Viry-Châtillon - Strasbourg (15 octobre 2005)

 

Match comptant pour la cinquième journée de division 1, poule sud.

Bien que l'effectif offensif de Viry-Châtillon soit toujours moins étoffé que par le passé (le défenseur Jérémy Buigues passe attaquant ce soir), Sébastien Roujon a choisi de ranger les patins pour reprendre sa place de coach sur le banc. Il assiste à un commencement idéal. Après une minute de jeu, Mehdi Belhassen se présente devant le gardien strasbourgeois Juraj Nemcak qui attend tellement la feinte qu'il laisse piteusement le palet passer tout droit entre ses jambières (1-0 à 00'58"). Ce but n'est pas trop tant Strasbourg paraît fort. Bien organisés offensivement, les Alsaciens appliquent une intense pression, et Francis Larivée paraît plusieurs fois en panique. Il est déjà clair que les Jets n'auront pas beaucoup d'occasions, mais ils restent à l'affût. Il suffit que Kévin Ledoux ait cinquante centimètres d'avance, et il emmène bien son palet pour partir en breakaway.

En dix minutes de jeu, Strasbourg mène aux points par 14 tirs à 2 (!), mais le palet ne veut pas rentrer, même en supériorité numérique avec Larivée sur le dos, verticalement par rapport au but. Sur l'engagement suivant, tout de même, un tir de la bleue de Dave Grenier passe entre les jambières du gardien canadien (1-1 à 10'15"). Pour espérer, Viry doit saisir la moindre opportunité. Par exemple, la première pénalité adverse, une obstruction de Himler. Un gros lancer de Kerneis permet aux Jets de s'installer, mais le gros gabarit de Wesley Jarvis gagne les duels et récupère les palets pour les ressortir. Après le changement de ligne strasbourgeois, la place est plus nette. Deux lancers énergiques de Belhassen sont suivis d'un rebond pris par Victor Peduzzi (2-1 à 13'26").

Larivée, qui n'a pas donné tous les gages de sûreté, tient toujours au deuxième tiers-temps et réalise notamment un bon poke-check devant le remuant Grenier. Mais quinze secondes après une charge incorrecte appelée contre Ledoux, Tommy Flinck fonce sur la gauche et cueille Larivée à son poteau (2-2 à 30'08"). Si le gardien de Viry donne parfois des frayeurs à ses supporters par ses sorties, son vis-à-vis ne fait pas mieux. Nemacak perd le palet derrière son but face à Ledoux, qui ne réussit pas à contourner la cage sur son revers. La charge dans le dos de Brau-Arnauty n'est que la deuxième supériorité numérique castelviroise du match, mais elle est gâchée par une obstruction d'Yvan Kerneis. Quand Mathieu Reverdin marque à quatre contre quatre (2-3 à 35'34"). Kerneis veut sortir, mais ce n'est pas le moment, car l'infériorité n'a pas encore eu lieu. Quand sa pénalité se termine effectivement, il enjambe la barrière juste au moment du but de Sylvain Favreau (2-4 à 37'28"). Deux pénalités, forcément sévères pour les intéressés, auront donc coûté trois buts dans cette deuxième période. Strasbourg a remis les choses en ordre, ce qui est logique sur l'ensemble du match.

Les deux buts d'avance de l'équipe supérieure peuvent paraître irrémédiables. Mais Kévin Ledoux reçoit une passe de son capitaine Guillaume Jeannette et se présente pour la seconde fois seul face à Nemcak. Cette fois-ci, il le feinte en beauté (3-4 à 42'43"). La victoire de Strasbourg n'est plus si évidente, car Francis Larivée répond présent en fermant la porte sur un superbe une-deux entre Grenier et Himler ou avec une belle mitaine sur un tir de Dumuis. Après tout, il suffit d'un but pour tout remettre en cause. Attention à l'excès de confiance... Très incisif jusqu'alors, Dave Grenier est beaucoup trop tranquille derrière la cage. Mehdi Belhassen vient le punir en lui volant le palet pour égaliser (4-4 à 46'23").

Les défenseurs de l'Étoile Noire ont décidé de gâcher la belle impression qu'ils auraient pu laisser. Pour Jarvis, ce sont deux pénalités inutiles au troisième tiers qui ternissent son bilan. Elles sont pourtant sans conséquence, et la seconde est même salutaire. Car Sylvain Favreau intercepte un palet sur l'infériorité et lance Peter Himler qui attend à la bleue et ne rate pas un breakaway aussi net (4-5 à 52'32"). Kerneis peut en lâcher sa crosse de dépit, tout est à refaire, si possible de suite. Une obstruction de Dumuis donne une minute à cinq contre trois très mal négociée par Viry. Pourtant, au moment où les Strasbourgeois reviennent à quatre, Belhassen prend un rebond dans une cage ouverte et endosse à nouveau le rôle du héros du soir (5-5 à 54'12"). La tension monte. Strasbourg maintient la pression sur Viry, qui s'accroche à ce point, à la limite de la rupture. Les efforts sont sur le point de payer... quand, à vingt-deux secondes de la fin, Daniel Sevcik donne la victoire à l'Étoile Noire (5-6 à 59'38"). L'arbitre a eu la tâche rude dans ces dernières minutes où l'atmosphère était plus vindicative. De nombreux motifs de polémique ont surgi et il est vrai que certains épisodes ont été un peu surréalistes, comme ce joueur strasbourgeois qui reste en jeu sur deux présences alors qu'il saigne, ou cet avant-dernier engagement donné alors que la cage de Larivée n'est absolument pas en place. À la fin du match, on assiste donc à un conciliabule sur la glace entre les trois arbitres et les deux entraîneurs.

Ce but encaissé à la dernière minute est cruel pour Viry qui aurait mérité enfin ce premier point en championnat, ne serait-ce que pour la vista de l'exemplaire recrue Mehdi Belhassen. Ce nul aurait été honorifique, car chacun se doute que Strasbourg jouera la poule finale et Viry la poule de maintien. Mais il aurait pu récompenser la résistance des Jets devant une Étoile Noire qui a tout pour être le favori de la division 1... s'il n'y avait ces problèmes apparemment toujours pas réglés : des légèretés défensives et un point d'interrogation autour du gardien, pourtant changé à l'intersaison.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Viry-Châtillon - Strasbourg 5-6 (2-1, 0-3, 2-2)

Samedi 15 octobre 2005 à 19h45 au Centre Charras de Courbevoie. 45 spectateurs.

Arbitrage de M. Leszko assisté de MM. Magnier et Linek.

Pénalités : Viry 42' (4', 8', 10'+10'+10'), Strasbourg 24' (2', 4'+10', 8').

Tirs : Viry 24 (8, 7, 9), Strasbourg 49 (17, 16, 16).

Évolution du score :

1-0 à 00'58" : Belhassen assisté de Peduzzi et Marouillat

1-1 à 10'15" : Grenier assisté de Flinck (sup. num.)

2-1 à 13'26" : Peduzzi assisté de Belhassen (sup. num.)

2-2 à 30'08" : Flinck (sup. num.)

2-3 à 35'34" : Reverdin assisté de Catelin et Grenier

2-4 à 37'21" : Favreau assisté de Flinck

3-4 à 42'43" : Ledoux assisté de Jeannette

4-4 à 46'23" : Belhassen

4-5 à 52'32" : Himler assisté de Favreau (inf. num.)

5-5 à 54'12" : Belhassen assisté de Marouillat et Peduzzi (sup. num.)

5-6 à 59'38" : Sevcik

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Julien Pasquereau - Yvan Kerneis ; Romain Costes - Guillaume Jeannette (C) ; Ludovic Germack.

Attaquants : Mathias Arnaud - Anthony Duchosal - Kévin Ledoux (A) ; Mickaël Marouillat - Mehdi Belhassen - Victor Peduzzi (A) ; Jérémy Buigues - Julien Boulet - Mohamed Benyahia.

Remplaçant : Julien Roullier (G). Absents : Romain Danton (ligaments du genou), Bertrand Danton, Hugo Astic.

Strasbourg

Gardien : Juraj Nemcak.

Défenseurs : Milan Dirnbach - Hugues Cruchandeau ; Wesley Jarvis - Thibault Dumuis ; Dave Grenier - Damien Brau-Arnauty.

Attaquants : Tomi Flinck (A) - Sylvain Favreau - Peter Himler (A) ; Daniel Sevcik - Stéphane Hohnadel (C) - Jaroslav Jacko ; Mathieu Reverdin - Mathieu Saint-Marc - Maxime Catelin.

Remplaçant : Gilles Beck (G).

 

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