Angers - Dijon (29 octobre 2005)

 

Match comptant pour la dixième journée de la Ligue Magnus 2005/2006.

Le tiers du championnat s'est déjà écoulé et l'affrontement intra-Ducs s'annonce très important pour les deux équipes. Les Ducs d'Angers, quatrièmes, ne possèdent plus que deux points d'avance sur leurs adversaires les plus proches. Aussi une victoire est indispensable pour conserver cette place et surtout ne pas se trouver décrocher du trio de tête. Les Ducs de Dijon, septièmes, ont trois points de retard sur la quatrième place. Une défaite les éloignerait pour longtemps du début de classement à la vue du calendrier qui leur reste jusqu'à la fin de l'année 2005.

Pour cette rencontre, Angers se passera encore de Bärgman mais enregistre le retour de Simon Lacroix, et la qualification en Coupe de France a permis aux angevins de rompre la spirale négative dans laquelle ils rentraient depuis trois matchs. Pour les Dijonnais, leurs bons résultats à l'extérieur doivent compenser leur manque de réussite à domicile et cela passe par une confirmation en Anjou. Enfin, les clés de la rencontre se trouveront surtout dans la gestion de l'indiscipline et des jeux spéciaux pour deux équipes très physiques.

Le premier tiers débute sur un bon rythme qui continuera durant les vingt premières minutes. Angers pose vite son jeu et domine la première partie du tiers, bien aidé, il est vrai, par certaines largesses défensives dijonnaises qui permettent à Guillaume Rodrigue de se trouver deux fois seul face à Hiadlovsky. Mais le buteur angevin ne cadre pas ses tirs. Ce problème va se répéter durant tout le match des deux côtés. Il y aura beaucoup d'occasions de tirs, mais très peu seront cadrés ou non contrés. D'autre part, la défense de Dijon peine et commet des fautes, mais Angers ne profite pas de ces situations de supériorité numérique. La bonne agressivité des joueurs de Daniel Maric ne permet pas aux Angevins de poser leur jeu en supériorité comme ils le font d'habitude, notamment en empêchant les gros frappeurs de la ligne bleue de pilonner un Hiadlovsky déterminant et repoussant tous les tirs comme il le peut, même avec son casque. Style d'arrêt qu'expérimente également Figved : un casque partout. Le tournant du match a lieu à trois minutes de la fin du tiers, avec deux pénalités adressés à Borzik et Drotar pour une altercation. Rien de surprenant en soi. Mais durant ces deux minutes à quatre contre quatre, Dijon refait son retard en tirs sur Figved (7 tirs). Les Ducs de Dijon se réveillent et rentrent aux vestiaires avec le sentiment de pouvoir faire quelque chose.

Le deuxième tiers confirme qu'ils peuvent repartir avec une victoire, et ils en sont d'autant plus convaincus quand le capitaine angevin Claude Devèze, placé sur la gauche de la cage de Figved, veut réaliser une passe transversale devant son but. Malheureusement pour lui, il tape le dessus du palet qui ne part que très lentement trois mètres devant la cage. Drotar traînant par là profite de l'aubaine pour fusiller Figved (0-1 à 24'04"). Un brin de révolte a lieu par l'intermédiaire des "anciens" Devèze et Pihant mais cela ne suffit pas. Daniel Socha trouve le poteau sur un tir extrêmement puissant : poteau ou but, le petit flottement que suppose cette situation sera aussitôt exploité par Thomas Gueguen qui part en contre et qui trouve à son tour le poteau de Figved. Angers comprend que rien n'est perdu, et les modifications de ligne, en faisant monter Martin Lacroix à la place de Juho Jokinen sur le premier trio, donnent un peu plus de peps à l'attaque locale qui domine la fin du tiers. Les joueurs se donnent à fond, et dans cette situation il est très rare que cela ne procure pas des occasions de contre à l'adversaire. À quinze secondes de la fin, Sébastien Rousselin, ancien Angevin, dégage un palet que récupère Gueguen. Tout en vitesse, il va défier Figved, effectue une feinte de tir qui met le gardien à genoux et le passe pour inscrire un superbe but de sang-froid (0-2 à 39'45").

Le deuxième but dijonnais a fait mal au moral angevin mais à 0-2 rien n'est impossible. Pourtant, Dijon déjoue parfaitement le jeu angevin : de l'attention en défense pour récupérer les palets lancés derrière le but, et pas de fioritures dans les situations chaudes où un dégagement interdit est très efficace. En résumé, les dix premières minutes du dernier tiers ne sont pas palpitantes dans une patinoire angevine qui affichait encore une belle affluence. La pénalité de Rodrigue est le seul fait marquant de ce tiers car elle condamne son équipe. En effet, Dijon prend une minute à s'installer et c'est Milan Tekel qui confirme la victoire de Dijon pendant cette supériorité (0-3 à 51'45"). Le score semble scellé, d'autant plus que les équipes semblent manquer de jus en cette fin de match : la rentrée de Julien Albert dynamise un peu l'attaque angevine mais les défenseurs dijonnais assurent le blanchissage de Vladimir Hiadlovsky. Rien n'y fera, pas même le temps mort à vingt secondes de la fin ainsi que la sortie de Figved au même moment pour donner une double supériorité numérique aux Angevins.

Au final, le public angevin pourra toujours se contenter d'une victoire de Ducs, même si ce n'est pas leurs Ducs qui ont gagné. La suite de la compétition semble plus indécise qu'il n'y paraît pour les Angevins, qui vont devoir retrouver le chemin de la victoire rapidement pour ne pas se retrouver dans le milieu du classement, comme pour les Dijonnais qui reviennent au contact à un point de leurs adversaires du soir.

Compte-rendu signé Damien B.

 

Commentaire d'après-match (dans Le Bien Public)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "À chaque situation chaude, on a eu le sang-froid nécessaire pour s'en sortir. On a réalisé un boulot défensif intéressant grâce à un excellent placement ou en effectuant de bonnes relances. Au début du match, on a été trop attentiste. Après, on s'est adapté et on a pris le jeu à notre compte. À 2-0, on a fermé la boutique et Milan nous a mis l'abri. On prouve ici que l'on peut battre tout le monde. Plus que le résultat, c'est l'attitude de l'ensemble des joueurs qui est satisfaisante. Il nous faut penser à Gap qui arrive dès mercredi. J'espère qu'on gagnera 1-0. Quand on voit que Morzine s'incline au Mont-Blanc, on doit rester sur nos gardes."

 

Angers - Dijon 0-3 (0-0, 0-2, 0-1)

Samedi 29 octobre 2005 à 18h30 à la patinoire du Haras. 859 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Éric Bouguin et Thibaud Juret.

Pénalités : Angers 14' (4', 8', 2'), Dijon 12' (8', 2', 2').

Tirs cadrés : Angers 31 (12, 10, 9), Dijon 28 (10, 11, 7).

Évolution du score :

0-1 à 24'04" : Drotar

0-2 à 39'45" : Gueguen assisté de Rousselin

0-3 à 51'45" : Tekel assisté de Bochna et Kristin (sup. num.)

 

Angers

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Simon Lacroix (A) - Michael Irani ; Ivan Borzik - Daniel Socha ; Guillaume Drozdz.

Attaquants : Juho Jokinen - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Philippe Choinière - Martin Lacroix (A) - Romain Gentilleau ; Julien Pihant - Radek Hovora - Claude Devèze (C) ; Julien Albert.

Remplaçants : Florian Hardy (G), Benjamin Mocquard, Pierre-Yves Albert. Absent : Patrik Bärgman (genou gauche).

Dijon

Gardien : Vladimir Hiadlovsky (sorti de sa cage à 59'40").

Défenseurs : Milan Tekel (C) - Anton Poznik ; Andrej Mrena - Sébastien Rousselin (A) ; Miroslav Sucko - Aymeric Gillet.

Attaquants : Mickaël Brodin (A) - Thomas Gueguen - Rastislav Palov ; Miroslav Kristin - Stephen Dugas - Erik Bochna ; Julien Tiphaigne - Kévin Dugas - Antoine Amsellem ; Martin Drotar - Martin Jeannette - Dave Thomas.

Remplaçants : Fabien Chardon (G), Yacine Fahas.

 

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