Neuilly-sur-Marne - Viry-Châtillon (25 octobre 2005)

 

Seizième de finale de la Coupe de France 2006.

Viry a déjà abandonné toute ambition de qualification dans la poule sud, et s'il y a un match à gagner cet automne, autant que ce soit celui-là. Neuilly-sur-Marne n'a pas été aussi performant qu'on aurait pu l'attendre jusqu'ici en championnat, et il lui manque en ce moment deux de ses meilleurs joueurs blessés, Pavol Svitana et Jérôme Veret. Néanmoins, les Bisons sont toujours intraitables à domicile, et ils viennent de savonner l'ex-leader de leur poule Le Vésinet 7-2 avec ce même effectif.

Puisque le débat est d'actualité au sujet d'un club de Magnus, notons que Neuilly joue avec les maillots de la saison dernière, où les noms des joueurs partis sont masqués au besoin par un scotch, et que Viry joue comme toujours avec des maillots sans noms.

Neuilly déboussolé

Après trois minutes de round d'observation, la jeune première ligne viroise ouvre le score sur une contre-attaque bien suivie avec l'arrivée de Mathias Arnaud en troisième homme pour un tir à ras la glace (0-1 à 02'57"). Neuilly est mal entré dans ce match, et son défenseur américain Justin Spencer prend 2'+10' pour une charge à la tête. Kévin Ledoux n'est pas loin de surprendre Roman Svaty en laissant le palet aller tout droit, comme l'ouverture du score de Belhassen contre Strasbourg. Ce n'est que partie remise vingt secondes plus tard. Svaty perd sa crosse sur le premier arrêt, et Mathias Arnaud vient tranquillement chercher le palet pour le ramener devant la cage et le pousser au fond, le tout derrière Svaty en mauvaise position et sans intervention d'une défense passive (0-2 à 06'19").

Trente secondes plus tard, la première pénalité des visiteurs tombe sur une charge incorrecte de Delazzeri. Kévin Ledoux commence à montrer ses capacités en infériorité en prenant le palet contre la bande à un Svaty déboussolé et en le conservant malgré deux défenseurs sans pouvoir trouver la passe. Neuilly-sur-Marne finit cependant par concrétiser la supériorité numérique : reprise au poteau de Jouni Kuokkanen, le Canado-Finlandais plus convaincant offensivement que défensivement ce soir (1-2 à 07'54"), sur assistance de Milan Vastusko, à peu près sa seule passe d'un tiers-temps où il aimait tellement le palet qu'il préférait tenter des feintes arrêtées et le perdre... Même si les Bisons se réveillent en fin de tiers, notamment en s'installant en zone offensive sur une phase à quatre contre quatre, les Jets mènent au score de manière méritée. Ils ont notamment remporté la majorité des engagements, sauf les fois où le juge de ligne pointilleux a exclu le centre parce que le patin de Peduzzi s'obstinait à mordre le cercle d'engagement.

Une "école de maîtrise" ?

Le deuxième tiers-temps se partage en deux. D'abord, dix minutes de rapides attaques castelviroises, et notamment un jeu de puissance avec de multiples rebonds dangereux, dont un de Mehdi Belhassen qui touche le poteau. Ensuite, Neuilly-sur-Marne passe enfin à l'action, et des gestes de nervosité trahissent les visiteurs. Kévin Ledoux commence à lever abusivement sa crosse, et Hugo Astic commet une charge avec la crosse deux secondes plus tard. L'arbitre n'hésite pas et siffle deux pénalités en même temps... et même trois car il faut y ajouter deux minutes de banc mineur. Ça sent le roussi pour Viry. À trois contre cinq, une solution : faire rentrer Clément Masson. Ah, zut, il n'est plus là. Qu'importe, le nouveau "penalty killer" s'appelle Kévin Ledoux. Par chance, il est encore sur la glace, car Boulet a été désigné pour purger sa pénalité à sa place. Après une minute chaude, il conserve le palet jusqu'en zone neutre où il travaille si bien contre la bande que Kuokkanen énervé finit par lui mettre un coup de poing (2'+2'+10'). Des gestes plein de jugeote qui surprendront toujours de la part d'une équipe qui était en double supériorité numérique...

Qui a dit que le hockey était une école de maîtrise ? Si c'est le cas, les jeunes joueurs de Viry ont dû faire l'école buissonnière en compagnie de Kuokkanen. On mettra leurs pénalités stupides sur le compte de leur inexpérience, mais on en connaît qui malgré leurs promesses ont conservé ces mauvais penchants toute leur carrière... En tout cas, ces prisons absolument inutiles leur coûtent le match. On commence par un cinglage en zone offensive de Kévin Ledoux. Sur la situation la plus dangereuse de la supériorité, Mathias Arnaud se jette pour enlever le palet au remuant Galmiche. Mais Neuilly continue de pousser au retour à cinq et Kris Knoblauch trompe Larivée qui a mal couvert son poteau côté plaque (2-2 à 47'57"). Une minute plus tard, nouveau cinglage déplacé, de Marouillat cette fois. Milan Vastusko reprend une belle passe de derrière la cage de Kuokkanen (3-2 à 50'38"). Et enfin, le bouquet dans la minute qui suit avec une dureté loin de ses cages pour le récidiviste des mauvaises pénalités Mathias Arnaud. On prend les mêmes et on recommence : Vastusko, servi dans le slot par un centre de Kuokkanen, dribble Larivée et marque (2-4 à 51'54").

Les carottes paraissent cuites pour Viry, fatigué par les infériorités successives et nettement dominé dans ce dernier tiers-temps. Pourtant, Kévin Ledoux s'échappe et marque en lucarne, bien lancé par Romain Costes (4-3 à 55'15"). Certains s'étonnent et râlent de cette belle assistance non indiquée par l'arbitre M. Baude, qui a très bien tenu le match avant de lâcher prise dans les deux dernières minutes. Sur une dernière pression castelviroise, une échauffourée éclate devant la cage avec pour protagoniste Yvan Kerneis, qui prend deux minutes pour obstruction plus une pénalité de match pour un coup de pied. Entre-temps, il s'est fait frapper au sol par Roman Svaty, masque ôté, qui s'en sort bien pour le coup. On a connu des gardiens canadiens de Viry sortis pour moins que ça, sans citer de noms. Nos deux portiers sont ensuite très calmes dans cette fin de match. Larivée et Svaty se passent nonchalamment le palet d'un bout à l'autre de la patinoire pour s'occuper pendant que l'arbitre essaie de recenser l'ultime salve de sanctions distribuées vingt secondes plus tard. L'ultime attaque des visiteurs fait illusion, les jeux sont faits depuis longtemps.

 

Neuilly-sur-Marne - Viry-Châtillon 4-3 (1-2, 0-0, 3-1)

Mardi 25 octobre 2005 à 19h30 à la patinoire municipale de Neuilly-sur-Marne. 340 spectateurs.

Arbitrage de Christophe Baude assisté de Jérémy Rauline et Yann Furet.

Pénalités : Neuilly-sur-Marne 62' (6'+10', 10'+10'+10', 6'+10'), Viry-Châtillon 73' (4', 10'+10', 14'+10'+25').

Tirs : Neuilly-sur-Marne 32 (8, 11, 13), Viry-Châtillon 25 (12, 9, 4).

Évolution du score :

0-1 à 02'57" : Arnaud assisté de Duchosal

0-2 à 06'19" : Arnaud (sup. num.)

1-2 à 07'54" : Kuokkanen assisté de Vastusko et Knoblauch (sup. num.)

2-2 à 47'57" : Knoblauch assisté de Spencer

3-2 à 50'38" : Vastusko assisté de Kuokkanen et Knoblauch (sup. num.)

4-2 à 51'54" : Vastusko assisté de Kuokkanen (sup. num.)

4-3 à 55'15" : Ledoux

 

Neuilly-sur-Marne

Gardien : Roman Svaty.

Défenseurs : Laurent Veret - François Besseyre (C) ; Jouni Kuokkanen - Jérôme Wagner ; Justin Spencer - Romain Lefèvre.

Attaquants : Harond Litim - Jani Tuominen - Kris Knoblauch ; Milan Vastusko - Benjamin Galmiche - Gaël Guilhem ; Grégory Tarlé - Franck Legou (A) - Jimmy Persico.

Remplaçants : Geoffroy Marcon (G), Mickaël Goujot, Yann Morette, Clément Rey. Absents : Jérôme Veret et Pavol Svitana (blessés).

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée (sorti de sa cage à 59'42").

Défenseurs : Hugo Astic - Yvan Kerneis ; Romain Costes - Guillaume Jeannette (C) ; Ludovic Germack - Jérémy Buigues ; Benjamin Peyre.

Attaquants : Mathias Arnaud - Anthony Duchosal - Kévin Ledoux (A) ; Mehdi Belhassen - Mickaël Marouillat - Victor Peduzzi (A) ; Julien Boulet - Romain Danton - Guillaume Delazzeri.

Remplaçant : Julien Roulllier (G). Absents : Julien Pasquereau (raisons professionnelles), Mohamed Benyahia.

 

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