Tours - Angers (26 octobre 2005)

 

Seizième de finale de la Coupe de France 2006.

Un derby reste un derby... Même avec deux divisions d'écart, la motivation reste intacte. Tours veut se frotter à une équipe de cette Ligue Magnus qu'elle espère réintégrer le plus tôt possible, et Angers a une revanche à prendre sur les derniers play-offs.

L'écart de niveau théorique est amoindri car ce n'est pas aujourd'hui que Bob Millette alignera ses jeunes. Il fait tourner ses deux lignes d'étrangers, qui ont peu ou prou un niveau Magnus. Du coup, la différence se fait uniquement sur la quantité, non sur la qualité. Dans ces conditions, la solution pour l'ASGT est de mettre la pression d'entrée sur le jeune Florian Hardy, titularisé dans les cages angevins. Et cela fonctionne avec un premier but sur rebond de Lukas Krejci à la neuvième minute de jeu.

Les Angevins sont loin de donner une leçon collective de haut niveau, et seul Juho Jokinen se distingue vraiment. Il se faufile entre deux défenseurs et se présente seul devant Girouard. Une minute plus tard, la défense tourangelle est sous pression dans le coin et perd le palet face à Romain Gentilleau qui décale Martin Lacroix. Cette fin de première période est le moment où Angers justifie de manière indéniable sa victoire.

Par la suite, on note surtout la pauvreté du jeu des Ducs et la faible qualité de leurs passes. Angers domine, mais sans se créer d'occasions majeures. Les esprits commencent à s'échauffer et ce jeu plus agressif n'est pas pour déplaire à l'ASGT. Kamil Stastny en a sous le patin et file égaliser.

À la mi-match, une crosse haute sans doute involontaire de Stastny atteint au visage Martin Lacroix, qui a la paupière ouverte et qui tâtonne sur la glace à la recherche de sa lentille tombée. La scène doit paraître comique à Bob Millette qui se permet de se moquer de l'Angevin. Des railleries qui enveniment encore plus la situation, car dorénavant les petits gestes d'agacement seront incessants de part et d'autre. Et sur la prison de Stastny, le gardien québécois Pierre-Olivier Girouard lâche un mauvais rebond dont se saisit Claude Devèze.

Une défense un peu passive et un manque de vitesse, voilà ce qui a scellé le sort de Tours dans ce match. C'est le propre d'une équipe d'élite comme Angers de savoir user son adversaire, surtout s'il est en petit effectif, pour le pousser à la faute. Un palet bêtement perdu par Saint-Denis permet ainsi à Romain Gentilleau de clore le score sur un beau lancer en lucarne.

Les Angevins rentrent aux vestiaires sans même serrer la main de leurs adversaires, dont ils disent vouloir éviter les gestes anti-sportifs. Cette attitude exagérée et irrespectueuse n'améliorera vraiment pas l'image des Ducs en Touraine. Qu'importe, les Diables Noirs font seuls un tour d'honneur, sous les applaudissements du public, comme s'ils avaient gagné. Le fossé s'est encore creusé entre les deux équipes, pas tant au niveau de jeu que des sentiments qu'elles se vouent. Oui, décidément, un derby reste un derby...

 

Commentaires d'après-match (dans la Nouvelle République)

Bob Millette (entraîneur de Tours) : "Il ne nous a pas manqué grand-chose pour perturber davantage les Angevins. Ce match a été intense, d'autant plus que j'ai seulement fait jouer la moitié de mon équipe. Certains joueurs ont perdu jusqu'à quatre kilos ! Mais le principal est que personne ne soit sorti blessé. Maintenant, il va falloir à nouveau se concentrer sur le championnat. J'ai pour habitude de dire aux joueurs d'oublier aussi bien le positif que le négatif des matchs précédents et qu'il faut, chaque fois, recommencer quelque chose de nouveau."

Pierre-Olivier Girouard (gardien de Tours) : "Ça faisait longtemps que j'attendais un challenge comme celui-là. Je dois dire qu'Angers, pour une équipe de premier plan, ne m'a pas impressionné. Ce n'est pas avec son jeu de passe qu'elle a réussi à faire la différence. C'est la profondeur du banc qui nous a fait défaut. Dans ces conditions, ça devient beaucoup plus difficile de revenir au score. Dans le fond, c'est nous qui sommes gagnants. Je crois que mes coéquipiers et moi, on quitte la Coupe la tête haute."

François Dusseau (entraîneur d'Angers) : "En ce moment, nous connaissions des hauts et des bas : c'était le match qu'il fallait pour nous relancer. Je n'ai pas été surpris par l'équipe de Tours : je savais qu'elle serait accrocheuse. Pour nous, la Coupe continue, mais l'objectif, c'est surtout de se faire plaisir, de faire du beau jeu."

 

Tours - Angers 2-4 (1-2, 1-1, 0-1)

Mercredi 26 octobre 2005 à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée.2000 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Pascal Telliez et Matthieu Loos.

Pénalités : Tours 18' (6', 12', 0'), Angers 24' (6', 8'+10', 0').

Évolution du score :

1-0 à 08'42" : Krejci

1-1 à 12'44" : Jokinen assisté de Bellemare et Socha

1-2 à 13'54" : M. Lacroix assisté de Gentilleau

2-2 à 28'08" : Stastny assisté de Novotny

2-3 à 31'57" : Devèze assisté de Socha (double sup. num.)

2-4 à 54'10" : Gentilleau

 

Retour à la Coupe de France