Bordeaux - Tours (26 novembre 2005)

 

Match comptant pour la neuvième journée de division 2, poule ouest.

Opposés à l'épouvantail de la poule ouest, les Diables noirs de Tours, toujours invaincus, les Boxers ont bien résisté mais ont finalement craqué au début du troisième tiers : ils s'inclinent la tête haute 5 à 1. Malgré une pluie de pénalités sur les Tourangeaux, qui jouaient pourtant sans Radek Stepan suspendu, les Bordelais n'ont jamais réussi à prendre le contrôle du match et à faire le break. Cela s'est payé cash quand les Diables noirs ont resserré leur jeu.

Le match débutait avec un coup de théâtre puisque, sur l'engagement, Stéphane Tartari s'avançait vers le but de Pierre-Olivier Girouard et tentait sa chance de la ligne bleue. Le gardien visiteur sans doute inattentif n'avait plus qu'à constater les dégâts (1-0). Après une avalanche de pénalités, les Tourangeaux se ressaisissaient et égalisaient à quatre contre trois par l'intermédiaire de Kamil Stasny, parfaitement placé devant le but de Keven Telmosse et qui levait adroitement le palet (1-1). Aucun but supplémentaire n'était marqué malgré de nombreuses situations de supériorité pour les deux formations.

Le deuxième tiers ne permettait pas aux Boxers de prendre l'avantage. Pourtant, toujours aussi peu disciplinés, les Diables noirs passaient près de la moitié du tiers en infériorité numérique. Les Bordelais, malgré une intéressante activité offensive, notamment d'Igor Szabados, qui échouait de peu dans ses tentatives aux 33e et 34e minutes, ne réussissaient pas à tromper la vigilance de la défense visiteuse et regagnaient le vestiaire sur ce score de parité. Depuis les tribunes le sentiment d'avoir laissé passer une belle chance était dominant, tant les Boxers avaient eu l'occasion d'inscrire un deuxième but (domination flagrante au nombre de tirs).

Et ce que l'on pouvait redouter allait arriver. À trop dominer sans marquer, les Bordelais s'exposaient inévitablement au réveil des Diables noirs. Et ce réveil survenait, implacable, dès le début du troisième tiers, puisque les visiteurs inscrivaient quatre buts en moins de sept minutes à des Boxers complètement asphyxiés. Serge Saint Denis ouvrait le bal après un cafouillage devant le but de Keven Telmosse (1-2). Lukas Krejci triplait la mise quelques secondes plus tard après une mauvaise relance des défenseurs locaux (1-3). Roman Novotny apportait sa pierre à l'édifice en profitant d'un rebond laissé par le portier de Bordeaux (1-4). Quelques instants plus tard, Martin Fridrich assommait définitivement les Bordelais en expédiant le palet dans le but de Keven Telmosse après une frappe initiale de Tomas Valko renvoyée par la barre transversale (1-5). Les Boxers s'efforçaient néanmoins d'arrêter l'hémorragie et parvenaient ainsi à calmer la furia tourangelle. La défaite conservait ainsi un goût moins amer...

Après le fantastique match contre Toulouse, une surprise était tout à fait envisageable, tant les Boxers étaient impressionnants. Et malgré l'ampleur du score, force est de reconnaître que l'exploit n'était pas si loin que cela. Même si les Diables noirs sont incontestablement plus solides que les Boxers (joueurs très physiques, excellent placement défensif même en infériorité numérique, capacité à accélérer le jeu à certains moments clés du match...), les circonstances du match de ce soir auraient pu permettre aux Bordelais d'infliger sa première défaite à Tours. Mais les maladresses offensives du deuxième tiers (incapacité à installer vraiment le jeu de puissance) et surtout la déconcentration fautive au début du troisième tiers n'ont pas permis aux Boxers de prendre la mesure de cette grosse cylindrée, favorite pour l'accession directe à l'étage supérieur. Dommage ! On se consolera en se disant que les Diables noirs n'ont sans doute pas rencontré une telle résistance depuis le début de la saison.

Compte-rendu signé Jean-Philippe Métayet

 

Commentaire d'après-match (dans La Nouvelle République)

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "Depuis cinq ans dans le championnat français, j'en ai vu, mais, cette année, c'est quand même fort ! Il y a deux poids deux mesures. De mon côté j'ai donné des consignes : on n'ira plus parler aux arbitres, ni les regarder, ni même leur sourire... On reste toujours invaincu. Je suis fier du boulot qui a été fait en si peu de temps, du caractère de cette équipe. Ça prouve beaucoup de choses. Si on bat Toulouse, on renforce la position du Havre en vue de la qualification. Et, si on bat Le Havre, ça nous permettra de commencer avec onze points au compteur."

 

Bordeaux - Tours 1-5 (1-1, 0-0, 0-4)

Samedi 26 novembre 2005 à 18h15 à Mériadeck.

Arbitrage de Pascal Praud et Jean-Michel Hamont.

Pénalités : Bordeaux 36' (10'+10', 2', 4'+10'), Tours 74' (12'+10'+10', 8', 4'+10'+20').

Évolution du score :

1-0 à 00'07" : Tartari assisté de Ferland

1-1 à 05'29" : Stastny assisté de Gamelin et Simak (sup. num.)

1-2 à 42'09" : Saint-Denis assisté de Ouellette

1-3 à 42'34" : Krejci assisté de Fridrich

1-4 à 45'52" : Novotny assisté de Gamelin et Stastny

1-5 à 48'58" : Fridrich assisté de Valko

 

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