Strasbourg - Limoges (29 octobre 2005)

 

Match comptant pour la septième journée de division 1, poule sud.

C'était une soirée de rentrée pour l'Étoile Noire. Les hommes de Daniel Bourdages effectuaient leur habituel tardif retour en terre alsacienne, toujours dans la vieillotte antre du Wacken en attendant de pouvoir inaugurer le nouveau glaçon de Cronenbourg (vendu au passage comme la deuxième enceinte glacée de France au niveau potentiel de fréquentation selon un quotidien local).

Toujours est-il que l'adversaire désigné de ce samedi offrait au public alsacien une belle affiche : Strasbourg, deuxième, rencontrait Limoges, troisième "surprise" quand ses homologues montpelliérains ou lyonnais affichaient des appétits ou des effectifs bien plus manifestes.

Et les Taureaux entamaient de façon alerte cette partie. Léger pressing haut placé, les Limougeauds bousculaient leurs hôtes qui se voyaient obligés de museler illicitement le stratège Yannick Riendeau. Les hommes de Normand Desrosiers se voyaient rapidement offrir une première double supériorité mais ils manquaient encore de précision pour asseoir leur siège devant les cages de Gilles Beck. Dommage car Strasbourg revenait doucement de ces cinq premières minutes éprouvantes pour prendre ensuite progressivement le match à son compte : une première alerte de Peter Himler (5'35") suivi d'un duel Mathieu Saint-Marc / Marc-Antoine Richard (7'42") qui voyait le portier repousser dans les airs l'essai de l'Alsacien. L'ancien... Mulhousien se signalait brillamment sur deux missiles de Sylvain Favreau (8'30") puis Tomi Flinck (9'02") mais l'on remarquait déjà une inquiétante tactique défensive viennoise laissant souvent son gardien dualiser face au porteur du palet bas-rhinois. L'ouverture du score, une déviation de Mathieu Reverdin de près suite à un centre tir de Himler (1-0 à 12'34"), rassurait les locaux qui laissaient de moins en moins de place à leurs adversaires : Jean-Philippe Pacull réveillait les siens après dix minutes d'improductivité offensive (14'09") mais c'était bien maigre face aux assauts de Maxime Catelin (15'13"), de Wesley Jarvis laissé bien trop libre autour de la cage limougeaude (2-0 à 16'32") ou de Jaroslav Jackö qui ratait complètement son bout portant (18'45").

La réduction du score par Doug Merrell, récupérant un premier rebond de Loïc Querrec (2-1 à 21'14"), laissait présager une partie plus équilibrée, mais dès lors, Strasbourg reprenait définitivement les rênes de la partie, malgré une longue absence de Peter Himler : le grand Slovaque essayait de conclure un peu trop illicitement son action, s'attirant les foudres de Querrec puis de l'arbitre, et les deux joueurs se faisaient exclure pendant quelques longues minutes (23'20"). Le rythme baissait sensiblement jusque la troisième réalisation signée Flinck (3-1 à 24'35"). Malgré un raid en solo de Yannick Riendeau (28'47"), les Taureaux allaient sensiblement boire la tasse : Jackö gagnait son duel face à Richard qui laissait alors sa place, sans doute dégoûté des largesses de sa défense (4-1 à 28'12"). Son remplaçant n'allait pas avoir beaucoup de temps pour s'échauffer puisque Daniel Sevcik déchaîné (5-1 à 30'33") puis Favreau lors d'un engagement servi rapidement (6-1 à 31'15") enfonçaient définitivement l'équipe de l'ancien coach caennais. Ses hommes désorientés se balançaient le palet comme une patate chaude, malgré un essai de Nicolas Payen (35'49") puis deux consécutifs de John-Henry Père (39'40") face à Beck toujours impeccable.

Aussi, le dernier tiers, bien que fertile en réalisations locales, ne fut pas très passionnant à regarder. Les visiteurs se faisaient de moins en moins constructifs devant et Strasbourg tombait dans la facilité. Reverdin (42'08"), puis Catelin (45'05") butaient sur le poteau et Jackö dévissait sa reprise (44'37"). Vladislav Drab s'offrait pourtant une excellente montée conclue d'un gros tir tendu repoussé (46'29") mais le défenseur allait alors quitter la glace bas-rhinoise suite à une... charge très très appuyée, on va dire, de Jarvis qui n'avait visiblement pas envie d'être venu pour rien. L'arbitre restait de marbre alors que le Limougeaud groggy ne reprenait pas le jeu. Ce furent alors des minutes de folie que Jean-Édouard Couffe et ses coéquipiers allaient vivre : Reverdin scorait en toute impunité (7-1 à 47'27"), Jackö péchait toujours par imprécision malgré une cage grand ouverte (49'15"), Reverdin y allait de son tour du chapeau (8-1 à 51'08"), imité par Jackö (enfin !) à bout portant devant Couffe (9-1 à 52'29"). La partie devenait joyeusement bordélique dans la zone viennoise, puis musclée lorsque Querrec tentait de passer ses nerfs sur Reverdin : l'ex-Bisontin se voyait exclu du match et sanctionnait doublement son équipe qui finissait le match avec deux seuls vrais défenseurs (53'13"). Sylvain Favreau (10-1 à 53'33") puis Dave Grenier, qui se voyait sacralisé par ses compères lors d'un joli passe-passe (11-1 à 55'02"), et enfin Favreau (12-1 à 55'57") concluaient le match malgré un dernier baroud d'honneur de Sébastien Aris (57'05"), l'un des rares Limougeauds à ne pas avoir voulu s'avouer vaincu durant ce match.

On ne peut pas retenir grand-chose de cette partie tant l'écart de buts entre les deux protagonistes, ni la manière pour y arriver, ne peuvent être significatifs.

Limoges n'a pas montré grand chose de bien séduisant : Yannick Riendeau, présenté comme "énorme", s'est révélé bien passif, souvent muselé par ses adversaires, mais aussi bien absent des débats, peu créatif et ne s'en remettant souvent qu'à lui-même malgré des Aris ou Payen bien plus travailleurs. Ajoutons de nombreuses absences défensives esseulant les deux portiers viennois, et l'on comprendra que cette soirée est à oublier pour les hommes de l'ancien coach gapençais Normand Desrosiers.

Strasbourg a pu présenter à son public un effectif moins pléthorique qu'à l'accoutumée mais déjà relativement rodé, et notamment une première ligne Flinck-Favreau-Himler travailleuse, accrocheuse et surtout physique, ce qui est assez nouveau, mais plutôt séduisant, au Wacken. Vont suivre alors quelques matches d'affilée en Alsace pour asseoir au club strasbourgeois un statut de favori qu'il faudra alors assumer.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Strasbourg - Limoges 12-1 (2-1, 4-0, 6-0)

Samedi 29 octobre 2005 à 17h30 à la patinoire du Wacken. 853 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de David Courgeon et Gilles Magnier.

Pénalités : Strasbourg 28' (6', 10'+10', 2'), Limoges 24' (4', 6', 4'+10').

Tirs : Strasbourg 51 (20, 14, 17), Limoges 20 (6, 10, 4).

Evolution du score :

1-0 à 12'34" : Reverdin assisté de Himler et Grenier (sup. num.)

2-0 à 16'32" : Jarvis assisté de Sevcik et Hohnadel

2-1 à 21'14" : Merrell assisté de Querrec et Riendeau (double sup. num.)

3-1 à 24'35" : Flinck assisté de Catelin (sup. num.)

4-1 à 28'12" : Jackö assisté de Sevcik

5-1 à 30'33" : Sevcik

6-1 à 31'15" : Favreau assisté de Grenier

7-1 à 47'27" : Reverdin assisté de Saint-Marc et Catelin

8-1 à 51'08" : Reverdin

9-1 à 52'29" : Jackö assisté de Sevcik

10-1 à 53'33" : Favreau assisté de Grenier

11-1 à 55'02" : Grenier assisté de Catelin

12-1 à 55'57" : Favreau assisté de Himler et Reverdin (sup. num.)

 

Strasbourg

Gardien : Gilles Beck.

Défenseurs : Milan Dirnbach - Hughes Cruchandeau ; Wesley Jarvis - Thibault Dumuis ; Dave Grenier - Damien Brau-Arnauty.

Attaquants : Tomi Flinck - Sylvain Favreau - Peter Himler (puis Cruchandeau de 23'20" à 40'00") ; Daniel Sevcik - Stéphane Hohnadel (C) - Jaroslav Jackö ; Thomas Reverdin - Mathieu Saint-Marc - Maxime Catelin.

Remplaçant : Juraj Nemcak (G). Absent : Joan Montesinos.

Limoges

Gardiens : Marc-Antoine Richard puis Jean-Édouard Couffe à 28'12".

Défenseurs : Vladislav Drab - Vladimir Kolbaba ; Michal Tomasik (ou Harold Ten Braak) - Loïc Querrec.

Attaquants : Sébastien Aris (A) - Yannick Riendeau - Nicolas Payen ; Jean-Philippe Pacull - John-Henry Père (C) - Doug Merrell ; Fabien Matheron - Arnaud Disnard - Tomas Tomasik ; Aurélien Carmona (à 53'13").

 

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