, profitant de la fatigue de plus en plus visible de leurs invités. Jussi Haapasaari reçoit un palet de Luc Mazerolle derrière la cage et feint de partir à gauche. Le gardien suit le mouvement mais le lutin finlandais revient au premier poteau et dépose le puck derrière la ligne (3-3 à 42'40"). Les Drakkars ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Cuits, ils shootent désormais de la rouge, font des sauve-qui-peut et balancent de derrière. Les maigres essais de Hascoët (53'30") ou de Fleury (56'10") n'impressionnent guère Stanislav Petrik, mais les Vosgiens, bien que très entreprenants, ne parviennent pas non plus à faire basculer le compteur en leur faveur. En fin de match, Jan Simko tente bien quelques accélérations dont il a le secret mais échoue autant de fois sur le portier. Le buzzer retentit sur ce trois partout, et pour la troisième fois de la saison, les Dauphins se dirigent vers la prolongation.

Une prolongation qui sera brève. Récupérant un palet en zone neutre, Jan Plch, celui qui avait ouvert le bal en tout début de rencontre, s'infiltre dans la défense, la passe en revue et du revers vient faire sonner la barre intérieure du but caennais (4-3 à 61'02"). Dans les gradins de Poissompré, on exulte. Pour la première fois depuis leur accession en élite, les Dauphins sortent victorieux d'une prolongation. Quelques minutes plus tard, sous les chants (enfin) nourris des supporters et à la demande du coach, quelques joueurs reviennent saluer le public.

Les Dauphins signent là leur seconde victoire consécutive dans la douleur. Des points importants mais qui laissent un goût étrange tant sur ces deux rencontres on a vu des joueurs totalement absents durant la première demi-heure. 80% des engagements perdus, un collectif quasiment absent sur toutes les lignes, une défense qui tarde à relancer et des séquences de jeu trop hachées sont autant de points noirs qui restent à travailler pour tenir cette sixième place. Les points positifs sont bien entendu la remise en question des lignes de la part du coach en situation de crise ainsi que l'excellente condition physique et morale des spinaliens qui ne lâchent pas prise jusqu'à la dernière seconde... Rien que pour cela, les supporters repartent satisfaits.

 

Épinal - Caen 4-3 après prolongation (1-1, 1-2, 1-0, 0-0)

Samedi 15 octobre 2005 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1109 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté d'Éric Bouguin et Matthieu Loos.

Pénalités : Épinal 10' (0', 8', 2', 0'), Caen 24' (4', 4', 6'+10', 0').

Tirs : Épinal 26, Caen 21.

Évolution du score :

1-0 à 02'17" : Plch assisté de Simko

1-1 à 16'55" : Jelen assisté de Supuka et Hascoët

1-2 à 29'25" : Cesnek assisté de Jelen et Hascoët

1-3 à 32'10" : Chauvel assisté de Raux et Boldron

2-3 à 33'02" : Ribanelli assisté de Trebaticky

3-3 à 42'47" : Haapasaari assisté de Mazerolle et Åblad

4-3 à 61'02" : Plch

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Milan Sejna - Peter Slovak ; Lionel Simon - Tobias Åblad ; Lubomir Duda - Borislav Ilic.

Attaquants : Jan Šimko - Anthony Maurice puis Guillaume Papelier à 32'10"- Jan Plch ; Luc Mazerolle - Jussi Haapasaari - Guillaume Chassard (C) ; Guillaume Papelier puis Christophe Ribanelli à 32'10" - Roman Trebaticky - Martin Kotásek.

Remplaçants : Franck Constantin (G), Gaétan Gavoille. Absent : Radoslav Regenda (bras).

Caen

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Michal Cesnek - Jan Supuka ; Samson Samson - Frédérick Brodin ; Alexis Gomane (A) - Sébastien Bergès (C).

Attaquants : Arnaud Hascoët - Jiri Jelen - Tuomo Määttä ; Cédric Boldron - Damien Raux - Luc Chauvel (A) ; Pierre Feutry - Damien Fleury - Pierre-Antoine Devin.

Remplaçants : Jérôme Salley (G), Olivier Vandecandelaere, Jonathan Janil, Jonathan Avenel. Absents : Pierre Bennett (ligaments du genou), Cyril Gavalda (fracture de fatigue).

 

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